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Les abonnés ne pourront exiger d'éclairage, soit au compteur, soit au bec, que pendant le temps où les conduites de la Société seront en charge pour le service ordinaire; les conditions des livraisons de gaz qui devraient avoir lieu en dehors de ce temps, seront réglées de gré à gré entre la Société et ses abonnés, sauf le cas prévu par l'article 13.

Chauffage.

En ce qui concerne l'application du gaz au chauffage, la Société se conformera à toutes les dispositions qui lui seront prescrites par l'Administration municipale, sans toutefois que celle-ci puisse lui imposer des prix autres que ceux qui sont fixés pour le gaz d'éclairage.

Annexe au traité.

A l'expiration de la concession, la Ville de Paris deviendra propriétaire de plein droit, et entrera en possession, sans indemnité, des tuyaux, robinets, siphons, regards, valves et autres accessoires qui existeront alors sous les voies publiques.

Elle deviendra également propriétaire des usines, moyennant un prix fixé à dire d'experts.

433. Instruction pratique donnant la marche à suivre pour les expériences relatives à la détermination journalière du pouvoir éclairant et de la bonne épuration du gaz de la Compagnie parisienne, par MM. Dumas et Regnault.

VÉRIFICATION DU POUVOIR ÉCLAIRANT.

La flamme de la lampe Carcel prise pour type et celle du bec de gaz normal, sont amenées et maintenues à une égale intensité, sous le rapport du pouvoir éclairant. Quand la lampe a brûlé 10 grammes d'huile, le bec doit avoir brûlé 25 litres de gaz, s'échappant sous la pression de 2 à 3 millimètres d'eau.

1° Description des appareils.

Lampe Carcel. Diamètre extérieur du bec.

Diamètre intérieur du bec (ou du courant d'air intérieur).
Diamètre du courant d'air extérieur.

Hauteur totale du verre.

Distance du coude à la base du verre.

Diamètre extérieur au niveau du coude.

mill.
23,5

17

45,5

290

61

47

34

2

Diamètre extérieur du verre pris au haut de la cheminée.
Épaisseur moyenne du verre. .

Conditions de la mèche. Mèche moyenne, dite mèche des phares. La tresse est composée de 75 brins. Le décimètre de longueur pèse 35,6. Les mèches doivent être conservées dans un endroit sec, ou, si le local est humide, dans une boîte contenant de la chaux vive dans un double fond; cette chaux sera renouvelée avant sa complète extinction.

Conditions de l'huile. On emploiera de l'huile de colza épurée.

Bec à gaz. Le bec d'essai est un bec Benghel en porcelaine à 30 trous, avec panier et sans cône, comme on le voit en B, fig. 113, page 795.

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Les becs qui seront employés aux essais devront avoir été préalablement comparés aux becs-types conservés sous scellés.

2° Préparation de l'essai.

L'essai comprend l'allumage et les mesures.

Allumage de la lampe. Mettre une mèche neuve.

La couper à fleur du porte-mèche.

Remplir la lampe exactement d'huile, jusqu'à la naissance de la galerie.

Monter la lampe.

L'allumer, en maintenant d'abord la mèche à 5 ou 6 millimètres de hauteur.
Placer le verre.

Pour régler la dépense, on élève la mèche à une hauteur de 10 millimètres, et le verre de telle sorte que le coude soit à une hauteur de 7 millimètres au-dessus du niveau de la mèche.

Pour obtenir ces conditions, on fait affleurer la pointe inférieure du petit appareil qui est adapté au porte-mèche, avec la mèche elle-même, et la pointe supérieure, avec un trait au diamant marqué sur le col du verre.

La lampe doit consommer 42 grammes d'huile à l'heure, et il importe de la régler à ce chiffre. Quand la consommation descend au-dessous de 38 grammes, ou qu'elle s'élève au-dessus de 46 grammes, l'essai est annulé.

Allumage du bec. On allume le bec, en ayant soin de faire porter la partie inférieure du verre sur la base de la galerie.

On le laisse brûler, ainsi que la lampe, une demi-heure avant de commencer l'opération.

On mesure la pression sur le manomètre adapté au porte-bec. Elle doit être de 2 à 3 millimètres d'eau.

Mesures. Tarer la lampe. Pour cela, la placer dans le cylindre fixé à l'un des plateaux de la balance, et établir l'équilibre au moyen de grenailles de plomb.

Ajouter, sur le plateau où se trouve la lampe, un petit poids supplémentaire (A). Établir la communication du fléau de la balance avec le timbre.

S'assurer, au moyen des mires, que la flamme de la lampe et celle du bec sont à la même hauteur et à une même distance de l'écran.

Ramener au zéro l'aiguille mobile sur l'axe du compteur à gaz, et celle du compteur à secondes.

3o Essai.

Se placer derrière la lunette.

Pour obtenir des lumières égales dans les deux moitiés de l'écran, on fait varier la dépense de gaz au moyen du robinet à vis placé sur le compteur. Il est commode, pour apprécier plus sûrement les intensités relatives des deux lumières, de se servir des petites lames mobiles au moyen d'une vis, qui servent à diminuer le champ de l'instrument.

Quand le marteau frappe sur le timbre, on fait partir l'aiguille du compteur en tirant à soi le levier qui met en mouvement les deux aiguilles.

Accrocher le poids B au plateau dans lequel se trouve la lampe.

Rétablir la communication du fléau avec le timbre.

Pendant tout le temps que dure l'essai, on doit observer dans la lunette si l'égalité des deux lumières se maintient; au besoin, on la rétablit en réglant l'arrivée du gaz à l'aide du robinet à vis.

Au moment où le marteau frappe de nouveau sur le timbre, on presse sur le levier pour arrêter les deux aiguilles.

4o Résultat de l'essai. Calcul.

Lire la dépense sur le cadran du compteur.

Lire la pression sur le manomètre adapté au porte-bec.

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la dépense de gaz pour 42 grammes d'huile sera 2,45×42=1021‚9.

244,5

10F,

Cet essai sera répété trois fois, de demi-heure en demi-heure. La lampe et le bec allumés au commencement de l'opération serviront, dans les mêmes conditions, pour le reste de l'expérience.

On prendra la moyenne des trois résultats.

La consommation normale de la lampe étant de 42 grammes d'huile à l'heure, pour brûler 10 grammes d'huile, il faudra 14′ 17′′.

Ainsi, le compteur à secondes permet de déterminer, dans chaque expérience, la consommation d'huile que la lampe fait par heure, et de reconnaître si l'on est dans les limites indiquées plus haut.

Par exemple, le compteur secondes marque 15'30", soit 15,5.

D'après la proportion suivante, on aura

10: 15,5=x: 60,

d'où x=38%,7, consommation d'huile de la lampe par heure.

5o Vérification du compteur. Elle doit être faite tous les huit jours, en présence d'un agent de la Compagnie.

Préparation de l'expérience. Remplir d'eau le gazomètre.

Y introduire le gaz. Pour cela, on ouvre le robinet qui donne accès au gaz, et, en même temps, celui qui laisse écouler l'eau.

Recueillir dans un vase l'eau qui s'échappe et l'introduire dans le réservoir supé

rieur.

Le gazomètre étant plein de gaz, fermer le robinet inférieur.

On doit s'assurer alors s'il n'y a pas de fuite dans l'ensemble des appareils. Pour cela, on ferme le robinet du porte-bec, on ouvre le robinet qui met en communication le gazomètre et le compteur, ainsi que le robinet à vis. On fait couler un peu d'eau du réservoir dans le gazomètre, jusqu'à ce que le manomètre marque une pression de 0,05 d'eau. Si cette pression n'a pas varié au bout de 5 minutes, il n'y a pas de fuite dans l'appareil.

Expérience. Ramener à zéro l'aiguille du compteur.

Ouvrir en plein le robinet du compteur et celui du porte-bec.

Faire écouler l'eau du réservoir dans le gazomètre, au moyen du robinet disposé à cet effet.

On règle l'écoulement de l'eau au moyen de ce robinet, de telle sorte que la pression indiquée par le manomètre ne dépasse pas 0,003.

Quand le niveau de l'eau dans le gazomètre se trouve au zéro de l'échelle, faire partir l'aiguille mobile du compteur.

Quand le niveau de l'eau arrive dans le gazomètre au degré 25, on arrête l'aiguille du compteur.

On lit la division marquée par cette aiguille; si ces deux nombres sont d'accord, le compteur est exact.

Dans le cas où le nombre de litres représenté par la marche du compteur, et celui qui serait indiqué par le gazomètre ne seraient pas d'accord, on répétera l'expérience trois fois chaque jour, pendant toute la semaine, et on prendra la moyenne.

Si la dépense du compteur, mesurée au gazomètre, présente des variations qui dépassent 1 p. 100, c'est-à-dire 01,25, ou bien 2,5 divisions pour les 25 litres du compteur, celui-ci doit être mis en réparation et remplacé.

VÉRIFICATION DE LA BONNE ÉPURATION DU GAZ.

L'appareil consiste en un bec de porcelaine B, semblable à celui qui est adopté pour la détermination du pouvoir éclairant. Il est monté sur un petit réFig. 113. servoir à gaz M, muni d'un manomètre à eau. Le bec traverse un plateau sur lequel on pose une cloche tubulée en verre C. La tubulure communique avec un tube de plomb, qui déverse le gaz au dehors ou dans une cheminée.

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1° Préparation du papier d'épreuve.

Plonger des feuilles de papier blanc, non collé, dans une dissolution d'acétate neutre de plomb dans l'eau distillée, contenant 1 de sel pour 100 d'eau.

Sécher ces feuilles de papier à l'air, les couper en bandes de 1 centimètre de large sur 5 centimètres de long, et les conserver dans un flacon à l'émeri, à large goulot.

2o Essai.

Suspendre une bande de papier F, ainsi préparée, dans la cloche C de l'appareil.

Ouvrir le robinet R pour y faire arriver le gaz. Le manomètre M doit indiquer une pression de 2 à 3 millimètres d'eau pendant la durée de l'expérience.

Laisser la bande de papier dans le courant de gaz pendant la durée de l'un des essais relatifs au pouvoir éclairant, c'est-à-dire pendant un quart d'heure.

Retirer la bande.

Écrire sur la bande le numéro du bureau et la date.

La bande de papier ne doit pas brunir par l'action du gaz. Si elle ne s'est pas colorée, l'essayeur la renferme dans un flacon à l'émeri, à large goulot, où il conserve toutes les bandes d'un même trimestre.

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Si la bande de papier imprégnée d'acétate de plomb brunit ou noircit par son séjour dans la cloche, on réitère l'essai.

L'une des bandes, numérotée et datée, est conservée dans le flacon à l'émeri.

L'autre bande, également numérotée et datée, et de plus, revêtue de la signature de l'essayeur, est envoyée, sous pli cacheté, à M. le directeur des travaux publics de la ville de Paris.

Paris, le 12 décembre 1860.

434. Cornues. Les cornues servant à la distillation de la houille doivent être en très-bonne fonte grise, ni trop grise ni trop blanche, afin qu'elles ne soient ni trop perméables au gaz ni trop cassantes. En les coulant debout, on obtient plus de régularité et d'homogénéité. Elles ont de 0,03 à 0,035 d'épaisseur, et on leur donne aujourd'hui les plus grandes dimensions possibles: leur longueur varie de 2,30 à 2",60; intérieurement, leur largeur ordinaire est de 0,45 et leur hauteur de 0,35 à 0TM,40. Quelquefois on ne place qu'une cornue dans un four, d'autres fois 3, le plus souvent 5, et dans ces derniers temps, on a construit des fours à 7 et même 9 cornues. Les fours de la Compagnie parisienne sont à 7 cornues. Si les cornues en terre réfractaire ne sont pas généralement employées, c'est qu'il faut une terre d'une excellente qualité, et des hommes habiles pour les exécuter. A Paris, on en fait un usage

presque exclusif, et l'on y trouvé de l'économie, due au moindre refroidissement pendant la charge, et surtout à leur durée, qui dépasse quelquefois deux ans, au lieu que les cornues en fonte ne servent que neuf mois en moyenne, et même moins quand on coule des huiles grasses sur du coke ou de la houille; cependant les cornues en terre sont plus sujettes à des félures et à des ruptures instantanées que celles en fonte. Pour les petites usines, on donne souvent la préférence aux cornues en fonte, à cause des inconvénients graves résultant de la casse des cornues en terre. L'épaisseur des cornues en terre varie de 6 à 7 centimètres.

Pendant les premiers jours, les cornues en terre, qui sont poreuses, laissent passer une certaine quantité de gaz; mais bientôt le carbone ferme les pores de la terre.

435. Houilles (351,353). Pendant la distillation, le volume de la houille augmente quelquefois des 2/5 de son volume primitif; aussi a-t-on soin de charger un volume de houille qui n'est guère que la moitié de la capacité de la cornue. La température de la cornue pendant la distillation doit être constante et au degré du rouge cerise sans dépasser le rouge blanc (315). La distillation d'une charge dure 415′ pour le charbon de Mons et de Commentry; elle dure de 5 à 6 heures pour d'autres; ainsi celui des mines de Buisson (Belgique) ne peut être distillé en moins de six heures. Les ouvriers exercés déchargent et rechargent une cornue en 2 ou 3 minutes.

Dans un four à 5 cornues d'une bonne construction, on peut distiller 2500 à 2600 kilogrammes de houille en 24 heures, et le feu étant bien conduit, on brûle de 12 à 14 hectolitres de coke, c'est-à-dire de 30 à 35 p. 100 du coke produit.

M. Gibon rapporte que des fours à 5 cornues, qu'il a établis à l'usine d'Arras, distillaient 7 hectolitres de houille grasse du poids de 80 kilog. par charge de 6 heures, et dépensaient pendant le même temps 2,50 hec tolitres combles de coke, du poids de 45 kilog. l'hectolitre.

Tableau des dépenses de coke pour la distillation d'un hectolitre de houille de 80 kilog., obtenues dans une usine de Paris.

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En général, la distillation de 100 kilog. de houille exige de 25 à 30 kilog. de coke.

Afin que les grilles ne soient pas détruites trop rapidement par suite de la température très-élevée, on a imaginé de maintenir une nappe d'eau dans le cendrier..

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