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»nir: mais ne vous laffez point d'atten→ » dre, & fouffrez en paix ce délai.Jeviens, » & je viens au plûtôt : mais les momens » durent beaucoup à celui qui aime.

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Je n'entreprends pas beaucoup d'inf truire ces ames choifies. Dieu leur a mis dans le cœur ces veritez d'une maniere plus efficace & plus fainte que les hommes ne le peuvent concevoir. Je prétens feulement porter celles qui ne font pas encore dans cette difpofition, à defirer la grace d'y être élevées, & à s'efforcer de faire un tel progrès dans la charité, que la mort commence à être l'objet de leurs defirs. Car il y a plufieurs dégrez dans la charité, dit encore le Docteur de la ,, charité. Il y a des perfonnes qui reçoivent la mort avec patience; & il y en a dé parfaites qui n'ont befoin de patien» ce, que pour porter la vie préfente. Celui qui aime la vie, peut fouffrir patiem,, ment la mort, quand fon heure eft ve,, nuë. Il combat contre lui-même, afin de fuivre la volonté de Dieu. Mais celui qui defire, comme l'Apôtre, de quit, ,, ter cette vie pour être avec Jefus-Chrift, celui-là ne meurt point avec patience, ,, mais il vit avec patience, & meurt avec », plaifir.

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C'eft, MADAME, la difpofition que je prie notre Seigneur de mettre dans votre coeur : & puifque vous voulez faire part à d'autres de ces penfées, qui n'ont été mifes fur le papier que pour vous, je leur fouhaite la même grace, & jeles conjure avec faint Auguftin (a), de travailler de telle forte à la perfection de leurs ames, qu'elles puiffent defirer le jour du Jugement. On ne peut fe convaincre qu'on ait une charité parfaite, qu'en commençant de defirer ce jour. Celui-là le defire, qui le regarde avec confiance : & l'on peut avoir cette confiance, quand on joüit dans fon cœur de cette paix & de cette tranquillité que donne la charité parfaite & fincere qui bannit la crainte.

(a) S. Aug. Tr. 9. fur la 1. Ep. de S. Jean. ch. 2.

APPROBATION

De Monfieur Courcier, Theologal de l'Eglife de Paris.

Bonheur de la Mort Chrétienne; Retraite de huit jours. Fait à Paris ce troifiéme Aouft 1687. COURCIER, Theologal de Paris.

APPROBATION

Des Docteurs de Sorbonne.

A Mort eft autant defirable aux Chrétiens

faute de s'en former une affez jufte idée. Les fauffes lumieres de la nature corrompue, la leur representent ordinairement fous des vûës payennes comme la chofe du monde la plus terrible : au lieu que fuivant les fentimens de la Religion, ils la devroient confiderer comme la fin de leur mifere, & comme l'entrée dans la poffeffion du fouverain bonheur qui eft Dieu. C'eft pour retirer les hommes de ces égaremens que cette Retraite eft donnée au public. L'Auteur s'y applique à faire comprendre la vraie idée que les Chrétiens doivent avoir de la mort, & s'efforce de lever tous les voiles qui empêchent d'en connoître le bonheur, & il le fait par des voyes

d'autant

T'autant plus fures qu'il les réduit toutes aux demandes que Jefus-Chrift nous a ordonné de faire à fon Pere dans l'Oraifon que nous récitons tous les jours pour demander ce qui nous eft le plus neceffaire. C'eft le jugement que nous avons porté de ce Livre, après l'avoir lû fort exactement, fans y avoir rien trouvé que de trèsorthodoxe. A Paris, ce feiziéme Aouft 1688.

PH. DU BOIS.

DE RIVIERE.
L. ELLIE DU PIN.

Autre Approbation des Docteurs de
Sorbonne.

Es Maîtres de la vie fpirituelle ont crû qu'il étoit très-avantageux aux Chrétiens de choifir certains temps de l'année pour se retirer de l'embarras & du commerce du monde, afin de penser ferieusement à leur fanctification, en tenant pendant quelques jours leurs ames libres & dégagées de toutes fortes d'affaires, pour ne l'appliquer qu'à l'oraifon, à la priere, à la lecture des faints Livres, & à fe reffouvenir de leurs fautes dans l'amertume de leur cœur. C'est pour cela qu'ils leur ont recommandé avec tant d'empreffement la pratique des retraites. Ils n'ont pas prétendu en cela établir leur propre dévotion, mais uniquement celle du Seigneur, qui dit aux Fideles dans le 26. chap. d'Ifaïe: Allez, mon peuple, entrez dans le fecret de votre chambre, • fermez vos portes fur vous, & tenez-vous un peu caché pour un moment jufqu'à ce que la colere foit paffée: car le Seigneur a fortir du lieu où il réfide , pour venger t'iniquité que les habitans da monde ont commife contre lui. Ils fe font perfua dez avec raifon que la retraite de Jesus-Christ i

dans le defert,immediatement après fonBaptême, étoit un motif plus que fuffifant pour engager des hommes baptifez à fe retirer quelquefois dans la folitude. Ce qui leur eft maintenant d'autant plus facile, que nous voyons dans nos jours, que plufieurs Communautez de l'un & de l'autre fexe, par une charité qu'on ne fçauroit trop relever dans un fiecle où elle eft fi refroidie, ouvrent avec joie leur maifon à ceux qui veulent écouter dans le filence la voix du Seigneur, & qu'ils leur procurent tous les fecours dont Dieu les a rendu capables. Le Livre qui a pour titre : Le bonheur de la Mort Chrétienne, Retraite de huit jours, eft très-utile pour s'occuper faintement dans ces faintes maisons, pendant le temps des exercices fpirituels; car il traite de la mort que Dieu dans l'Ecriture nous ordonne d'avoir fouvent devant les yeux, fi nous voulons éviter le peché, & qui étant bien meditée, nous détache des plaifirs, des honneurs, des richeffes, des amufemens du fiecle; en un mot, de tous les biens vifibles & periffables, & nous met dans la difpofition de ne plus defirer que Dieu feul. L'Auteur de cet ouvrage y fait voir par tout une foi inébranlable, une efperance ferme, & une charité parfaite. Son ftile eft pur & châtié, fes pensées folides; & quoiqu'elles foient élevées, neanmoins elles n'ont rien d'obscur. Tout y eft touchant & affectif. Les lectures & les prieres qu'il marque à la fin de chaque Méditation, font très-bien choifies, & d'autant plus à estimer, qu'elles font toutes tirées de l'Ecriture, qui eft le tréfor des Chrétiens, étant la fource de la verité. Nous ef perons que Dieu verfera fi abondamment fes tenedictions fur ceux qui confidereront attenti

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