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et n'est qu'une grande région géographique, partagée aujourd'hui entre monarchie Norvégiéno-Suédoise et l'empire Russe. En admettant de se blables divisions politiques, l'auteur aurait pu compter avec autant de son, parmi les états actuels de l'Europe, les républiques de Venise et Gênes, les péninsules Hispanique et Italienne, et les nombreux états eco siastiques allemands qui ont cessé d'exister au commencement du x1x° sièc

En adoptant la définition de l'état telle que nous l'avons donnée, ce confusion disparaîtrait, mais il resterait toujours quelques doutes, con quence des anomalies qu'offrent le gouvernement et les relations politiqu de certains petits états vis-à-vis d'autres beaucoup plus considérables, bien des grands privilèges que d'anciens traités ou des chartes ont accor à certains territoires. Quelques exemples mettront le lecteur en état de former une idée précise de ces anomalies politico-géographiques sur le quelles les géographes gardent le silence, en se contentant seulement renvoyer à l'article administration, sans appeler pour cela l'attention lecteur sur un sujet éminemment important pour la géographie politiq et surtout pour un traité élémentaire de cette science.

Tous les géographes s'accordent maintenant à classer parmi les états république des Iles Ioniennes, parce que son existence politique a été r connue par le congrès de Vienne. Mais l'indépendance de cette républiqu que quelques géographes nomment Etats-Unis des Iles Ioniennes, est plut nominale que réelle; car le protectorat qu'y exerce le roi d'Angleterre p l'intermédiaire du lord haut-commissaire, est une véritable souveraine Tous ceux qui voudront se donner la peine d'examiner les attributio accordées à ce fonctionnaire, et tous les privilèges dont jouissent les de intéressantes peuplades qui habitent le Saterland, dans le royaume Hanovre, et l'ile d'Helgoland, annexe du Royaume-Uni, n'hésiteront accorder à ces deux petits pays l'honneur de figurer parmi les états I'Europe à côté de la République Septinsulaire; on pourrait même dire av plus de droit, car leur administration est presque entièrement indéper dante des deux royaumes dont ils sont censés faire partie.

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Nous avons vu dernièrement un savant sortir de la routine, en acco dant une place dans le tableau général des états de l'Europe à la Princ pauté de Monaco, que mal-à-propos tous les géographes et les auteurs d'a manachs politiques et statistiques s'accordent à classer parmi les souve Tainetés médiatisées. Mais pourquoi, ayant fait cette utile innovation l'égard d'un aussi petit état, ne l'a-t-il pas étendue à la république d'An dorre? L'existence de ce pays indépendant entre la France et l'Espagr avait déjà été signalée à l'attention des geographes dès l'année 1823 pa la Revue Encyclopédique. Pendant la dernière guerre de la peninsule Hi panique nous avons vu la poursuite des soldats de la foi par l'armée de Cortes être considérée comme une violation du territoire de cette répt blique, que la France considérait comme un état neutre. La petite re devance que les Andorrans payaient aux autorités françaises residante dans le ci-devant comté de Foix, en France, et à l'évêque d'Urgel, dar la Catalogne, ne saurait être citée contre son independance, puisqu tous les géographes s'étaient accordés à classer parmi les états indépen dans la république de Raguse, malgré la redevance de trois mille ducat que tous les trois ans elle payait à la Porte Ottomane. Au reste, no teurs trouveront ce sujet traité de la manière la plus satisfaisant

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dans le savant travail que M. de La Roquette a fait sur cette république, travail qui se propose de publier, et dont il a bien voulu nous donner com

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Des transactions récentes ont assuré l'indépendance politique du nouvai Etat de la Grèce, et des trois principautes de Servie, de Valachie et de Moldavie, naguère encore regardées comme parties de l'empire Ottoman; mais plusieurs autres contrées de cet empire, même en Europe, pourraient être considérées, sinon de droit, au moins de fait, comme des pays independans: tels sont le Montenegro, le vaste territoire des Mirdites, compte plus d'habitans que certains états de l'Europe; les territoires des dates, des Sphakiotes, etc. Plusieurs motifs nous ont empêche de faire cette innovation; mais nous avons cru indispensable de signaler au lecteur Indépendance de ces territoires, tout en les décrivant comme parties integrantes de l'empire Ottoman, de peur qu'il ne les confondit avec les pays qui étant complètement soumis, ne peuvent être ranges dans la meme catégorie. Et puisque nous en sommes sur ce sujet, nous mentionnerons aussi en Espagne la vallée de Roncal, dans la Navarre, qua un gouvernement presque democratique, et la ville etterritoire de Casar de Caceres, dans l'Estremadure, qui jouissait de tant de privilèges qon pouvait presque la regarder comme une république démocratique; en, dans le grand-duché de Mecklembourg-Schwerin, la ville de Rostock q par les privilèges dont elle jouit, peut être regardée, dit M. Stein, paut comme une espèce de république vassale que comme une ville souMise au grand-due.

Nous nous sommes souvent demandé pour quelle raison les géographes et les auteurs de statistique, dans leurs traites élémentaires et leurs tableaux stanstiques, s'accordent à décrire avec les plus grands details jusqu'aux pas petits etats indépendans de la Confederation Germanique, tandis qu'ils decrivent qu'en masse et comme ne formant qu'un seul etat les 22 cantos de la Confédération Helvétique. Cependant ces derniers pays sont tout

independans les uns à l'égard des autres que le grand-duche de Bade fest à l'égard du royaume de Wurtemberg, ou que ce dernier état l'est à Tecard de celui de Bavière. Nous avons senti l'inconsequence d'une sembiable methode, et dans le chapitre de la Confédération Suisse nous avons indiqué tous les états différens que comprennent ses 22 cantons.

Nous n'avons pas été peu surpris de voir quelques savans estimables not reprocher cornme autant de fautes et le silence que nous avons gardé, dans la Balance politique du globe, relativement au duche de Saxe-Gotha eta la principante de Reuss-Lobenstein, et la place que nous avons accordée à la seigneurie de Kniphausen parmi les états de la Confederation Germanique, en nous citant, à l'appui de ces observations, des Géographies et des Tableaux statistiques publiés, en France et ailleurs en 1826 1827, dans lesquels les deux premiers états figurent encore parmi les membres de cette confédération, tandis qu'on y cherche en vain le troiSete. Notre justification a été bien facile. Nous n'avons eu que la peine dorir devant nos aristarques les cahiers des Ephemerides géographiques de Weimar, où l'on voit que dès l'année 1824 la principauté de ReussLobenstein, et dès l'année 1825, le duché de Saxe-Gotha, ont été reunis à d'autres états par la mort de leurs princes respectifs, décédés dans ces memes années sans héritiers måles. Un autre article de ce même journal

d.

donne l'historique des longs débats entre le comte de Bentink, seigneur & Kniphausen, et le duc de Holstein-Oldenbourg, qui prétendait être son st zerain, débats qui ont fini par l'admission à la Confédération Germaniqu de la maison de Bentink comme seigneur de Kniphausen. Nous n'avor parlé de ce qui nous est arrivé avec des savans très distingués, mais qu n'étaient pas assez au courant des changemens que subit la géographie po litique, que pour démontrer combien se trompent quelques esprits supé rieurs qui paraissent dédaigner l'étude de la géographie comme celle d'ur science tout-à-fait vulgaire, et qui ne mérite pas une étude sérieuse.

Mais les contradictions et les lacunes dont est semée la géographie pol tique de l'Europe ne sont rien en comparaison des innombrables et incot ciliables incohérences que nous offrirait la géographie politique des autre parties du monde, si nous voulions examiner quels motifs déterminent le géographes dans le choix des pays qu'ils nous présentent comme des états c'est-à-dire comme des contrées tout-à-fait indépendantes. Ainsi, på exemple, presque tous décrivent encore comme des pachaliks ou de sandjaks, ou comme des provinces turques, les territoires de Bayazic Mouch, Van, Djulamerk, Amadia, Souleimanieh, Kara-Teholan et Za hou, dans le Kurdistan, tandis que depuis quelques années un savai orientaliste et voyageur très distingué, M. Jaubert, qui les a traversés nous a dit positivement, qu'à l'exception de Van, le grand - seigneur n'e: guère que de nom le souverain de cette vaste contrée. Ne voyons - not pas tous les géographes donner encore Balkh, Koulm, Khoundez, Cache mire et autres vastes contrées au schah de Caboul, et ôter au roi de Sia le droit de suzeraineté sur les petits royaumes de la péninsule de Malacca en les représentant comme tout-à-fait indépendans? Mais, d'après un exce lent article publié en 1825 par le Sincapoure Chronicle, journal que, pou ces régions éloignées, on peut citer comme autorité, tous ces prétendu états ne sont réellement que des principautés vassales de la cour de Siam le Cachemire, en 1819, est passé sous la domination de Randjit-Singh, I plus puissant chef de la confédération des Sikhs; et le pays de Khoult avec Balkh et celui de Koundez, non-seulement sont de fait indépendans mais paraissent même jouer maintenant un rôle important dans cette parti de la Haute-Asie. Myr-Kalitch-Aly-khan a su, non-seulement soustrair à la dépendance immédiate du schah de Caboul le territoire de Khoulm mais encore y réunir celui de Balkh. Les dernières notices nous représen tent le souverain de Koundez comme un guerrier très entreprenant. En 182 et 1821, il paraît avoir soumis à sa domination une grande partie des kha nats que le voyage à Boukhara de M. de Meyendorf nous représente comm des états indépendans.

Notre Abrégé, ainsi que toute géographie élémentaire, étant destiné présenter les points culminans de cette science et par conséquent ce que l: géographie politique offre de plus positif, nous nous sommes borné à n classer parmi les états du Turkestan-Indépendant, de la Perse, de l'Arabi et des autres grandes régions géographiques de l'Asie que ceux qui nous pa raissaient offrir plus de stabilité, et sur l'état politique desquels nous avions. trouvé le moins de contradictions dans les rapports les plus récens des voya geurs et des journaux de l'Orient. A la page 561, nous avons cité l'opinion d'un savant célèbre à l'appui de notre manière d'envisager les états Bar

***es, qu'on regarde à tort comme des parties intégrantes de l'empire

Ottoman. Plus bas nons verrons, en parlant de la Nigritie, quels sont les principes qui nous ont guidé dans le choix des etats de cette vaste partie de Arque. Les renseignemens précieux sur l'Oceanie-Hollandaise que nos devons à de hauts personnages, nous ont mis à même de rayer de a liste des états l'empire de Menangkabou et autres contrées, que les geograpes regardent encore comme tels, mais que la connaissance de leurs rapports politiques avec les Hollandais, nous a obligé à ne considerer que comme de simples principautés vassales de la monarchie Hollandaise. C'est le résultat des victoires remportées dernièrement par les troupes de cette puissance sur différens peuples, et particulièrement sur les Padr. Cete secte de mahometans fanatiques, dirigee par des chefs aussi adroits que beligneux, voulant convertir à ses dogmes le peuple de l'empire de Metabou, commença par en déposer les chefs, et finit par y etablir Son ougarchie theocratique. Depuis 1825, les anciens souverains, rétablis par les Balandais sur le trône de leurs ancêtres, reconnaissent la suzerainete da rai de Hollande et les Padri, retirés dans un district sur les frontieres de cet empire, pratiquent tranquillement les rites de leur religion, et observent les stipulations convenues.

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Mas devra-t-on classer parmi les Etats ces territoires plus ou moins etenoccupes par les Criks et les Tcherokis, qui ont fait de nos jours de st grands progres dans la civilisation, par les Moqui, les Casas-Grandes et les Araucans, qu'on nous représente comme si supérieurs sous ce rapport aux atres peuples de l'Amerique où ils conservent encore leur liberté entière? Que dirons-nous des vastes espaces que parcourent les belliqueux et terribies Scer, les Apaches, les Arrapahoes, les Marepizanos, les Manitivanos, the foule d'autres peuples indépendans répandus d'un bout à l'autre du Nosean-Continent, et qui ne reconnaissent d'autre autorité que celle de leurs chefs? A notre avis, il n'y a pas de géographe qui puisse leur refuser la qualification d'Etat; mais nous avons suivi à leur égard la methode adeptée pour les états semblables de l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie, en leur accordant les seuls détails que notre cadre comportait.

Les nouveaux États qui se sont élevés, au-delà de l'Atlantique, sur les debris des colonies Espagnoles, Portugaises et Françaises, n'ont pas encore is cette assiette calme qui succède ordinairement aux agitations politiques. Ni la forme de leur gouvernement, ni les divisions administratives de ces différens Etats ne sont encore bien consolidées. Nous avons vu le Mexique passer de la monarchie à la republique, et finir par être une federation. Le Chili, an contraire, après avoir été une confédération, est mainSemant une republique. La république de Colombie, apres avoir beaucoup souffert par les discordes intestines, parait s'etre definitivement pargee en trois républiques, pour ne former qu'une fédération. On sent bien qu'il est impossible, en arrivant à ces états livrés à la guerre civile d'anarchie qui en résulte, d'atteindre à une parfaite exactitude dans in description, et surtout dans l'indication de leurs confins et de leurs diraits administratives, malgré nos nombreuses relations et malgré les

s multiplies que nous avons reçus d'un grand nombre de personnes instruates et d'hommes distingués appartenant à ces régions éloignées. Nous croyons inutile de faire observer qu'on ne doit pas chercher dans et Abrege ni l'Empire du Grand-Mogol, ni ceux d'Abyssinie et du MonoBudapa, ni la Confederation des Maharattes, ni les Possessions Hollandaises

en Asie, etc., etc. L'Empire du Grand-Mogol et ceux d'Abyssinie et d Monomotapa n'existent plus depuis long-temps; la Confédération d Maharattes a été dissoute dans ces dernières années par les Anglais; e d'après le traité récemment conclu entre l'Angleterre et les Pays-Ba cette dernière puissance n'a plus de possessions territoriales en Asie.

TITRES des ÉTATS. Il serait à-peu-près inutile, ou du moins de pe d'intérêt, de discuter sur tous les titres employés pour désigner les diff rens Etats décrits dans cet Abrégé. C'est seulement la géographie extra européenne qui offre des difficultés véritables: celle de l'Europe n'en pr sente presque pas. Nous nous exprimons de la sorte, parce que le géograph qui raisonne ne sait pas s'il doit, d'après les traités et les actes officiel donner le titre d'Etats-Unis des Iles Ioniennes à la république des îles ce nom, ou bien si, d'après la forme de leur gouvernement, il ne doit p leur conserver cette dernière qualification, qui leur convient beaucou mieux. En effet, ces îles forment une république, et non une confédérati comme l'indique le titre d'Etats-Unis des Iles Ioniennes. C'est pourque nous avons préféré ce titre dans la Balance Politique du Globe et dans not Abrégé. Mais il est nécessaire de dire un mot sur le titre de monarchi employé si souvent dans cet ouvrage. Nous l'avons constamment donné tout état formé par la réunion de plusieurs royaumes, ou dont les posse: sions s'étendent dans différentes parties du monde; nous avons conserv celui de royaume à tout état qui à un roi pour chef. Faute d'adopter cett distinction, tout est confusion dans la géographie politique, ou bien faut employer à chaque instant de longues périphrases pour l'éviter. Con ment distinguer autrement la totalité des pays soumis au roi de Pruss de ceux qui forment le royaume de Prusse proprement dit? En appe lant Monarchie-Prussienne les premiers, et Royaume de Prusse les seconds toute confusion disparaît sans avoir besoin d'explication. C'est ainsi qu nous avons nommé Monarchie-Anglaise, Monarchie-Espagnole, etc., le contrées soumises aux rois d'Angleterre et d'Espagne, et que nous avon réservé la qualification particulière de Royaume-Uni et de Royaume d'E: pagne aux parties de ces Monarchies qui ne comprennent que les seul royaumes que nous venons de nommer. Nous n'avons donné le titre d'em pire qu'aux états qui l'ont réellement. Cette qualification est cependan très vague lorsqu'on sort des confins de l'Europe. Devons-nous conserve le titre d'Empire aux pays gouvernés par les sultans indépendaus d'A chem, de Borneo, de Mindanao et de Soulou, ou à ceux qui sont gou vernés par les sultans de Soura-Carta, de Djocjocarta, de Menangkabou de Ternate, de Tidor, de Batchian, et autres vassaux des Hollandais dan l'Océanie? Devons-nous conserver encore aux contrées gouvernées par princes qui résident à Sego, à Coumassi, à Kouka, les titres d'empires de Bambara, d'Achanti et de Bornou? En cela, le meilleur parti que nou eussions à prendre nous parut être celui de maintenir les qualifications que F'usage et les rapports les plus récens leur donnaient. Nous croyons cependant que la géographie devrait conserver quelques-uns de ces titres, ne fût-ce que pour rappeler d'importans souvenirs historiques.

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Dans le but de réunir toujours en un groupe tous les pays qui dépendent dun même état, ce qui est de la plus haute importance pour la géographie politique, nous avons formé, à la suite des grands états de l'Asie, de l'Afrique, de l'Océanie et de l'Amérique, d'autres divisions qui leur servent

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