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L'aile, au lieu d'être rectangulaire, a quelquefois la forme d'un trapèze, dont le côté parallèle situé à l'extrémité de l'aile est égal au 1/3 de la longueur de l'aile et à 1,66 fois le côté parallèle intérieur; le côté parallèle extérieur est divisé par l'axe de l'aile en deux parties qui sont dans le rapport de 5 à 3. L'un des grands côtés du trapèze est parallèle au bras de l'aile. Il convient, du reste, de disposer les divers éléments de l'aile trapézoïdale en surface gauche, comme pour l'aile rectangulaire.

D'après Smeaton, les ailes d'un moulin à vent étant bien airées, lorsqu'elles marchent sans charge, la vitesse de leur extrémité est égale à 4 fois celle du vent, et cette vitesse doit être égale à 2,5 ou 2,7 fois celle du vent pour que le moulin rende le maximum d'effet.

Smeaton conclut aussi de ses expériences que les charges sont à peu près proportionnelles aux carrés des vitesses du vent; ainsi les vitesses étant dans le rapport de 1 à 2, les charges ont crû dans celui de 1 à 3,75. De là, il résulte que les effets produits sont à peu près dans le rapport des cubes des vitesses du vent; c'est aussi ce que confirment les expériences de Smeaton, dans lesquelles les vitesses étant dans le rapport de 1 à 2, les effets ont été dans celui de 1 à 7,02.

L'effet dynamique en kilogrammètres par seconde d'un moulin à vent est assez bien représenté par l'expression

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n coefficient égal à 0,05 d'après des expériences rapportées par Smeaton, où l'on avait S 0,2607; des expériences faites par Coulomb, sur un grand moulin à vent construit aux environs de Lille, ont donné n=0,03. Dans les cas ordinaires de la pratique, il conviendra d'adopter cette dernière valeur de n, en ne considérant toutefois les résultats fournis par la formule que comme des approximations;

S surface des quatre ailes en mètres carrés;

V vitesse du vent en mètres par seconde.

L'expression de l'effet utile rendu par un moulin à vent est la mème que pour celui rendu par une roue pendante (220); la différence ne consiste que dans la valeur du coefficient numérique.

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Dans plusieurs localités, on rencontre des moulins à vent de 2, 3 et même 4 paires de meules pour moudre le blé, avec tous les appareils de nettoyage et de blutage.

M. Herpin a fait établir dans le département de l'Indre un moulin à

vent commandant trois paires de meules de différents diamètres, et disposé pour faire fonctionner une scie circulaire et une huilerie, et à côté, sous un hangar, une machine à battre.

M. Herpin a fait remplacer la voilure ordinaire, qui était difficile à manœuvrer, par la voilure en planches mobiles du système Berton.

Hauteur du centre de rotation des ailes au-dessus du sol.
Diamètre au bas de la tour, qui est octogonale et formée par 8 po-
teaux en bois de 12 mètres de hauteur reposant sur des dés en

pierre de 1 mètre de hauteur.

Diamètre de la tour, au sommet des poteaux.

Distance du centre de rotation à l'extrémité des ailes.
Longueur des planches formant voilures.

14,80

8,00

5,50

10,00

8,00

Chaque voilure est composée de 11 planches en sapin de 0,01 d'épaisseur, 0,25 de largeur et 8 mètres de longueur, qui peuvent se rapprocher plus ou moins, à la manière des deux branches de la règle parallèle du dessinateur, de manière à former un parallelogramme plus ou moins large. Les ailes sont planes et ont une largeur qui peut varier de 2 mètres à 2",50. Le plan des ailes fait un angle d'environ 18° avec le plan du mouvement. Les meules et accessoires marchent le plus convenablement quand la volée, ayant toute sa voilure, fait 11 à 12 tours par minute, ce qui correspond à une vitesse d'environ 5 à 6 mètres par seconde pour le vent.

La construction de ce moulin est revenue à 19 600 fr.

M. Herpin estime que l'on peut moudre et bluter au moins 2500 hectolitres de blé par année; mais exploité pour son compte par des gens qui prennent plus ou moins ses intérêts, le produit n'a guère dépassé 2000 hectolitres.

100 kilogrammes de blé froment de deuxième qualité, pesant 72 kilogrammes l'hectolitre, ont donné, dans une expérience faite par M. Herpin :

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245. Travail d'un moulin à vent appliqué à une huilerie ou employé à la mouture du blé, et travail des moulins à blé ordinaires. Les expériences de Coulomb, citées au numéro précédent, ont été faites sur un moulin à vent faisant marcher les pilons d'une huilerie. Les cames sont montées sur l'arbre du moulin; elles communiquent directement le mouvement à 5 pilons pesant chacun 510 kilogrammes destinés à broyer la graine de colza, et à deux autres pesant chacun 250 kilogrammes destinés à serrer et desserrer les coins qui séparent, par compression, l'huile de la gangue. Il n'y a jamais qu'un de ces derniers pilons qui marche à la fois; mais les cinq autres fonctionnent simultanément quand

le vent le permet. L'élévation verticale des pilons est de 0", 49, et chacun de ceux mis en mouvement s'élève deux fois par tour du moulin.

Tableau des résultats fournis par trois expériences de Coulomb.

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A la vitesse de 6,50, on marche avec toutes les voiles sans que la machine se fatigue; mais, passé cette limite, on commence à carguer les voiles.

L'effet utile en chevaux-vapeur transmis par l'arbre du moulin dans la troisième expérience est, en négligeant les frottements et les chocs 35 672 =7,9 chevaux. La surface utile de chaque aile 4500

des pilons (92),

ayant 10 mètres de longueur sur 1,95 de largeur, ce qui fait 78 mètres carrés pour 4 ailes, la surface de voilure est donc de 10 mètres carrés environ par force de cheval. Dans la deuxième expérience, cette surface était de 40 mètres carrés environ.

Un relevé du travail de plusieurs années a fait voir que chaque moulin fabrique moyennement 40 000 kilog. d'huile par an. Le travail transmis aux pilons par 100 kilog. d'huile fabriqués étant de 14000 à 15 000 grandes unités dynamiques (34), en admettant avec Coulomb que les frottements et les chocs des pilons absorbent le 1/6 environ du travail transmis à ces pilons, il en résulte que la fabrication seule de 100 kilog. d'huile exige moyennement 12 000 grandes unités dynamiques. M. Morin rapporte que les meules d'un moulin à huile pesant 3000 kilog., l'arbre vertical faisait 6 tours par minute, le poids de graine chargé à chaque rechange de 10' était de 25 kilog., le poids de la graine broyée en un jour était de 1500 kilog., et la quantité d'huile fabriquée en 12 heures, 600 kilog. Le travail transmis par l'arbre moteur étant de 205 kilogrammètres par seconde, il en résulte que, par ce procédé, la fabrication de 100 kilog. d'huile n'absorbe que 1476 grandes unités dynamiques, c'està-dire le 1/10 environ de celui absorbé par l'emploi des pilons.

D'après Coulomb, on peut admettre que le travail annuel d'un moulin à vent n'est que le tiers environ de celui qu'il produirait en marchant d'une manière continue dans les conditions les plus favorables, c'est-à-dire sous l'action d'un vent de 6,50 à 7 mètres de vitesse par seconde.

Coulomb ayant soumis à l'expérience un moulin à blé dont la meule faisait 5 tours pour une révolution des ailes, il a reconnu que le mouvement ne commençait à avoir lieu que quand la vitesse du vent attei

gnait 4 mètres, et que cette vitesse ayant atteint 5,80, les ailes faisaient de 11 à 12 tours par minute, et la quantité de blé moulu sans être bluté était de 400 à 450 kilog. à l'heure.

Hachette rapporte que dans un moulin de Corbeil, mû par une roue à aubes transmettant 1321 grandes unités dynamiques par heure, la meule ayant 2 mètres de diamètre, et faisant 67 révolutions par minute, la quantité de farine brute (son et farine mélangés) produite a été de 200 kilog. en une heure 15 minutes. Ce résultat prouve que Coulomb a dû se tromper dans l'évaluation du blé moulu par un moulin à vent. Des résultats de Hachette, il résulte que la mouture à la grosse de 100 kilog. de blé absorbe 825 grandes unités dynamiques.

D'Aubuisson conclut, des résultats obtenus par différents observateurs, que la force que doit transmettre l'arbre d'une roue hydraulique commandant un moulin est au moins de 3 chevaux par hectolitre de blé de 75 kilog. à moudre par heure; c'est 1080 grandes unités dynamiques pour 100 kilog. de blé.

Les meules le plus généralement adoptées aujourd'hui en France, dans les moulins à l'anglaise, ont 1,30 de diamètre et 0,27 d'épaisseur; elles sont percées à leur centre d'un trou de 0,27 à 0,33 de diamètre, appelé œillard. La profondeur des rayons n'est pas de plus de 5 à 6 millimètres; ils sont formés en plan incliné, afin de présenter d'un côté une arête tranchante qui coupe les grains de blé, pour en faciliter le broiement complet. On a généralement reconnu qu'une vitesse de 110 à 120 révolutions par minute était convenable pour des meules de 1TM,30; au-dessus, on a à craindre l'échauffement de la farine.

Dans les usines bien organisées des environs de Paris, rapportent MM. Cartier et Armengaud, les meules de 1,30 de diamètre, faisant 115 à 120 révolutions par minute, ne moulent en moyenne que 15 à 16 hectolitres de blé en 24 heures, en produisant, il est vrai, de 60 à 63 p. 100 de cette farine première si recherchée par la boulangerie parisienne. La force nécessaire par paire de meules dans ces conditions, y compris nettoyage et blutage, est de deux chevaux et demi (le produit est moyennement de 20 à 22 kilog. par force de cheval et par heure). Ainsi, pour une puissance effective de 15 chevaux, on établira 6 paires de meules, y compris celle qui peut être en rhabillage, et cette opération s'effectuant à peu près régulièrement tous les 5, 6 ou 7 jours au plus, sur les 6 paires, il y en aura donc presque constamment une d'arrêtée. Un bon meunier s'arrange du reste pour que cette opération soit bien et promptement exécutée, et autant que possible pendant le jour.

Dans un grand nombre de localités, comme Lyon et Dijon, on rapproche moins les meules qu'à Paris; elles produisent plus de rondes ou de secondes que de premières; on leur fait alors moudre 24 à 25 hectolitres de blé en 24 heures, et même plus, et chaque paire de meules absorbe la force de 3 chevaux (le produit est de 25 à 26 kilog. par force de cheval et par heure).

Pour les manutentions militaires, les meules travaillant encore moins rapprochées, et le nettoyage et le blutage étant moins parfaits,

chaque paire moud de 30 à 32 hectolitres en 24 heures et exige une puissance effective de 3 chevaux et demi (le produit correspond à 28 ou 30 kilog. par force de cheval et par heure).

Dans les moulins des États-Unis d'Amérique, les meules ont généralement 1,50 de diamètre, font 100 tours par minute, et, d'après les observations d'Évans, la quantité de blé moulue est de 1,76 hectolitres par heure, et la force du moteur de 3 chevaux par hectolitre.

Dans un moulin à l'anglaise des environs de Paris, le relevé d'une mouture de 3520 setiers de blé, pesant ensemble 417 452 kilog., a donné les résultats suivants :

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Aujourd'hui, les constructeurs livrent le mécanisme d'un moulin tout posé, avec la roue hydraulique, mais sans aucuns frais de transport, pour 5000 à 5500 fr. par paire de meules.

246. On distingue trois espèces de moutures :

1° Mouture économique ou française. C'est celle encore employée dans les petites usines de nos campagnes. Les meules ont 2 mètres de diamètre, et elles font de 55 à 60 tours par minute. Le blé est introduit dans l'ouverture de la meule supérieure au moyen d'une trémie constamment agitée. En sortant des meules, que l'on tient assez espacées pour que le grain soit seulement concassé, la mouture est séparée par le bluteau, en farine dite de blé, qui traverse le tissu, en gruaux, qui traversent plus loin, et en son volumineux et léger. Ces premiers gruaux sont de nouveau soumis à l'action des meules, que l'on tient alors plus rapprochées, et ils fournissent une farine de premier gruau et des seconds gruaux, qui donnent à leur tour une farine de 2o gruau et des 3es gruaux. Enfin, ceux-ci produisent des farines bises de 3o gruau, et un 4 gruau, qui produit une farine de 4 gruau, et des issues, арpelées remoulages ou recoupes, qui contiennent les parties dures et grisâtres avoisinant l'enveloppe des grains.

Pour ces opérations, 100 kilog. de blé donnent en moyenne les résultats suivants :

Id.

1re opération Farine dite de blé. Farines blanches. 2e Id. Farine dite de 1er gruau. 3e Id. Farine dite de 2e gruau. 4e Farine dite de 3e gruau.

...

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Farines bises. .

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3

,33

Son gros et petit.

10,82

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