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Il sera dressé, de chaque réception correspondant à chaque commande de l'inspecteur général directeur, un procès-verbal, que l'entrepreneur devra signer, ou au bas duquel il devra déduire ses motifs de refus dans le délai de dix jours, conformément à l'art. 32 des clauses et conditions générales.

Une expédition de ce procès-verbal sera remise à l'entrepreneur, et la minute restera entre les mains de l'ingénieur pour servir à la rédaction du compte de l'entreprise. Si la réception est faite à l'usine, on procédera aux essais, ainsi qu'il est dit cidessus, en présence de l'ingénieur ou de son délégué; les frais seront à la charge du fournisseur.

193. Extrait du devis d'entretien et du bordereau des prix de la fontainerie de la ville de Paris. (Adjudication faite du 1er janvier 1861 au 31 décembre 1869, et continuée depuis, à MM. Fortin Hermann frères. Rabais : 14 fr. 10 c. pour 100.)

Réparations des conduites. L'entrepreneur devra se conformer, pour les diverses opérations à effectuer, aux dispositions qui lui seront indiquées, et les exécuter suivant les prescriptions relatives aux travaux neufs.

Conduites en plomb. La réparation des conduites en plomb comprend la fourniture des bouts de tuyaux neufs, de même métal, qu'il pourrait être nécessaire de substituer à des portions de vieux tuyaux, ainsi que tous les frais relatifs à la pose de ces bouts. Conduites en fonte. La réparation des conduites en fonte comprend la fourniture des tuyaux, manchons, bagues, brides, colliers, boulons, vis de serrage, rondelles en plomb et en cuir, plaques pleines en tôle, cordes goudronnées, glaises, et généralement tous les matériaux et toutes les mains-d'œuvre nécessaires pour raccorder les tuyaux d'une manière solide et durable.

Conduites en tôle et bitume. Lorsqu'une fuite se manifestera sur une conduite en tôle et bitume, le bitume sera d'abord enlevé sur peu d'étendue avec un fer chaud; si la fuite est peu large, on se contentera de gratter et de décaper la tôle, et d'y rapporter un grain de soudure. Si la fuite est large, on couvrira la déchirure par une plaque de plomb, après avoir entamé la tôle sur les bords, et on la soudera.

Le bitume sera remis sur le liquéfiant et en l'employant comme la soudure dans la confection des nœuds, en se servant d'un chiffon mouillé au lieu d'un chiffon gras. Si un tuyau de tôle et bitume est à remplacer, on enlèvera le bitume, on coupera le tuyau transversalement, à la scie, à deux endroits distants d'environ 0m, 20; on démontera les deux côtés, et on rapportera sur chaque bout, soit une bride, soit une frette, qui permettra de poser un tuyau à double bride ou un manchon en fonte avec joint coulé.

Si le vieux tuyau ne pouvait se démonter, on le couperait à la scie, on fretterait les deux bouts, et on remplacerait la partie enlevée par un tuyau en fonte relié au reste de la conduite par deux manchons.

Comblement des tranchées et rétablissement du sol. L'entrepreneur demeure chargé de remblayer toutes les tranchées ouvertes par lui sur la voie publique.

Les remblais seront en terres bien purgées de pierres et faits par couches de 10 cen timètres d'épaisseur au maximum, pilonnées avec le plus grand soin et arrosées. Il devra ensuite rétablir soit le dallage, soit le pavage ou l'empierrement, en remployant les mêmes matériaux.

Les pavés seront posés en suivant les rangées et les dalles d'après leur appareil; le bitume sera relevé et rangé de manière à éviter la déperdition de la matière. L'empierrement ou la terre (si la tranchée est faite sur une partie de terre) sera fortement pilonnée et arrosée.

Pose des tuyaux. Les tuyaux seront descendus, avec soin, dans les galeries ou dans les tranchées où ils devront être placés. Ils seront assemblés, soit par des joints à emboîtement, soit par des joints à bride, soit par des joints à bague, s'il s'agit de tuyaux en fonte, ou simplement assemblés à joints à emboîtement précis s'il s'agit de tuyaux en tôle et bitume, en ayant soin d'opérer le serrage de telle sorte que le mamelon pratiqué sur chaque tuyau soit en dessus.

Joints à emboitement. La pénétration de deux tuyaux consécutifs sera moindre que la profondeur de l'emboîtement, de manière à laisser 0,01 de jeu pour la dilatation. On aura soin de placer en dessus la portion de l'emboîtement qui portera le mame

lon. Le bout mâle de chaque tuyau sera engagé dans le renflement du tuyau suivant, de manière à rendre régulier l'intervalle compris entre les parois intérieures de l'un et les parois extérieures de l'autre. Cet intervalle sera rempli, partie avec de la corde imprégnée de goudron de résine, partie avec du plomb fondu. La profondeur du joint en plomb sera de 0,04. La corde, roulée régulièrement autour du bout mâle, sera matée au refus et disposée de manière à laisser un vide de profondeur uniforme pour recevoir le plomb fondu, lequel sera lui-même maté après le refroidissement, de telle sorte que les joints soient parfaitement étanches.

Joints à brides. Dans la confection de ces joints, on laissera entre les brides un intervalle suffisant pour recevoir une rondelle en plomb, convenablement dressée et enduite, sur les deux faces, d'une couche de mastic ou de minium. Les rondelles auront la forme d'un anneau plat dont le diamètre intérieur sera égal à celui des tuyaux à raccorder, et dont le diamètre extérieur sera calculé de manière à affleurer les trous des boulons. Ces rondelles auront en général 0,012 d'épaisseur uniforme. Lorsqu'elles devront être biaises, leur épaisseur sera variable et déterminée par l'obliquité à donner aux tuyaux; toutefois elles ne devront pas avoir, au point le plus mince, moins de 0,01 d'épaisseur.

Les boulons destinés à relier les brides des tuyaux auront 0,048 de diamètre; ils seront faits et filetés avec le plus grand soin. Ces boulons seront serrés graduellement les uns après les autres jusqu'au refus, et la rondelle sera refoulée avec un ciseau à mater, afin de rendre le joint parfaitement étanche.

Joints à bague. On conservera entre les deux bouts de tuyaux, pour les mouvements de dilatation, un intervalle de 2 millimètres, en se servant à cet effet d'une plaque en tôle; on masquera le vide avec de la terre glaise et de la corde goudronnée, pour empêcher la pénétration du plomb; le joint devra partager la bague exactement par le milieu.

Le vide entre la bague et le tuyau sera entièrement rempli en plomb fondu, lequel sera maté au refus, après le refroidissement, de telle sorte que le joint soit parfaitement étanche.

Mesurage au mètre courant. La pose, soit en tranchée, soit en galerie, sera payée au mètre courant, pour les conduites de toute nature, quelle que soit d'ailleurs la sujétion dans les parties courbes, etc., c'est-à-dire que l'entrepreneur ne pourra réclamer aucune plus-value pour coudes, bouts de tuyaux, tampons, joints à brides isolées, joints biais, dépose et repose des plaques d'extrémité, et autres accessoires, non plus que pour les tubulures. Celles d'attente et les plaques neuves d'extrémité seront seules payées à part. En conséquence, on mesurera les longueurs totales des conduites posées, et l'on appliquera à ces longueurs les prix portés au bordereau.

Le prix payé pour le mètre linéaire de conduite posée en terre comprend le déblai de la tranchée, calculé sur une profondeur moyenne de 1",40, mesurée à partir du dessus du tuyau; l'excédant, s'il y a lieu, sera payé en sus.

Épreuves des conduites. Avant de recouvrir de terre chacune des portions de conduites nouvellement posées, on y mettra l'eau et on leur fera éprouver, à l'aide d'une pompe de presse hydraulique, une pression équivalente à huit atmosphères. (Cette presse est fournie par l'entrepreneur.)

Essais des tuyaux dans les dépôts. L'entrepreneur sera chargé de l'essai des tuyaux, soit en fonte, soit en tôle et bitume, et des robinets qui seront employés dans les prolongements ou renouvellements des conduites. Ces tuyaux et robinets seront soumis, dans les dépôts du service, à l'aide d'une pompe de presse hydraulique, à une pression équivalente au poids d'une colonne d'eau de 100 mètres de hauteur. Cette opération sera faite en présence du fournisseur ou de son fondé de pouvoir. Les prix portés à la série comprennent tous les faux frais.

La presse hydraulique et les compas d'épaisseur seront seuls fournis par l'administration. L'entrepreneur sera tenu de les rendre en bon état.

Composition et poids des soudures. Les soudures seront composées, en poids, d'un tiers de bon étain et de deux tiers de plomb.

L'entrepreneur devra se conformer au tarif suivant, qui règle les quantités de soudures à employer.

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Composition des alliages de bronze. L'alliage du cuivre, qui sera exclusivement employé pour la robinetterie et pour toutes les pièces accessoires de la distribution, sera celui qui est connu dans le commerce et dans les arts sous le nom de bronze. On ne fera usage de l'alliage de cuivre dit laiton ou cuivre jaune que sur des indications spéciales des ingénieurs et inspecteurs.

Le bronze sera généralement composé de 100 de cuivre, 10 d'étain et 6 de zinc. Telle sera la composition des clefs dans les robinets coniques, des vis dans les robinels-vannes, etc., etc.

Cependant, comme on doit éviter de composer les pièces qui frottent avec des alliages identiques, le bronze entrant dans la construction des boisseaux, des robinets coniques, des écrous, des robinets-vannes, etc., pourra être formé de 100 de cuivre, 10 de zinc, 6 de plomb et 2 d'étain.

Enfin, le laiton, exceptionnellement employé, sera composé de : 100 de cuivre, 50 de zinc et 8 d'étain.

Ouvriers en régie. Les heures sous galerie seront payées un quart en sus des heures à l'air.

Les heures de nuit seront également payées un quart en sus des heures de jour.

194. Pose des tuyaux. Habituellement les conduites d'eau se placent en pleine terre, sous le pavé des rues, et à 1 mètre de profondeur, afin qu'elles soient préservées de la gelée et des vibrations; à Paris, cette profondeur, qui est comptée du dessus du tuyau, est de 1",40. Ce moyen est le plus simple et le plus économique. Quelquefois on a placé les conduites dans des rigoles en maçonnerie établies sous le pavé des rues et recouvertes de madriers en bois; mais la construction est dispendieuse et les fuites difficiles à trouver. D'autres fois, surtout pour les conduites principales, on les a placées dans des galeries voûtées en maçonnerie. Enfin, on les place encore dans les égouts, ce qui est moins

dispendieux que quand on établit des galeries spéciales; mais la pose est assez difficile et la manœuvre des robinets peu commode.

Afin que la garniture des joints soit élastique, on la fait en corde et en plomb (page 194). Les ouvriers plombiers arrivent promptement à bien faire cette garniture, qui peut exceptionnellement, s'il manque d'ouvriers exercés dans la localité par exemple, être faite avec un mastic composé d'un mélange de 98 parties de limaille de fonte tamisée et non oxydée, et de 1 partie de fleurs de soufre, sur lequel on verse une dissolution d'une partie de sel ammoniac dans l'eau bouillante. On amène le mélange à la consistance d'un mortier ordinaire en le brassant fortement, et de suite on en remplit les joints en le bourrant avec force. 195. Tuyaux en plomb. On a coulé des tuyaux en plomb jusqu'au diamètre intérieur de 0,216; ils avaient 4 mètres de longueur. En 1818, on a étiré les tuyaux, mais sans dépasser le diamètre de 0,108. Depuis 1840, on comprime le plomb sous un piston de presse hydraulique, et on l'oblige à passer par un orifice annulaire, d'où il sort en tuyaux. On atteint ainsi jusqu'au diamètre de 0,10; mais au-dessus de cette limite, les tuyaux se font avec des plaques de plomb que l'on soude après les avoir roulées.

La longueur des tuyaux en plomb est de 3,90. Pour les joindre entre eux, on taille leurs extrémités en sifflet, afin que l'un pénètre un peu dans l'autre, et l'on fait un noeud de soudure, dont le tableau page 195 indique le poids.

Pour calculer l'épaisseur à donner à un tuyau en plomb, on peut se servir de la formule et du tableau de la page 182, ou encore de celle

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D'après des expériences de Navier, la ténacité absolue du plomb est de 1,35 par milimètre carré de section, et la charge sous laquelle le plomb commence à s'étendre varie entre la moitié et les deux tiers de la résistance absolue. Adoptant 1,30 pour la ténacité absolue, cette résistance étant 10 fois plus petite que celle de la fonte, il paraît naturel de donner aux tuyaux en plomb 10 fois plus d'épaisseur qu'à ceux en fonte placés dans les mêmes circonstances. Cependant, comme on fait facilement, même sous une faible épaisseur, des tuyaux en plomb homogènes dans toutes leurs parties, et que ces tuyaux ont moins à redouter des chocs, on peut, dans la formule précédente, faire R égal à 1/4 de la résistance absolue, c'est-à-dire à 0,325. C'est à peu près la résistance adoptée pour les tuyaux en fonte coulés debout.

Tableau des épaisseurs des tuyaux en plomb anciennement adoptés dans la distribution des eaux de Paris et de Versailles, et des pressions intérieures auxquelles ils sont soumis quand la tension R de la matière est de 0,325.

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Voir page 188 les épaisseurs adoptées aujourd'hui pour les conduites en plomb, et les prix de ces conduites.

Dans une note publiée dans les Annales des ponts et chaussées, année 1873, M. Belgrand fait voir que l'emploi des tuyaux en plomb dans les conduites d'eau ne peut être nuisible à la santé publique. C'est pourquoi ces tuyaux sont en usage dans toutes les villes de France et dans la plupart des villes de l'Europe, sans qu'on ait jamais eu à s'en plaindre.

Statistique des conduites publiques et privées de la ville de Paris au 31 décembre 1872 :

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On voit déjà que les conduites publiques sont hors de cause, et que la guerre au plomb, qui avait pris un si grand développement en 1872, serait sans objet, s'il n'y avait un autre réseau composé de branchements très-courts, d'un petit diamètre, et qui, à peu d'exceptions près, sont tous en plomb.

Ces branchements relient les conduites publiques aux orifices de puisage. Leur réseau se divise ainsi :

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