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cacao. Différentes personnes instruites à qui il fit goûter de ce chocolat le jugèrent excellent, et ne différant en rien du meilleur chocolat du commerce. Dans le moment actuel, dit l'auteur, où le cacao est d'un prix excessif, l'économie d'un quart que présente la nouvelle production mérite l'attention du commerce. Avec l'arachide, on économise une portion de cacao dans quelques provinces de l'Amérique où l'on fait du chocolat. Le gâteau qui reste après l'extraction de l'huile contient beaucoup de fécule amylacée qui ne le cède en rien, pour la blancheur et la finesse, au plus bel amidon de froment. Quelques-uns prétendent aussi qu'il abonde en matière sucrée.

Sur le Souchet comestible.

M. Biroli s'est aussi occupé du Cyperus esculentus, LIN. Il a vu que les bulbes plantées dans un fond sablonneux et exposées à une grande chaleur profitaient moins que d'autres exposées au nord dans un terrain argileux et froid par suite des inondations auxquelles il est sujet. Aussi les rizières lui ont-elles parfaitement réussi. Le souchet fournit par expression un sixième de son poids d'une huile très-limpide; il contient aussi beaucoup de matière amylacée (1). L. A. P. (Extrait du Journal de Physique du royaume d'Italie.)

De l'action de la lumière sur les animaux. (Article communiqué par M. DESERTINE, Pharmacien-major.)

M. le professeur Henri, de Ratisbonne, a, dans un Mémoire couronné par l'Académie impériale de Péters

(1) Il serait intéressant d'examiner de quelle nature est cette huile annoncée par M. Biroli, et dont les ouvrages modernes ne font, je crois, aucune mention.

bourg, publié un grand nombre d'observations intéressantes sur l'influence de la lumière sur les animaux. Voici ce que Hermbstadt en a inséré dans son Bulletin d'avril 1809.

La lumière solaire frappe d'abord la peau nue de l'homme; la chaleur, la transpiration en sont le résultat. L'aveugle comme le clairvoyant éprouvent ces sensations, car elles sont indépendantes de la vie.

On remarque que les êtres privés de raison recherchent également la lumière. L'écrévisse préfère les bords les plus éclairés de la rivière; l'oiseau fréquente le côté de la colline frappé du soleil; les polypes, que l'on conserve dans des verres, se placent toujours du côté tourné à la lumière; ils changent de position et se remettent du côté du soleil, si on tourne le vase. On peut poser en fait que la lumière n'agit que comme stimulant sur ces animaux, puisqu'on ne leur connaît point d'organes visuels.

Spallanzani a observé le premier que les animalcules de la semence, exposés à la lumière dans des vases ouverts, périssaient sur-le-champ, quoiqu'ils pussent supporter un bien plus grand degré de chaleur sans lumière. Humboldt a remarqué que de deux organes qui avaient le même degré d'irritabilité, celui qui était exposé aux rayons du soleil perdait son irritabilité beaucoup plutôt que celui qui était placé à une chaleur obscure certainement le stimulus des rayons lumineux est beaucoup trop actif pour Ja structure délicate de ces êtres. Un stimulus trop fort prodait toujours faiblesse et épuisement, nos yeux nous en fournissent une preuve convaincante.

L'opinion du professeur Henri est que la lumière du soleil ne renferme pas de chaleur en elle-même, mais qu'elle dégage celle combinée dans les corps, et que c'est ainsi qu'elle échauffe ; partant de ce principe, il explique la différence qui existe entre l'action de la chaleur solaire et celle d'un poêle, sur les animaux, en ce que, dans ce

dernier cas, le corps est passif, tandis que dans le premier il est forcé d'entrer en action.....

L'action de la lumière augmente également l'activité des vaisseaux cutanés et excite la transpiration. Les dernières expériences faites à ce sujet ayant démontré qu'une des fonctions les plus importantes de la peau était de dégager du corps certaines substances, et d'en absorber de l'atmosphère de nouvelles à leur place, il est évident que les vaisseaux cutanés servent ainsi que les poumons à décomposer l'air pour se l'approprier.

Les observations d'Ingenhouss, de Cruikshank, de Milly, d'Abernety, ont démontré que notre peau remplissait les mêmes fonctions que le poumon; savoir, qu'elle absorbe l'air atmosphérique, en sépare l'oxigène, et transpire de l'azote, du gaz acide carbonique et du gaz oxigène indécomposé. Nous pouvons donc avancer que non seulement les poumons servent à notre entretien, mais que, comme chez les végétaux, toute la surface de notre corps sert à notre existence.

Il est bien vrai que cette fonction importante de la peau est chez nous autres Européens souvent interrompue, soit par nos vêtemens serrés, soit par notre négligence, soit enfin par le défaut de propreté, mais aussi nous en éprouvons les suites par différentes maladies.

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Une loi physiologique confirmée par l'expérience, c'est que tout stimulus agissant sur un organe vivant doit également agir sur les fluides de cet organe et en activer le cours. Puisque la lumière agit comme stimulant, elle doit donc nécessairement exciter les fonctions de la peau, et son action doit être d'autant plus marquée que, conformément à la loi dont nous venons de parler, la chaleur développée par elle est d'une nature toute différente de celle de la chaleur qui nous est communiquée artificiellement. C'est probablement la cause pour laquelle les habitans des zônes tempérées et cultivées sont si différens de

ceux des zônes chaudes qui, moins couverts que nous ont la plus grande partie du corps exposée aux rayons du soleil.

Une des choses qui nous frappent le plus dans l'action de la lumière, c'est la coloration de la peau, dont les nombreux habitans du globe nous présentent des exemples si communs. Une observation généralement reconnue, c'est que, plus on approche de l'équateur, plus la couleur de l'homme est foncée, et plus, au contraire, le pays est froid, plus on s'avance vers les pôles, plus cette couleur est blanche et claire, comme on peut apercevoir dans le même climat une différence notable dans la couleur des individus, suivant qu'ils sont plus ou moins exposés aux rayons du soleil ; il est donc hors de doute que ce n'est ni la chaleur, ni l'air que nous devons regarder comme les causes de cette différence, mais que c'est à la lumière seule qu'il faut l'attribuer. Voilà pourquoi l'habitant des villes est toujours plus blanc que celui des campagnes,' que ses travaux occupent au milieu des champs. Les parties du corps qui sont couvertes conservent chez le campagnard leur couleur blanche naturelle; celles mêmes qui sont découvertes blanchissent en hiver, ou pendant une longue maladie.

Ceux qui travaillent dans les forges, les verreries, etc. sont continuellement exposés à une chaleur beaucoup plus forte que les habitans même de la zône torride, et cependant leur peau est plus blanche que celle des campagnards qui vivent à côté d'eux. D'après Mitchel (Voy. les Transact. Philos. vol. 43, pag. 102), ce n'est ni à la manière de vivre ni au climat qu'il faut attribuer la couleur noire, brune ou sale du nègre et du mulâtre, mais à la lumière du soleil. L'Européen devient au bout de quelques générations semblable à l'Indien, et ce dernier transplanté en en Europe devient de même semblable à nous.

Mais, si l'influence bénigne de la lumière est pour

l'homme une source de force et de vie, sa privation le rend, au contraire, faible et languissant; c'est ce que prouvent les habitans des caves sombres, des hôpitaux, des prisons, des vaisseaux, et la classe peu aisée des villes, qui pour l'ordinaire n'habite que des demeures obscures. L'Albinos ou Kackerlack se distingue par une peau tendre, blanche, des cheveux blancs; il est trop faible pour pouvoir supporter de forts travaux. Comme l'humeur noire de l'œil n'existe point chez cette espèce d'hommes, Faction de la lumière leur est insupportable. Ils évitent donc le grand jour, et se cachent dans les lieux sombres ; mais aussi c'est de-là même que proviennent leur faiblesse et leur blancheur. Semblables aux plantes, ils s'étiolent, se flétrissent dans l'ombre, et périssent beaucoup plus tôt que leurs robustes voisins.

Si la couleur de la peau sert de preuve de l'action de la lumière sur l'homme, la couleur du poil ou du plumage démontre son influence sur les autres animaux; ce n'est donc pas sans fondement que l'on a attribué au défaut de : lumière la couleur blanche des ours, des cerfs, des lièvres, etc., des pays septentrionaux : cette opinion était d'autant plus admissible que chez beaucoup de ces animaux la couleur varie en raison des saisons.

Les vers et les larves des insectes qui vivent, privés de lumière, dans le corps des animaux, dans le bois, dans la terve, sont de couleur blanche: tels sont les ascarides, les tænia, les larves du hanneton, du cerf-volant, etc.; ils brunissent exposés à la lumière.

Il en est de même des insectes qui ne sortent que la nuit pour chercher leur nourriture, la plupart sont blancs. Les papillons du genre des phalènes et des sphinx ont toujours une couleur terne, en grande partie grise: tels sont le sphinx pinastri, sphinx conculvuli, bombyx salicis, pini, quercus, etc.

Lorsque Réaumur s'occupait de la recherche de la

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