20. Selon l'efficace de sa force & de fa puissance, qu'il a fait paroître en la perfonne de Jesus-Christ, en le ressuscitant d'entre les morts, & le faisant asseoir à sa droite dansle ciel,

21. Au-dessus de toutes les principautez & de toutes les puissances, de toutes les vertus, de toutes les dominations, & de tous les noms de dignité qui peuvent être, non-feulement dans le fiecle prefent, mais encore dans celui qui est à venir.

22. Il a mis toutes choses sous fes pieds, & il l'a donné pour chef à toute l'Eglife,

23. Qui est son corps, & dans laquelle celui qui accomplit tout en tous, trouve P'accomplissement & l'integrité de tous ses membres.

LUNDI II. JOURNE'E.

La mort defirable au Chrétien com.
me enfant de Dieu par le Baptème,
pour en ètre parfaitement sanctifié
en Dieu pour l'éternité.

Sanctificetur nomen tuum,
Que votre nom foit fanctifié.

(a) M

On Pere, dit JESUS-CHRIST, je defire que là où je suis, ceux que vous m'avez donnez, y foient aussi avec moi, afin qu'ils contemplent la gloire que vous m'avez donnée. (b) Fe leur ai donné la gloire que vous m'avez donnée, afin qu'ils soient un, comme nous Sommes un. Fe fuis en eux & vous en moi, afin qu'ils foient confommez en un, ou dans L'unité même.

C'est où conduit la mort chrétienne. Elle n'est autre chose qu'un passage du sein de la corruption & de la misere, au

(2) Joan. 17. 24.

(b) v. 22. 23,

Tein éternel & glorieux de notre Pere celefte. Mais il n'y a que les enfans qui ayent droit au sein du Pere, & fi l'homme doit comme créature se sacrifier par une sainte mort à l'honneur & à la gloire de son Créateur, ce sacrifice ne peut être consommé en lui qu'en vertu de la qualité d'enfant de Dieu qu'il reçoit au baptême : » C'est par ce Sacrement, dit S. Au>> gustin, que le nom de Dieu commence

d'être sanctifié en nous; parce que nous » y sommes nous-mêmes sanctifiez en >> son nom, & comme ses enfans; & que >> nous commençons d'avoir droit de l'ap>> peller proprement notre Pere, comme >> participans à sa sainteté & à ses mœurs >> divines: ce qui nous est marqué par >> cette divine leçon que Jesus - Chrift >> nous donne: (a) Soyez parfaits comme votre Pere celeste est parfait.

Mais comme notre adoption ne fait que commencer dans leBaptême, & qu'elle est toujours imparfaite en cette vie, notre sanctification en Dieu, ou la fanctification de son nom en nous, ne peut aussi avoir sa perfection que dans le fiécle à venir. Ce n'est que dans le sein de notre Pere que nous trouverons la perfec

(a) Matto 5. 48,

tion de notre adoption, de notre sanctification: & la perfection de notre sanctification sera aussi la perfection de notre sacrifice & de notre confécration.

I.

SOUPIRONS donc après notre adoption parfaite. Et demandons à notre Pere celeste, qu'il acheve en cette qualité de sanctifier en nous son nom, en operant en nous tout ce qu'il y doit operer pour nous faire participer à sa sainteté, selon la mesure qu'il a destinée à ceux qu'il veut traiter comme ses enfans dans l'éternité. Ce que S. Augustin (a) appelle la grande & l'admirable Sanctification de Dieu, où ses enfans se reposeront après les travaux de cette vie. Post illa nos requieturos in tua grandi sanctificatione fperamus.

Puisque cette adoption ne peut être consommée en ce monde, comment le pouvons-nous aimer, & comment au contraire ne demandons-nous pas incessamment d'en fortir? Puisque nous ne pouvons arriver à cette vie parfaire des enfans de Dieu, qu'en mourant à la vie pre sente, que la mort soit donc l'objet de nos defirs. Puisqu'il faut être dépoüillé de ce corps de peché avant que d'être re

(a) Conf. cap. ult.

vêtu de la gloire qu'il reserve à ses bienaimez, que ces liens de chair & de sang se brisent, que ce corps périsse au plûtôt, & que mon ame quitte cette prison pour aller se réünir à Jesus-Christ: (a) Defide rium habens dissolvi, & esse cum Christo : JE defire de mourir & d'être avec JesusChrist; car alors mon Pere celeste me reconnoîtra pour son fils, & il dira sur moi, en la maniere qu'il le peut dire sur les enfans de son adoption, ce qu'il dit sur Jefus - Christ glorieux au moment de la Transfiguration, (b) pour nous donner une image de l'adoption & de la sanctification parfaite : Celui-ci est mon Fils bien aimé.

Notre Pere, qui êtes dans le ciel, Pere dont le nom est saint, Pere qui êtes la sainteté même, faites, & faites au plûtôt, si c'est votre volonté, que votre nom foit pleinement & parfaitement sanctifié en moi, & que je le fois parfaitement en vous par l'accomplissement de mon sacrifice.

Que mon ame languisse du defir d'entrer bien-tôt dans le sanctuaire adorable de votre sein, & d'être mise sur votre autel, cet autel sublime, celefte & divin qui

(a) Philip. 123.

(b) Dans l'Oraison du jour de la Transfiguration.

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