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avoir adressé de vaines réclamations aux tribunaux et au conseil-d'état, Me Montansier eut, en 1814, recours à la chambre des députés, qui rejeta sa demande. La salle de spectacle du Havre a été également construite à ses frais.

MONTARAND (JEAN-BAPTISTEAUGUSTE COUET DE), né au CapFrançais en 1756, d'une famille orléanaise. Il fut destiné à la magistrature, et obtint, à l'âge de 24 ans, le titre de conseiller-assesseur près le conseil supérieur de sa ville natale. Après l'incendie du Cap, arrivé en 1793, il se réfugia aux États-Unis, d'où il passa, en 1802, au Port-auPrince, pour y remplir les fonctions de président du tribunal de première instance. L'année suivante, la colonie étant tombée au pouvoir des Anglais, il fut conduit comme prisonnier à la Jamaïque. Après la cession de Santo-Domingo à la France, M. de Montarand, qui venait de recouvrer sa liberté, se rendit auprès du général Ferrand, commandant des troupes françaises dans cette colonie, et fut nommé successivement conseiller de la cour d'appel de Santo-Domingo, puis pro cureur-général; mais, aux premières nouvelles de la déclaration de guerre faite à l'Espagne, par l'empereur Napoléon, les habitans espagnols de Saint-Domingue s'insurgèrent contre les Français, et les enfermèrent dans la capitale, où ils finirent par les assiéger. Les Français et la garnison, déterminés à se défendre jusqu'à la dernière extrémité, rivalisèrent de zèle et d'efforts, et

supportèrent avec constance pendant huit mois toutes les privations et tous les dangers de ce siége. De retour en France sur parole, par suite de la capitulation qui livra la place à l'armée angloespagnole, il devint conseiller à la cour impériale d'Orléans, et reçut la croix de la légion-d'honneur en 1814. En mars 1815, il s'enrôla comme volontaire dans les gardes de la porte. Le roi le nomma conseiller à la cour royale de Paris, au mois de juillet de la même année, et procureur-général près de la cour d'Orléans, le 31 janvier suivant, fonctions qu'il exerce encore aujourd'hui (1824).

MONTARDIER (N.). Après avoir rempli plusieurs fonctions publiques à Versailles, il fut élu, par le département de Seine-etOise, député au conseil des cinqcents, où il entra en 1799. Montardier passa ensuite au corpslégislatif, fit peu parler de lui dans ces deux assemblées, et mourut en i 1803.

MONTAUT-DESILLES (PIERRE), ancien receveur des finances de l'élection de Condoin, département du Gers, est né le 9 mai 1751, d'une famille estimée dans la robe. Il adopta avec sagesse les nouveaux principes, et fut nommé par le département de la Vienne, député à l'assemblée législative, en 1791. Il retourna dans ses foyers à la fin de la session, et reparut en 1797 au conseil des anciens. M. Montaut-Desilles fut du nombre des membres qui entrèrent au nouveau corps-législatif. Nommé quelque temps après préfet de Maine-et-Loire, il perdit cette préfecture en 1802, et

rentra au corps-législatif, dont il sortit de nouveau en 1808. Il a cessé depuis cette époque de reinplir des fonctions publiques. MONTAUT-MARIBON (LOUIS), conventionnel, servait en 1789 dans les mousquetaires de la maison du roi. Quoique toute sa famille se fût prononcée dès cette époque pour la cause royale, il se jela avec exagération dans le parti contraire, devint successivement administrateur du district de Condom, lieutenant-colonel de la garde nationale, et membre de l'assemblée législative, où le Domma le département du Gers. Il fut réélu par le même département à la convention nationale; il vota avec la majorité dans le procès du roi. Membre du comité de sûreté générale, il se joignit à Marat pour accuser le général Dumouriez. Le 5 avril 1793, il fit rendre un décret d'arrestation contre le duc de Montpensier, qui servait alors sous les drapeaux de la république, et concourut avec la Montagne à la proscription des Girondins. Le 19 novembre 1794, il fit décréter la confiscation des biens des accusés qui se donneraient la mort en prison; demanda l'exclusion de Fourcroy, qu'il dénonça pour son peu d'assiduité aux séances. N'ayant point été atteint par la révolution du 9 thermidor an 2, il fut un des fauteurs du mouvement du 12 germinal an 3 (1 avril 1795), et eut l'adresse de ne pas se compromettre; mais le 18 avril il fut décrété d'accusation. Il se défendit avec beaucoup d'adresse, et toutefois ne put détruire entièrement les griefs dont il était l'objet : il

fut amnistié en 1796. Atteint comme votant par la loi du 12 janvier 1816, Montaut-Maribon quitta la France, et passa en Suisse.

MONTBARREY (ALEXANDREMARIE-LÉONOR DE SAINT-Maurice, PRINCE DE), ancien ministre de la guerre, naquit à Besançon, département du Doubs, le 20 avril 1732, d'une famille ancienne. Destiné au service militaire par son père, lieutenant-général, il obtint, dès l'âge de douze ans, une compagnie dans le régiment de Lorraine, avec lequel il fit plusieurs campagnes, et fut blessé devant Fribourg et à la bataille de Laufelt. Colonel par brevet en 1749, il ne commanda le régiment de la Couronne que huit ans après. Le jeune de Montbarrey, blessé à la bataille de Crevelt, et fait brigadier par suite, continua à se distinguer dans plusieurs autres affaires, et enleva au prince de Brunswick, en 1762, six pièces de canon, que le roi lui donna. Après la paix de 1763, il se rendit à Paris, où il devint capitaine des cent suisses, à la formation de la maison de Monsieur (aujourd'hui Louis XVIII). M. de Montbarrey se fit connaître comme administrateur, par des Mėmoires militaires auxquels il dut,en 1776, d'être adjoint à M. de SaintGermain, ministre de la guerre, qu'il remplaça en 1777 ce fut pendant son administration qu'eut lieu la guerre d'Amérique. M. de Ségur lui succéda en 1780; mais la bienveillance de Louis XVI, à laquelle il devait sa fortune, ne cessa point de lui être acquise, et il resta attaché à la personne de ce prince. Il courut des dangers

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lors des événemens du 14 juillet 1789 le peuple, qui le prenait pour M. de Launay, gouverneur de la Bastille, le conduisait à la place de Grève, lorsque M. de La Salle, commandant de la garde nationale, l'aperçut et le sauva. Bientôt M. de Montbarrey quitta Paris, puis la France, par suite de la rapidité des événemens, pour se réfugier en Suisse. Il mourut à Constance, le 5 mai 1796. On prétend qu'il avait rédigé des Mémoires sur sa vie et sur les événemens auxquels il avait pris part: ils n'ont pas été retrouvés dans ses papiers.

MONTBARREY (Le prince de SAINT- MAURICE DE), fils du précédent, naquit à Besançon, et était, à l'époque de la révolution, colonel du régiment de Monsieur. Il se prononça, dès 1788, avec un grand nombre de gentilshommes de la Franche-Comté, pour la suppression des priviléges de la noblesse. Cette conduite ne fut pas oubliée, lorsque par suite des événemens il quitta sa patrie pour se rendre à Coblentz, et y offrir ses services aux princes, qui s'y étaient réfugiés. Mal accueilli par plusieurs émigrés, il prit la résolution de rentrer en France, et se cacha à Paris, où, en 1794, il fut arrêté comme complice d'une prétendue conspiration contre Robespierre. Traduit au tribunal révolutionnaire, il périt avec la famille Sainte-Amaranthe, le jeune de Sartine, etc. La veuve de cet infortuné, qui partagea sa détention, a épousé le prince de la Trémouille. Sa sœur avait été précédemment mariée au prince

de Nassau-Sarrebruck.

MONTBOISSIER (LE COMTE DE), naquit en Auvergne, d'une ancienne famille de cette province, et était, en 1787, chevalier des ordres du roi et lieutenant-général des armées françaises. Nommé député de son ordre à la première assemblée des notables, il se tronva doyen d'âge, et fut en cette qualité honoré de la présidence. Il fit ensuite partie des états-généraux en 1789, et donna, 1791, sa démission pour passer à l'étranger. Il commandait, à l'armée du prince de Condé, les mousquetaires de la inaison du roi, et mourut, hors de France quelques années après.

en

MONTBOISSIER (N.), frère du précédent, ancien commandant du régiment de Royal-Vaisseau, était maréchal-de-camp en 1789. La noblesse de Chartres le nomma député aux états-généraux. Il suivit l'exemple du comte de Montboissier, en se démettant de ses fonctions législatives, et en passant à l'étranger. M. Talon le remplaça à l'assemblée

constituante.

MONTBRON (Joseph Cuerade DE, COMTE), membre de la chambre des députés, se montra constamment opposé à la révolution. Il servit dans divers corps d'émigrés, et fut, en 1795, du très-petit nombre de ceux qui survécurent au désastre de Quiberon. La littérature a fourni quelquefois à M. de Montbron des délassemens agréables. Il a publié : 1° les Scandinaves, poëme, suivi d'observations sur les mœurs et la religion des anciens peuples de l'Europe barbare, 1801, 2 vol. in-8°; 2° quelques Nouvelles, insérées dans la

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