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de ce que nous avons vu; et cependant vous ne recevez point notre témoignage; mais si vous ne me croyez pas lorsque je Vous parle des choses de la terre, comment me croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ? Aussi personne n'est monté au ciel que celui qui est descendu du ciel; savoir, le fils de l'homme, qui est dans le ciel. Et comme Moïse dans le désert éleva en haut le serpent d'airain, il faut de même que le fils de l'homme soit élevé en haut, afin qu'aucun de ceux qui croient en lui ne se perde, mais qu'ils aient tous la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son fils unique, afin qu'aucun de ceux qui croient en lui ne périsse, mais qu'ils aient tous la vie éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé son fils dans le monde pour condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui ne sera pas condamné; mais celui qui ne croit pas est déjà condamné, parce qu'il ne croit pas au nom du fils unique de Dieu. Et le sujet de cette condamnation est que la lumière esț venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne s'approche point de la lumière, de peur qu'elle ne le convainque du mal qu'il fait; mais celui qui fait ce que la vérité lui prescrit s'approche de la lumière, afin que ses œuvres soient découvertes, parce qu'elles ont été faites en Dieu.

Il faut donc renaître, et renaître par l'eau et l'esprit pour entrer dans le royaume du ciel, c'està-dire qu'il faut, en se faisant régénérer par les eaux du baptême, prendre une sorte de vie nouvelle, réformer ses mœurs, et régler sa conduite de manière qu'au lieu d'être un homme charnel, esclave de passions grossières, il faut devenir un homme spirituel, maître de lui-même et de ses penchans, ne s'en laissant point dominer, et sachant au contraire se les soumettre et les assu

jettir aux règles de la raison et de la religion. Nicodème, tout docteur de la loi qu'il était, ne comprenait point cette doctrine. C'est qu'imbu des idées charnelles et mondaines des Juifs, de ce système de grandeurs temporelles que, d'après quelques passages des saintes Écritures mal interprétés, ils se croyaient promises et attribuaient au règne du Messie, il ne savait pas pénétrer dans le sens spirituel, caractère distinctif des saints livres, mais qui n'a été parfaitement développé que sous la loi de grâce et à l'avénement de JésusChrist. Il croyait donc qu'il s'agissait d'une naissance semblable à celle que nous recevons en venant au monde, et c'est ce que prouve șa réponse au Sauveur. « Comment, dit-il, un homme peut-il renaître quand il est vieux ? Rentrera-t-il dans le sein de sa mère pour en sortir une seconde fois ? » Jésus daigne redresser cette erreur grossière. Il fait entendre à ce docteur, si neuf encore dans les choses du salut, que dans nous il y a deux hommes: l'un, fils d'Adam, pécheur, né dans le péché et dévoué à la mort; l'autre, fils d'Adam, racheté du péché et de la mort par le dévouement du fils de Dieu fait homme, et devenu victime d'expiatio: le premier,né selon la chair, et conçu dans le péché; le second, né selon l'esprit par la régénération du baptême, qui, en lavant la tache originelle, en fait un homme nouveau, lequel reconnaît Dieu pour père et que Jésus-Christ veut bien reconnaître pour frère et admettre à partager son héritage. L'Écriture ne dit pas si Nicodème comprit parfai

tement cette doctrine; mais il est certain qu'il demeura disciple de Jésus-Christ. On voit que dans le conseil des Juifs il prit le parti du Sauveur contre ceux qui voulaient le faire arrêter (1); et qu'après la mort de Jésus, il aida Joseph d'Arimathie à l'ensevelir (2).

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Nous avons eu le bonheur de recevoir cette seconde naissance, bien préférable à la première, qui, sans la renaissance spirituelle, ne serait pour nous qu'un affreux malheur, puisque nous serions demeurés dans le péché et dévoués à la malédiction prononcée contre lui. Mais à quoi nous servirait cette renaissance, si nous ne savions point en profiter ? Il ne suffit pas, que nous ayons été régé– nérés par le baptême; il faut encore, ou que nous conservions l'innocence que nous y avons recouvrée, ou que, si nous venons à la perdre, nous parvenions à la réparer. Dieu ne nous a laissé manquer d'aucun des moyens qui sont nécessaires pour cela. Il nous a non-seulement donné le sacrement du baptême, par lequel nous recouvrons notre innocence originelle, mais encore il a institué d'autres sacremens propres, ou à fortifier la grâce en nous, ou même à nous réconcilier avec lui, si nous retombons dans de nouveaux péchés. Ne négligeons pas ces sources de salut; regardons --Dieu comme le but auquel nous devons tendre continuellement. Tout ce qui est dans ce monde passe; c'est inutilement qu'on y cherche la félicité et le repos du cœur. Qui jamais a réuni plus de

(1) Jean, VII. 50.

(2) Ibid. XIX. 39.

puissance et de richesses que Salomon ? qui jamais jouit de plus de biens et goûta plus de plai sirs? Et dans cette puissance, dans ces richesses, dans ces délices trouva-t-il à se satisfaire? Non,' dit-il; en cela même je n'ai trouvé que de la peine, que vanité et affliction d'esprit (1). Où est donc le bonheur? Dans ce monde, celui auquel on peut parvenir est dans le bien qu'on fait et dans le témoignage d'une bonne conscience. Dans l'autre vie, il est dans la possession de Dieu, et là seulement se trouve un repos que rien ne peut plus troubler.

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Ex ces jours-là, les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant

appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean, qui, étant venus, firent des prières pour eux, afin qu'ils reçussent le Saint-Esprit, car il n'était point encore descendu sur eux; mais ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors ils leur imposaient les mains, et ils recevaient le Saint-Esprit.

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Il est impossible de ne point reconnaître dans l'objet de cette mission des deux apôtres, Pierre et Jean, le sacrement de la confirmation, tel que pratique s'en est conservée et qu'il s'administre encore dans l'Église. Cette pratique remonte done

(1) Eccl., I. 14. 17%

aux temps apostoliques, et ce sacrement se conférait dès ces temps avec les mêmes cérémonies qu'aujourd'hui. Il est distingué du baptême. On voit que les Samaritains avaient seulement été baptisés. Il devait être administré comme il l'est aujourd'hui, non par de simples prêtres, mais par des évêques. Ce ne sont point ceux qui avaient baptisé les Samaritaius: qui le leur confèrent. On envoie Pierre et Jean pour cette cérémonie, c'està-dire deux apôtres. L'administration de ce sacrement était donc dès-lors réservée à ceux qui étaient honorés du complément du sacerdoce. Les ministres de ce sacrement, comme aujourd'hui, commençaient par des prières, et ces prières se faisaient pour que ceux sur qui elles étaient récitées reçussent l'Esprit saint. A ces prières se joignait, comme aujourd'hui, l'imposition des mains, et alors ceux sur qui les mains avaient été imposées recevaient le Saint-Esprit. Quel respect ne devons-nous pas avoir pour des rites d'une antiquité aussi vénérable? et quelle confiance ne doit pas nous inspirer l'Eglise qui, à travers tant de siècles, a su les conserver dans une si grande pureté ? Voyons donc dans le baptême et la confirmation deux sacremens différens, qui en effet ont été administrés ensemble, mais dont l'un n'est pas l'autre, puisque les Samaritains avaient été baptisés, et n'avaient point encore reçu la confirmation, et parce que les effets en sont différens. Les Samaritains avaient reçu avec le baptême la grâce qui y est attachée, c'est-à-dire cette grâce sanctifiante qui

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