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d'appendice, afin de réunir sous les noms d'Asie-Française, Anglaise, etc., d'Ocene-Anglaise, Hollandaise, etc., etc., d'Amerique - Française, Anglaze, etc., etc., tous les pays que les Français, les Anglais et autres nations possèdent en Asie, en Afrique, en Amérique, et que les Hollandais es Anglais occupent dans l'Océanie.

DIFFICULTÉS relatives aux CONFINS. La détermination des limites des etats de l'Europe n'offre aucune difficulté; celle des états de l'Amerique be prescate que les obstacles qu'opposent la guerre civile et les desordres qua desolent ces nouvelles républiques. Mais il en est bien autrement lorsqu'il est question de determiner les confins des états des autres parties du mode. C'est une des plus grandes difficultés qu'on ait à vaincre dans la redaction d'une geographie générale. Comment se flatter de fixer des limites entre des etats que separent des déserts arides ou des steps parcourus par des bordes nomades? Comment suivre tous les changemens produits par l'esprit belliqueux et entreprenant de certains chefs, par les dissensions et anarchie qui désolent et dissolvent certains états, comment suiwe les alterations non moins importantes qu'apportent dans les contrées les plus eloignées la politique des puissances européennes, et bien souvent la marche tranquille, mais toujours progressive de la civilisation? Les peuples nomades peuvent quitter si facilement les pays où ils errent, que la pretendue domination de leurs chefs à leur egard est on ne peut plus incertaine et variable. N'avons-nous pas vu de nos jours un grand nombre de tribus turkomanes se soustraire au vasselage du khan de Boukhara pour passer sous celui de l'entreprenant Rahim, khan de Khiva, qui parvint en outre à étendre sa domination sur les Araliens, les Karakalpaks et sur aplus grande partie des nomades qui parcourent les solitudes de l'isthme des Turkomans, entre la mer Caspienne et la mer d'Aral? Le court espace de quelques années n'a-t-il pas suffi au khan de Khokan pour soumettre le Turkestan et le Taschkent; à l'infatigable vice-roi d'Egypte, pour mettre fin à la vaste monarchie que les Vahabites avaient fondée de nos jours, et pour porter ses frontières de l'Egypte jusqu'à celles de l'Abyssisie? N'est-ce pas aussi de nos jours que l'entreprenant et astucieux chef des Sikhs, Randjit-Singh, parvint à fonder un puissant état sur les bords de Indus avec des lambeaux du royaume de Caboul, en même temps que le politique Radama décuplait le petit héritage que lui avait laissé son pere, par la conquête de la plus grande partie de la vaste ile de Madagascar, et que les habiles Finow et Tamehameha Ir aggrégeaient, celui-ci tout archipel de Hawaii (Sandwich) à son royaume, et celui-là presque toutes les les qui composent les archipels de Tonga et de Viti (Fidji).

DIVISIONS ADMINISTRATIVES. Pour tout géographe qui est à la hauteur de la science, les divisions administratives des Etats de l'Europe, notirent, à un très petit nombre d'exceptions près, aucune difficulté. Les descriptions les plus recentes données par les géographes nationaux, les almanachs des cours et des républiques respectives, suffisent pour éviter Lae erreur, toute méprise. Ce n'est que par une grande ignorance ou par begligence impardonnable que des ouvrages qu'on nous presente classiques et publies même dans ces dernières années, font figurer encore le gouvernement de Viborg parmi les grandes divisions adminis tratives de l'Empire Russe, tandis que depuis 1817 ce gouvernement a resse d'exister, ayant été réuni à la grande principauté de Finlande, qui a

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une administration particulière et jouit de grands privilèges. Dans mêmes ouvrages nous lisons avec surprise, que l'Empire d'Autriche partagé en 13 Etats, que la Dalmatie est divisée en 5 cercles, et q ceux de Carlstadt et de Fiume relèvent du gouvernement de Laybac dans le royaume d'Illyrie. Mais depuis 1815 toute la Monarchie Aut chienne est partagée en 15 gouvernemens d'une étendue très inéga depuis 1822, le cercle de Macarsca, en Dalmatie, a été réuni à celui Spalatro; ceux de Carlstadt et de Fiume, séparés du royaume d'Illyr forment depuis lors partie de celui de Hongrie, le premier, coinme pendance de la Croatie, et la plus grande partie du second, comme sous-gouvernement Hongrois, décoré du titre de Litorale Ungarico. C' encore dans ces ouvrages qu'on décrit la régence de Clèves, qui n'exis plus depuis 1821, époque de sa réunion à celle de Dusseldorf; qu'on pa tage la Monarchie - Prussienne en dix provinces au lieu de huit, d'apr son organisation définitive; qu'on offre en 1827 les 18 divisions administr tives des Etats de l'Eglise, fixées par le motto proprio de Sa Sainteté en 181 et réduites à 14 par un décret de l'année 1824; que des cartes de l'Espag et du Portugal, publiées à Paris en 1821, et qu'on regarde comme l meilleures, donnent encore Olivença et son territoire au Portugal, qui 1 avait cédés à l'Espagne par le traité de Badajoz en 1801! Nous sortirio. de notre cadre, et l'on nous soupçonnerait peut-être d'avoir un aut but que celui de nous mettre nous-même à l'abri de la critique en faisa ces remarques, si nous voulions les pousser plus loin comme nous le pou rions bien facilement.

Dans nos ouvrages sur la Monarchie Portugaise, nous avons signa une foule de méprises relatives aux divisions administratives de cet étal elles n'en sont pas moins reproduites par les auteurs et les géographes qui ne se donnent pas la peine d'étudier suffisamment les pays qu'ils entr prennent de décrire. Le célèbre baron de Humboldt vient de signaler | confusion qu'a fait naître parmi les géographes modernes l'ignorance o ils étaient de la division judiciaire de l'ile de Cuba. Mais ce qu'il y a de plu curieux, c'est de voir des auteurs regardés comme classiques pour la géc graphie, ignorer encore les divisions administratives des monarchies Nor végieno-Suédoise et Danoise. A la page 374, nous avons déjà signalé le singulières méprises relatives à cette dernière. Ici nous ferons observe que, même après la publication de l'excellente carte de Hagelstam, qu aurait pu leur faire éviter ces erreurs, les géographes continuent encor à donner pour le royaume de Suède les divisions administratives, tandi qu'ils donnent pour celui de Norvège, ou les divisions ecclesiastiques, ou les divisions judiciaires, qui sont cependant si différentes des division: administratives.

Il en est bien autrement lorsqu'il s'agit d'indiquer les divisions administratives des états de l'Asie, de l'Afrique, de l'Océanie ainsi que celles d'une partie des nouvelles républiques de l'Amérique, et des possessions des Européens dans ces régions éloignées. Ici le manque d'ouvrages originaux. les contradictions et les méprises des voyageurs, les changemens produits par les guerres, les révolutions, et mille autres causes, que l'éloignement et la rareté des communications font ignorer des géographes pendant un temps plus ou moins long, rendent l'exactitude presque impossible. Notre Essai statistique et historique sur le Royaume de Perse, ouvrage que nous

avons en le plaisir de voir jugé très favorablement par les personnes les plus capaces d'apprécier les difficultés que nous avions à vaincre dans sa redation, signale les incertitudes qu'offrent au géographe les divisions adastratives de ce royaume. Si des orientalistes justement celebres sont sajes a se tromper dans la détermination des divisions admimstratives des essurrées qui forment le sujet de leurs études de prédilection, comment eserions-nous nous flatter d'être infaillible? Certes nous n'en avons pas la pretention, mais seulement d'avoir fait tout ce qui dépendait de nous pour connaitre la verité et pour éviter les erreurs.

lly a cependant des inexactitudes qu'on ne saurait pardonner au géograplie; ce sont celles qu'il commet à l'égard des pays sur lesquels des Forages recens ou des savans célèbres ont jeté déjà un grand jour en levast in doutes conserves jusqu'à la publication de leurs ouvrages. C'est ainsi qu'il n'est plus permis maintenant d'ignorer les divisions administratives generales des vastes contrées dont l'ensemble forme l'empire Chinois; qu'on ne peut plus, sans passer au moins pour négligent, diviser en sept etats la confederation de Guatemala après le savant article sur cette partie de l'Amerique publié par M. de Humboldt, dans l'Hertha, et la publication de l'ouvrage de Thomson; compter parmi les territoires organisés de la dederation Anglo-Américaine le Missouri-Occidental, le Nord-Ouest et Tungan. Mais il y a bien des parties sur lesquelles les incertitudes, le vague et meme quelques erreurs seraient excusables. Dans le cours de cet erage le lecteur en trouvera un grand nombre que nous avons signalées à son attention, et que, pour éviter les répétitions, nous ne mentionnerots pas ici.

PAYS. Depuis les évènemens majeurs qui ont si complètement changé de nos jours la face de la Terre, celui qui en veut étudier l'état actuel dans the prographie n'atteindra jamais son but s'il ignore les anciennes combisons politiques différentes auxquelles appartenait chaque pays. Cette sideration nous a fait ajouter dans la description des divers états l'article des divers pays dont ils sont composés. La lecture des chapitres consacres à la monarchie Française, à l'empire d'Autriche et à la monarchie Prussienne, pages 109, 214 et 250, en dira plus à ce sujet que toutes les expucations que nous pourrions donner.

TOPOGRAPHIE. Nous voici enfin arrivé à l'article que nous appelons topographie, où nous offrons la description développée de la capitale de chaque état avec la description abregée des autres villes et lieux les plus remarquables. Nous y avons suivi le même ordre que dans le tableau des divisions administratives, mais d'après un plan tout-a-fait différent de ceini qu'on a depuis long-temps adopté dans les traites et les dictionnaires de geographie. Cette circonstance et la multiplicité d'objets variés dont se compose la description des villes, nous engagent à faire quelques observations, ne fût-ce que pour éviter les reproches que des juges non comperns pourraient nous adresser.

Dans une géographie générale, quelque volumineuse qu'on veuille la per, et plus encore dans un abrege de cette science, il est impossibie et il serait absurde, nous ne dirons pas de décrire, mais même d'indiquer toutes les villes, bourgs et villages de chaque etat. Il faut donc necessairement faire un choix, et c'est justement ce choix qui constitue une des plus grandes difficultés qu'on ait à surmonter dans la redaction d'une

géographie. Plusieurs circonstances concourent à rendre une ville ou lieu remarquable: tantôt c'est la place qu'il occupe dans les divisions a ministratives, judiciaires, ecclésiastiques, financières, etc., de l'état; tan c'est le nombre de ses habitans, son étendue, la magnificence ou la beau de quelques édifices, la bonté de son port ou l'importance de ses forti cations; tantôt son industrie, son commerce, le voisinage d'un canal na gable, d'un chemin en fer, ou celui d'une école célèbre, d'un établisseme agricole ou industriel considérable, ou bien celui d'une mine, de bains d'eaux minérales renommées; tantôt ce sont d'importans souvenirs hi toriques, ou de vénérables traditions qui y attirent tous les ans un gra nombre de pélerins, concours qui change ordinairement un simple hame. en une brillante foire; tantôt enfin ce sont de grands monumens, quelqu débris d'anciens édifices, ou bien le voisinage d'un volcan, d'une casca remarquable, d'une haute montagne ou de toute autre curiosité naturel] Un misérable fort au-delà du 70° parallèle, un port assez fréquenté à latitude de 70° 36', trois ou quatre cabanes dans les immenses solitud de l'Asie Boréale, dans celles de l'Amérique du Nord et de l'Amérique ‹ Sud, une petite oasis, véritable port dans les vastes mers de sable de l'i frique intérieure, de l'Asie moyenne et du sud-ouest de cette partie c monde, sont des localités qui, malgré leur petitesse absolue, acquière une grande importance relative aux yeux du géographe, qui doit néce sairement en faire mention.

Mais il ne suffit pas d'avoir fait un choix judicieux des lieux les plu remarquables sous tous ces rapports, il faut s'être tracé un plan de des cription raisonné, qui soit en harmonie avec le plan général de l'ouvrage et au niveau de l'état actuel de la science, si different de ce qu'il était à fin du dernier siècle. Nous croyons avoir atteint ce double but, en décr vant d'abord toutes les capitales avec des détails proportionnés tant à let importance qu'à celle des états auxquels elles appartiennent; ensuite, su une moindre échelle, un petit nombre de villes, regardées incontestable ment comme les principales de l'état; nous bornant, pour toutes les au tres, ou à quelques désignations seulement pour les villes qui sont les plu considérables, ou à la simple mention de leurs noms dans le tableau de divisions administratives. Les lieux passés entièrement sous silence son censés être beaucoup moins intéressans, sous tous les rapports, que ceu qui sont classés dans les quatre catégories que nous venons d'indiquer Puis, afin d'aider la mémoire du lecteur à retenir une foule de localité remarquables, nous en avons rattaché la description à celle des principale villes. C'est ainsi qu'en décrivant Paris, Lyon, Strasbourg, Lille, etc., ei France; Vienne, Milan, Venise, etc., dans l'empire d'Autriche; Berlin Cologne, Aix-la-Chapelle, etc., dans la Monarchie-Prussienne, nous avon mentionné une foule de villes ou même de lieux d'une médiocre population, qui se recommandent cependant soit par leurs établissemens indus triels, commerciaux ou littéraires, soit par leurs souvenirs historiques. leurs bâtimens remarquables et une foule d'autres choses semblables, qu'i serait oiseux d'énumérer et que le lecteur peut voir dans leur description. Tous ces lieux se trouvent situés dans la périphérie d'un cercle que nous avons tracé autour des villes principales décrites avec détails, en prenant un rayon d'autant plus étendu que la ville principale était plus grande; ce rayon varie de 12 à 60 milles et au-delà. De cette manière nous avons

pa nous permettre sur ces villes, sans sortir du cadre que nous nous étions trace, une foule de détails topographiques que, malgré leur importance, on cherche en vain dans les géographies les plus volumineuses et les plus

estimees.

Dans leurs descriptions, nous avons supprimé presque toutes ces géné raires vagues qui ne peignent rien, qui ne laissent rien de positif dans la sensee, pour indiquer de préférence ces faits caractéristiques, ces détails pas ou moins nombreux, plus ou moins spéciaux, qui constituent éminemment la physionomie locale, et sont pour ainsi dire le cachet d'un pays on d'une ville. Nous avons tâché, dans toutes ces descriptions, de mettre le lecteur a mème de juger l'état plus ou moins avancé de la civilisation d'un pays, par l'indication, non-seulement de toutes les universités, quelque petites que fussent les villes où elles ont été établies, par celle des reoles speciales de médecine, de jurisprudence, d'arts, etc., mais aussi par Vindication d'autres écoles moins considerables; par la désignation des principas académies ou sociétés savantes, en signalant en même temps les bibootheques publiques les plus riches, les jardins botaniques, les musees, les observatoires et les collections les plus remarquables en objets scientiaques ou de pure curiosité, et quelquefois en indiquant le nombre decrits periodiques qu'on y publie. Nous regrettons que le temps et l'espace ne nous permettent pas d'exposer toutes les idées que ces objets differens réveillent dans notre esprit; elles signaleraient au lecteur une foule domissions graves échappées aux géographes les plus soigneux, omissions cependant qui nous paraissent devoir être attribuees en grande partie à imperfection du plan que la routine leur avait tracé, et dont ils n'ont pas ose s'écarter.

Excinant toute étymologie, comme étrangère à une géographie élementaire, et certaines indications historiques qui, dans des traités semblables, sont d'une utilite très contestée, nous avons pense que l'indication d'une ecole supérieure, d'une académie ou société savante, d'une bibliothèque,

jardin botanique, d'une grande forge, d'un grand établissement agricole ou autres choses semblables, était bien autrement importantes pear nos lecteurs que de connaître l'étymologie du nom de Milan, ou de savoir que telle ville a vu naître le peintre Vanloo, l'abbé Poule, le savant Abauzif et une foule d'autres personnages d'egale célebrite. Au lieu d'occuper un espace précieux par la désignation des lieux où furent donnees des batailles ou signés des traités de paix, qui n'apportèrent que de fabies changemens dans l'état politique du monde, nous avons cru l'empiover plus utilement en désignant une foule de localites remarquables par des phenomenes naturels ou par des restes imposans de la plus haute antiquité, ou par les traces d'un ordre social entièrement different de l'ordre actuel, et même antérieur aux temps historiques. C'est ainsi que dans les rous de Quito nous avons décrit ces colosses si remarquables par leur eur et si celebres dans l'histoire de l'astronomie comme dans celle des promenes de la nature; que dans les environs de Bagdad nous avons rappele les merveilles de Babylone, la splendeur de Séleucie et de Ctésiption; que dans ceux de Damas nous avons décrit les magnifiques ruines de Gerasa, de Philadelphie et de Palmyre, et que dans la vallée de Noto, en Sicile, nous avons donné la description de la vallée d'Ipsica, qui offre des vestiges d'une ville de Troglodytes.

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