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delle de Friedrichshafen; mais il fut mis en liberté peu de temps après. MULLER (PHILPPE-JACQUES), professeur de philosophie, naquit à Strasbourg en 1752, et se livra avec ardeur à l'étude de la philosophie, de la théologie, des langues latine, grecque et hébraïque. Il cultiva aussi avec succès la physique et les mathématiques. Professeur de philosophie et de théologie à l'université de Strasbourg, il fit en France, en Suisse et dans quelques autres contrées de l'Europe, plusieurs voyages qui le mirent en relation avec les hommes les plus recommandables par leurs vertus et leur mérite. Il mourut, en 1795, dans sa ville natale. Dès l'âge de 18 ans, il s'était fait un nom dans le monde savant, en faisant imprimer, en forme de these, une Dissertation historique et philosophique sur la pluralité des mondes, ouvrage qui eut beaucoup de succès. Il publia depuis quelques autres écrits dans la même forme, dont voici les principaux titres 1° Observationes miscellaneœ circà uniones animi et corporis, 1751; 2° De origne et permissione mali, 1751; 3° De extantibus recentiorum philosophorum conatibus certitudinem principiorum moralium vindicandis, 1773; 4° Prolusio de miraculis; observationes in psycologiam scholæ pythagoricæ, 1787; 5° Animadversiones historiæ philosophicæ de origine sermonis, 1777, etc.

MULLER (CHARLES), naquit à Friedberg, et a publié en allenand un écrit sur l'Intérêt politique de la Suisse, relativement à la principauté de Neuchâtel et Valangin. Cet ouvrage a été traduit en

MUL

français, par J. J. de Sandoz de Travers, conseiller - d'état prussien; Neuchâtel, 1790. Muller mourut en 1803.

MULOT (L'ABBÉ FRANÇOIS-VALENTIN), membre de la première commune de Paris, puis de l'assemblée législative, ancien commissaire du gouvernement & Mayence, professeur de belleslettres, membre de la société des Rosati, de celle des lettres, sciences et arts, et du lycée, depuis athénée des arts de Paris, naquit, en 1749, à Paris, où il fit ses études ecclésiastiques. Reçu, à l'âge de 16 ans, dans l'ordre des chanoines réguliers de Saint-Victor, il y fut admis au sacerdoce, et y obtint successivement toutes les dignités jusqu'à celle de prieur. Comme l'abbaye de SaintVictor avait droit de cure dans son enclos, l'abbé Mulot y fut nommé en même temps curé. Il visitait, en cette qualité, les prisons de la Force, où un de ses paroissiens était détenu pour dettes. C'est là, dit-on, qu'il vit, en 1784, Betted'Etienville, qui plus tard fut compromis dans l'affaire du collier (voy. LAMOTHE), et qu'il s'y trouva indirectement impliqué lui-même, non dans le fond, mais dans un épisode de cette scandaleuse affaire. Le seul tort de l'abbé Mulot fut de s'être trouvé lié avec des intrigans. Il adopta avec chaleur, mais sans exagération, les nouveaux principes politiques, et devint, en 1789, membre de la commune provisoire de Paris, qu'il présida trois fois. Son zèle sincère, sa modération, sa douceur habituelle, lui valurent d'être conservé dans la municipalité définitive. Trois fois i!

fit partie des députations que le corps municipal envoya à l'assemblée constituante, et ce fut lui qui, dans les deux dernières, fut chargé de porter la parole. Le double objet de sa mission était d'obtenir,

en faveur des Juifs domiciliés en France, la qualité de citoyens actifs; et de présenter un travail dont il était l'auteur, sur les maisons ́de jeu. L'honorable caractère de l'abbé Mulot était même connu de Louis XVI, qui nomma cet ecclésiastique l'un des commissaires médiateurs dans le comtat Venaissin. Ses collègues étant repartis pour Paris, afin d'y rendre compte des résultats de leur mission, il se retira à Courthezon (principauté d'Orange), pour être plus à portée de surveiller Avignon, Carpentras, et plus particulièrement Bédarrides, qui était le siége de l'assemblée électorale de Vaucluse. Les empiétemens continuels que l'on effectuait sur le traité de pacification, furent plusieurs fois la matière de ses rapports. Bientôt obligé de parcourir avec des troupes plusieurs points du Comtat, il s'arrêta sucessivement à Lille, à Cavaillon et à Pont-de-Sorgues, et néanmoins ne put empêcher les entreprises de la faction avignonaise qui présida aux massacres des 16 et 17 octobre. Épouvanté des vengeances auxquelles se livraient les factieux, il requit plusieurs fois, et toujours sans succès, mais avec la plus grande énergie, le général commandant, de marcher au secours d'Avignon, et les administrateurs de la ville de faire arrêter les assassins, et de recevoir les troupes françaises: les réponses du général furent é

vasives, et celles de la municipalité d'une déception inconcevable. Il était dit mensongèrement dans la lettre des administrateurs:

Nous sommes parvenus à réta»blir la tranquillité; il n'y a de »> nouveaux émigrans, que les au»teurs et complices de l'assassinat du patriote Lescuyer. La loi est >> en vigueur : nous avons pour té» moins de notre conduite, des » membres de l'assemblée consti>>tuante. L'abbé Mulot, trop convaincu de ce qui se passait, fit de nouvelles instances; elles furent encore impuissantes, et les massacres continuèrent. Il rendit néanmoins des services aux parens des victimes qui se réfugiaient près de lui, en leur prodiguant des secours et des consolations. Dans l'impuissance d'arrêter les désordres, il sollicita son remplacement, et l'obtint. De retour dans la capitale, il siégea à l'assemblée législative, où il avait été nommé par le département de Paris. La conduite pleine d'humanité de l'abbé Mulot ne l'avait pas mis à l'abri des dénonciations, et ses ennemis portèrent l'audace jusqu'à le dénoncer comme le principal auteur des massacres. Le 19 novembre, il fit à la barre de l'assemblée, un rapport détaillé des scènes déplorables dont il avait été le témoin impuissant. Sa justification fut facile, et il rejeta avec plus de succès sur Rovère, l'un de ses accusateurs, une grande partie du blâme dont celuici s'était efforcé de le couvrir. La carrière législative de l'abbé Mulot a été peu remarquable. On le vit renouveler, le 5 décembre, la motion qu'il avait faite, étant

membre du corps municipal, contre les maisons de jeu ; il annonça le 28 février 1792 que le roi avait cessé de faire distribuer des secours aux pauvres de Paris; proposa le 13 mars, par suite des troubles d'Arles, la suspension des fonctionnaires publics, tant de la ville que du département, et de les mander tous à la barre; soutint, le 19, la motion tendant à accorder la parole à la députation extraordinaire d'Avignon, qui venait rendre compte de la situation présente de la ville. Intimidé, ainsi que plusieurs de ses collègues, lorsque Thuriot fit son rapport sur les massacres de la Glacière, il n'osa point éclairer l'opinion de l'assemblée, ni s'opposer au décret d'amnistie qui fut rendu le 6 avril. Incarcéré sous le règne de la terreur, il fut nommé, presque immédiatement après sa mise en liberté, membre de la commission des monumens. Le directoire-exécutif l'envoya en qualité de commissaire à Mayence, où il devint ensuite professeur de belles-lettres à l'école centrale de la même ville. L'abbé Mulot mourut à Paris le 9 juin 1804; il s'était marié à une des époques les plus critiques de la révolution. On s'accorde généralement à lui reconnaître des qualités sociales, et des talens comme littérateur. Il a publié un assez grand nombre d'ouvrages; ses principaux sont 1o Essai de sermons prêchés à l'Hôtel-Dieu de Paris, 1781, in-12; 2° Traduction de Daphnis et Chloé, Mitylène (Paris), 1782, in-8°; nouvelle édition, Paris, 1793, in-16; 3° Requête des vieux auteurs de la bibliothèque de Saint-Victor à M. de Marbeuf, évêque d'Autun,

er

en vers, Paris, in-8° de 8 pag. ;. 4° Collection des fabulistes, avec un discours sur les fables, et la traduction des Fables de Lockman Paris, 1785, in-8° : le 1 vol. seul de cette collection a paru; 5° le Museum de Florence (gravé par David), avec des explications françaises, Paris, 1788 et années suivantes, 6 vol. in-8°; 6° Rêve d'un pauvre moine, 1789;7 Compte rendu à l'assemblée nationale, comme commissaire du roi à Avignon, avec supplément et correspondance officielle, 1791, un vol. in-8°; 8° Almanach des sans-culottes, Paris, 1794, in-8°, dans lequel l'auteur annonce que cet ouvrage est destiné à rappeler aux sans-culottes les véritables principes de la société; 9° Discours sur les funérailles et le respect dû aux morts, ouvrage remarquable sous le double rapport des sentimens et du mérite littéraire, et que l'auteur prononça à la cérémonie funèbre consacrée, par le lycée des arts, à la mémoire de Lavoisier, le 2 août 1796; 10° Vues d'un citoyen, ancien député, sur les sépultures, Paris, 1797, in-8°: l'auteur refondit ces deux discours dans celui qui suit; 11° Discours qui a partagé le prix proposé par l'institut, sur cette question: Quelles sont les cérémonies à faire pour les funérailles, et le réglement à adopter pour le lieu des sépultures? Paris, an 9 (1800), in-8°; 12° Rapport fait au lycée des arts, sur une machine propre à faire des allumettes, in-8°; 15° Réflexions sur l'état actuel de l'instruction publique, in-8°; 14° Mémoire sur l'état actuel de nos bibliothèques, an 5 (1797), in-8"; 15° Discours pro

noncé à la société littéraire des Rosati de Paris, pour le couronnement des Rosières, floréal an 5 (mai 1797); 16° Essai de poésies légères, Mayence, 1799, in-8°; 17° des Notices biographiques sur l'abbé Lemonnier, Demoustier, etc.; 18° Notices nécrologiques des volumes 2 et 3 du Nouvel Almanach des

Muses; 19° Hymnes et Discours pour différentes fêtes nationales, et pour des cérémonies publiques. MUNCH DE BELLINGHAUSEN (LE BARON DE), président actuel (1824) de la diète germanique siégeant à Francfort, est né aux environs de Mayence. Il eut, jeune encore, le bonheur de faire connaître avantageusement ses talens diplomatiques, et de se signaler par le plus entier dévouement à la maison d'Autriche. Le prince de Metternich, chancelier d'état et premier ministre de l'empereur Francois, honorant le baron de Munch d'une affection toute particulière, lui a fait confier le poste éminent qu'il occupe aujourd'hui, et dans lequel il remplace le comte Buol de Schauenstein, mis en retraite. Après avoir accompagné son protecteur au dernier congrès de Vérone, et avoir ensuite reçu les instructions les plus étendues à Vienne, M. de Munch fut nommé ministre d'Autriche auprès de la diète de la confédération, en 1823, et se hâta d'aller prendre possession de la présidence attachée à cette place. Initié dans tous les projets éventuels du cabinet de Vienne sur l'Allemagne, comme dans les vues particulières du ministre qui, depuis les derniers congrès et les conférences de Czernowitz et de Lemberg,

7. XIV.

a acquis le surnom glorieux de prince de la diplomatie européenne, le jeune président de la diète de Francfort montra un zèle extrême. à justifier la confiance que le prince. de Metternich avait mise en lui. Loin de suivre l'exemple de quelques fonctionnaires publics, aussi rares, à la vérité, que mal inspirés, qui cherchent une vaine faveur populaire, M. de Munch la dédaigne, et sait braver courageusement les murmures toujours séditieux de la multitude, comme les plaintes inconvenantes des particuliers. Il a obtenu le renvoi de la diète de Francfort du ministre de Wurtemberg, M. de Wangenheim, dont l'ancienne réputation de patriotisme, les talens. oratoires et l'inflexible caractère rendaient parfois l'opposition importune. Il a depuis puissamment contribué à faire repousser par un décret d'incompétence, et à faire rejeter définitivement, décembre 1823 et janvier 1824, toutes les demandes si souvent renouvelées des acquéreurs de domaines dans le ci-devant royaume de Westphalie. Depuis sept ans et plus, ces familles ruinées fatiguaient la haute-diète de leurs plaintes et sollicitations; elles espéraient, par l'intervention bienveillante de cette assemblée, rentrer dans les propriétés qu'elles avaient acquises d'un gouvernement d'abord reconnu par les prin cipales puissances de l'Europe, mais renversé depuis. Cet espoir, quelque vivement sollicité qu'il fût, a été déçu complétement, M. de Munch de Bellinghausen a même fait admonester, par décret, le fondé de pouvoir de ces famil

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en

les, M. le docteur Schreiber, et lui a fait enjoindre d'employer à l'avenir, s'il avait quelque pétition à adresser à la haute-diète, un style plus humble et plus convenable. En effet, un plébéien qui parle aux représentans des princes, des rois et des empereurs, ne doit jamais, ainsi qu'on le lui a intimé, perdre de vue son inferiorité; la justice même qui émanerait de si haut doit toujours être considérée et sollicitée comme une grâce. Une autre classe de pétitionnaires qui réclamaient des arriérés de paiemens pour valeurs fournies, des pensions pour d'anciens services, le remboursement des cautionnemens en argent, qu'ils avaient déposés pour des emplois dont une autorité nouvelle les a dépouillés, ont également été déboutés de leurs demandes (janvier 1824), par un décret d'incompétence proposé par le président de la diète. Pour simplifier la marche des affaires et écarter toutes les demandes importunes, M. de Munch a habilement saisi cette occasion, et a fait décréter que toutes les pétitions qu'on adresserait dorénavant à la hautediète, seraient au préalable soumises à une judicieuse censure, qui décidera si la lecture en pourra être permise. Les principes adoptés par les hautes-puissances aux congrès de Laybach, Carlsbad et Vérone, ont trouvé le plus éloquent défenseur en la personne du jeune président de la diète; aussi le conseil amphyctionique de l'Allemagne offre-t-il aujourd'hui, sous sa direction, un spectacle aussi nouveau qu'imposant, celui d'une grande assemblée dé

libérant sans opposition quelconque, où l'orateur propose, où les membres adopteni, et où tout se décrète à l'unanimité. M. le baron Munch de Bellinghausen a sans doute le droit de réclamer personnellement une grande part à la haute estime et à l'affection générale que cette illustre assemblée s'est acquise, comme chacun sait, dans l'Allemagne entière.

MUNGO-PARK, célèbre voyageur anglais, était né avec un esprit entrepenant, et toutes les qualités propres aux grandes découvertes; une fin prématurée vint malheureusement anéantir les espérances que ses premiers essais faisaient concevoir. Il avait formé le projet de traverser l'Afrique, du nord au cap de Bonne-Espérance, et l'entreprit en 1795; mais assailli par des inaux, des dangers et des fatigues de toute espèce, il fut obligé d'y renoncer, et manqua plusieurs fois de perdre la vie. Quoiqu'il n'eût qu'imparfaitement atteint le but de son voyage, les notions qu'il en rapporta, et qu'il consigna dans une relation publiée à

Londres, en 1798, relatives au cours du Niger, sur lequel il n'existait que des conjectures opposées les unes aux autres, satisfirent les géographes. Jusqu'alors on avait prétendu que le Niger coulait à Touest, et se perdait, soit dans quelques grands lacs, soit dans la mer. Mungo-Park soutient, au contraire, que le cours de ce fleuve se dirige à l'est jusqu'à la ville de Tombuctoo, mentionnée dans toutes les relations modernes. Depuis il varia un peu dans cette opinion, ayant cru reconnaître que le Niger tournait au

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