pas furmonté le dégoût de l'étude des premieres Parties, qu'ils fe trouveront familiarifés avec cette méthode. Ce n'eft point unTraité d'Algebre qu'elle présente; ce font de fimples fignes de convention subftitués aux mots du langage ordinaire, pour vous guider dans une étude réfléchie du plus noble de tous les Jeux; on pourra s'y livrer feul à fes moments perdus, encore mieux vis-à-vis d'un ami auffi curieux que vous d'apprendre : & pour y faire des progrès plus sûrs, il faudra fe diffimuler le coup marqué fuivant à jouer, voir quel coup on joueroit foi-même, & fe pénétrer de la rai fon qui peut rendre celui qui eft marqué, préférable. Trois mois d'une étude fuivie de cette ma niere, vous en apprendront plus que des années entieres que l'on perd à jouer ce jeu fans guide ni pricipes. PREFACE PREFACE O U و : INTRODUCTION. 5 ON s'eft propofé dans ce Traité une Méthode différente de toutes celles qui ont paru jufqu'ici fur le Jeu des Echecs; cette nouvelle Méthode fera plus inftructive pour ceux qui feront curieux de faire une étude particuliere de ce Jeu, & d'aider, par l'applica tion des exemples aux regles & aux principes, le plus ou le moins d'apti tude qu'on peut trouver dans fon génie, pour des combinaisons qui, étant variables à l'infini, font conféquemment inépuifables, & peu fufceptibles d'êtré faifies avec la derniere précision & la plus grande jufteffe, fur-tout dans l'intervalle borné d'un coup à l'autre. L'intelligence de ce Jeu fe trouvant néceffairement proportionnée au plus ou moins de difpofitions & d'ouverture qu'on aura pour fes calculs, & au plus oumoms de temps qu'on s'y fera exercé, *A 2 il eft fenfible qu'il n'eft pas poffible de faire des parties égales, qu'en compenfant, par les avantages qu'on peut faire ou recevoir, ce qu'on a de plus ou de moins, foit en génie, foit en pratique. D'ailleurs, pour peu qu'on foit curieux de faire des progrès dans ce Jeu, il sera toujours préférable de faire fes Parties avec des Joueurs qui foient dans le cas de vous faire avantage : on n'apprend rien ou peu de chofe avec des Joueurs de fa force; & la diminution fucceffive des avantages que vous fera d'abord un fort Joueur, en vous affurant des progrès que vous faites, vous encouragera aux efforts néceffaires pour parvenir à jouer à but & fans avantage. C'est d'après la vérité incontestable de cette obfervation, qu'on s'eft déterminé à donner plus d'étendue à ce Traité, & de le compofer de fix, Chapitres, lefquels feront divifés en plus ou moins de Sections & de Parties, relativement aux différents fyftêmes d'attaque ou de défenfe. Le premier Chapitre traitera de l'avantage de la Piece. Le fecond de l'avantage du Pion deux Traits, & du Pion & Trait. Le troifieme, de l'avantage de la Piece pour le Pion & deux Traits, & pour Pion & Trait. On verra, dans ces trois Chapitres, la meilleure maniere de profiter de l'avantage qu'on vous fait pour le gain assuré de la Partie; étant fenfible 1°. que toutes chofes égales, c'eft-à-dire, ne faifant point de fautes de part ni d'autre, un de ces avantages doit valoir à celui qui le reçoit, le gain forcé de la Partie: 2% que parvenu à en fçavoir bien tirer parti, vous vous trouverez avoir acquis des connoiffances & un exercice qui réduiront votre Adverfaire à diminuer ces avantages, & fucceffivement à ne pouvoir plus jouer avec vous, qu'à but. On donnera, dans le quatrieme Chapitre, quelques exemples de Parties à but, & on effaiera de prouver, contre le fentiment d'un Auteur célebre, que tous les débuts de Partie font indifférents, ayant le Trait ou ne l'ayant pas; qu'il n'y a ni perte, ni gain forcé, pas même pour celui qui a le Trait, que ce gain où cette perte dépend de la premiere faute, du premier temps perdu de part ou d'autre; inconvénient morale |