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unparalleled expenditure to which reference has been made; and a general election was nigh at hand, disinclining both Government and Opposition from any suggestion of increased taxation. In these circumstances the Chancellor of the Exchequer proposed to balance, or approximately balance, his yearly accounts by suspending the payment of terminable annuities for the twelve months to the extent of 4,600,000l., leaving a still uncovered deficiency to be met in a similar manner next year. The proposal was accepted, and the superstition of the sacredness of terminable annuities was gone for ever.

Yet another sinister circumstance must be mentioned in connection with the year 1885-86. Mr. Childers did not content himself with a suspension of terminable annuities. His proposals included 3d. more on the income tax, an increase in the beer and spirit duties, and a revision of death duties. He avowed himself anxious not to throw the whole of the increase upon direct taxation, and he therefore suggested additions to the beer and spirit duties. Against this last resistance was raised. Wholly neglecting the effect of the additional 3d. on the income tax, a vulgar outcry was made that the Budget taxed the luxuries of the poor without touching those of the rich, and upon this issue the Conservative Opposition, reinforced by the partisans of beer and whiskey, defeated the Government. The proposal was withdrawn by the new Administration which was formed, and the revision of the death duties was reduced to an extension of the principle of the succession duty to a small class of corporations, so that the taxing part of the Budget practically became an unbalanced addition to the income tax. Thus Sir Stafford Northcote's action in 1878 in respect of the tobacco duties remains the solitary instance of an indirect tax raised, and none has been imposed since the Crimean war; and usage has almost consecrated the principle that every new demand for expenditure must be met by a levy on the limited class of payers of income tax. A review of the financial history of the reign shows that there has been accomplished in its course:

(1) A removal from the national system of taxation of all imposts which, operating as protective duties in favor of the home or colonial producer, imposed taxes on the nation greatly in excess of the receipt at the Exchequer.

(2) The abolition of all excise duties on domestic manufactures other than intoxicating liquors.

(3) A reduction and simplification of taxes of all kinds, so that instead of a multiplicity of imposts of which many were very slightly renumerative, we have now a few taxes cheap in collection and reaching all classes.

(4) The establishment of identical taxation throughout the United Kingdom, except in respect of minor assessed taxes.

(5) The reimposition and maintenance of the income tax, which must now be defended as a necessary corrective, in default of a substitute, of what would otherwise be a disproportionate taxation of the less wealthy classes; but against this there is

(6) A tendency to make the income tax the sole resource of the Chancellor of the Exchequer when additional demands are made upon him; the discovery of a new tax and the reimposition of a discontinued tax appearing to be practically impossible.

(7) A deliberate policy to reduce the permanent burden of the National Debt, steadily maintained through the machinery of terminable annuities from 1866 to 1885, and we may hope capable of being maintained in future though now impaired in authority.

(8) A system always declared to be temporary, but as constantly increasing in dimensions, and now of long standing, of alleviating the difficulties of local taxation by making grants from the Exchequer in relief of the cost of local administration; and lastly,

(9) The years subsequent to the Crimean war have been characterized by an almost continuous growth in naval and military expenditure, due to an apprehension, well or ill founded, of danger from the military ambition of now one and then another continental Power during that period.

XIX.

L'ESSOR INDUSTRIEL DE L'ALLEMAGNE.

FROM BLONDEL'S L'ESSOR INDUSTRIEL ET COMMERCIAL DU
PEUPLE ALLEMAND,1 PP. 1-35.

LORSQU'ON

ORSQU'ON embrasse d'un regard d'ensemble l'évolution de l'Europe contemporaine, on arrive bien vite à cette conviction que nulle part cette évolution n'a été plus importante qu'en Allemagne. De tous les États européens, le nouvel Empire créé à la suite des victoires de 1870 est celui que nous avons aujourd'hui le plus d'intérêt à étudier et le plus de profit à connaître.

La race germanique tient sans doute depuis longtemps une place considérable dans l'histoire du monde. Ce sont au ve siècle des invasions germaniques qui coïncidant avec l'expansion du christianisme, ont détruit la société païenne et substitué au monde antique une organisation nouvelle. C'est encore la pensée germanique qui, mille ans plus tard, par la Réforme coïncidant avec la Renaissance, a contribué à transformer la société du moyen âge et à faire germer des principes nouveaux. Le rôle de l'Allemagne n'est pas moins considérable maintenant. C'est en vain que journaux, brochures, livres à succès, cherchent quelquefois à nous faire illusion, à nous amuser ou à nous rassurer. L'influence germanique se fait partout sentir. L'Allemagne joue un rôle plus important que jamais dans la vie générale de l'humanité.

Il ne sera question ici que de son essor industriel et commercial, qu'il nous importe beaucoup de connaître et de mesurer. Cet essor nous l'étudierons, quels que puissent être

1 Paris: L. Larose, 3 éd. 1900.

nos griefs à l'égard de l'Allemagne, avec toute l'impartialité possible. C'est une erreur de s'attarder aujourd'hui à dire du mal des Allemands: ils ont, comme tous les peuples, leurs qualités et leurs défauts. I importe beaucoup plus de se rendre un compte exact de la somme d'efforts fait par eux depuis quelques années dans toutes les directions que peut suivre l'esprit humain.

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"Il y a en France," écrivait dernièrement le philosophe russe Novicow," une phrase qui court les rues et qui m'indigne toujours: La guerre est l'industrie nationale de la Prusse!' Ce n'est pas que je tienne la Prusse pour pacifique et pour un champion du droit. Non, mais la guerre est l'éducation nationale de tous les peuples; Russes et Français en ont usé et abusé autant, sinon plus, que les Prussiens." A mon tour, je n'hésite pas à dire que je suis beaucoup plus frappé des progrès économiques de l'Allemagne que de ses succès militaires. Les Allemands semblent penser aujourd'hui que la première période de leur éducation, la période guerrière, est achevée, et qu'il faut compléter cette œuvre imparfaite par le développement de toutes les ressources économiques du pays.

Le soir de la reddition de Metz, le prince Frédéric-Charles aurait, dit-on, adressé aux officiers qui l'entouraient ces paroles: "Nous venons, Messieurs, de vaincre sur le terrain militaire; il s'agit maintenant de combattre et de vaincre sur le terrain industriel."

Que ces paroles aient été ou non prononcées (on m'a assuré qu'elles étaient apocryphes), on peut dire qu'elles ont été vraiment un programme. Les Allemands ne se sont pas endormis sur leurs lauriers; ils ont compris que la prospérité commerciale était le soutien nécessaire de leur gloire, la fin logique de leurs efforts. Voulant devenir victorieux par l'outil comme ils l'avaient été par le canon, ils ont inauguré depuis 1870 une ère industrielle nouvelle. Surexcités par le succès, mais non pas enivrés par lui, ils ont besogné comme l'eût fait un peuple vaincu qui aurait voulu se relever, et n'ont reculé devant aucun labour pour conquérir de haute lutte la première place.

Il faut aujourd'hui s'incliner devant les faits: les victoires gagnées sur les champs de bataille ont leur pendant sur le terrain économique. Méthodiquement, l'Allemagne est en train de déloger les autres peuples des places où ceux-ci s'étaient séculairement établis et de conquérir pacifiquement par son industrie et son commerce les marchés du monde. .

L'essor économique de l'Allemagne fut longtemps ralenti par le morcellement politique du pays. En 1872, au lendemain de nos défaites, nous étions encore dans une situation meilleure que le nouvel Empire. Le mouvement général de notre commerce avec l'étranger et les colonies était alors de plus de 7 milliards et demi (3 milliards 949 millions aux importation; 3 milliard 676 millions aux exportations). Pour l'Allemagne, le premier rapport annuel de l'office impérial de statistique (qui fonctionne depuis cette époque) n'indique qu'un total de 5 milliards 960 millions de marcs, ce qui fait moins de 7 milliards et demi de francs.

Combien depuis cette époque les choses ont changé !

Le commerce spécial de l'Empire allemand a augmenté des 3/5 en valeur depuis 1872, et de 1/3 depuis 1881, malgré la diminution notable du prix de beaucoup de marchandises. L'Allemagne a maintenant sur nous une avance de plus de 2 milliards et demi.

Ces chiffres méritent d'autant plus de fixer l'attention que, d'après les travaux du statisticien Juraschek, le commerce général du monde n'a augmenté que de 24 depuis 1873, que de 8% depuis 1883. Le commerce de l'Empire allemand se développe donc actuellement beaucoup plus vite que le commerce général du monde. Aussi l'Allemagne, qui n'occupait que le quatrième rang en 1871, est déjà passée au second.

Les résultats déjà connus pour l'année 1899 sont excellents et attestent une augmentation notable du chiffre des affaires par rapport à 1898 et 1897.1

1 Deutsche Industrie Zeitung, 28 septembre, 1899, p. 585. Rapport de M. Boutiron, Moniteur officiel du commerce, 14 septembre, 1899, p. 353. Cf. on more recent years Blondel's La situation économique de l'empire allemand au début du xxe siecle in Revue d'économique politique, mai, 1901, pp. 537-544.

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