Page images
PDF
EPUB

CHARLES CHALUS (1), dit LEVRAT et quelquefois CHARVET, prêtre habitué de l'Eglise de Lyon, avait été pourvu, le 9 juillet 1585, d'un canonicat de Saint-Nizier vacant en suite du décès de Jean Tixier, et, le 22 août 1586, d'un canonicat de Fourvière résigné par Louis Bonanyon.

Le 12 avril 1588, les chanoines-comtes lui octroyèrent la chevalerie de l'Eglise, aussi résignée par Pierre Grégoire.

On le trouve en outre signant, comme curé, les registres paroissiaux d'Ecully dès le 29 juillet 1598.

Titulaire de la prébende de Saint-Clément, en l'église SaintEtienne, et des deux prébendes du Saint-Esprit et de la petite Magdeleine, en l'église Sainte-Croix, il fit en cette dernière plusieurs fondations (2).

Il résigna successivement sa cure d'Ecully, en l'année 1608, et son neveu Pierre Bergeron y fut pourvu par bulles apostoliques du 23 octobre de la même année (3), son canonicat de Fourvière, dont Hector de Cremeaux, précenteur de la GrandeEglise, prit possession le 9 février 1611, enfin, le 15 janvier 1620, sa chevalerie de l'Eglise qui fut aussi attribuée à P. Bergeron (4).

Charles Levrat étant décédé le 24 mars 1621, le même Bergeron, son neveu et héritier universel, fit publier son testament à l'assemblée capitulaire du surlendemain 26. Aux termes de cet acte, en date du 22 novembre 1617 (5), Levrat demandait à être inhumé dans le tombeau établi par lui au-dessous du choeur de l'église Saint-Thomas de Fourvière (6), ou, en cas d'impos

(1) A. Steyert indique trois familles Chalus établies à Lyon : deux sont originaires de l'Auvergne et la troisième de Saint-Benoît-en-Bugey. Si Charles Levrat a appartenu à l'une d'elles, ce serait vraisemblement à cette dernière. (2) Arch. Dép. du Rh., fonds du Chap. métrop., Caleb, III, XIII, XXXII, XXXIII et XXXIV. — Au moment de la rédaction de l'inventaire des titres du chapitre, au xvime siècle, une mauvaise lecture a fait dater de 1631 la pièce Caleb XIII, 4; il faut lire 1601.

(3) Arch. Dép. du Rh., fonds de l'Archevêché, Regist. des Provisions, VII. (4) On trouvera qq. notes sur P. Bergeron dans le Bulletin historique, 1 année, no 3.

(5) Ce testament, dont la teneur a été transcrite aux Actes Capit., se retrouve dans Agar, XXIII, 6. Il annule deux testaments antérieurs, des 18 septembre 1609 et 18 septembre 1615.

(6) Le 15 septembre 1607, Levrat avait fondé à Fourvière douze messes annuelles (fonds de Fourvière, II, 14). Le 31 décembre de la même année, les chanoines de la collégiale, acceptant cette fondation, lui avaient concédé « la permission de se faire inhumer et enterrer au chœur de la dite esglise et y faire faire ung tombeau ».

sibilité, dans le cloître de la Grande-Eglise, devant le tableau de Notre-Dame de Lorette.

CLAUDE PIGNARD, fils de Mathieu Pignard (1) et de Marguerite Perigny, était devenu chanoine de Fourvière le 12 mars 1588 en suite de la résignation de Pierre Grégoire, son oncle. Il devait être encore bien jeune, puisque deux ans plus tard, le 16 novembre 1590, lorsqu'il est mis en possession du canonicat de Saint-Just vacant par le décès de son même oncle Grégoire, on indique qu'il est « majeur de quatorze ans ». A ce moment, il appartenait à la Grande-Eglise comme « clerc du nombre »; mais sa vie s'écoula tout entière entre les deux collégiales, Fourvière et Saint-Just.

Le 30 décembre 1614, il obtenait du chapitre de Fourvière l'autorisation de faire construire un tombeau près de celui de son oncle Grégoire; le même jour, il fondait une messe annuelle pour le 8 novembre, date du décès de son oncle.

Philibert Pacot, curé de la paroisse de Saint-Michel et chantre de Fourvière, étant décédé le 29 octobre 1630, le lendemain 30, la dignité de chantre fut conférée à C. Pignard: ce dernier devait du reste la conserver peu de temps, et le 8 juillet 1631, en suite de sa résignation, Jacques Croppet, pourvu par le prévôt, en prenait possession. Pendant son court passage à la chantrerie, Pignard fit exécuter à la chapelle de Fourvière une modification fort importante. Le 30 décembre 1630, « attendu la grande affluance du peuple qui vient en devotion en ladicte chappelle Nostre Dame, particulierement les sabmedys et lundys, ou le peuple est grandement incommodé à l'entrée et sortie, n'y ayant qu'une porte », on l'autorisa à ouvrir à ses frais, sur le côté droit de la chapelle, une porte qui y donna directement accès et la rendit indépendante de l'église.

Redevenu simple chanoine de Fourvière, Pignard conserva ce canonicat et celui de Saint-Just jusqu'à son décès, le 23 août

(1) Le nécrologe des Dominicains mentionne deux sépultures, sous le nom de Mathieu Pignard, l'une le 16 juin 1618, l'autre dans le milieu d'août 1624; il s'agit très vraisemblablement du père et du fils. On trouvera en outre l'indication des sépultures de plusieurs des enfants de ce dernier.— « Le P. Philippe Pignard, docteur en théologie et religieux de notre convent de Lyon, a été enterré dans l'ancien chapitre, le 10 septembre 1670. »> (M. Cormier, L'ancien couvent des Dominicains de Lyon, III, « Sépultures et Processions », Lyon, 1900.)

1646: avertis immédiatement de ce décès, les chanoines de Saint-Just décidèrent que tous les honneurs funèbres seront rendus à la manière accoutumée (1) ». Ceux de Fourvière ne pouvaient faire moins, et le procès-verbal des funérailles est inséré aux actes capitulaires de la collégiale. « Le jeudy matin, veille de S Barthelemy, vingt trois d'aoust mil six cens quarante six, Mr Claude Pinard, pretre, chanoine de St Just et de fourviere, est décédé en sa maison dud. St Just, a ésté enterré le soir dud. jour en l'esglise collégialle dud. fourviere en la tumbe qu'il avoit faict faire despuis long temps, par permission du chapitre dud. fourviere, devant la chapelle de Nostre-Dame dud. lieu.»

La procession du college dud. St Just, et apres elle le corps du defunt porté par quatre chanoines dud. S' Just, sont venus jusques au devant l'anticaille, parroisse dud. fourviere, auquel lieu s'est trouvée la procession du college dud. fourviere, à laquelle led. corps a ésté remis par lesd. S" de Saint-Just; qui a ésté porté processionnelement et enterré aud. fourviere en la tumbe dud. défunt estant dans lad. chapelle Nostre-Dame. Dont a ésté dressé present acte auxd. sieurs de fourviere pour servir à la conservation des limittes de leur parroisse, et autrement ainsy que de raison... A ésté l'estolle portée par Mr Pierre Fornet, secretain dud. fourviere, qui a marché le dernier à lad. procession et faict les cérémonies dud. enterrement. »>

Le lendemain 24, on décidait de célébrer pour lui le lundi suivant un service solennel.

En vertu d'une résignation antérieure à son décès, son canonicat de Saint-Just avait été conféré par la cour de Rome à Jean Deschamps, clerc tonsuré, fils d'Antoine Deschamps, procureur ès cour de Lyon, capitaine-châtelain et lieutenant de la baronnie de Saint-Clément-sur-Valsonne, courrier et châtelain de la baronnie d'Anse; le nouveau chanoine prit possession le 27 août.

Les deux chanoines dont il nous reste à parler ont laissé dans l'Eglise de Lyon peu de souvenirs.

(1) Arch. Dép. du Rh., fonds de Saint-Just, Actes Capit. aux dates indiquées.

JEAN PAVALLIER, dont la provision à un canonicat de Fourvière n'a pas été reproduite aux actes capitulaires de la collégiale, apparaît pour la première et presque unique fois le 8 juillet 1585. Quelque temps après, il nommait un procureur pour percevoir ses revenus, puis, durant de longues années, on ne devait plus le revoir.

Le 17 décembre 1601, il faisait une ultime apparition: il versait d'abord entre les mains des chanoines le solde d'une somme qu'il avait été chargé de toucher à Griège, l'une des possessions du chapitre; il exposait ensuite « que, pour certaines considérations, mesmes qu'il est demeurant au pais de Masconnoys, sy bien qu'il ne se peult acquicter du debvoir qu'il doibt à ladicte esglise, avec l'affection qu'il y a,» il était contraint de résigner son canonicat. Le même jour, Charles de Busseul, custode de l'Eglise de Lyon, fut élu pour lui succéder.

GUILLAUME SARCEY etait attaché à l'église de Saint-Just, en qualité de prêtre perpétuel, lorsqu'il fut pourvu le 8 octobre 1588 du canonicat de Fourvière résigné le même jour par Jacques de Loisy. Il le conserva pendant trente ans, jusqu'à l'année 1618, où il le permuta contre une prébende de l'église Saint-Just possédée par Claude Grolier, prieur de Saint-Irénée en vertu de provisions apostoliques du 1 juin et visa de l'Archevêché de Lyon du 1er août, ce dernier prit possession à Fourvière le 3 du même mois, août 1618.

Bien que n'appartenant plus au chapitre de Fourvière en 1590, PIERRE GRÉGOIRE (1) a bien droit à une place dans ces notes, qui avait réédifié une des maisons du cloître de la collégiale Dès le 23 mars 1548, étant licencié en décrets et encore étudiant à Paris, il avait fait présenter des insinuations au chapitre de l'Eglise de Lyon. Pourvu le 26 janvier 1560 de la chevalerie de l'Eglise vacante ensuite du décès d'André Croppet, il avait été mis en possession le 26 avril. Il devint chanoine de Saint-Just vers 1566, puisque la première résidence à laquelle étaient tenus les nouveaux chanoines fut déclarée régulièrement

1) Dans ses Notes héraldiques et genéalogiques concernant les pays du Lyonnais, Forez et Beaujolais, Lyon, 1896, W. Poidebard a publié le sceau dun Grégoire notaire royal à Perreux en 1679: de.... à l'arbre terrassé de.... au chef de.... charge de trois étoiles de....

faite par lui le 2 avril 1567. A ce moment il était déjà presque sexagénaire, et cet âge est le motif invoqué par lui, le 13 septembre 1569, pour être dispensé de matines.

Antoine Guillot, chanoine de Saint-Nizier, étant décédé, ce canonicat lui fut accordé par la cour de Rome, et il en prit possession le 28 mai 1574; il devait en jouir assez peu de temps. Dans le courant de l'année 1576, une sentence du sénéchal de Lyon, confirmée plus tard par arrêt de la cour du parlement de Paris, attribuait ce canonicat à Denys Rollet.

Il lui advint en 1577 une aventure fort singulière le 22 février, le chapitre de l'Eglise de Lyon conférait à Jean Laurencin la chevalerie de P. Grégoire na guère décéddé et enteré à Paris ». Le pseudo-défunt protesta aussitôt qu'il connut la provision, et celle-ci n'eut pas de suite le 20 septembre on délivrait à Grégoire des lettres « attestatoyres de sa résidence.

Pourvu le 20 juin 1585 du canonicat de Fourvière résigné le même jour par Claude Perardy (1), il le conserva jusqu'au 12 mars 1588, où il le résignait à son tour, et où, à sa considération, le canonicat était donné à son neveu Claude Pignard. On a vu, dans la délibération reproduite, que ce dernier lui avait succédé dans la maison canoniale reconstruite par lui pendant son passage à Fourvière; on a vu aussi que Grégoire eut à cœur de créer une fondation comme les autres chanoines encore en exercice. Le même jour, 9 juillet 1590, les chanoines de la collégiale l'autorisaient à « estre enterré en lad. église au-devant de l'autel de la chapelle Nre Dame. Ils lui promettaient en outre « en quelque lieu qu'il decedde en ceste ville,.... faire apporter sond. corps en la présente église pour y estre ensepulturé au lieu susd. », et d'honorer de leur assistance à son enterement. » Quatre mois plus tard ils étaient appelés à lui rendre ces derniers devoirs. Il mourut le 8 novembre, et suivant son désir, fut inhumé à Fourvière. Son neveu, Claude Pignard, était nommé au canonicat de Saint-Just vacant en suite de son décès, le 16 du même mois.

(1) Les Actes Capit. de Fourvière indiquent que Claude Pérardy aurait résigné son canonicat de Fourvière en suite d'une permutation avec P. Grégoire, qui lui avait donné en échange un canonicat possédé par lui à SaintPaul. Il y a là une erreur. En 1588, Pérardy appartenait depuis quatre ans déjà au Chapitre de Saint-Paul y ayant été pourvu le 10 mars 1584 du canonicat résigné le même jour par Bernard Bourdon.

« PreviousContinue »