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CRITIQUE PHILOSOPHIQUE

POLITIQUE, SCIENTIFIQUE, LITTÉRAIRE

SAINT-DENIS.

IMPRIMERIE De ch. lambert, 17, RUE DE PARIS.

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LA CRITIQUE PHILOSOPHIQUE

POLITIQUE, SCIENTIFIQUE, LITTÉRAIRE

UNE DÉFINITION DU GOUVERNEMENT.

Dans le discours qu'il vient de prononcer à Belleville, M. Gambetta a donné une très-belle définition du gouvernement: « Un gouvernement, a-t-il dit, doit-être avant tout un moteur de progrès, un organe de l'opinion publique, un protecteur de tous les droits légitimes et un initiateur de toutes les énergies qui constituent le génie national. Un gouvernement, tel que nous le comprenons, ne peut véritablement exercer l'action légitime à laquelle il a droit, au dedans et au dehors, qu'en n'étant au dedans que l'expression de la loi et au dehors que l'expression de la justice: de la justice, car il y a une justice entre les peuples comme il y a une justice à l'intérieur des nations. »>

Cette définition du gouvernement, de l'État, ne peut s'appliquer qu'au gouvernement d'une démocratie, qu'à un État républicain. Il est clair qu'un gouvernement qui représente surtout l'intérêt d'une dynastie et l'intérêt d'une classe privilégiée, ne peut se donner pour mission de susciter, de développer et d'élever au maximum de valeur toutes les forces nationales.

Il y a dans ces quelques mots de M. Gambetta un but nouveau assigné à l'activité gouvernementale, et tout un programme politique auquel nous sommes heureux d'applaudir, et dont nous appelons de nos vœux la réalisation.

Ce programme, notons le, ne s'accorde ni avec les vues pratiques et la tradition de l'école doctrinaire, ni avec les principes de l'école économiste, ni avec le socialisme anarchique des disciples de Proudhon, ni avec le nihilisme administratif de l'école évolutionniste anglaise.

Les hommes d'État de l'école doctrinaire n'ont jamais vu dans le gouvernement un moteur du progrès, un organe de l'opinion, un initiateur des énergies nationales. Ils le considéraient surtout comme un instrument d'ordre matériel et comme une force de résistance. Ils s'en servaient, non pour donner satisfaction, dans la mesure du possible, mais pour ôter toute espérance, aux promoteurs de réformes. Gouverner, pour eux, c'était lutter sans cesse contre l'ennemi intérieur, c'était refréner. Ils ne comprenaient pas qu'un progrès accompli au temps opportun est le meil

CRIT. PHILOS.

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