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Les naturalistes comprennent sous ce nom les animaux qui ont du sang, qui n'ont point de pieds, mais des ailerons et des nageoires, qui vivent toujours dans l'eau, s'y nourrissent, s'y multiplient, et ne peuvent subsister longtemps hors de cet élément; la plupart sont ovipares. Les pêcheurs étendent ce nom à des animaux qui ne sont pas admis par les naturalistes, c'est-à-dire à tout ce qui se pêche.

Il y a des poissons qu'on nomme d'eau douce, parce qu'ils ne peuvent subsister dans l'eau salée. D'autres ne peuvent vivre que dans l'eau de la mer; on les nomme poissons de mer.

Enfin il y a des poissons qui passent de l'eau de la mer dans les rivières.

Entre les poissons d'eau douce, on peut distinguer ceux qui se plaisent dans les lacs, les étangs,

même dans les mares vaseuses, de ceux qui se trouvent dans les fleuves, les grandes rivières et les ruisseaux d'eau très-vive.

A l'égard des poissons de mer, les uns sont dans la Méditerranée, d'autres dans l'Océan. Plusieurs, qui se plaisent dans les eaux tranquilles, se retirent dans les anses et dans les étangs salės. D'autres, qui ne redoutent pas l'agitation de l'eau et les brisants, se tiennent au bord de la mer et dans les rochers. Enfin il y en a qu'on ne trouve que dans les grands fonds. On distingue encore les poissons de passage et les domiciliés; ceux de passage ne paraissent sur nos côtes que dans des saisons marquées, et ensuite disparaissent. Entre ceux-là, il y en a qui séjournent un certain temps dans quelques parages, et qui dans d'autres ne font qu'y passer sans s'y arrêter.

On nomine domiciliés les poissons qu'on prend à nos côtes toute l'année, quoiqu'il y ait des saisons où il s'en montre beaucoup plus que dans d'autres, soit qu'une partie aille s'établir dans d'autres parages, soit que, pour des circonstances qu'on ne connait pas, ils se retirent dans les grands fonds.

Quand on parle de poisson de saison, on entend quelquefois le temps où ils donnent le plus abondamment à la côte, et encore ceux où ils sont de

meilleure qualité; car tel poisson qui est fort estimé dans une saison est assez mauvais dans une autre.

Les auteurs ont nommé cétacés les grands poissons qui ont des poumons, qui sont vivipares, dont on connaît l'accouplement et dont plusieurs allaitent leurs petits.

Presque tous les poissons sont enduits extérieurement d'une espèce de mucosité qui peut bien empêcher l'eau de pénétrer jusqu'à leur peau et les rendre plus propres à diviser ce fluide. Les poissons nus sont plus fournis de cette humeur muqueuse que les écailleux.

Il y a des poissons qui, n'ayant point d'écailles, sont couverts d'une peau ordinairement assez forte, très-rude dans les requins et chiens de mer, et fort douce dans l'anguille et la lamproie. D'autres sont entièrement couverts d'écailles plus ou moins adhérentes, et plus ou moins grandes ou épaisses, tandis que quelques-uns en ont de si petites, qu'il faut y prêter bien de l'attention pour s'assurer de leur existence.

Quand on dit que les écailles des poissons sont de différentes couleurs, on ne prétend pas décider que cette couleur réside toujours dans l'écaille même; on sait qu'il y en a qui sont colorées; mais il

est certain que plusieurs, étant détachées de l'animal, sont comme un feuillet d'écaille blonde et trèstransparente, au travers de laquelle se montrent les couleurs de la peau, qui en deviennent plus brillantes.

Quelques amphibies ont du poil ainsi que les quadrupèdes.

Les animaux aquatiques qu'on nomme crustacés sont entièrement couverts d'une croûte plus ou moins dure. Enfin les coquillages, qu'on nomme testacés, sont renfermés dans des boîtes très-dures.

Quelques poissons n'ont point de dents, ou n'en ont qu'auprès de l'orifice de l'estomac; mais la plupart en sont pourvus; ces dents diffèrent beaucoup les unes des autres par leur grandeur, leur position, leur nombre et leur forme. On en voit qui les ont plates et comme triangulaires, quelquefois lisses par les bords, d'autres fois dentelées. La plupart ont leurs dents en crochet, la pointe étant tournée vers le gosier, et souvent il y en a plus d'un rang, au moyen desquels ils saisissent leur proie, qu'ils avalent sans la mâcher. Une partie des dents qui tiennent aux mâchoires sont fermées dans leurs alvéoles, d'autres sont mobiles ou branlantes. Outre les dents qui garnissent la circonférence des mâchoires, il y a des poissons qui en ont

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d'attachées à des osselets ou des cartilages, qui sont à différents endroits de l'intérieur de la bouche, à la langue, et jusqu'au fond du gesier, particulièrement aux os du palais ou aux branchies; celles qui sont déliées forment sur ces os comme des espèces de brosses ou des aspérités. On doit remarquer, à cette occasion, que si l'on excepte un petit nombre de poissons, les uns, qui vivent de coquillages, les autres qui, suivant quelques pêcheurs, paissent le jeune varec, les dents du plus grand nombre, qui vivent de poissons, ne sont pas destinées à triturer les aliments, mais à saisir fortement leur proie, qu'ils avalent peu à peu, et qu'on trouve en entier dans leur estomac.- On appelle improprement les ouïes des poissons des organes qui leur tiennent lieu de poumons; ils sont formés de parties dures et aussi de parties molles.

Rondelet dit avoir vu des aloses sensibles à l'harmonie; elles accouraient au son du violon et sautaient en nageant sur la surface de l'eau.

C'est, entre autres, une de ces choses qu'il faut croire avec modération.

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