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utiles par le bien-être réciproque dont elles favorisent les progrès, et par les nouveaux liens qu'elles cimentent entre les deux Nations.

Les dettes qui pèsent sur les propriétés privées ont attiré mon attention spéciale. Un projet d'association solidaire entre les propriétaires fonciers, vous sera présenté. Il est le résultat de nombreuses discussions et des opinions émises par vos Conseils Palatinaux.

La religion, cette source de toutes les vertus, cette base indispensable de toutes les institutions humaines, semble appeler la révision d'une partie de votre Code Civil. Une Commission choisie dans votre sein, a concouru à cet important travail. Le projet du 1er livre discuté par elle, va vous être communiqué.

Ma pensée vous accompagnera dans l'exercice de vos fonctions. Vous me trouverez prêt à accueillir les améliorations qui me seront proposées, mais aussi résolu de repousser toute concession contraire à votre bonheur.

Représentans du Royaume de Pologne ! libres de toute influence, délibérez avec calme. L'avenir de votre Patrie est entre vos mains. Ne considérez que son bien, que ses vrais avantages; rendez-lui tous les services qu'elle attend de votre réunion, et secondez-moi dans l'accomplissement des vœux que je n'ai cessé de former pour Elle.

SPEECH of the Minister of the Interior, of the Kingdom of Poland, on the Opening of the Diet.-Warsaw, 13th May, 1825.

DES motifs impérieux ont fait différer la convocation de l'Assemblée Nationale; mais si, comme tout porte à l'espérer, des Lois d'une utilité réelle et générale sont les résultats de ses présentes délibérations, le temps écoulé sans action, ne restera point sons utilité; et cette Session deviendra d'autant plus marquante, qu'elle aura été plus tardive. Le résumé des opérations des diverses branches du Pouvoir Exécutif, et l'exposé de la situation du Royaume, retraceront donc cette fois un intervalle plus long dans un cadre relativement plus étroit: cependant ce tableau, pour être plus concis, n'en sera pas moins exact. Il est juste de rappeler, qu'à côté des observations et des vœux exprimés par la Législature précédente, aucune réclamation n'a été dirigée contre les détails présentés dans le compte qui lui avait été rendu; car les faits ne se contestent pas. Aujourd'hui, dans la pleine jouissance d'une paix profonde, sous le Gouvernement d'un Prince qui veut tout vérifier par Lui-même, de qui la puissance n'a pas besoin du secours des déceptions, et dont l'intérêt évident, d'accord avec le pur penchant de son cœur, se trouve tout entier dans la sécurité et dans le bien-être des nombreux Peuples soumis à Sa domination; je reproduirai avec fidélité la suite du même tableau, sans taire comme sans exagérer le

bien qui a été fait; sans nier le mal, et sans dissimuler les motifs qui ont pu prolonger sa durée.

Cultes et Instruction Publique.

En conséquence d'un Décret Royal qui prescrit quelques changemens à l'organisation du Ministère des Cultes et de l'Instruction Publique, une section ecclésiastique y a été ajoutée, à l'effet de soigner plus directement les intérêts du Clergé Catholique romain et de surveiller sa discipline intérieure, notamment celle des ordres religieux. Les limites de plusieurs paroisses ont subi une circonscription différente, et le nombre croissant des fabricans professant la religion réformée, a exigé une création de seize paroisses nouvelles ; quelques maisons ont été construites pour l'exercice de ce Culte et pour loger ses Pasteurs. Celui des Juifs a été plus convenablement réglé par la suppression des Sanhedrins et par l'établissement de 327 inspections de Synagogues.

Les réparations les plus urgentes ont été faites aux Eglises : une nouvelle Cathédrale est construite à Suwalki. Les réglemens concernant la conversion des dîmes en une prestation d'argent, ont été mieux précisés. Sur 4,599 conventions relatives à cet objet, 2,590 sont ratifiées les autres exigent quelques rectifications. Les biens-fonds provenant des congrégations supprimées ont été vérifiés et affermés à longs baux. Un million 126,553 florins sont employés pour solder les dettes de ces congrégations.

Durant les 4 Années de 1820 à 1824, les fonds alloués à l'instruction publique, ont rapporté six millions 536,509 florins, et la subvention prélevée sur les élèves des écoles publiques a produit 895,734 florins; cette dernière somme a servi à rétribuer les Maîtres de Classes temporaires, et en outre à l'acquisition de livres, d'instrumens de physique et de mathématiques, de collections d'histoire naturelle, à l'usage des écoles.

On a construit dans la Cour de l'Université deux vastes bâtimens, destinés aux cabinets des Beaux-arts, de Zoologie, de Physique, et aux Réunions Académiques. L'Observatoire est achevé et pourvu d'excellents instrumens astronomiques, exécutés par Reichenbach. A côté de cet édifice, le jardin botanique peut être honorablement cité parmi ceux qui se distinguent en Europe, soit à cause de sa situation avantageuse, soit à cause du nombre des plantes qu'il renferme, et qui sont déjà portées à plus de 10,000 espèces. La Bibliothèque de l'Université constamment ouverte au Public, augmente tous les jours, et se compose actuellement d'environ 150,000 volumes, parmi lesquels se trouvent des ouvrages rares et précieux. La collection zoologique compte environ 25,000, celle des gravures près de 100,000 pièces. Les cabinets, de Physique et Minéralogie, des Modèles, de Médecine, systématiquement ordonnés, s'agrandissent successivement. Une Imprimerie et des presses lithographiques sont établies auprès de

l'Université. L'examen et l'adoption des Elèves de classes, ainsi que des candidats au Professorat et des maîtres de pensions particulières, est confié à une Société élémentaire. L'Université s'est enrichie d'un cours théorique et pratique de construction des ponts et chaussées, d'un institut de clinique, d'un autre d'accouchement et d'une école normale où se forment des professeurs: il est heureux de pouvoir remarquer, que la plus grande partie des chaires vacantes a déjà été remplie par des Polonais qui ont perfectionné leurs études dans l'étranger, aux frais du Gouvernement. L'institution des Sourds-muets a obtenu des fonds pour l'entretien de 12 élèves pauvres, qui s'y exercent à divers métiers. Des écoles de dimanche pour les enfans des artisans, sont ouvertes dans plusieurs villes du Royaume. Un costume uniforme a été prescrit pour tous les écoliers.

Il est à regretter que l'insuffisance des fonds dont le Gouvernement peut disposer, et la pénurie actuelle des cultivateurs, aient concouru à ralentir parmi ceux-ci l'extension de cette instruction primaire, qui, sans les dégoûter de leur carrière, leur donne des lumières utiles pour y trouver le bien-être et le bonheur. Là se trouve et se borne la véritable dette de la Société; car on ne saurait le dissimuler: une instruction libérale et plus étendue, offerte au pauvre, sans pouvoir lui préparer un avenir analogue, deviendrait pour lui un piège et une calamité. Elle lui enseignerait des jouissances qu'il ne peut obtenir; elle éveillerait des désirs qu'il ne saurait satisfaire; elle verserait dans son sein les amers poisons de l'envie et de la haine. Alors, naît et grandit ce mécontement de sa destinée, cette vague tendance à essayer de tous les états sans fixité dans aucun; et déjà, l'on pourrait voir dès l'enfance de l'homme, s'amasser les orages qui dans un âge plus avancé devront ébranler ou renverser les institutions sociales. Si donc un semblable éveil donné aux mouvemens passionnés d'une jeune génération doit long-temps retentir, s'il présente quelque explication du passé, il est utile d'y puiser des avis pour l'avenir.

Aussi les circonstances ont nécessité quelques modifications dans le plan des études et dans le système scolaire. Une inspection générale a été organisée à l'effet de surveiller spécialement la conduite et la morale religieuse des étudians. Ces mesures doivent provoquer de bonne heure le discernement qui apprécie les lumières sans les éteindre, et les consolide sur la base inflexible des bonnes mœurs. Eh! lorsque l'esprit humain marche isolé, qui saurait prévoir ses diverses phases, tantôt brillantes, tantôt obscures, ou la durée de leurs impressions passagères! Qui pourrait assigner dans l'avenir ses doctrines ou ses déviations nouvelles ! Mais si les vœux des hommes se croisent et s'égarent, la civilisation appuyée sur la morale poursuit à travers les temps et les obstacles sa marche progressive, se détournant et s'arrêtant à peine quelques momens, aux écarts de la licence, aux clameurs des préjugés, ou aux froissemens de l'ambition. Ainsi, le développement

successif des études sociales présente toujours aux yeux de l'observateur un vaste et magnifique spectacle. Si l'esprit de l'homme, comme on l'a dit, n'avance qu'en spirale, ses progrès et sa tendance n'en sont pas moins réels. Soit qu'il marche avec le temps et l'ordre, sur la ligne qui le rapproche du séjour de la lumière et de la liberté, soit qu'avec ses tumultueuses passions, il se précipite sur la courbe qui se replie dans les ténèbres, ses incessantes agitations, ses longs jours d'infortune et ses instans de félicité, ses nobles desseins comme ses vains efforts, l'avertissent du moins et lui attestent également, qu'il est un but, auquel la bonté de l'Etre suprême lui a donné d'aspirer; qu'elle lui a permis de pressentir ici-bas; mais qu'une autre et future existence lui laissera comprendre, atteindre et embrasser.

La censure générale des écrits étrangers et nationaux a été attribuée à ce Ministère, sous la surveillance immédiate du Conseiller d'Etat Directeur de l'Instruction Publique.

Justice.

Le Ministère de la Justice a exercé son influence constitutionnelle sur les Tribunaux, en surveillant et régularisant de plus en plus l'ordre des procédures, et en présentant aux fonctions judiciaires des candidats, dont la capacité avait été éprouvée par un exercice antérieur, ou reconnue à la suite des examens que la Loi a prescrit. En conséquence d'un Décret Royal, des Inspecteurs nommés par le Prince Lieutenant, ont en 1821 effectué une revue générale de toutes les Magistratures, conformément à une Instruction que le Ministère avait rédigée à cette occasion. Cette mesure a produit une action uniforme dans les Tribunaux Civils et Criminels, dans les prisons, dans les archives des actes anciens, dans les chancelleries des conservateurs d'hypothèques, des notaires et des défenseurs judiciaires: il en est aussi résulté qu'aucune cause pendante aux Tribunaux Civils ne peut plus s'y arrièrer, mais que toutes doivent être résolues dans la huitaine de leur enregistrement. De même pour accélérer les opérations du Tribunal d'Appel, chargé dans les causes criminelles des attributions de la Cour de Cassation, le Prince Lieutenant, sur la proposition du Ministère de la Justice, a créé une quatrième Section de ce Tribunal qui, depuis le 1er Octobre 1822, est en pleine fonction. La troisième Section du Tribunal Civil de Mazovie a été renforcée de plusieurs Membres, à l'effet de s'occuper uniquement de l'expédition des causes nombreuses, concernant les successions litigieuses civiles et pupillaires, arrièrées sous le régime Prussien, et dont l'accumulation menaçait les parties intéressées d'une longue attente, d'une très-tardive résolution.

Dans les quatre Années qui se sont écoulées jusqu'à 1824, 15,908 Causes ont été terminées en conciliation de justices de paix. Il a été assemblé 9,565 conseils de famille; les Tribunaux Civils d'Appel et de Commerce ont expédié 155,639 procès. Ceux de Police Correctionnelle et les Cours de Justice Criminelle ont rendu 120,022 sentences.

Sur 23 condamnés qui ont eu recours a la Clémence Royale, 12 ont obtenu une commutation de peine; 284 Fonctionnaires accusés de malversations ou d'abus de pouvoir, ont été mis en jugement. Une attention particulière a été accordée par le Ministère à la régularisation des caisses de dépôts judiciaires, à l'effet de faire jouir enfin les propriétaires, à mesure de leur légitimation, des fonds qui leur appartiennent de droit, et qu'à la suite des désordres occasionnés par la guerre, ils attendaient depuis long-temps. En conséquence, les caisses des dépôts de tous les Tribunaux Civils, ont délivré dans le cours des 4 Années, de 1820 à 1824, soit en numéraire, soit en valeurs actives, pour environ 19 millions de florins de Pologne. Les comptes de tous les Tribunaux ont aussi été appurés. Conformément à la Loi concernant les hypothèques, leur réglement a été continué suivant l'ordre prescrit; il est achevé dans les Palatinats de Kalisz, de Plock, de Masovie, d'Augustow, de Podlachie, de Lublin, de Sandomir, et se termine cette Année dans celui de Cracovie.

Un Décret Royal avait en 1820, chargé un Comité, de la tâche difficile de préparer les modifications au Code Civil que les circonstances réclament. Cet ouvrage, fruit de ses méditations pendant 4 Années, discuté et adopté au Conseil d'Etat, va être soumis aux délibérations et à l'acceptation des Chambres.

Intérieur.

Vive, mais calme, l'action administrative, sans se ralentir durant ces dernières Années, ne se serait laissée apercevoir que par les progrès de l'ordre général, si ses soins avaient pu suffire, pour assurer la prospérité nationale et détruire les obstacles, que celle-ci avait à combat

tre.

Mais chez nous, comme presque dans toute l'Europe, les efforts de la propriété foncière sont restés sans résultat et sans récompense. Cette base de notre édifice social fléchit et voit chaque Année augmenter son effrayante dépréciation. Et c'est environné des dons de la nature, c'est au milieu de ses récoltes inutilement entassées, que le cultivateur gémit de sa détresse, et voit l'abondance accroître ses misères. Non-seulement le prix de ses denrées est tellement avili, qu'il est bien loin de couvrir celui de ses sueurs et les frais de son exploitation, mais encore, il ne peut s'en défaire même pour une chétive valeur. Cependant les charges publiques et particulières pèsent toujours de plus en plus sur lui: il faut satisfaire à la fois au fisc, aux créanciers, aux besoins de l'entretien, tous également inexorables.

Diverses causes ont dû amener cette situation décourageante et prolongée. La sécurité que donne la paix, les perfectionnemens de l'agriculture; l'emploi des machines qui simplifient et centuplent le travail; une suite de récoltes heureuses; l'extension d'ailleurs si bienfaisante et la culture des pommes de terre, récent et commun aliment du riche et du pauvre, des hommes et des animaux: celle du système prohibitif, arme devenue défensive, quoique essentiellement hostile, dont les

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