Page images
PDF
EPUB

Camille de Neuville, archevêque de Lyon, fit une visite générale en 1687. Le 17 mai de cette année, le custode de Sainte-Croix signa au registre.

En 1694, une note est ainsi conçue : « Ceste année 1694 a esté une année de famine; le bled a valu six livres le bichet, grande mortalité et grande guerre, grand nombre d'impost et de subcides en tout le royaulme. >>

Guillaume Gerbe fut enterré le 27 may 1699, « après avoir reçu tous ses sacrements et être mort en fort bon chrestien et prêtre. >>

JEAN-BAPTISTE CHAZAL, 1699-1709.

Le 16 juin 1703, ce curé procéda à l'enterrement de Antoine Brothier, du village de Régnieu, mort de la « ruine d'un chaîne, dont il fut écrazé, au lieu appelé les Clappiez. >>

En 1707, il mit « aux prières annuelles Charlotte de Couvisson, veufve de messire François Papon de Gouttelas, décédée à Montbrison, en la paroisse de Saint-André, le 9 juin 1707, et enterrée le lendemain dans l'église de Notre-Dame, dans la chapelle de la maison de Gouttelas. »

« Ce prêtre-curé mourut le 15 aoust 1709,jour et fête de l'Assomption de Notre-Dame, après avoir reçu tous les sacrements. » Il fut enterré <«<le seizième aoust 1709,au vas des pauvres,dans le cimetière de la parroisse, ainsi qu'il l'avait requis. » Son père, messire André Chazal, practicien de Saint-Georges, assista à ses funérailles.

Sous les curés Guillaume Gerbe et Jean-Baptiste Chazal, la moyenne des naissances était supérieure à celle d'aujourd'hui. Par contre, celle des mariages et principalement des décès était moins élevée, il y a deux cents ans, que de nos jours. Les tableaux suivants en fournissent la preuve.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

FRANÇOIS DESCHAMPT, 1709-1712.

L'année de l'arrivée de cet ecclésiastique à Marcoux, et le 14 novembre, «< maistre Mathieu Devaux, ancien notaire royal à Marcoux, et procureur d'office, fut enterré dans la chapelle du Rozaire. »

En décembre 1710, messire Deschampt fit donner une mission dans la paroisse, par des Pères Capucins. Il résigna deux ans après.

B. FOREST, 1712-1732.

Dans une lettre que lui écrivit de « Bouen », Grange de « Reignieux », ce prêtre est appelé « docteur en théologie de la seigneurie de Marcoux. » B. Forest aurait donc été le plus diplômé des curés de Marcoux, si toutefois ce titre répondait à une réalité.

Le 20 janvier 1712, eut lieu dans l'église l'inhumation de dame Isabeau Treulard, veuve de messire Seguin, décédée au château de Gouttelas.

L'archiprêtre signa sur le registre, lors de sa visite, le 20 juillet 1718. A la date du 15 octobre de la même année, on trouve au registre la note suivante: « Nous, Louis..., oficial et vicaire général de monseigneur l'archevêque de Lyon, avons fait la visite dans l'église de Marcoux par ordre de mon dit seigneur, faisant la visite générale de son diocèse et résidant actuellement à Montbrizon. »>

En 1720, le 4 septembre, l'archiprêtre Caze visite aussi la paroisse. Messire Etienne Poyet, prêtre de la paroisse de Marcoux, mourut le 3 octobre 1721, « après avoir reçeu les derniers sacrements. Il fut enterré le lendemain dans le cimetière de l'église paroissiale, avec les prières et cérémonies accoutumées. »

Ce prêtre aurait été quelque temps précepteur en Auvergne, mais presque toute sa vie semble s'être écoulée au pays natal, où, en 1672, et de 1680 à 1721, il fut le vicaire des cinq curés, Jacquette, Gerbe, Chazal, Deschampt et Forest.

Après Etienne Poyet, les vicaires sont, en 1722, Malescot, originaire de Marcoux,, et Jean Chapelle, en 1724.

Le 29 avril, 1727, messire François Papon, seigneur de Marcoux et de Gouttelas, décédé en son château, est enterré dans l'église de Marcoux, au tombeau de ses prédécesseurs.

A une seconde visite canonique faite par un vicaire général, sous "l'administration paroissiale du curé Forest, le 29 juillet 1729, le registre fut vu et trouvé en état.

Après vingt ans de ministère, messire Forest résigna.

JEAN CHAPELLE, 1732-1765.

Au bout de huit ans de vicariat à Marcoux, Jean Chapelle y devint curé.

Il eut pour vicaire messire Pommier, en 1733.

L'année suivante, Michel Laurent commença à Marcoux son vicariat qu'il devait exercer pendant trente-deux ans, jusqu'en 1765, époque à laquelle il succéda à son curé.

Guillaume, curé de la Magdeleine, archiprêtre de Montbrison, fit une visite canonique, le 12 juin 1736. Il inscrivit sur le registre : « Vu et trouvé en très bon état. >>

Le vicaire Michel Laurent fut un prêtre chroniqueur. Il eut l'heureuse idée d'écrire dans les registres des notes intéressantes sur le vin, une plantation d'arbres, la neige et la chaleur. Nous reproduisons ces notes dans leur ordre chronologique :

Récolte du vin, en 1739 et 1740. (( L'an mil sept cent trente-neuf, il y eut grande abondance de vin fort bon et des particuliers le donnoit pour quatre livres l'anée après vandange, et le plus haut prix étoit six livres. » L'année après, ce même même vin fut vendu à un prix élevé, par le curé de Marcily, appelé Beau fils, parce qu'en 1740 les vignes gelèrent au printemps, lorsqu'elles avoient poussé de quatre doigts. Le second bourgeon repoussa qui donna encore bonne apparence de vin, mais il arriva une gelée le treize d'octobre qui fit tomber toutes les feuilles des vignes et gela les raisins. Ce qui fut cause que le vin ne valut rien du tout, parce qu'il n'y avoit guère que la moitié des raisins changés. Cependant le vin qui n'étoit que du verjus fut vendu jusqu'à 20 écus le char. »>Messire M.Mosnier, de Marcoux, le vendit plus cher, « parce qu'il avoit trié les raisins changés. >>

Plantation de tilleuls et de noyers en 1740. — « L'an mil sept cent quarante, j'ai fait planter trois arbres de tillot, l'un à la péchoire, les autres deux du côté de la croix du matin, tirant au vent, lesquels arbres joignant le chemin qui vat à Marcily de matin et celui de la péchoire est vis-à-vis du pigeonnier ou colombier de Goutelas, et les trois premiers noyés plantés au pré de Goutelas en allant à la péchoire joignant le chemin du soir ont été plantés la même année (1). Je pense que ceux qui verront ces six arbres d'icy à cent ans les verront bien gros, parce qu'ils avancent beaucoup à croître. Fait par moy ce vingt-neuvième septembre mil sept cent quarante-deux, jour de saint Michel mon patron.

(1) Nota: un, celui vers la péchoire qui reste, les autres sont morts.

[ocr errors]

Neige en 1746. << Nota que cet année 1746 et le 21 jour du mois de mars, fête de saint Benoît, il est tombé trois pieds de neige dans ce pays, bien mesurée,tant sur les toits des bâtiments que dans les rues. Il faut sçavoir que le matin étant allé à l'église pour dire la messe et faire le catéchisme qui durèrent une heure et dimy, quand on fut sorti de l'église il y avoit déjà un grand pied de neige. Je fis entrer les enfants dans la maison, dans l'espérance que cela finiroit, mais dans un quart d'heure de temps il y en eut un pied et dimy. Cette continuation fit prendre son parti à la fille aînée de Chazelles de Cullieu, à commencer à frayer le chemin, tous les autres la suivirent, mais, étant arrivés à Gouterel, ils n'eurent pas le courage d'avancer plus loing; ils se dispersèrent comme ils peurent dans chaque maison de Gouterel où ils restèrent jusqu'au jeudy, veille de Notre Dame, parce que les habitants de la montagne, soit pour avoir des nouvelles de leurs enfants, soit pour venir à la messe le lendemain, s'étant assemblés, tracèrent un chemin. Pendant les premiers jours, comme personne ne pouvoit aller ny venir, il y avoit une petite famine dans le bourg, parce que tous étant sans pain et sans farine, et nous-même aurions été sans pain si quelque voisin n'avoit voulu partager le peu qu'ils avoient, et je puis dire que Annet Dupuy, notre voisin, aussi bien que sa famille n'eurent que très peu de pain pendant deux jours, n'ayant jamais pu, quoyque jeune, aller jusqu'au Rocheat, chez Masson, pour emprunter une tourte de pain, ayant été obligé par deux fois de s'en retourner du milieu du chemin. J'ay marqué cela, parce que plusieurs vieux qui se souvenoit de soixante-dix ans m'ont assuré qu'ils n'avoient jamais tant vu de neige dans le pays et surtout dans la plaine du Forez et d'Auvergne, puisque les muletiers furent arrêté sept à huit jour, sans pouvoir remuer de place. Cette grande quantité de neige n'a cependant pas nuit à rien, si ce n'est que la pesanteur de tant de neige a fait ébouler quelque mauvais bâtiment en certain endroit. »

Encore la neige en 1749. « L'année 1749, et le huitième jour de ladite année il est tombé de la neige jusqu'à Obignieux, paroisse de Saint-Bonnet, ce qui a beaucoup endommagé les bleds de toutes les montagnes et peu grené d'ailleurs et le bled a valu jusqu'à cinquante six sols à la grenete de Montbrison. »

La chaleur en 1753. << A Marcoux, pendant les 6, 7, 8 et 9 juillet 1753,la chaleur torride force les moissonneurs à abandonner leurs travaux, grillant les potagers et les feuilles des arbres, faisant fondre les cierges allumés pour le service divin et étouffant les poissons de la Loire. Cette année 1753 et au mois de juilliet, les observateurs ont prétendut que le soleil étoit si chaud qu'il ne s'en faloit guère qu'il ne fût au point du brûlant. En effet, de mémoire d'homme, on avoit ja

mais vu un temps si chaud; il commença le vendredy 6o julliet et augmentant continua le samedy, et le dimanche la chaleur fut la plus violente. Le samedy, jour de moisson dans ce pays, les deux tiers des moissonneurs ne peurent point soutenir la chaleur et quittèrent de moissonner, et le samedy au soir et le dimanche un grand nombre de personne furent malade pour avoir trop beu pendant la journée. A vêpres et à la messe, les cierges ne pouvoit se soutenir à cause de la grande chaleur et s'écrasoit et tomboint. Les herbes potagères, comme blette, salade et le reste, furent en partie grillées du côté du soleil. Quantité de feuilles de nos noyers furent aussi grillées du côté du soleil, les unes toutes entières et les autres à moitié. L'eau de la Loire fut si chaude que quantité de poisson, comme saumon et autres poisson, vinrent crever au bord sur le sable. Des chevaux de carosse tombèrent roides sur le pavé de Paris. Le lundy après midy s'ensuivit des éclairs et tonnerres effroyables, il commença à tomber quelque peu de grosse grêle à Essartine et de là dans la plaine, mais le vent des nuages passa les montagnes du Lionnois et ravagea et ruina grand nombre de paroisses dans le Lionnois. On trouva des grêles qui pesoient jusqu'à six livres. Quand nous ouvrions la porte de notre sale, il sembloit qu'on respiroit une fournaise de feu, nos chandelles ne pouvoint point tenir droite dans le chandelier; on voyoit venir des habitants pour assister aux offices, en chemise, ayant leurs habits sur l'épaule. Des femmes dans l'église sortoit leurs mouchoirs du coup, ce qui faisoit rire les gens. Pour moi, je ne peut point soutenir dans ma chambre la nuit du dimanche au lundy, et je couché dans la sale sur quatre cheize. En un mot, deux degrés de chaleur de plus, on prétend que le soleil auroit été au brûlant. >>

A partir de 1750, le curé Chapelle dut s'abstenir, comme ses autres confrères, de recevoir les testaments. Il se retira en 1765, après avoir dirigé la paroisse pendant trente-trois ans. Son successeur fut Michel Laurent, son vicaire, à peu près pendant le même temps.

MICHEL LAURENT, 1765-1786.

Jean Chapelle ne jouit pas longtemps de sa retraite. Deux ans après l'avoir prise, il mourut à Marcoux, ayant reçu tous les sacrements. Il fut enterré le 25 juin 1767. Messire Pacaud, curé de Trelins, Michel Laurent, curé moderne de Marcoux et plusieurs autres confrères du voisinage donnèrent à cet ancien curé la sépulture religieuse « suivant les cérémonies portées par le rituel du diocèse de Lion, pour ceux qui meurent dans la communion de l'église. >>

Michel Laurent loue la bonhomie de Jean Chapelle, par un simple mot plaisamment ajouté une fois à la signature de son prédécesseur et ancien curé.

« PreviousContinue »