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devoirs, nous n'avons pas tout fait ; il faut nous appliquer sérieusement à les pratiquer. A quoi en effet nous servirait-il de les connaître, si nous n'en recueillions aucun profit ? Nous serions semblables à ces arbres dont les fleurs sont stériles, et qui n'offrent aucun avantage que celui de réjouir un moment la vue; bien différens de ceux qui, après avoir été chargés de fleurs au printemps, rapportent en automne d'excellens fruits en abondance. Suivons donc le précepte de saint Jacques : instruisons-nous de ce qu'il faut que nous sachións, afin de faire ensuite, et de bien faire ce qu'il faut que nous fassions. Soyons attentifs aux instructions; écoutonsles, non pas pour les oublier aussitôt ; mais cherchons à les fixer dans notre esprit, afin que dans le temps elles nous servent à diriger notre conduite, et que nous en recueillions du fruit.

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Soyons surtout religieux comme l'apôtre saint Jacques veut qu'on le soit, c'est-à-dire en nous abstenant non- seulement de tout discours qui pourrait blesser le prochain, mais encore de toute parole vaine, et en nous préservant de toute corruption. Joignons à cela les œuvres de charité. Ce sont elles qui donnent la vie à la foi, comme c'est la foi qui les rend méritoires. Pénétrons-nous bien de cette maxime de l'apôtre saint Jacques, éminemment chrétienne, que la religion et la vérité pure consistent à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à soulager autant qu'il est en nous les maux et les peines de ceux qui souffrent.

leurs affaires; quand, en un mot, nous prions Dieu de bénir nos travaux et nos entreprises, toutes ces choses peuvent se demander à Dieu au nom de Jésus-Christ, avec une espérance bien fondée de les obtenir; mais il ne faut pas croire que ces demandes soient refusées quand elles ne paraissent pas être accordées. Souvent, dit saint Augustin, la grâce demandée est différée pour être accordée plus utilement dans un autre temps (1). Plus souvent elle n'est pas accordée, parce qu'elle n'est pas aussi utile qu'on le croit; de sorte que véritablement, en la refusant, Dieu nous exauce. Soyons donc confians dans nos demandes à Dieu; mais laissons-le juge absolu de ce qui doit nous être accordé ou refusé, en nous en rapportant à sa bonté miséricordieuse, et en nous résignant à sa volonté.

POUR LE JOUR DE L'ASCENSION.

ÉPITRE.

Actes, ch. I, v. I.

J'AI parlé dans mon premier livre, ô Théophile! de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le commencement jusqu'au jour qu'il fut élevé dans le ciel, après avoir instruit par le Saint-Esprit les apôtres qu'il avait choisis. Il s'était aussi montré à eux depuis sa passion, et leur avait fait voir, par beaucoup de preuves, qu'il était vivant, leur apparaissant pendant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu ; et, mangeant avec eux, il leur commanda de ne point partir de Jérusalem, mais d'attendre la promesse du Père, que vous avez, leur dit-il, ouïe de ma bouche; car Jean a baptisé dans (1) Saint Augustin, sur saint Jean, traité 102.

l'eau, mais dans peu de jours vous serez baptisés dans le Saint-Esprit. Alors ceux qui se trouvèrent présens lui demandèrent Seigneur, sera-ce en ce temps que vous rétablirez le royaume d'Israël ? Et il leur répondit : Ce n'est pas à vous de savoir les temps et les momens que le Père a réservés à son souverain pouvoir; mais vous recevrez la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous, et vous me rendrez témoignage dans Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. Après qu'il leur eut dit ces paroles, ils le virent s'élever vers le ciel, et il entra dans une nuée qui le déroba à leurs yeux. Et comme ils étaient attentifs à le regarder montant dans le ciel, deux hommes vêtus de blanc se présentèrent soudain à eux, qui leur dirent: Hommes de Galilée, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui, en vous quittant, s'est élevé dans le ciel, viendra de la même sorte que vous l'y

avez vu monter.

SAINT LUC nous apprend dans cette épître que Jésus-Christ s'était souvent montré à ses disciples après sa résurrection. On compte ordinairement sept de ces apparitions; mais, à parler exactement, et en y faisant entrer celles dont les saintes femmes furent favorisées, il y en a dix: la première à Madeleine, lorsque, trouvant le sépulcre vide, elle cherchait avec inquiétude ce qu'était devenu le corps de son divin maître (1); la deuxième aux saintes femmes, après que l'ange leur eut dit que Jésus était ressuscité (2); la troisième à saint Pierre(3); la quatrième aux disciples d'Emmaüs(4); la cinquième à onze disciples assemblés, et aux mêmes, le soir, un jour de sabbat, lorsqu'ils

(1) Jean. XX et suiv. (2) Matth., XXVIII. 9,

(3) Luc, XXIV. 34.
(4) Idid, 15,

devoir pour nous de mettre à profit les facultés que Dieu nous a accordées, de les faire tourner à l'avantage de la société, et surtout à notre avantage spirituel et à celui du prochain.

ÉVANGILE.

'Saint Marc, ch. XVI, v. 14.

En ce temps-là, Jésus apparut aux onze disciples lorsqu'ils

étaient à table. Il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, de ce qu'ils n'avaient point cru ceux qui l'avaient vu ressuscité, et il leur dit: Allez par tout le monde, prêchez l'Évangile à toutes les créatures. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé; et celui qui ne croira point sera condamné. Et ces miracles accompagneront ceux qui auront cru: ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront de nouvelles langues; ils prendront les serpens avec la main, et s'ils boivent quelque breuvage mortel, ils ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains sur les malades, et les malades seront guéris. Le Seigneur Jésus, après leur avoir ainsi parlé, fut élevé dans le ciel, où il est assis à la droite de Dieu. Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, confirmant sa parole par les miracles qui l'accompagnaient.

DANS l'évangile de ce jour Jésus reproche aux disciples leur incrédulité. Ils avaient déjà vu plusieurs fois le Sauveur, et quelques-uns doutaient encore, ainsi que nous l'apprend saint Matthieu (1). Il en était même qui allaient plus loin que le doute, comme saint Thomas, lequel déclara nettement aux autres disciples qu'à moins qu'il ne vît luimême le Sauveur, qu'il ne le touchât et qu'il ne mît le doigt dans ses plaies, il ne croirait pas. Admi(1) XXVIII. 17.

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