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d'un jour. On les place sur le point culminant de la ville ou du quartier qu'ils doivent desservir. Il convient de les partager en deux parties indépendantes par une cloison transversale, afin que le service ne soit pas interrompu en cas de réparation. Pour les couvrir, on emploie avec avantage des voûtes légères en briquettes et ciment (page 220).

On doit, autant que possible, les disposer en déblai. Le fond n'a alors généralement besoin que d'une épaisseur très-minime, c'est plutôt un enduit qu'une maçonnerie. Si le terrain est perméable, on le recouvre d'un corroi en glaise battue avec du gravier; puis on étend une couche de béton de 0,15 à 0",20. Quant à l'enceinte, on peut se contenter d'une couche semblable à celle du fond ou d'un perré maçonné, si l'étendue du terrain le permet; dans le cas contraire, on a recours à des murs verticaux ou à parois légèrement inclinées, en leur donnant une épaisseur suffisante pour résister à la poussée des terres, soit environ 1/3 de la hauteur (voir 7° partie). Toutes les parois intérieures se recouvrent d'un enduit en ciment de 0,02 à 0,03 d'épaisseur.

Pour les réservoirs construits hors du sol, si ce sol est solide, le radier est formé d'une couche de béton de 0,30 à 0,40 suivant la hauteur d'eau. On peut, du reste, toujours assimiler un radier à un solide encastré à ses deux extrémités sous les murs d'enceinte, et sollicité uniformément, sous toute sa surface inférieure, par la différence entre son propre poids agissant de haut en bas, et celui d'une colonne d'eau qui tend à le soulever; on peut admettre que cette colonne d'eau est égale à la hauteur d'eau dans le réservoir, en supposant que les infiltrations viennent établir une sous-pression et tendre à soulever la couche de béton.

Si le terrain est mobile ou s'il a été remué, il pourra être nécessaire d'établir le radier sur des voûtes d'arête reposant sur le sol naturel taillé en forme de cintre, et sur des piliers en maçonnerie descendant jusqu'au terrain solide.

L'épaisseur moyenne des murs d'enceinte doit être à peu près la moitié de la hauteur d'eau à soutenir (7° partie).

Quand rien ne s'y oppose, on doit donner la préférence à la forme rectangulaire, en prenant la dimension perpendiculaire à la cloison de séparation, de manière que sa longueur soit à celle de cette cloison dans le rapport de 3 à 2; cette disposition conduit à la moindre dépense de construction. La cloison intérieure a une épaisseur à peu près égale à celle des murs d'enceinte, afin qu'elle puisse résister à la poussée de l'eau quand l'un des compartiments est vide.

Chaque compartiment d'un réservoir doit être percé d'au moins 3 orifices: 1° Un de décharge permettant de rejeter les eaux sales à l'extérieur et de vider promptement ce réservoir en cas de besoin; le fond du radier doit avoir une pente légère vers cet orifice, que l'on garnit d'une bonde de fond ou d'un robinet-vanne;

2o Un orifice d'arrivée communiquant avec la conduite d'amenée, et qui débouche près du fond du réservoir quand cette conduite est en même temps conduite de départ. On le ferme par une bonde qu'on manœuvre de l'extérieur, ou bien on place sur la conduite d'amenée un robinet-vanne faisant le même effet.

Souvent on fait déboucher la conduite d'arrivée au-dessus du réservoir, surtout quand l'eau est fournie par une machine à laquelle on tient à faire faire un travail constant. Dans ce cas, on a un orifice spécial de départ près du fond; cet orifice est fermé par une bonde et par un robinet-vanne placé sur la conduite à peu de distance du réservoir; ce robinet permet de suppléer à la bonde s'il y a lieu.

Il convient que les orifices de prise d'eau, à l'opposé de ceux de décharge, soient placés à 0,40 ou 0,50 au-dessus du fond, afin qu'ils ne donnent pas écoulement aux dépôts solides qui ont pu se faire dans le réservoir.

3o Un orifice de trop-plein, que l'on met en communication avec la conduite de décharge (page 222).

203. Robinets d'arrêt et de décharge. La plupart des travaux à faire sur les conduites, tels que réparations, branchements, etc., exigent qu'elles soient mises complétement à sec; il faut donc pouvoir interrompre l'arrivée de l'eau dans la portion de conduite à réparer, et faire écouler celle qui y est contenue.

A cet effet, il est indispensable d'avoir au moins un robinet d'arrêt à l'origine de la distribution et un robinet de décharge à chaque point bas de la conduite. Comme avec un seul robinet d'arrêt la distribution tout entière serait interrompue à chaque travail, et qu'en outre on perdrait une grande quantité d'eau, on place de distance en distance un robinet d'arrêt, ce qui permet d'isoler une partie de la conduite, de la vider, et de n'interrompre le service que sur une petite portion de la distribution. Puisque chaque point bas doit être muni d'un robinet de décharge, et que d'un autre côté il faut qu'il y ait un de ces robinets entre deux robinets d'arrêt, on voit que ces derniers devront, en général, être placés sur les sommets. Si une conduite est en pente continue sur une grande étendue, il convient d'y placer un robinet d'arrêt tous les 7 à 800 mètres, en mettant évidemment dans ce cas chaque robinet de décharge immédiatement en amont du robinet d'arrêt d'aval. Pour les mêmes raisons que pour la conduite principale, chaque conduite secondaire doit être munie d'un robinet d'arrêt à son origine près de la conduite principale, et, si elle est importante, en un certain nombre de points de sa longueur.

Les robinets d'arrêt doivent avoir à peu près le diamètre des conduites. Quant aux robinets de décharge, on proportionne leur orifice de manière que la vidange de l'eau contenue entre les deux robinets d'arrêt voisins s'effectue en une demi-heure ou trois quarts d'heure au plus.

Si deux conduites principales partant d'un même réservoir se dirigent dans la ville de manière à faire chacune à peu près le même service, les conduites secondaires doivent autant que possible communiquer avec les deux conduites principales, et il convient qu'il y ait des robinets d'arrêt à leurs embranchements, afin qu'en fermant leur communication avec une partie de conduite mise en décharge, elles puissent être alimentées par l'autre conduite principale. La partie de ville privée d'eau se trouve ainsi réduite autant que possible.

204. Service des eaux à Paris. La pénurie d'eau engendrant la malpropreté et la mauvaise eau prédisposant aux maladies, tant sous le

rapport physique que sous le rapport moral, se procurer une eau salubre en quantité suffisante est le problème à résoudre par l'édilité de chaque cité (200).

D'après un rapport du préfet de la Seine (année 1868), le réseau des voies publiques de Paris a un développement de 850 kllomètres, sillonnant une surface de 3402 hectares dans l'ancien Paris et de 4400 hectares dans la zone annexée, ce qui porte à 7802 hectares la superficie totale de la ville étendue à l'enceinte fortifiée. Pendant quinze années, du commencement de 1853 à la fin de 1867, il a été établi 674 640 mètres courants de conduites d'eau, dont 377 000 dans la zone suburbaine. Pendant le même temps, on a construit dans l'ancien Paris 197 370 mètres courants d'égouts de sections diverses, et 173 760 mètres dans le nouveau Paris; le réseau général est aujourd'hui de 517 860 mètres courants de galeries d'égouts (207).

Lorsque, comme les eaux de la Dhuis, les eaux de la Vanne seront distribuées dans Paris, et que les autres travaux hydrauliques seront terminés, on pourra restreindre l'emploi des eaux de canaux, de rivières et d'autres provenances aux divers services publics, tels que fontaines jaillissantes, squares, jardins, parcs, arrosage des chaussées et des plantations, lavage des égouts, des ruisseaux et des urinoirs, etc. On consacrera exclusivement au service privé proprement dit, c'est-à-dire spécial aux usages domestiques, les 130 000 mètres cubes d'eau de sources, dont 40 000 sont fournis par la Dhuis et ses affluents, et 90 000 le seront par la Vanne (208).

Pour le service privé, une eau parfaitement limpide et suffisamment fraîche pourra s'élever naturellement jusqu'aux étages supérieurs des maisons. Son volume par personne sera d'environ 70 litres par jour ou 25,550 par an, et son prix de revient ne doit pas dépasser annuellement 5 francs par personne; moins que ne nous coûte aujourd'hui un mètre cube d'eau plus ou moins bien filtrée que nous monte le porteur d'eau : la demi-voie, ou mieux le seau de 10 litres, qui ne contient souvent que 9,5 et même 9 litres d'eau parce qu'il n'est pas plein, est en effet payé 0,05.

En 1868, il y avait en tout, dans l'ancien et le nouveau Paris, 67 920 maisons contenant 665 091 logements. La recette prévue de l'octroi de Paris, pour 1869, s'élève à 105 365 000 francs.

Extrait du traité conclu le 11 juillet 1860, entre la ville de Paris et la Compagnie générale des eaux, et modifié par la convention arrêtée le 26 décembre 1867.

La Compagnie des eaux cède en toute propriété à la Ville les terrains, bâtiments, machines, conduites, réservoirs et matériel de toute sorte qu'elle possède dans le département de la Seine...

La Ville paye à la Compagnie une annuité de 1 160 000 francs pendant cinquante années, qui ont commencé à courir le 1er janvier 1861||| La Ville confère à la. Compagnie, jusqu'au 1er janvier 1911, la régie

intéressée de ses eaux de toute provenance, pour le service des concessions particulières, pendant cinquante années, tant dans le nouveau Paris que dans les communes demeurées, en totalité ou en partie, en dehors de l'enceinte des fortifications.

La Ville prend, à ses frais, les mesures qu'elle juge les meilleures pour continuer et améliorer l'approvisionnement de Paris et de la banlieue en eau propre aux usages domestiques. Elle entretient et complète, également à ses frais et comme elle l'entend, les canaux, machines élévatoires, réservoirs, conduites et autres ouvrages nécessaires à la distribution des eaux.

La Ville continue à avoir toute liberté d'affecter aux services publics et aux concessions faites ou à faire aux établissements départementaux, municipaux ou hospitaliers, telle quantité d'eau qu'elle reconnaît utile de déterminer.

Conformément à l'arrêté du Conseil d'État, en date du 24 juin 1858, la Ville continue à livrer l'eau gratuitement aux établissements de l'État.. Le service de la régie intéressée ne comprend que les quantités d'eau qui excèdent journellement les besoins des services publics.

Les fontaines marchandes sont mises, par la Ville, gratuitement à la disposition de la Compagnie.

La Compagnie traite directement avec les habitants compris dans l'enceinte de Paris, et conclut les abonnements d'après le tarif donné plus bas.

Les anciens tarifs continuent à être appliqués dans les communes situées en dehors des fortifications.

La compagnie est chargée de toutes les opérations de recette, mais elle doit verser, chaque semaine, à la caisse municipale, les sommes qu'elle encaisse.

Les recettes provenant des établissements communaux sont perçues par la Caisse municipale et non par la Compagnie.

Le tarif spécial pour l'abonnement aux eaux des lavoirs publics, fixé par l'arrêté du 18 décembre 1851, continue à avoir son effet pour les établissements de cette catégorie d'abonnés et pour les quantités d'eau soumissionnées par eux antérieurement au 31 décembre 1860. Pour tous établissements de ce genre, créés depuis le 1er janvier 1861, ainsi que pour tous ceux existant qui augmentent leur consommation, les prix sont, lors de la confection de la nouvelle police, fixés d'après les bases du nouveau tarif.

Lorsque la recette totale effectuée par la Compagnie dépassera annuellement 3600 000 francs, il lui sera alloué, sur les sommes excédant ce chiffre de recette, une prime réglée, savoir :.

De: 3 600 000 à 6 000 000 fr. exclusivement..

Sur les 7, 8° et 9 millions.

Sur les 10 et ffe millions.

Sur le 12 million. .

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25

p. 100

20

15

10

5

Sur le produit des recettes, la Ville paye à la Compagnie :

1° L'annuité de 1 160 000 francs stipulée ci-dessus;

2° Pour frais de régie une somme de 350 000 francs se réduisant de 50 000 francs chaque année, à compter du 1" janvier 1868, de manière à disparaître complétement le 31 décembre 1873.

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250 litres, en eaux de Seine, de sources ou de puits

artésiens,

500 litres, en

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60',00

eaux de Seine, de sources ou de puits

artésiens..

100,00

De 1 à 5 mètres cubes.

Par mètre cube.

60',00

120,00

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Au-dessus de 20 mètres cubes, la Compagnie traite de gré à gré, sans qu'en aucun cas le prix du mètre cube puisse être inférieur à 25 francs pour les eaux de l'Ourcq, et à 55 francs pour les eaux de Seine et autres. Il n'est pas accordé d'abonnement inférieur à 1000 litres pour les eaux de l'Ourcq, et à 250 litres pour les eaux de Seine, de sources et de puits artésiens.

Au-dessus de 1 mètre cube, il n'est pas admis d'augmentation pour des quantités inférieures à un mètre cube.

Tarif de la vente de l'eau dans les fontaines marchandes
(arrété préfectoral du 26 janvier 1865).

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Après l'achèvement des grands travaux hydrauliques, le service privé disposera de 130 000 mètres cubes (208); les services publics en recevront 250 000, et la grande industrie 40 000. Ces deux dernières quantités, qui forment un total de 290 000 mètres cubes, seront puisées aux points suivants :

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