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EXAMEN DU PLAN. Le lecteur connaît déjà le motif pour lequel, à la tite des descriptions particulières des états ou des grandes régions de chaque partie du monde, nous avons placé la description physique et porque de celle à laquelle ils appartiennent. C'est le seul moyen de présenter dans leur ensemble les grands traits de la surface de la terre, et conserver aux nations et aux grandes régions physiques toute leur physiono me. Nous osons nous flatter que, par le choix que nous avons fait des articles dans chacune de ces descriptions générales, rien de vraiment important pour un traité élémentaire n'aura éte omis, et que le lecteur qui voudra se rendre familières les diverses notions exposées dans ces dix chapires, n'aura aucune difficulté à caser dans sa mémoire toutes les decouvertes pl'on pourrait faire à l'avenir, et tous les changemens que la marche rapide de la civilisation et la suite des grands evènemens dont Dous sommes spectateurs rendraient nécessaires.

FOSITION ASTRONOMIQUE. Chacune de ces descriptions générales commence par l'article Position astronomique, afin d'aider le lecteur a trouver sur les cartes la position de la partie du monde à laquelle elle se refere. Dans l'état actuel de la géographie mathematique, si imparfaite pour tous les pays hors de l'Europe et qui laisse encore tant à decer pear plusieurs regions même dans cette partie du monde, nous

cru que l'on pouvait sans grave inconvénient négliger les fractions de dere. En effet, autant l'indication de ces fractions est indispensable lorsqu'on veut tracer une carte, autant elles surchargent inutilement la memoire dans un abrégé, où les longitudes et les latitudes doivent, à l'egard des parties du monde, des grandes regions et des grands etats, être exposées en chiffres ronds, que la mémoire retient plus facilement. Il en est trement lorsqu'il s'agit de la position d'une ville, ou des articles d'une transaction politique; alors on ne doit pas se contenter d'une approxima tics. I faut donner la position aussi exacte, que l'état de la science repre

par les meilleures cartes peut le permettre. Au reste, si le cadre de touvrage ne s'y refusait, nous pourrions dresser un tableau comparatif des pretendues positions exactes des principaux états et des principales regions du globe donnees par les traités de géographie et les cartes qu'on recarde comme les meilleurs; il offrirait les disparates les plus extraordures. M. Klaproth a déjà signalé les différences énormes qu'offre la grande carte de l'Asie publiée par Arowsmith en 1822, avec les meilleures cartes speciales des Russes et des missionnaires; la position des villes de Fourche et d'Aksou offre, celle-ci une différence de 4o 4', et celle-là de 6o 5 en bngitude. La position que Moorcroft a assignée dernièrement à Leh, capitale du Petit-Tibet, diffère de 3° 9' en latitude de la position donnée par les jesuites, et de 1o et 19' de celle que Danville lui avait assignée; comparée à la latitude que lui donne la carte que M. Elphinstone a jointe a description du Caboul, elle n'offrirait pas moins de 5° 30' de diffeavec la carte du Tibet dressee par les jesuites.

EMENSIONS. A la page 28 nous définissons ce que l'on doit comprendre par dimensions de longueur et de largeur, absolue ou relative; nous y signias aussi le peu d'utilité qu'offre cette connaissance pour se former une idée exacte de l'étendue d'une region ou d'un état. Nous ne donas ces dimensions que pour les cinq parties du monde et pour les seuls tas de l'Europe, afin d'accorder quelque chose à l'usage; mais nous les

supprimons dans la description de tous les états des autres parties du glo Le reproche qui nous a été adressé par quelques savans estimab de persister à nous servir d'une mesure linéaire que l'usage n'a consac qu'en Italie, et qui complique les calculs, exige que nous justifions la p férence que nous avons donnée au mille italien de 60 au degré, emplo dans toutes les estimations de cet Abrégé. Nous ferons d'abord remarqu que le mille dont il s'agit n'est pas exclusivement employé par les Italie mais qu'il est au contraire la mesure itinéraire qu'on pourrait app ler cosmopolite par excellence, non seulement parce qu'il correspo exactement à la minute géographique, commune à tous les peuples globe, mais aussi parce qu'il est identique au mille nautique, en usage cl tous les peuples maritimes de l'Europe civilisée et dans les pays occup par leurs descendans. D'ailleurs ce mille correspond exactement au ti de la lieue marine de France de 20 au degré, qui est égale à la legua i raria d'Espagne, au mille de Brabant, à la lieue marine d'Angleterre et à lieue de Pologne, et qu'il est égal au quart du mille allemand employé da presque tous les ouvrages de géographie composés par les savans de pr que tous les peuples compris dans les familles germanique, slave et c ralienne. Ce mille étant d'une médiocre étendue offre l'avantage d'en pc voir négliger sans inconvénient les fractions lorsqu'il s'agit des surfac ce que l'on ne saurait faire avec les fieues marines et encore moins avec mille allemand, à cause de leur trop grande importance. Tous ces mol nous ont engagé, au début même de notre carrière géographique, à adop cette mesure pour tous nos calculs; nous n'y avons jamais dérogé, et no n'y dérogerons jamais. Tout lecteur pourra facilement réduire nos mesu à celles qu'il croira plus convenables, à l'aide du beau travail dont M. G rin a bien voulu enrichir cet Abrégé.

CONFINS. Nous n'avons rien à dire sur l'article confins, les difficul qu'offrent les frontières de quelques parties du monde ou de quelques ét ayant été résolues dans le corps de l'ouvrage. Seulement nous ferons o server que cet article, omis par certains géographes dans leurs traite nous ayant paru indispensable pour faire connaître au lecteur les relatio d'un état avec les autres, nous ne l'avons omis dans la description d'aucu

que

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DIVISIONS HYDROGRAPHIQUES. Pénétré de l'importance et la nécessité de préciser, en géographie comme dans les autres science la valeur des mots par lesquels on désigne chaque partie constituan du globe, nous y avons consacré une partie de nos veilles. C'est da notre Compendio di Geografia que, dès l'année 1817, nous en avons pi blié le résultat, en proposant une division aussi naturelle méthod que de l'Océan et de ses nombreuses braaches qui forment les mers, vision que nous avions déjà ébauchée bien long-temps avant, en publia en 1808 notre Géographie par bassins. Nous avons proposé même plu sieurs dénominations pour embrasser de vastes espaces que les geograph avaient encore laissés sans nom, mais que la science exigeait qu'on reun et qu'on nommât d'un manière quelconque. Nous avons obtenu la plus bel récompense de notre travail en voyant nos résultats non-seulement ap prouvés, mais même adoptés par un savant célèbre, qui brille autant på l'élégante originalité de son style que par ses connaissances variées et pa son profond savoir dans toutes les sciences naturelles. Mais nous n'avon encore aucune raison pour renoncer à quelques-unes de nos dénomina

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tions, et même à quelques divisions de l'Océan, que ce savant n'admet pas; par exemple celle du Grand-Océan, que, contre son avis, nous persistoas à regarder, avee tous les géographes, comme la plus vaste étendue den u existe sur le globe, malgré les innombrables îles qui en interrapent a nippe immense dans la partie de l'Oceanie qui forme la Polymese; car ces petites terres, nonobstant leur nombre prodigieux, sont tanies, à quelques exceptions près, tellement petites, qu'elles sont imperceptibles comparées à la masse des eaux qui les environne et qui a reçu justement la qualification de Grand-Ocean. Dans le chapitre des definns et dans ceux de la geographie physique générale, le lecteur trou vera tout ce qui concerne les grandes divisions hydrographiques du globe. Nous regretions seulement que le cadre d'un abrégé se refuse à admettre pears remarques importantes que nous suggere cet article et quelques autres particularités de l'hydrographie.

DÉTROITS, CAPS, etc. Nous n'avons rien à dire non plus sur les detrans, les caps et les presqu'iles, ayant déjà fait dans le texte les seules observations que nous suggéraient quelques inexactitudes ou quelques omissions graves echappées à des anteurs estimables.

FLEUVES. Les fleuves jouent un rôle trop important dans la géographe physique et politique, pour que nous eussions pu nous résoudre à les traiter avec la deplorable brièveté employée par les auteurs d'abréges. Sans doute si nous avions voulu imiter nos devanciers, nous aurions pa nous épargner bien des recherches et diminuer de bien des pages notre meme; mais cela n'aurait pu se faire qu'aux dépens de la science. Ce n'est pas faire connaître un grand fleuve que d'indiquer sommairement en

pays il naît, près de quel lien il entre dans la mer, ou même quelles regions principales, quelles villes importantes il baigne : il faut décrire sun murs entier, non-seulement en signalant la direction du courant procipal, et ses subdivisions en différentes branches lorsque cela a lieu, comme dans le Nil, l'Orénoque, le Gange, etc., mais aussi en traçant le cars de ses principaux affluens, même des courans du premier et ds second ordre qui grossissent la masse d'ean de ces derniers, en un mot en décrivant tout le territoire hydrographique d'un fleuve, ou son bassin. Pour éviter les répétitions, et pour donner au lecteur une idre precise du cours des grands fleuves qui traversent différens etats, on doit nécessairement les décrire dans la géographie genérale. C'est as ce que nous avons fait, et une longue experience nous a prouvé que c'etait la seule methode que l'on pouvait suivre avec succès dans l'enseignement de cette science. Par la manière avec laquelle nous avons déerit tous les grands fleuves dans les introductions et ensuite dans la description particulière des états de chaque partie du monde, on peut dire que cet Abregé offre une véritable géographie par bassins. Aussi n'avonsNous fait que mettre en discours ce qui se trouve depuis bien des années depose en tableaux dans notre Atlante idrografico statistico politico del Gate, dont nous avions annoncé la publication prochaine dès l'année 1808. Notre geographie par bassins, ou le Prospetto fisico politico dello stato attuale del Globo, publié dans la même année, n'est qu'un extrait de cet ouvrage, que des circonstances particulières nous ont empêche de livrer à l'impression. Afin de donner au lecteur une idée précise du cours d'un fleuve, ona employe des lettres capitales pour exprimer le courant principal,

les noms divers qu'il prend quelquefois en poursuivant sa marche, s en se formant par l'union de plusieurs branches, soit en s'élargiss: au point de présenter des lacs plus ou moins étendus, soit enfin en subdivisant en plusieurs bras avant d'arriver à la mer. D'autres car. tères, italiques ou romains, plus petits et plus ou moins espacés, ont ‹ employés pour exprimer les affluens du premier, du second et du tre sième ordre. Tous les fleuves de chaque partie du monde sont rangés d'api les mers principales auxquelles ils aboutissent, de manière que le lecte peut d'un coup-d'œil, à l'aide des articles fleuves dans la géographie g nérale ou particulière, avoir la géographie par bassins ou d'une des ci parties du monde, ou d'un état quelconque, et comparer ensuite divisions naturelles avec les divisions politiques indiquées dans l'artic destiné à les offrir.

Dans le texte nous n'avons pas manqué d'indiquer les doutes qu'oft, encore le cours de plusieurs fleuves, et nous avons signalé aussi l'inco` vénient de regarder comme courant principal une branche beaucoup moi longue que celle qu'on considère comme secondaire. L'Amazone, se Mi sissipi, etc., en Amérique, le Ienisseï, le Kiang, etc., en Asie, peuve être cités comme les exemples les plus remarquables de cette anomalie gé graphique, dont notre Europe n'est pas exempte. Mais le géographe, q peut et doit même respecter ces vieilles erreurs consacrées par l'usage d puis tant de siècles, afin d'éviter la confusion que ne manquerait pas · produire une telle innovation, peut et doit aussi étre moins réservé à l' gard des fleuves qui n'appartiennent pas à l'Europe, surtout lorsqu'ils po tent déjà plusieurs noms divers selon les différens pays qu'ils traverser C'est à l'égard de ces grands fleuves que le géographe devrait, sans a cune exception, regarder toujours comme courant principal la branch dont la source principale est la plus éloignée de l'embouchure.

Nous devons signaler comme une autre manière erronée de consid rer les fleuves, et comme une nouvelle conséquence de l'état imparfait c la géographie jusqu'à nos jours, l'usage de quelques géographes, qui re gardent des fleuves d'un cours très long et d'un grand volume d'eau comme des affluens d'un autre fleuve, avec lequel ils n'ont de commun qu le voisinage de leurs embouchures; nous citerons particulièrement le Brah mapoutre, envisagé comme un affluent du Gange, et le Tocantin, compt parmi les affluens de l'Amazone.

Dans le chapitre des définitions, ainsi que dans le texte de la géographi générale et particulière, nous avons indiqué les principales bifurcation que présente le bassin de quelques fleuves, phénomène très remarquabie mais que les faiseurs d'abrégés négligent entièrement.

Nous aurions voulu offrir au lecteur un tableau de la superficie de principaux bassins du globe et un autre tableau de la longueur comparativ des principaux fleuves, mais nous n'avons pas eu le loisir nécessaire pou nous livrer aux longues recherches qu'exige leur rédaction. Ce qui a ét publié dans ce genre est tellement rempli d'erreurs, que nous n'avons pa osé en faire usage. Quelle confiance pouvions-nous d'ailleurs avoir dam des tableaux, où l'on n'indiquait ni les cartes sur lesquelles on avait fait les calculs, ni la méthode qu'on avait suivic, ni l'époque à laquelle ces estimations devaient se rapporter. Cette dernière indication est très importante à l'égard de certains fleuves de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique,

dont le cours n'a été exploré, en totalité ou avec quelque precision que dans ces dernières années, ou même, comme le Niger ou Dhioliba, que depuis in an seulement? Quelle confiance pouvions-nous avoir en voyant, dans les années 1825 et 1831, estimer la longueur du Danube égale à celle Folga; attribuer au Bahr-el-Azrek, qui naît dans l'Abyssinie, la longear que, d'après les conjectures les plus probables des plus savans geographes, on s'accorde à donner au Bahr-el-Abiad, qu'on suppose prendre sa source daus les montagnes de la Lune; puis omettre parmi les grands fleuves de l'Asie le Kiang, dont le cours est le plus long après celui du lenissei, et indiquer cependant le Hoang, dont le cours est beaucoup moins etendu; assigner enfin au Brahmapoutre un cours plus long que celui du Gange, et cela plusieurs années après l'exploration des officiers anglais, et après les savantes discussions de M. Klaproth sur le Sampou! CANAUX, CHEMINS EN FER. Un bon chemin ou un canal destiné à faciliter le transport des marchandises est en réalité une des machines les plus eficaces pour économiser le travail, réduire le prix des objets que viennent de loin, donner une plus grande valeur à ceux du pays, mulper les échanges et accélérer la production dans toutes les branches de Tindustrie, avantages du premier ordre, qui, par la facilité des transports, equivalent à une plus grande fertilité de la terre. Nous avons donc ac cunde une place importante aux canaux et aux chemins en fer, qui plus que tout autre moyen facilitent les communications. Nous aurions voulu entrer méme dans quelques détails sur les chemins ordinaires des différens états, mais nous avons senti que le temps nous aurait manque pour nous Livrer aux recherches qu'exige ce sujet si important et si neglige dans toutes les géographies. Des juges très competens, qui ont vu ce que notre Abrege offre dans ce genre, le regardent déjà comme le travail abrégé le plus complet qu'on ait encore fait sur les canaux et les chemins en fer du globe. Nous espérons pouvoir le perfectionner et l'étendre dans l'Annuaire, à l'aide des documens que nous attendons sur les travaux de ce genre qu'on execute sur plusieurs points différens de l'Europe et de l'Amérique. Nous n'avons pas été peu surpris en voyant des traités de geographie très volueux ne faire aucune mention des canaux de la France, et des ouvrages allemands, publiés en 1831, ne dire presque rien sur les canaux et les chemins en fer de la Confederation Anglo-Americaine.

LES. Les des, accidens si remarquables dans le système général du globe, meritent d'être traitées avec details; mais leur description n'est pas sans difficulté, malgré les grands progrès de la science. Plusieurs circonstances topographiques, généralement ignorées ou négligées, embarrassent souvent le geographe. Dans notre chapitre des définitions, on verra ce que nous entendons par une ile; ici nous ferons quelques remarques sur enr classification, et nous signalerons quelques-unes des anomalies offertes par certaines d'entre elles.

L'Angleterre offre plusieurs parties de son territoire qualifiées mal-àps du titre d'iles; la prétendue lle de Thanet, dit M. Meidinger, sur lagde se trouvent Margate et Ramsgate, n'est appelée île que parce que le Stour, d'un cours très borné, la sépare du continent de l'Angleterre du cité da sad, et le Nethergong, du côté de l'ouest; mais il s'en faut de beaucoup qu'on puisse en faire le tour, parce que ce n'est qu'une presqile. Des ruisseaux environnent une partie du territoire du comte de

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