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5o Des acides phosphorique et malique combinés à la chaux et à la magnésie, ces sels dissous probablement par un excès du dernier ;

6o Le squelette végétal ou ligneux.

CORRESPONDANCE.

M. Fremy, pharmacien à Versailles, vient de nous écrire relativement à une omission faite en rendant compte de son Mémoire sur l'acétate de potasse.

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M. Fremy avait annoncé que la terre foliée, préparée comme il l'indique, étant désséchée et exposée au soleil, y devenait très-blanche. MM.. les commissaires, dans leur rapport à la Société de pharmacie, ont dit que cette expérience ne leur avait pas réussi ; mais c'est qu'ils ont exposé au soleil une dissolution d'acétate de potasse, tandis que l'auteur avait indiqué de la ferre foliée desséchée. M. Fremy tient d'autant plus à la rectification de ce fait, que l'expérience donne en résultat de l'acétate de potasse de la plus grande beauté.

M. Fremy a joint à sa lettre la note suivante que nous nous empressons de publier.

Procédé pour la préparation du sirop de baume

de Tolu.

On fait dissoudre six gros de baume de Tolu dans la plus petite quantité possible d'alcohol à 30 degrés; on triture cette dissolution avec une livre de sucre de la plus grande pureté (cette opération doit être faite avec soin). D'autre part on agite un blanc d'œuf dans huit onces d'eau pure ; on réunit le tout dans un vase d'argent, et l'on chauffe jusqu'à ébullition, ce qui suffit pour volatiliser l'alcohol

employé pour dissoudre le baume. On passe à la chausse, et l'on obtient un sirop de la plus grande beauté et trèsodorant (1).

SUITE DE LA CORRESPONDANCE DE M. HAGUENOT.

1° Sur la formation de l'Acide urique dans l'Economie animale, par l'usage du Sucre.

J'AI prouvé par des faits et non par des raisonnemens, que le sucre et le muqueux sucré étaient les substances qui paraissaient avoir le plus de tendance à se constituer dans l'économie animale acide urique, base fondamentale de presque tous les calculs de la vessie.

Ayant communiqué ce que j'ai bien vu il y a quelques mois à un de mes confrères des environs, homme instruit et mon ancien condisciple à Paris, il vient de me répondre: «Vous m'avez rendu, sans le croire, le plus grand des services; j'avais des douleurs violentes dans les reins; je rendais des graviers, et je mangeais dans l'occasion, comme tout le monde, des substances très-sucrées. J'ai totalement changé de régime d'après votre manière de voir, je ne souffre plus, je ne fais plus de graviers; enfin mettezmoi au nombre des personnes que vous avez parfaitement soulagées. >>

2o Sur le Perfectionnement des Appareils distil

latoires.

LA distillation des vins s'est perfectionnée d'une manière étonnante dans nos contrées; on se sert d'un

(1) Un échantillon de ce sirop nous a été remis par M. Fremy; il est blanc comme de l'eau, d'une saveur et d'une odeur de baume de Tolu très-agréables. Nous dirons cependant, parce que la vérité nous en fait un devoir, que nous l'avons trouvé plus faible au goût que le même sirop préparé d'après le procédé inséré pag. 66 du deuxième N° de ce Bulletin. P. F. G. B.

énorme appareil de Woulf, avec quelques modifications. Ceux les plus généralement employés sont suivant Adam ou Berard. Il y en a déjà dans presque tous les villages; it y a quatre fabriques dans notre ville; un de mes amis qui a deux appareils dans son atelier, a distillé depuis un an huit mille muids de vin, de dix-sept quintaux chacun.

On distillait autrefois les marcs de raisin en les mettant dans la chaudière avec un peu d'eau ; l'esprit avait une forte odeur empyreumatique. Aujourd'hui on les distille en mettant simplement de l'eau dans la chaudière, et en faisant passer les vapeurs à travers une autre chaudière pleine de marc. L'esprit a un goût désagréable, je me suis convaincu qu'il provenait en grande partie de l'huile volatile du pepin. J'engageai fortement l'an dernier les fabricans de les rectifier, en mettant de la chaux dans les récipiens de Woulf; ils furent assez insoucians pour ne pas faire un seul essai.

3° Sur le Sirop de Kermès.

Il est des médicamens qu'on ne saurait préparer avec trop de simplicité, pour ne pas altérer leurs vertus par l'action du feu. Etant dans ma jeunesse à Montpellier, j'y ai préparé et vu préparer le sirop de kermès comme il suit :

Prenez du kermès, premier récolté, étant plus humide que le dernier, qui contient peu de suc; écrasez-le dans un grand mortier de marbre ; soumettez à la presse; ajoutez à une partie de suc visqueux une partie et demie de sucre en poudre; faites fondre à une très-douce chaleur; pàssez au tamis de crin et conservez. Ce sirop a une consistance très-épaisse, une belle couleur, un goût agréable, et se conserve dans un lieu sec, sans se noisir. Il fermente un peu dans l'été. Il me semble qu'on devrait le nommer conserve de kermès.

J'en ai préparé, cette année, de la manière suivante : j'ai pris deux parties de sirop de raisin que j'ai concentré

à une chaleur modérée, en agitant continuellement jusqu'à consistance de miel très-épais; j'ai laissé à demi refroidir; j'y ai ajouté une partie de suc de kermès; quand le tout a été parfaitement combiné, j'ai passé au tamis de crin.

Des falsificateurs font cette conserve ou sirop avec des substances colorantes étrangères; alors on ne peut plus y compter (1).

EXTRAIT de la correspondance de M. RESAT aîné, pharmacien à Remiremont, département des Vosges,

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J'ai découvert un mode bien facile d'analyser le sirop de raisin. En m'amusant à soigner des abeilles, j'avais mis du sirop de raisin figé (comme le dit le pharmacien de Bergerac) dans des assiettes plates devant des ruches d'abeilles, et j'ai vu avec plaisir que les abeilles avaient laissé sur les assiettes les malate et oxalate de chaux d'un blanc superbe et en petites paillettes. Ce mode devrait être essayé dans plusieurs pays.

(1) Nous partageons en général l'opinion de M. Haguenot sur la sophistication du sirop de kermès, médicament aujourd'hui très-peu employé, à Paris sur-tout. La difficulté de se procurer ce sirop récent et sans altération nous parait être une des causes qui a fait tomber son usage en désuétude. Cependant il n'en faudrait pas précisément conclure que celui dans lequel on fait entrer des matières colorantes, autres que le kermès, soit pour cela mal préparé, et sans vertus. Dans la plupart des Pharmacopées étrangères, où le sirop de kermès se trouve décrit, qn associe, au suc exprimné de ce gallinsecte, de la cochenille, des eaux aromatiques, etc. C'est ainsi que la Pharmacopée de Wirtem→ berg, édition de 1797, fait entrer, dans ce sirop, les eaux distillées de rose et de canelle, la cochenille, le sel de tartre. Il en résulte un sirop de kermès composé, auquel des auteurs de la Pharmacopée citée attribuent les propriétés suivantes :

Il est analeptique, diurétique et alexipharmaque; on le donne dans la petite-vérole, dans la rougeole et dans les fièvres catarrhales. L. A. P.

EXTRAIT de la correspondance de M. CLUSEL, pharmacien de Paris;

Sur l'Acide benzoïque.

Après avoir essayé plusieurs moyens de retirer T'acide benzoïque, je versai sur une masse de benjoin, que j'avais épuisée par des décoctions et sublimations, quelques gouttes d'acide sulfurique; j'ai broyé le mélange et je l'ai mis de nouveau sur le feu pour le faire sublimer. Je retirai encore beaucoup d'acide benzoïque. Je répétai cette opération plusieurs fois, et chaque fois avec la même masse; j'en retirai un peu. A la fin le résidu ressemblait à de l'asphalte. Je n'ai pas eu le tems de répéter ce procédé, mais je ne doute pas qu'il ne puisse servir à retirer très-économiquement l'acide du benjoin. Il faut avoir soin d'élever l'entonnoir ou cornet de papier servant de chapiteau à l'appareil et de ménager le feu.

Sur l'Alkermès des Italiens.

D'après la recette insérée dans le N° IV de T'année dernière, M. C. dit, sur la foi d'un distillateur de Milan :

On ajoute à chaque pinte d'esprit aromatique prescrit, Sirop simple, une livre et demie.

On colore le mélange avec la cochenille.

On observe 1o que le mot alkermès, donné à ce ratafia ou élixir, doit son origine aux préparations dans lesquelles on avait habitude de faire entrer du kermès végétal.

2o Que la cochenille ne peut donner à cette liqueur ni la couleur toute particulière ni le goût suave et inimitable que le suc de kermès végétal ajoute nécessairement aux meilleures liqueurs italiennes connues sous le nom d'alkermès, d'où l'on peut facilement conclure qu'au lieu de sirop simple, on doit employer le sirop de kermès.

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