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N des principaux dogmes chrétiens nous reste encore à examiner, l'état

des peines et des récompenses dans l'autre vie. Mais on ne peut traiter cet important sujet, sans parler d'abord des deux colonnes

qui soutiennent l'édifice de toutes les religions, l'existence de Dieu et l'immortalité de l'áme.

Nous sommes d'ailleurs appelés à cette étude par le développement naturel de notre matière, puisque ce n'est qu'après avoir suivi la Foi icibas, qu'on peut l'accompagner à ces tabernacles, où elle s'envole, en quittant la terre. Toujours fidèle à notre plan, nous écarterons des preuves de l'existence de Dieu et de l'immortalité de l'âme, les idées abstraites, pour n'employer que les raisons poétiques et les raisons de sentiment, c'est-à-dire les merveilles de la nature et les évidences morales. Platon et Cicéron, chez les anciens, Clarke et Leibnitz, chez les modernes, ont prouvé métaphysiquement et presque géométriquement l'existence du Souverain Être 1 les plus grands génies, dans tous les siècles, ont admis ce dogme consolateur. Que s'il est rejeté par quelques sophistes, Dieu peut bien exister sans leur suffrage. La mort seule, à quoi les athées veulent tout réduire, a besoin qu'on écrive en faveur de ses droits, car elle a peu de réalité pour l'homme. Laissons-lui donc ses déplorables partisans, qui d'ailleurs ne s'entendent pas même entre eux car si les hommes qui croient à la Providence s'accordent sur les chefs

1 Voyez la note L à la fin du volume.

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principaux de leur doctrine, ceux au contraire qui nient le Créateur, ne cessent de se disputer sur les bases de leur néant. Ils ont devant eux un abîme; pour le combler, il ne leur manque que la pierre du fond, mais ils ne savent où la prendre. De plus, il y a dans l'erreur un certain vice de nature, qui fait que, quand cette erreur n'est pas la nôtre, elle nous choque et nous révolte à l'instant de là les querelles interminables des athées.

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CHAPITRE II.

SPECTACLE GÉNÉRAL DE L'UNIVERS.

L est un Dieu; les herbes de la vallée et les cédres de la montagne le bénissent, l'insecte bourdonne ses louanges, l'éléphant le salue au lever du jour, l'oiseau le chante dans le feuillage, la foudre fait éclater sa puissance, et l'Océan déclare son immensité. L'homme seul a dit : Il n'y a point de Dieu.

Il n'a donc jamais celui-là, dans ses infortunes, levé les yeux vers le ciel, ou, dans son bonheur, abaissé ses regards vers la terre? La nature est-elle si loin de lui, qu'il ne l'ait pu contempler, ou la croit-il le simple résultat du hasard ? Mais quel hasard a pu contraindre une

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