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(convolvulus jalappa) que l'on distingue par les noms de jalap sain, jalap piqué, jalap léger, examine les différences qui existent entre les principes immédiats de ces variétés. Il a reconnu dans le jalap un principe alimentaire, une fécule qui est attaquée par les insectes. C'est à tort qu'on a cru jusqu'ici que les vers se nourrissaient de la partie extractive. M. Henry a traité successivement les trois espèces de jalap par l'alcohol, par l'eau froide et par l'eau bouillante, et il a obtenu le résultat suivant :

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On voit, dit-il, d'après ce tableau, que le jalap léger est celui qui contient le moins d'extrait, de fécule, et beaucoup plus de ligneux.

Le jalap sain produit plus d'extrait, de fécule, moins de résine, et un peu plus de ligneux que le suivant. Il est préférable pour la préparation de la poudre de jalap et de l'extrait, où peut-être lá fécule agit comme correctif du principe purgatif; enfin, le jalap piqué, par suite de l'altération qu'il a subie, donne plus de résine, moins d'extrait que le jalap sain (maïs cependant plus que le jalap léger); il contient moins de fécule et moins de ligneux; c'est pour cela qu'on le choisit pour l'extraction de la résine.

Pour connaître les sels contenus dans le jalap, M. Henry en a calciné 100 grammes qu'il a examinés.

L'eau de lavage des cendres contenait une petite quantité de potasse libre, du sulfate et du muriate de potasse; le résidu du lavage des cendres, traité par l'acide muriatique, a produit une vive effervescence, s'est dissous presqu'en totalité, et a donné plusieurs muriates solubles dans l'alcohol: ces sels étaient des muriates de chaux, de magnésie et de fer. Il restait une matière insoluble dans l'alcohol et qu'il a reconnue pour être de la silice. C. L. C.

Observation sur l'huile de ricin; par M. LIMOUZINLAMOTHE.

EXTRAIT PAR M. PLANCHE.

M. Limousin, un de nos laborieux correspondans, a cru devoir faire de nouvelles tentatives pour s'assurer si le principe acre qu'on a reconnu quelquefois dans l'huile de ricin, avait son siége dans le germe de la semence. A cet effet, il a coupé transversalement des graines de ricin soigneusement mondées de leur péricarpe ; il a mis à part chaque moitié de graine à laquelle le germe adhérait, et en a extrait l'huile par expression. La même opération faite sur la portion des graines exemptes de germe, a fourni une huile semblable à la première. L'une et l'autre étaient très-douces ; l'auteur a cru seulement remarquer que l'huile faite avec le germe avait un peu plus de consistance. Plusieurs médecins qui, sur l'invitation de M. Limouzin, ont administré les deux huiles à des individus de sexe et d'âge différens, ont jugé qu'elles agissaient de la même manière. M. Limouzin pense qu'il n'en est pas de même de celle préparée avec la graine dépouillée du péricarpe, qui, seul communique à l'huile de la couleur et de l'âcreté. I rejette comme défectueuse la méthode qu'on suit à l'Ilede-France, de faire bouillir les graines dans l'eau pour en séparer le mucilage, et assure qu'un repos de quelques jours est suffisant pour en dépouiller l'huile faite par expression à froid.

Nous ne partageons pas entièrement l'opinion de l'anteur sur cette dernière assertion; car nous conservons de l'huile de ricin faite par M. Limouzin lui-même, qui n'est pas encore parfaitement éclaircie quoique préparée depuis six mois. Nous en avons fait à la même épo

que avec des semencés de ricin nouvelles et bien sèches, et T'huile que nous avons obtenue est encore louche. Il faut croire qu'on a recours à quelques moyens particuliers pour l'obtenir claire sans l'altérer; la filtration, opération lente, à la vérité, atteindrait ce but assez efficacement, si l'on n'était obligé d'élever la température à 35 ou 40 degrès, pour ôter à l'huile sa viscosité. C'est probablement par un procédé semblable qu'on dépure les belles huiles de ricin du Languedoc, qu'on trouve quelquefois dans le commerce. Au reste, on ne peut qu'applaudir aux efforts que fait l'auteur de ces observations, pour généraliser l'usage de l'huile de ricin indigène, et lui faire obtenir la préférence sur celle d'Amérique.

CORRESPONDANCE.

Extrait de la Correspondance de M. HAGUENOT. 1o. Sur la méprise d'un agriculteur qui a employé la céruse au lieu de la craie, pour saturer le moût de raisin.

Parmi les sirops que les particuliers ont faits et m'ont présentés, j'en ai vu ayant un goût très-léger, mais bien décidé, de safran.

Un agriculteur aisé des environs, à qui j'avais donné la recette, m'apporta son sirop; il avait une belle couleur, mais un goût douceâtre désagréable; je me convainquis qu'il avait employé, pour saturer le moût, de la céruse au lieu de blanc d'Espagne, qu'il croyait deux substances de même nature; je le lui fis jeter promptement. Il est bon de faire connaître cette méprise.

2°. Sur la combustion des lies de vin.

Jamais la lie de vin n'a été mise à profit comme cette année pour faire des cendres gravelées, pas une once

n'a été mise au fumier. Il y a ici trois fabriques de cendres qui valent 75 fr. le quintal, poids de table: on fait passer la fumée provenant de la combustion dans une chambre, pour y condenser l'acide acétique et l'huile empyreumatique.

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3°. Sur la culture du salicornia annua.

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Le salicornia annua a été amplement semé cette année du côté de la mer, même à trois ou quatre lieues de distance, pour se procurer de la soude. Il serait à désirer que le gouvernement fît venir d'Espagne des graines, du salsola vermiculata, qui donne des cendres beaucoup plus riches, et qu'il les distribuât aux agriculteurs. Les fabriques de soude, par l'art, se multiplient.

L. A. P.

Extrait d'une lettre de M. BEZU, pharmacienmajor de l'hôpital militaire de Bourbonne-lesBains, sur le souchet comestible et sur la prétendue propriété réfrigérante du charbon.

Il y a douze ans, lorsque M. Constanty, mon ancien chef à l'armée de Sambre-et-Meuse, me confia provisoirement son service au quartier-général, j'eus occasion de remarquer, dans plusieurs cantons sur la rive gauche du Rhin, qu'on cultivait déjà le souchet comestible, cyperus esculentus de Linné, qu'on nomme aujourd'hui en Allemagne amande de terre. M. Delasaux, mon parent, et actuellement juge au tribunal de Coblentz, voulut bien alors me donner quelques détails sur cette plante, qu'il avait propagée dans son jardin : elle pousse des tiges d'un pied et demi de haut, à trois chaumes, en tout semblables à ceux des autres souchets. Ses racines sont des tubercules charnus de forme ovale, tenus par des fibres, et d'une saveur douce et agréable."

Je consignai ces renseignemens avec d'autres observations dans une notice que j'eus l'honneur d'adresser dans le tems à M. Parmentier. J'écrivis aussi sur le même sujet à M. Planche. M. Parmentier me répondit, dans une lettre que j'ai sous les yeux dans ce moment, que l'on avait déjà proposé plusieurs végétaux pour remplacer le café; mais qu'il m'engageait à poursuivre mes recherches sur le souchet. La fréquence des mouvemens du quartier-général auquel j'étais attaché m'empêcha de donner suite à un travail que j'avais commencé sur le végétal dont il s'agit.

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Cependant mes rapports avec quelques habitans de Coblentz me firent connaître que la culture du souchet se propageait dans beaucoup d'endroits des départemens contigus au Rhin. Il y a deux ans qu'un habile chirurgien de Lunéville a envoyé de cette racine à un de mes confrères de Bourbonne. Il est certain, comme le dit M. Cadet dans le XIIme N° du Bulletin de Pharmacie, que le souchet croît facilement dans une terre légère et sablonneuse : j'ajouterai cependant qu'elle pousse mieux dans un terrain humide, et qu'il convient, avant de planter cette racine, de la faire préalablement tremper dans l'eau tiède pendant vingt-quatre heures, et que si les Autrichiens cultivent aujourd'hui l'amande de terre comme excellente succédanée du café, il y a long-tems que cette propriété lui avait été reconnue dans une partie assez considérable 'de la France.

J'annonçais aussi, dans la même notice à M. Parmentier, que beaucoup de personnes en Allemagne avaient l'habitude de mettre dans l'eau des cuvettes, où l'on plaçait des flacons pleins de vin et des liqueurs, des morceaux de charbon le plus spongieux qu'on pouvait trouver : on nous assura, à plusieurs de mes confrères et à moi, que n'importe la chaleur des appartemens où ces cuvettes étaient placées, jamais l'eau où nageait le charbon n'augmentait de température, et que c'était un moyen très-commode

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