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(*) Les usines de l'Isles-les-Meldeuses et de Trilbardou (Seine-et-Marne) puisant l'eau dans la Marne pour la verser à côté dans le canal de l'Ourcq, le volume d'eau que la Ville de Paris prend dans le bassin de la Villette est, comme l'indique le tableau précédent, de 105 000+80 000 mètres cubes; mais, d'après deux décrets en date du 11 avril 1866, la prise des 80 000 mètres cubes est assujettie à la condition que chacun des canaux Saint-Denis et Saint-Martin jouira d'un volume de 1500 pouces d'eau, que les traités de concession leur attribuent en temps ordinaire. La prise des 80 000 mètres cubes d'eau dans la Marne est assujettie de son côté à ne pas gêner la navigation sur cette rivière.

20 000

id.

environ.

11 400

290 000

130 000

420 000

Nous ne citerons que pour mémoire la faible quantité des eaux dites des sources du nord, et provenant de Belleville et des Prés-SaintGervais.

Le relais de Saint-Ouen est aidé par celui dit de la Fontaine du But, non mentionné dans le tableau ci-dessus.

Il y a, en outre, le relais de Villejuif, recevant de Port-à-l'Anglais et du quai d'Austerlitz les 550 mètres cubes d'eau qu'il remonte sur les plateaux de Villejuif et de Bicêtre.

Les machines d'Auteuil et de la place de l'Ourcq n'ont pas été comprises parmi celles dont la Seine et la Marne sont tributaires, attendu que la première sera incessamment supprimée, et que la seconde est un relais qui dessert uniquement le parc des buttes Chaumont avec de l'eau de l'Ourcq exclusivement.

Une grande partie de la masse d'eau que nous venons de dénombrer est ou sera, avant sa distribution, reçue dans des bassins disséminés sur les points culminants, et dont les principaux sont ceux de Montrouge, Ménilmontant, Belleville, Passy, Gentilly, Charonne, passage Cottin (à Montmartre), Monceau, l'Estrapade (place du Panthéon), Racine (rue Racine), rue Lepic (à Montmartre), Saint-Victor (rue Linné), Vaugirard, buttes Chaumont.

Capacité de quelques réservoirs :

De Montrouge (recevant les eaux de la Vanne).
De Ménilmontant.

Du Panthéon (3 bassins découverts).

Capacité réunie des réservoirs : Saint-Victor, 2 bassins; 'Panthéon, 3 bassins; Racine, 3 bassins; Vaugirard, 2 bassins; Monceau, 1 bassin, et Ménilmontant, 1 bassin, environ.

De Passy: 1° un bassin inférieur reposant sur le sol, 11 300me; 2o un bassin supérieur superposé au premier, et qui est recouvert d'une voûte légère, 6200m; 3° un bassin inférieur, 10000me; 4° un bassin découvert superposé au précédent, 5700m; 5° un bassin de réserve, reposant sur le sol et découvert, 3900me.

De Charonne.

De Belleville.

De Montmartre..

Du cimetière de Passy.
Du bois de Boulogne.

De la rue du Transit.

De Gentilly...

300 000 me 100 000

3 800

33 000

37 100

4.500

1.000

1 000

2600

4560

500

800

Des bassins tels que ceux du Panthéon et de Passy, alimentés en eau de Seine, sont curés régulièrement tous les trois mois.

La distribution des eaux se fera par l'ancien réseau de conduites, long de 1036 kilomètres, et par le nouveau réseau, nécessité par les eaux de sources, développant plus de 655 kilomètres. C'est donc, non compris le réseau spécial des bois de Boulogne et de Vincennes, un total de 1700 kilomètres de conduites de tous diamètres.

Les appareils de distribution pour les services publics se décomposaient comme suit, en 1865:

Boîtes et poteaux pour remplir les tonneaux d'arrosement.
Bornes-fontaines et bouches sous trottoirs pour laver les ruisseaux.
Bornes-fontaines à repoussoir, à l'usage exclusif du public.
Fontaines de puisage livrées au public et aux porteurs d'eau.
Fontaines marchandes livrant l'eau filtrée aux porteurs d'eau.
Fontaines monumentales...

741

3185

139

46

31

55

Par les chiffres qui précèdent, on voit que les appareils mis gratuitement et parcimonieusement à la disposition du public se résument en cent trente-neuf bornes-fontaines, et quarante-six fontaines de puisage.

En dressant le projet de distribution des eaux de sources, on a tenu compte de la densité actuelle de la population dans chaque quartier, et en agissant de manière à pouvoir faire face aux nouveaux besoins amenés par le développement de la population.

La distribution se divisera, écrivait M. Belgrand en 1864, en service bas, service haut et service de machines.

Le service bas comprendra presque tout l'ancien Paris, sauf sur la rive droite une zone étroite rapprochée des anciennes barrières, et sur la rive gauche le plateau du Panthéon et le sommet du promontoire du boulevard de l'Hôpital. Il s'étendra en outre dans la nouvelle ville

sur le territoire d'Auteuil, de Grenelle et d'une partie de celui d'Ivry et de Bercy.

Le service haut comprendra tout le reste du territoire de la ville, sauf les parties élevées des buttes Montmartre et Chaumont (18, 19 et 20 arrondissements, et parties hautes des 9, 11, 12o et 17o).

Les plateaux de Montmartre et de Belleville, qui ne peuvent être atteints par les eaux coulant en vertu de la gravité, seront alimentés par des machines.

Les eaux de la Dhuis serviront au service haut, et la dérivation de la Vanne au service bas.

Quant à la distribution actuelle, il est impossible de la préciser, à cause de son état transitoire, qui se modifie au fur et à mesure de l'avancement des travaux de transformation. Contentons-nous des détails suivants.

Eau de l'Ourcq. Le canal de l'Ourcq doit fournir journellement 105 000 mètres cubes d'eau, mais son débit est très-peu régulier : ainsi la roue du compteur hydraulique de la place de l'Ourcq lui assigne de 70 000 à 110 000 mètres cubes par jour.

Une faible partie de l'eau dérivée de l'Ourcq est élevée, par la machine à vapeur de la place de l'Ourcq, dans le petit bassin des buttes Chaumont, pour l'alimentation des cascades du parc.

La partie la plus importante de cette eau est dirigée, par une galerie, dite aqueduc de ceinture, dans le réservoir Monceau; mais, en route, de nombreuses conduites alimentaires descendant sur Paris lui font des emprunts, et en déposent une notable quantité dans les bassins Racine et de Vaugirard. Ces bassins, découverts mais non accessibles an public, sont curés régulièrement tous les trois mois.

La même eau alimente les quartiers bas, c'est-à-dire les 1o, 2o, 3o, 4o, 7e arrondissements, et les parties basses des 5o, 6o, 8o, 9°, 10°, 11o, 12o, 13o, 15o et 16o, et en outre les lacs du bois de Boulogne.

Cette eau étant distribuée sans le secours d'aucune machine, elle ne peut atteindre les points élevés; de sorte que là où précisément la population est le plus clair-semée, on reçoit de l'eau de Seine.

Le réservoir principal de l'eau de l'Ourcq est le bassin de la Villette, dont la superficie est de 6 hectares 56 ares, y compris la partie élargie du canal de l'Ourcq. Cet immense bassin, à ciel ouvert, ne contient pas moins de 160 000 mètres cubes d'eau; et si l'on y ajoute le contenu des derniers kilomètres du canal de l'Ourcq, on trouve que la réserve d'eau d'Ourcq de la ville est d'environ 200 000 mètres cubes. Mais le bassin de la Villette est en même temps le port le plus fréquenté de Paris; cinq cents bateaux et quinze cents mariniers y séjournent en toute saison, et y jettent leurs ordures; la population du quartier peut s'approcher librement de ses berges et y jeter des fumiers, des boues, etc. Comme son nettoyage ne se ferait pas en moins de six semaines, temps pendant lequel l'eau distribuée dans Paris serait empoisonnée, on ne l'a jamais fait.

Eau de Marne. Les eaux de la Marne de Trilbardou et d'Isles-les

Meldeuses sont, comme nous l'avons dit ci-avant, déversées dans le canal de l'Ourcq et participent ainsi à l'alimentation du bassin de la Villette et de l'aqueduc de ceinture.

Les deux établissements de Trilbardou et de l'Isles-les-Meldeuses ont coûté, ensemble, environ un million.

A la prise d'eau de la Marne, située à Saint-Maur, l'eau arrive jusque dans la cour de l'usine par un canal d'amenée parallèle et contigu à celui qui sert à la navigation. Ce canal, de 9 mètres d'ouverture, a été presque entièrement percé en souterrain.

Les machines motrices de Saint-Maur consistent en six turbines, dont quatre de M. Girard, de chacune 120 chevaux, et deux du système Fourneyron, de chacune 100 chevaux. Des pompes refoulent l'eau directement dans le réservoir inférieur de Ménilmontant, par des conduites d'un parcours de 8500 mètres. L'altitude du réservoir ne permettant pas à ses eaux d'atteindre les hauts quartiers de la ville, on a établi, sur le point culminant de Belleville, le réservoir dit du télégraphe, divisé, comme celui de Ménilmontant, en deux étages. Dans l'étage inférieur on emmagasine une certaine quantité des eaux de la Marne, et dans celui du haut, une partie des eaux de la Dhuis parvient à l'altitude de 134,40, c'est-à-dire à 26",55 plus haut qu'au premier réservoir; ce qui permet de desservir les points les plus élevés de la zone annexée : Ménilmontant, Belleville et Montmartre.

Cette ascension des eaux, d'un réservoir dans l'autre, est opérée par une machine à vapeur de quinze chevaux, placée au pied du réservoir de Ménilmontant.

Un robinet de partage, placé près du réservoir, permet à la conduite de Saint-Maur de donner, si les besoins du service l'exigent, un fort volume d'eau au réservoir de Charonne, placé près de là.

Les machines de Saint-Maur, dont l'établissement, y compris la valeur foncière et les bâtiments de l'usine, a coûté 7 millions, fournissent aussi 15 000 mètres cubes d'eau au bois de Vincennes, qui les reçoit d'abord dans le lac supérieur de Gravelle. Reste à savoir si ce magnifique parc se contentera de cette maigre quantité d'eau éparpillée sur ses 800 hectares de superficie.

Les eaux de Seine puisées à Maisons-Alfort, et la moitié environ de celles refoulées par les machines du quai d'Austerlitz, sont dirigées sur le réservoir de Charonne, pour être ensuite réparties dans les quartiers hauts de la rive droite, les 19 et 20° arrondissements, et la partie haute des 11 et 12°. Les deux machines de Maisons-Alfort peuvent, marchant ensemble, donner un maximum de 5000 mètres; une seule ne donne que 3000 mètres.

La machine de quarante chevaux de Port-à-l'Anglais et une de celles du quai d'Austerlitz élèvent dans le réservoir de Gentilly l'eau de Seine destinée au 14 arrondissement et aux parties hautes des 13o et 15°. La machine de Port-à-l'Anglais peut donner jusqu'à 9000 mètres, au lieu des 3000 mentionnés au tableau page 213.

L'eau de Seine montée par les machines de Chaillot s'emmagasine

dans le réservoir de Passy; puis elle se répartit sur les points hauts de l'ancien Paris que ne peut atteindre l'eau de l'Ourcq, c'est-à-dire sur les coteaux de Chaillot, du faubourg Saint-Honoré, du quartier de l'Europe, des faubourgs Poissonnière, Montmartre, Saint-Denis et SaintMartin, et le plateau du Panthéon.

Elle alimente en outre les grands établissements publics, tels que les Tuileries, les ministères, l'hôtel de ville, les hospices et hôpitaux; dans lenouveau Paris, elle dessert Passy, les Ternes, Batignolles, la dépression de la Villette; enfin une partie du bois de Boulogne, dont l'alimentation des 847 hectares est complétée par le puits artésien de Passy. Ce puits de Passy, foré par M. Kind, a 586",50 de profondeur au-dessous du sol, et 533",35 au-dessous du niveau de la mer. Il a coûté 1 300 000 fr. Par suite d'un accident qui a paralysé la force ascendante qu'on était fondé à espérer, l'eau ne jaillit que d'environ 1 mètre audessus du sol.

L'eau de Seine fournie par les machines d'Auteuil et de Neuilly est élevée dans le réservoir de Passy; elle est exclusivement destinée à Auteuil et à Passy. L'eau de Seine aspirée par les machines de SaintOuen monte aux réservoirs de la rue Fontenelle, à Montmartre; elle alimente Montmartre, la Chapelle et une partie des Batignolles.

L'eau d'Arcueil provient des sources dites du Sud, captées dans la commune de Rungis, près Sceaux. Dans la traversée du vallon d'Arcueil, la galerie se transforme en un svelte viaduc, de 25 arcades, qui côtoie les ruines d'un aqueduc dont la construction est attribuée aux Romains. Autrefois, l'eau d'Arcueil venait faire escale au bassin de l'Observatoire, pour se diriger ensuite sur celui de l'Estrapade; mais, depuis la suppression du premier de ces bassins, elle s'embranche directement sur une conduite d'eau de Seine qui alimente le plateau du Panthéon. Bien qu'évalué à 1000 mètres, le produit de cette eau est fort variable et atteint rarement ce cube maximum.

En raison de sa qualité douteuse, il est présumable qu'on cessera d'attribuer cette eau au service privé, lorsque celles de sources arriveront en quantité suffisante.

L'eau du puits artésien de Grenelle a la même destination que celle de l'aqueduc d'Arcueil.

Le puits de Grenelle forme un jet d'eau de 33",70 d'élévation au-dessus du niveau du sol. Le forage, qui atteint 510 mètres au-dessous du niveau de la mer, et 547 mètres de profondeur totale, a duré 7 années; il est dû à M. Mulot, ingénieur-mécanicien. L'élégante colonne en fonte qui soutient la conduite verticale ascensionnelle a 42 mètres de hauteur. Ce puits a coûté 363 000 fr. Son débit était primitivement de 900 mètres par 24 heures; mais il est descendu à 660 et même 600 mètres depuis le forage du puits de Passy. Ses eaux sont dirigées sur le réservoir de l'Estrapade; mais le plus souvent elles sont débitées entièrement dans leur parcours.

La différence entre le prix de revient de ce puits et celui de Passy, donné ci-dessus, est expliquée par des causes que nous ne pouvons

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