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donner ici, et qui sont inhérentes à la différence des deux opérations. En outre de ces deux puits, la Ville en fait établir deux autres, également intra muros; leur prix est évalué, pour les deux, à deux millions de francs. Le premier, situé au lieu dit la Butte-aux-Cailles, atteindra probablement 850 mètres de profondeur; son tubage est de 1,20 de diamètre. Il puisera, comme sa profondeur l'indique, dans une nappe d'eau bien inférieure à celle des puits de Grenelle et de Passy.. Le deuxième puits, en construction à la Chapelle, ira chercher la même nappe, et sera établi dans les mêmes conditions que celui de la Butte-aux-Cailles.

205. Dérivation de la Dhuis. Les sources de la Dhuis se trouvent sur le territoire de la commune de Pargny, canton de Condé (Aisne). Leurs eaux marquent 23 degrés à l'hydrotimètre, c'est-à-dire qu'elles ne contiennent par litre que 25 centigrammes de carbonate de chaux, sans trace de sulfate; elles sont donc d'excellente qualité (200).

La Dhuis, petit cours d'eau qui se jette dans le Surmelin, affluent de la Marne, est entièrement dirigée sur Paris par une galerie qui traverse les départements de la Marne, de l'Aisne, de Seine-et-Marne, de Seineet-Oise et de la Seine.

Le développement de l'aqueduc ramifié se décompose comme suit :

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Longueur totale de la dérivation, non compris 35 000 mètres pour l'aqueduc affluent du Surmelin.

434 064,45

La pente par kilomètre est de 0,55 pour la conduite forcée, qui a 1,10 de diamètre intérieur, et de 0,10 seulement pour la conduite libre. La pente totale de la dérivation est par suite de 20TM,63.

Les galeries secondaires en conduite libre sont de dimension et de formes variables, nécessitées par la nature des terrains qu'elles traversent et par les positions qu'elles occupent.

La galerie principale offre deux sections, l'une et l'autre ovoïdes, différant seulement d'ampleur à cause de la quantité d'eau que chacune d'elles débite.

Le grand type, conforme au croquis fig. 46, est en maçonnerie de

Fig. 46.

20

0.70

0.76 30 20

0.90

meulière brute et ciment romain, de 0,20 d'épaisseur, y compris un enduit intérieur en ciment de 0,02, avec тocaillage. Aux flancs de la voûte la maçonnerie est un peu renforcée, et la chape en ciment de 0,02 d'épaisseur s'étend sur les renflements. Le niveau de l'eau est à 0,30 au-dessous de la clef.

Le type de petite section n'a dans œuvre que 1,20 de diamètre au lieu de

1,40, et 1,54 de hauteur intérieure au lieu de 1",76.

Sur une longueur d'environ deux kilomètres en partant de la source, la galerie ovoïde est remplacée par deux conduites de même nature que les précédentes, mais circulaires et de 1 mètre de diamètre. Elles sont accolées avec communication latérale de distance en distance.

A son arrivée au réservoir de Ménilmontant, la conduite affecte, sur une courte étendue, un type spécial à banquettes, ayant 4 mètres de largeur aux naissances, et éclairé par des verres épais circulaires encastrés dans la voûte. Cette courte section, dont l'utilité n'apparaît pas clairement, renferme un admirable écho, et est en quelque sorte un arc triomphal dressé à l'eau de la Dhuis à son entrée dans Paris.

Des regards espacés de 500 mètres sont établis sur toute la longueur de la conduite; ils sont construits en maçonnerie de meulière et morfier de ciment.

Il y a des regards aux extrémités d'amont et d'aval des siphons, à tous les points où la disposition de la cuvette varie, enfin aux points bas des siphons où sont placés des robinets-vannes.

Le radier de la cuvette des regards est à 0,30 en contre-bas du radier de l'aqueduc.

Conduite forcée. Les siphons sont formés d'une seule conduite en tuyaux de fonte dont le diamètre est D= 0,80 au delà du siphon du Surmelin et D = 1 mètre en deçà. L'épaisseur E des tuyaux varie avec la charge:

Charge de 40 mètres et au-dessous

Charge au-dessus de 40 mètres.

pour D=0,80, E=0,018;
pour D=1 ,00, E=0,021;
pour D=0,80, E=0,020;
pour D-100, E=0,025.

Tous les joints sont à emboîtement et cordon. La longueur de l'anneau en plomb fondu est de 0,05 pour les tuyaux exposés à une charge de 40 mètres et au-dessus, et de 0,04 pour ceux exposés à une charge moindre. Cet anneau est maté au refus.

On devait aussi employer des tuyaux à bague; mais on y a renoncé. Le poids de la bague était fixé à 50 kilog. pour les tuyaux de 0,80 de diamètre, et à 62 kilog. pour ceux de 1,10. Pour faire les joints, on ajuste les tuyaux bout à bout après avoir glissé le manchon sur l'un d'eux; on laisse entre les bouts, pour la dilatation, un intervalle de 0,002, qu'on glaise pour empêcher le plomb d'y pénétrer; enfin on ajuste le manchon sans le corder, on remplit le joint de plomb fondu et on le mate au refus.

Ventelles. Robinets. Ventouses. Aux extrémités de chaque conduite forcée, est établie une cloison en tôle qui sépare cette conduite de la conduite libre; dans cette cloison en tôle est placée une ventelle, qui, ouverte, donne passage à l'eau, et, fermée, isole da conduite libre du siphon.

Un robinet de décharge de 0,25, monté sur la tubulure au point bas de chaque conduite, sert, au besoin, à la vider. L'écoulement de l'air, lorsque la conduite passe sur un pont, est favorisée, soit par une ven

touse, soit par un petit robinet monté sur un mamelon taraudé, que porte un tuyau de la conduite.

Déversoirs. Soupape de décharge. Un déversoir accompagné d'une soupape de décharge est également placé en amont des parties de conduite en siphon ou en souterrain. On a fait coïncider l'emplacement de cet ouvrage avec celui d'un regard; on a choisi à cet effet le regard le plus voisin d'un ruisseau ou d'un ravin dans lequel on peut jeter les eaux de la décharge.

Tranchées. Le tracé des conduites est fait de telle sorte, qu'en général la hauteur de déblai au-dessus des maçonneries de l'aqueduc ou de la fonte du tuyau soit de 1 mètre.

Le fond de la tranchée est ouvert suivant la forme extérieure des maçonneries jusqu'au niveau du centre de l'aqueduc; au-dessus, les talus sont réglés avec fruit de 1/20.

On est entré en souterrain lorsque la profondeur de la tranchée atteint environ 7 mètres. Les fouilles en souterrain sont faites suivant le profil rigoureux de l'extérieur des maçonneries. Les puits étaient en général espacés de 200 mètres.

Les tranchées des conduites forcées ont des dimensions telles, qu'il est facile d'y descendre et poser les tuyaux. Pour faciliter le matage des joints, des niches sont pratiquées au fond et de chaque côté de ces tranchées aux extrémités des tuyaux.

Conduite libre sur les ponts. Elle est formée de deux murs de têtes ayant 0,90 d'épaisseur au niveau supérieur de l'extrados des ponts et 0,70 d'épaisseur en couronne non compris le cordon de 0,15 de saillie, avec chanfrein.

Le parement extérieur de ces murs est vertical, le parement intérieur est circulaire raccordé verticalement au sommet.

Au delà du Surmelin, la hauteur des murs, y compris le cordon, est de 1,25 au-dessus du niveau supérieur de l'extrados des voûtes; en deçà, cette hauteur est portée à 1,40.

La largeur entre les parements verticaux est de 2",80 au delà du Surmelin et de 2,90 en deçà.

Les parements intérieurs de la conduite sont revêtus d'un enduit de ciment de 0,02 d'épaisseur.

Une voûte couvre la conduite; elle est formée de deux briquettes superposées; elle a une flèche de 0,27 et une épaisseur de 0,085, y compris une chape de 0,02 d'épaisseur et un joint circulaire de 0,011.

Les murs de têtes servent de culées aux voûtes de couverture. Conduite forcée sur un pont. Les ponts destinés à faire franchir un cours d'eau à la conduite forcée ont 2,70 de largeur entre les têtes, depuis les sources de la Dhuis jusqu'au siphon du Surmelin compris ; entre ce siphon et Paris, cette largeur est portée à 4 mètres, en prévision d'une seconde conduite à laquelle ils pourront donner passage, et qui se rapporterait à une nouvelle dérivation. Les murs de têtes s'élèvent au-dessus de l'extrados avec une épaisseur de 0,60, jusqu'à une

hauteur de 2,70 sous le cordon, rachetant une épaisseur de 0,30, pour une saillie de 0,20 avec chanfrein. Entre les murs, la largeur est de 1,50 dans le premier cas et de 2,80 dans le second. Les murs supportent transversalement, de 2 mètres en 2 mètres, des fers à double T qui servent eux-mêmes à soutenir de petites voûtes en briquettes, de 2 mètres d'ouverture, et de 0,20 de flèche, destinées à recouvrir la chambre du tuyau. Ces voûtes, formées de deux rangs de briquettes à plat avec du mortier de ciment, ont 0,085 d'épaisseur, y compris une chape de 0,02 d'épaisseur et un joint circulaire de 0,011; elles se rac cordent avec le dessus des cordons en pierre de taille qui couronnent les murs de têtes du pont par un rocaillage placé sous la chape.

Le tuyau est maintenu à une hauteur de 0,50 à 0,60 au-dessus de l'extrados et des maçonneries des reins des voûtes au moyen de supports en maçonnerie ou en fonte.

La dépense totale de la dérivation, pour la construction seule de la conduite, était prévue au projet pour une somme de 11 597 207',56. Cette somme ne comprend ni les acquisitions de terrains, ni les dépenses de diverses natures afférentes aux travaux autres que ceux de la conduite proprement dite, entre autres ceux du réservoir de Ménilmontant et de la distribution des eaux dans la ville.

206. Réservoir de Ménilmontant, destiné à recevoir et distribuer les

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longueur le diamètre 188 mètres et pour largeur 42 mètres dans œuvre. Le demi-cercle présente sa convexité au coteau, contre lequel il s'appuie à peu de distance de l'enceinte fortifiée. Comme le réservoir est en déblai contre des marnes vertes qui surmontent le terrain gypseux, sa forme présente plus de résistance à la poussée des terres, et elle contient la plus grande surface sous la plus petite enveloppe.

Sur une partie de ce réservoir on a enlevé les marnes vertes jusqu'au terrain solide, et dans l'excavation on a créé un réservoir inférieur d'environ 36 000 mètres cubes de capacité, recevant les eaux de la Marne élevées par les machines de la dérivation de SaintMaur (204).

Où le réservoir inférieur n'existe pas, on s'est borné à prolonger les piliers de support du réservoir supérieur jusqu'au terrain solide sans toucher aux marnes vertes qui les enveloppent.

Le réservoir supérieur est divisé en deux compartiments par un mur de séparation ab perpendiculaire au diamètre du demi-cercle et passant par son centre. Ce mur de séparation est percé, dans la partie rectangulaire du réservoir, à une hauteur de 0,50 au-dessus du radier, d'une ouverture qui peut être fermée à volonté par un robinet

yanne.

Un deuxième mur cd sépare la partie demi-circulaire de la partie rectangulaire, et présente de même, vers chacune de ses extrémités, une ouverture dont le seuil est au niveau du radier.

L'eau de la dérivation, arrivant dans une bâche e au sommet de la demi-circonférence de pourtour du réservoir, peut être jetée soit d'un côté, soit de l'autre du mur ab, c'est-à-dire soit dans l'un, soit dans l'autre des deux compartiments.

Généralement l'eau déversée dans le compartiment de droite A parcourt tout ce compartiment en passant par l'ouverture réservée à l'extrémité d du deuxième mur de séparation, arrive dans la partie rectangulaire D. du compartiment de gauche par le robinet-vanne destiné à mettre en communication les deux compartiments, et est distribuée par une bonde ƒ placée à l'angle opposé de cette partie rectangulaire.

En cas de mise en chômage du compartiment de droite A, l'eau de la dérivation est jetée dans le compartiment de gauche B, et s'écoule par la même bonde après avoir traversé tout ce compartiment.

Dans le cas contraire où le compartiment de gauche ne peut être mis en service, on ferme la communication des deux compartiments, et la distribution a lieu par la bonde g du compartiment de droite placée vers la base du réservoir dans l'angle du mur de séparation ab.

Les deux bondes de distribution ƒ et g sont placées à 0o,50 au-dessus du radier, de telle sorte que la tranche d'eau inférieure, sur 0,50 d'épaisseur, ne peut s'écouler de l'un quelconque des compartiments que par des bondes de décharge de fond h, i, h' et i', placées près du centre du demi-cercle. Ces bondes permettent d'envoyer l'eau dans le réservoir inférieur, et la pente du radier est disposée de manière qu'elles puissent réaliser la vidange complète du réservoir supérieur.

Le centre du demi-cercle est d'ailleurs occupé par une tour renfermant quatre escaliers correspondant à chacune des deux parties des deux compartiments.

Enfin la bâche d'arrivée de l'eau comporte une bonde de distribution directe mise en communication avec la conduite de départ / par un branchement k passant sous le radier du réservoir, et un orifice de trop-plein communiquant de la même manière par un branchement n avec les conduites de décharge m, m.

Quant au réservoir de la Marne, on peut écouler ses eaux dans la galerie d'égout qui contient les conduites de distribution.

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