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ne foit jamais trop tard de le faire, pourè vû qu'on le faffe effectivement.

Travaillons donc particulierement er ce jour, à retracer en nous la foi des veritez chrétiennes. Apprenons à bien exercer notre foi, à agir felon notre foi, à vivre de notre foi.

Nous exerçons notre foi, quand nous foumettons à fa lumiere notre esprit & notre raifon à l'égard de tout ce qu'il a plû à Dieu nous reveler, quand nous examinons tout, & que nous jugeons de tout par cette lumiere qui luit dans la parole de Dieu, dans la vie de Jefus-Chrift, & dans la conduite des Saints.

Nous agiffons felon notre foi, quand nous fuivons cette lumiere dans le cours de notre vie, de nos actions, de nos defirs, de nos inclinations: & que nous ne voulons, nous ne defirons, nous ne faifons rien en effet que ce que la foi nous fait connoître que nous pouvons & que nous devons faire, vouloir & defirer. C'eft en cela que confifte le fruit de la foi: car juger de nos devoirs par la foi, & ne pas agir felon ce jugement, cela n'eft bon qu'à attirer fur nous une condamnation plus terrible.

Nous vivons de la foi, quand nous

ne nous repaiffons pas des biens visibles que nous ne regardons pas la terre comIme notre patrie; que nous nous confiderons comme des Citoyens du Ciel, qui ne fommes ici qu'en paffant, & toûjours dans l'attente de notre retour & de notre paffage, & que nous nous élevons par la foi dans le Ciel, pour y chercher les biens invisibles, & nous y attacher de toutes les forces de notre ame. Car la foi, dit l'Apôtre, eft le fondement des chofes que nous efperons, qui les rend prefentes & fubfiftantes à notre efprit, & qui en convainc notre raison.

Vivons donc & fubfiftons de notre foi. Qu'elle nous foutienne au milieu des traverfes & des agitations de la vie prefente. Qu'elle nous convainque fortement que cette vie est courte; que ce n'est qu'un moment, qu'un fouffle, qu'une vapeur;

que les biens dont on y peut jouir font des biens trompeurs, & un fonge qui paffe; que tous les maux que l'on y peut fouffrir ne font rien, & que ce rien cependant eft la femence d'une gloire fouveraine, infinie, incompréhensible: qu'il faut avoir patience. comme (a) dit l'Apôtre, afin que faifant la volonté de Dieu,

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nous puissions obtenir les biens qui nous font promis. Encore un peu de tems, nous dit le Prophete Habacuc, & celui qui doit venir, viendra & ne tardera point. Cependant le jufte vit de la foi. Que s'il fe décourage & s'affoiblit, il ne me Jera pas agréable. Souvenez-vous donc de vous bien établir dans cette pratique. Quand vous aurez à vous engager dans quelque affaire, à former quelque deffein, à juger de quelque chofe de confiderable, à faire choix d'un état & d'une condition, accoutumez-vous à vous mettre avant toutes chofes devant les yeux, les regles de la foi & les maximes de l'Evangile qui y ont rapport, & d'examiner ce qu'elles vous permettent, ce qu'elles défendent, & dans quelles difpofitions elles vous obligent d'agir; & fur-tout fouvenezvous de demander à Dieu qu'il vous rende fidéle à fuivre cette lumiere qui eft la fienne.

CONCLUSION.

Examiner les défauts contre cette vertu, le peu d'ufage qu'on en a fait, le peu de fidelité à en fuivre la lumiere, & l'outrage qu'on a fait à cette grace, en lui préferant fouvent la fauffe lumiere des fens & de la raison corrompuë.

S'en

S'en humilier devant Dieu, & en faire penitence.

Demander le renouvellement,l'accroiffement & la perfection de cette vertu. Dire fouvent à Jefus-Chrift: Seigneur, augmentez en nous la foy..... Je croi, Seigneur, mais aidez-moi dans mon incredulité.

Reciter le Pfeaume 15. Conferva me; Domine.Et le Pl. 66. Deus mifereatur noftri, benedicat nobis.

Pour lecture de l'Evangile, le premier chapitre de S.Jean, pour retracer & renou veller fa foy envers les Myfteres de la tresfainte Trinité, de l'Incarnation du Fils de Dieu, & de la fan&tification des hommes en lui par l'adoption divine.

PSEAUME 15.

Conferva me Domine.

Onservez moi, mon Dieu, parce que j'ai mis mon efperance dans vous: j'ai dit au Seigneur, vous êtes mon Dieu, vous n'avez nul befoin de tous mes biens.

7.Cque j'ai mis mon

2. Il a rendu toutes mes volontez admirables: à ces ames faintes qu'il a fur la terre.

E

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3. Leurs infirmitez fe font multipliées : & enfuite ils fe font hâtez de courir.

pas

4. Je n'aurai point de part à leurs af femblées fanguinaires : & je ne me fouviendrai feulement de leurs noms pour les prononcer fur mes lévres. 5. Le Seigneur eft tout mon bien & le partage qui m'eft échû : c'est vous qui me rendrez mon heritage.

6. La part qui m'eft échue, eft excellente: & ma portion hereditaire me paroît admirable.

7. Je benirai le Seigneur de ce qu'il m'a donné l'intelligence: & de ce que durant même toute la nuit j'ai été repris & in fruit par mes affections fecrettes.

8. J'avois le Seigneur toûjours present devant moi parce qu'il eft à ma droite, peur que je ne fois ébranlé.

de

9. C'est pour cela que mon cœur fe rejoüit, & que ma langue chante de joye: & que de plus ma chair repofera en efpe

rance.

10. Parce que vous ne laifferez point mon ame dans les enfers : & vous ne permettrez point que votre faint éprouve la corruption.

11. Vous m'avez fait connoître le che

min de la vie, vous me remplirez de

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