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rend à l'homme sa justice originelle en effaçant en lui la tache du péché d'Adam. Mais ils n'avaient pas reçu le Saint-Esprit, c'est-à-dire cette grâce de force, de lumière et de courage que donne la confirmation. Il fallait, outre le baptême, une autre cérémonie, un autre sacrement pour le leur faire recevoir.

Cette grâce est surtout bien nécessaire dans les temps où la foi est attaquée et l'Églisé persécutée. Mais il s'en faut beaucoup qu'elle soit inutile dans les temps où l'Eglise jouit de la tranquillité. Moins nous avons d'ennemis extérieurs, plus nous sommes vivement attaqués par l'ennemi intérieur. C'est alors qu'il redouble d'efforts, et qu'étant nousnemes moins sur nos gardes, parce que nous croyons le danger éloigné, nous nous y trouvons exposés avec bien moins de défense.

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Mais ce n'est pas seulement dans les temps de persécution que cette grâce nous est nécessaire, c'est encore dans de nombreuses circonstances de la vie. La religion n'est pas toujours persécutée; mais elle est presque toujours attaquée. Elle l'est par ceux qui cherchent à élever des doutes sur les objets de la foi; elle l'est plus particulièrement par ceux qui ne croient pas; elle l'est enfin par ceux qui ridiculisent les choses saintes. Il faut savoir ne point rougir d'être chrétien et d'en remplir les devoirs; il faut savoir témoigner, par son mécontentement ou au moins par son silence , que les discours contre la religion déplaisent, qu'on les improuve, qu'on les empêcherait, si on en avait le pouvoir,

et rien n'est plus propre à inspirer le courage de le faire que cette grâce fortifiante qui est conférée dans le sacrement de confirmation, et qui fait de nous de courageux soldats de Jésus-Christ, toujours prêts à défendre et notre foi et sa doctrine. ÉVANGILE.

Saint Jean, ch. X, v. 1.

et

Ex ce temps-là, Jésus dit aux pharisiens: En vérité, en vérité, je vous le dis: Celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie des brebis, mais qui y monte par un autre endroit, est un voleur et un larron. Mais celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis. C'est à celui-là que le portier ouvre, et les brebis entendent sa voix. Il appelle ses propres brebis par leur nom il les fait sortir; et lorsqu'il a fait sortir ses propres brebis, il va devant elles, et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix ; et elles ne suivent pas un étranger, mais le fuient plutòt, parce qu'elles ne connaissent point la voix des étrangers. Jésus leur dit cette parabole; mais ils n'entendirent point de quoi il leur parlait. Jésus donc leur dit encore: En vérité, en vérité; je vous le dis; Je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des larrons, et les brebis ne les ont point écoutés. Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il, entrera,il sortira, et il trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour voler, pour égorger et pour perdre. Mais pour moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient abondamment.

LA constitution de l'Église exigeait qu'il y eût des pasteurs pour conduire les fidèles, et Jésus en a établis (1). Nous voyons dans l'Évangile qu'il appela, pour les instruire, et pour les faire servir à l'instruction des autres, des apôtres et des disci(1) Ep. aux Ephes., IV. 2,

ples, qu'il s'adjoignit dans le ministère. Nous voyons que tous furent appelés par une vocation particulière, et qu'il les chargea du soin d'établir l'Église, en leur donnant les pouvoirs et les dons nécessaires pour remplir cette grande mission. Nous voyons qu'il leur ordonna non-seulement de baptiser, mais encore d'enseigner. Voilà les véritables pasteurs qui sont entrés dans la bergerie par la porte, c'est-à-dire par une voie légitime. Ceuxlà donc entrent par la porte que Jésus-Christ a appelés, c'est-à-dire qu'il a prévenus par des grâces intérieures, et par une vocation sainte, laquelle est aisée à distinguer.

Mais d'autres s'ingèrent dans les fonctions ecclésiastiques par une voie bien différente; quelquesuns sont déterminés par l'intérêt, ils regardent le saint ministère comme une profession lucrative; d'autres par l'ambition, ils espèrent parvenir aux grandes places ecclésiastiques. Il en est qui, sans consulter Dieu, ni leurs forces ni leurs talens, s'y ingèrent et y deviennent des objets de scandale, au lieu d'y travailler au salut des âmes. C'est de tous ces ministres indignes que Jésus dit qu'ils ne sont point entrés par la porte, et qu'ils sont des voleurs et des larrons. En effet, au lieu d'entrer dans la bergerie pour le bien du troupeau, ils y sont entrés pour leur propre avantage; au lieu de conduire leurs ouailles dans de gras pâturages, c'està-dire dans la voie du salut, ils les égarent. De tels pasteurs ne méritent point d'être écoutés; ils doivent être regardés comme des étrangers. Les

ouailles, loin d'obéir à leur voix, doivent les fuir, Heureusement il n'est pas difficile de distinguer le véritable pasteur du pasteur mercenaire. Le vérirable pasteur est d'abord celui qui est uni de communion avec le corps des autres pasteurs, et qui reconnaît l'Église comme la règle de foi. L'Église, ne trompant point et ne pouvant se tromper, ne peut reconnaître comme pasteur véritable que celui qui en effet l'est véritablement. Nous sommes donc sûrs d'obéir au véritable pasteur, quand ce pasteur reconnaît l'Église, et en est reconnu.

Le véritable pasteur est distingué par son amour pour le troupeau. Un faux pasteur peut feindre d'aimer ses ouailles; mais, quand cet amour n'est pas sincère, il se dément bientôt, et l'artifice se découvre. Le véritable pasteur est bon et indulgent, non qu'il n'nse de rigueur quand il le faut; mais on voit que cette rigueur n'est que contre le vice, et non pas contre la personne, et que cette sévérité encore est tempérée par de la bonté et de l'indulgence.

Jésus-Christ est le modèle des pasteurs, et l'Église est sa bergerie Quel pasteur fut jamais meilleur et plus indulgent? Il bait le péché ; mais il console le pécheur; il lui tend la main; il l'encouráge dans ses efforts pour sortir de cet état de mort; il déclare que c'est pour sauver les pécheurs qu'il

est venu.

Jésus est aussi la porte, et c'est lui qui le déclare. Il est la porte du salut, parce qu'on ne peut devenir membre de l'Église que par la foi en Jé

sus-Christ, parce qu'on ne peut être sauvé que par le mérite de sa passion, parce qu'on ne peut que par lui participer à la gloire de son père.

POUR LE MERCREDI des QUATRE TEMPS DE LA PENTECOTE.

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La ces jours-là, Pierre, se présentant avec les onze apôtres, éleva sa voix et dit aux Juifs: O Juifs, et vous tous qui demeurez dans Jérusalem, considérez ce que je vais vous dire, et soyez attentifs à mes paroles: Ces personnes ne sont pas ivres comme vous le pensez, puisqu'il n'est encore que la troisième heure du jour. Mais c'est ce qui a été dit par le prophète Joël, Dans les derniers temps, dit le Seigneur, je répandrai mou esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront; vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. En ces jours-là, je répandrai mon esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophé tiseront. Je ferai paraître des prodiges dans le ciel, et des signes extraordinaires sur la terre, du sang et du feu, et une vapeur de fumée, Le soleil sera changé en ténèbres, et la luné en sang, avant que le terrible jour du Seigneur arrive; et pour lors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

Ce discours de Pierre aux Juifs est le premier où la foi en Jésus ressuscité aít été professée publiquement et courageusement proclamée. Quel changement s'était donc fait dans cet apôtre, qui, il n'y avait que quelques semaines, interrogé par une servante et quelques hommes obscurs au su

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