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leur nécessaires pour vaporiser l'eau, et recommençant tous les calculs, on obtiendrait en général des résultats satisfaisants, sans qu'on soit, obligé de recommencer les calculs une seconde fois.

M. Lacambre, dans une touraille continue construite à Louvain, a établi, pour chauffer l'air, un calorifère dont la surface de chauffe est de 100 mètres carrés; il brûle en 24 heures 800 kilog. de houille, et il sèche dans le même temps 50 hectolitres de malt, renfermant chacun de 27 à 36 kilog. d'eau; ce qui donne seulement une évaporation de 1*,7 à 2*,2 d'eau par kilog. de houille. Ce peu d'effet est dû sans doute en grande partie à l'impossibilité de saturer complétement l'air dans le séchage des matières pulvérulentes.

402. Séchage par l'air froid préalablement desséché. Ce mode de dessiccation peut s'appliquer à la colle, qu'on ne doit pas soumettre, lorsqu'elle est en gelée, à une température supérieure à 35° environ.

Supposons, par exemple, qu'il s'agisse d'obtenir 500 kilog. de colle sèche, l'air desséché étant à 10°. La colle en gelée contenant des 2/3 aux 5/6 de son poids d'eau, il faudra donc, en adoptant la proportion 2/3, qui est celle des colles communes, pour obtenir les 300 kilog. de colle sèche, évaporer 1000 kilog. d'eau; or un mètre cube d'air saturé à 10° contenant 0,0094 d'eau (398), il faudra donc, pour dissoudre les 1000 1000 kilog. d'eau, faire passer sur la colle 0,0094 d'air see.

106383 mètres cubes

Pour faire l'appel de ces 106383 mètres cubes d'air, il faudrait brûler environ 100 kilog. de houille, qui coûteraient 5 fr. à Paris; au moyen d'un ventilateur, cet appel pourrait coûter 4 fr. (366).

La perte sur la chaux employée à dessécher l'air ne peut qu'être faible, si l'on a soin de ne lui faire absorber que la moitié de son poids d'eau; car, à cet état, elle est encore propre aux constructions.

405. Séchage des étoffes. Selon que les étoffes en sortant de l'eau ont été simplement tordues, ou soumises à l'action d'une presse puissante, ou essorées, elles contiennent, pour un kilog. d'étoffe, les poids d'eau du tableau suivant. (Mémoire de M. Rouget de Lisle, inséré tome L du Bulletin de la Société d'encouragement.)

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Pour obtenir ces derniers résultats, la caisse mobile de l'essoreuse doit avoir 0,80 de diamètre et faire de 500 à 600 tours par minute. Dans les lavoirs, 1 kilog. de linge sec retient 1 kilog. d'eau quand après le lavage il n'est qu'égoutté; mais à l'essoreuse faisant de 700 à 800 tours, il perd la moitié de cette eau en quelques minutes. En étendant ensuite le linge en plein air sur des cordes en crin ou en fil de fer galvanisé, espacées de 0,40 à 0,50, le séchage se fait rapidement s'il fait du soleil et si l'air est agité. Comme il n'en est pas de même par

les temps humides, surtout en hiver, on établit souvent, pour se mettre à l'abri de la pluie, des séchoirs couverts munis de persiennes qui permettent à l'air de circuler librement.

Les essoreuses sont essentiellement composées d'un récipient en toile métallique à mailles serrées mobile autour d'un axe, et d'un second vase fixe, en tôle ou en fonte, plus grand que le premier, qui recueille l'eau projetée. Leurs formes et leurs dimensions varient suivant l'usage auquel on les destine et suivant qu'elles sont mues par des machines ou par des hommes. Dans les petites essoreuses employées dans les établissements de bains et les lavoirs publics, le vase mobile est un eylindre en fil de fer galvanisé de 0,60 de diamètre sur 0,15 de hauteur; son arbre est vertical, et on lui communique le mouvement à l'aide d'une manivelle, par l'intermédiaire de deux roues s'engrenant avec deux pignons. L'une de ces roues et son pignon sont coniques, et souvent remplacées par deux cônes métalliques de friction dont l'un est recouvert de cuir. La femme, après avoir placé son linge dans le récipient, tourne elle-même la manivelle. L'essorage peut être employé sans inconvénient pour le linge le plus fin; avec une vitesse de rotation suffisante, le linge fin peut être amené au point de dessiccation convenable pour le repassage.

Dans des expériences faites par M. Schlumberger, deux hommes, en une heure de travail, ont enlevé 151 kilog. d'eau en poussant la dessiccation aussi loin que le permettait l'essoreuse.

Les séchoirs usités dans les fabriques de toiles peintes consistent en une tour carrée assez élevée, à la partie supérieure de laquelle règne une galerie faisant saillie. Quand le temps est beau, les étoffes se sèchent extérieurement en les suspendant à la galerie, et pendant les temps humides, elles se sèchent intérieurement par des courants d'air chaud dirigés de bas en haut. L'air chaud devant nécessairement, en se dégageant à la partie supérieure, sortir sans être complétement saturé, on ne doit obtenir que peu d'effet du combustible.

Dans des expériences faites à Mulhouse, en 1839, par M. Penot, 1 kilog. de houille n'a vaporisé que 1*,36 d'eau pour un séchoir, et seulement 1,02 pour un autre; dans ce dernier, dont les murs étaient minces et percés d'un grand nombre de fenêtres, la température n'a pu être portée au delà de 30°. Dans d'autres expériences du même physicien, en fermant les soupiraux qui se trouvent à la partie supérieure du séchoir, 1 kilog. de houille a vaporisé 1,68 d'eau. Le séchoir avait 2983TM de capacité, et 9,60 de hauteur, et il était garni de trois soupiraux ayant chacun 1,6 de section. Les toiles renfermaient 1054 kilog. d'eau, et ont été introduites d'une seule fois; de plus, le séchoir n'était pas complétement fermé. Dans une autre expérience faite dans des conditions plus favorables, 1 kilog. de houille a vaporisé 2*,86 d'eau..

D'après M. Penot, quand les séchoirs sont bien fermés et qu'on peut élever la température à 45 ou 50°, il y a économie à n'ouvrir les soupiraux que quand les toiles sont sèches, et il est toujours avantageux d'élever la température autant que possible.

Si au lieu d'opérer par intermittence, comme dans les expériences précédentes, on rend le séchage continu en remplaçant au fur et à mesure les pièces d'étoffes sèches par des pièces humides, on augmente l'effet du combustible. D'après M. Royer, dans un étendage ayant 9,68 de longueur, 8",20 de largeur et 19,28 de hauteur, la surface de chauffe du calorifère étant de 709,5, et la consommation moyenne de houille 25 kilog. à l'heure, trois expériences qui ont duré chacune quinze jours, ont donné un effet utile moyen de 2*,37, 2*,53 et 2*,18 d'eau évaporée par kilogramme de houille.

Ces séchoirs ont une trop grande surface extérieure. En leur donnant une faible hauteur, en faisant évacuer l'air par le bas et en rendant l'opération bien continue, on augmenterait l'effet du combustible.

Dans un séchoir construit par M. René-Duvoir, pour une blanchisserie, les pièces de calicot sont suspendues verticalement aux solives d'un plancher à claire-voie, sur lequel marchent les ouvriers pour placer ou retirer les étoffes. Trois calorifères, placés sous le sol du séchoir, lancent l'air à la température moyenne de 120° dans un canal en briques, d'où il s'échappe au niveau du sol par un grand nombre d'ouvertures garnies de coulisses. L'air chaud s'élève d'abord, et il est ensuite obligé de redescendre pour gagner les orifices d'évacuation placés au niveau du sol. Au commencement de l'opération, on ouvre aussi des orifices d'évacuation placés au milieu de la hauteur du séchoir. En six heures, on sèche 150 pièces de calicot qui contiennent 1130 kilog. d'eau, et la consommation de houille est de 1 kilog. par 3*,52 d'eau évaporée. Le volume d'air lancé dans le séchoir était de 55 000 mètres cubes. La température extérieure étant de 25°, on a trouvé que la température à la sortie des cheminées était de 38°; d'où il résulte que l'air est loin d'être saturé. C'est surtout vers la fin des opérations qu'il y a une grande perte de chaleur; de plus, il est impossible de répartir uniformément l'air dans toutes les parties du séchoir.

En faisant avancer d'une manière continue une pièce d'étoffe à l'aide de rouleaux convenablement disposés, et en obligeant par des cloisons fixes horizontales l'air à marcher en sens contraire de l'étoffe, on conçoit que le séchoir peut être réduit à une simple caisse.

Séchage des étoffes par le contact des surfaces métalliques. Clément, en appliquant une pièce de calicot pesant 2,50 et contenant un égal poids d'eau, sur une plaque de cuivre d'une surface égale à la sienne, et chauffée par la vapeur à 100°, a obtenu sa dessiccation en une minute. Dans cette expérience, la quantité d'eau évaporée par mètre carré de surface de cuivre a été de 6,94 par heure.

Dans les fabriques, on sèche les étoffes en les faisant passer sur des cylindres en fonte chauffés intérieurement par la vapeur.

D'après des expériences faites par M. Royer, 20 pièces de calicot sortant de la presse et pesant 150 kilog. ont été séchées en 3 heures 1/2; leur poids a été réduit à 76 kilog., et les 74 kilog. d'eau ont condensé 102 kilog. de vapeur; de sorte que, en admettant qu'un kilog. de houille produit 5 kilog. de vapeur, la quantité d'eau évaporée par kilogramme

de houille a été de 5

74

102

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3,63. La machine était à un seul cylindre,

l'eau de condensation était bouillante et la pression dans la chaudière était de 1,37 de mercure. D'autres expériences faites avec une machine à 6 cylindres n'ont donné que 2*,45 d'eau évaporée pour un kilog. de houille, mais cela en hiver et dans une salle mal fermée où la température était voisine de zéro.

CHAUFFAGE.

404. Avant de passer en revue les différents modes de chauffage, rapportons succinctement dans ce numéro les résultats obtenus par Péclet dans ses expériences (Traité de la chaleur).

1° Perte de chaleur due au rayonnement (306). La température d'un corps restant constante et comprise entre 25° et 65°, et celle de l'enceinte étant de 12°, la quantité de chaleur émise par rayonnement est, par mètre carré et par heure, la surface du corps étant convexe,

Rkt(1 +0,0056t).

t

excès constant de la température du corps sur celle de l'enceinte ;

R chaleur émise en unités (322);

(1)

k nombre constant qui dépend de la nature de la surface du corps, et dont la valeur est indiquée au tableau suivant :

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Pour le papier et les étoffes la couleur est sans influence.

Pour des températures t' de l'enceinte qui ne différeraient de 12° que de quelques unités, on multiplierait les valeurs de k du tableau précédent par 1 + 0,0037(ť' — 12).

D'après Dulong, la chaleur rayonnée par mètre carré et par heure est représentée par la formule

• température de l'enceinte;

R = mao (at — 1).

't excès de la température du corps sur celle de l'enceinte ;

a nombre constant égal à 1,0077;

(2)

m nombre constant qui dépend de la nature de la surface du corps, et que, d'après les expériences de Péclet, il convient de faire égal à 124,72 k quand l'enceinte est à surface terne, ce qui a presque toujours lieu, excepté dans des recherches de laboratoire.

Dulong a vérifié sa formule pour des excès de température s'élevant

jusqu'à 260°, et Péclet conseille de l'employer toutes les fois que la température de l'enceinte diffère notablement de 12° et quand l'excès de température n'est pas compris entre 25 et 65°..

2o Perte de chaleur due au contact de l'air. Cette perte est indépendante de la nature de la surface du corps et de la température de l'enceinte; elle ne dépend que de l'excès de la température du corps: sur celle de l'enceinte, et de la forme et des dimensions du corps. Dans tous les cas, elle est représentée, pour un excès de température compris entre 25° et 65°, pour un mètre carré et pour une heure, par la formule

Ak't(1 +0,0073t).

t excès constant de température;

(3)

k' nombre qui varie avec la forme et la dimension du corps, et qui est égale à :

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0,636

1,764+ pour les surfaces planes verticales de hauteur h.

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Dulong a donné la formule suivante pour exprimer la perte de chaleur due au contact de l'air

A = m't1,233

t

excès constant de température;

(4)

m' nombre que Péclet conseille de faire égal à 0,552 k'.

Cette formule de Dulong s'accorde parfaitement avec les expériences de Péclet, et comme elle a été vérifiée pour de grand excès de température, il y a lieu de l'employer toutes les fois que l'excès de température dépasse 65o.

3o La perte totale de chaleur due au rayonnement et au contact de l'air est donc par mètre carré et par heure, pour des excès t de température compris entre 25° et 65° et pour une température de l'enceinte très-peu différente de 12°,

MR+Akt(1 + 0,0056t) + k't(1 + 0,00731),

(5)

ou, en négligeant les termes du second degré, ce que l'on peut faire pour des petits excès t,

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cette dernière formule exprime la loi de Newton.
Dans toutes les autres circonstances, on pourra poser

M = R + A = mao (a* —— 1) + m't1,233.

(6)

(7)

Pour un tuyau en fonte chauffé intérieurement par de la vapeur

à

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