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Rapport sur un Appareil proposé par M. PLANCHE, Pharmacien de Paris, membre de la Société de Médecine, pour préparer les eaux minérales acidules artificielles.

DEPUIS que la chimie pneumatique a donné des moyens sûrs et faciles d'analyser les eaux minérales, et que les médecins ont reconnu l'avantage de les imiter pour le soulagement des malades qui ne peuvent se transporter aux sources éloignées qu'offre la nature, la préparation des eaux minérales artificielles semblait devoir appartenir exclusivement aux Pharmaciens, qui par leurs connaissances en chimie sont en état de mettre dans cette préparation une scrupuleuse exactitude; mais les appareils en usage dans les laboratoires pour le dégagement et la saturation des gaz, n'étaient pas propres à combiner avec les dissolutions salines une aussi grande proportion de gaz que celle que l'on trouve dans les eaux naturelles. Il fallait imaginer une machine qui exerçât une grande pression. M. Paul de Genève, artiste habile, et M. Gosse, Pharmacien de la même ville, adaptèrent une pompe foulante à un appareil hydro-pneumatique, et bientôt fabriquèrent des eaux gazeuses qui contenaient trois ou quatre fois leur volume d'acide carbonique. M. Paul vint à Paris, et établit une fabrique d'eaux minérales artificielles qui mérita l'approbation de l'Institut, et celle de la Société de Médecine. Cet établissement pouvant suffire aux besoins de la capitale, les Pharmaciens ne s'occupèrent point d'une fabrication qui paraissait demander un appareil d'une grande dimension, et des constructions étendues et dispendieuses.

M. Planche a pensé avec raison qu'il était possible de simplifier ce procédé, et de réduire l'appareil employé à Tivoli, ou de lui substituer une machine portative et de peu d'étendue. La fontaine de compression en usage dans

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les cours de physique lui parut propre à remplir cet objet, et il apprit bientôt que le professeur Moschati avait eu la même idée que lui, mais, sans connaître les modifications que le physicien italien avait apportées à cette machine, il s'occupa d'en faire l'application à la fabrication des eaux minérales.

Nous ne rapporterons pas ici la description de cet appareil qui a été mis sous les yeux de la Société dans sa dernière séance. Il est tout à la fois simple, commode et ingénieux. Non seulement M. Planche a su adapter à la pompe un ajutage propre à substituer le gaz acide carbonique ou autre à l'air atmosphérique; mais pour perdre le moins de gaz possible, et ne pas laiser l'air commun s'introduire dans le réservoir pendant l'écoulement de l'eau gazeuse, il a imaginé de placer à la partie supérieure du réservoir une vessie pleine d'acide carbonique.

Le cylindre ou réservoir auquel s'adapte la pompe foulante, contient onze litres d'eau. En quelques minutes, nous les avons vues saturées de gaz, et M. Planche leur en a fait absorber quatre fois leur volume. Cette opération ne demande pas une grande force un seul homme avec un peu d'habitude préparerait facilement dans sa journée cinquante bouteilles d'eau gazeuse, aussi forte que celle que l'on prépare à Tivoli avec un grand appareil. Ainsi tout Pharmacien peut fabriquer chez lui, sans embarras, toutes les eaux minérales que les médecins croiront devoir ordonner, et c'est un service réel que M. Planche a rendu à ses confrères et à la médecine; mais quoique cette opération soit facile, elle demande de la part du Pharmacien des lumières, du soin et de l'exactitude. Il est des précautions à prendre, sans lesquelles on n'obtient pas les résultats que l'on désire. M. Planche les indique dans son Mémoire, qui est rédigé avec la clarté et la précision qu'il a coutume de mettre dans ses utiles travaux. La qualité de collègues nous interdit les éloges que mérite l'heureuse application

qu'il a faite, et nous nous contenterons d'inviter la Société à faire insérer dans son Journal la Notice intéressante qu'il nous a communiquée, et le dessin de son appareil.

Signés, BIRON, C. L. CADET,

BOULLAY, R. CHAMSERU.

La Société de Médecine, après avoir entendu le Rapport de MM. Biron, C. L. Cadet, Chamseru et Boullay, sur le Mémoire de M. Planche, en adopte les conclusions.

Paris, ce 21 août 1810.

Signé, BOUSQUET, président,

Pour extrait conforme à l'original, déposé aux archives. Signé, SEDILLOT, secrétaire-général.

Paris, ce 24 août 1810.

PROCÉDÉ

Pour obtenir d'une manière déterminée, simple et avantageuse l'Oxidule noir de Mercure, connu sous le nom de Mercure soluble d'HAHNEMANN;

PAR le professeur BUCHOLZ.

(Traduit par M. DESERTINE, Pharmacien-Major. )

UNE chose généralement reconnue, c'est que depuis long-tems on s'occupe de trouver un procédé facile, économique, pour préparer ce médicament important et l'obtenir d'une bonté toujours égale; de sorte qu'il peut paraître assez inutile de revenir encore sur cet article; cependant,

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