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Dans cette même journée, sur un espace de vingt-cinq lieues, depuis Pultusk jusqu'à Soldau, plusieurs combats avaient eu lieu, et partout les Russes avaient été culbutés. A Golymin, Davoust et Augereau, soutenus par la cavalerie de Murat, avaient fait éprouver une défaite non moins sanglante à Buxhowden. A Soldau, le maréchal Ney s'était précipité à la poursuite du général prussien Lestocq, et, après un engagement meurtrier, l'avait rejeté hors de la ville. Dans ces différentes affaires, l'armée russe avait été affaiblie de 20,000 hommes au moins, et elle avait laissé dans les boues une partie de son artillerie. Le but de Napoléon était atteint. Il avait séparé les Russes de la mer, et les avait jetés de l'Ukra sur la Narew. La campagne était terminée. Elle avait commencé sur le Rhin, elle s'achevait sur la Vistule. Napoléon ne voulait pas poursuivre les Russes plus avant au milieu de cet affreux pays couvert d'eau et de boue. Il vint reprendre ses quartiers d'hiver à Varsovie. Il fit cantonner ses troupes entre l'Omulef, la Narew et l'Ukra, et, pour donner une base solide à ce nouveau théâtre d'opérations, il fit réparer les ouvrages de Thorn et le camp de Praga. Enfin, un dixième corps d'armée, composé des milices polonaises levées par Dombrouski, du contingent de Baden et d'une division française, fut formé sous le commandement du maréchal Lefebvre, et spécialement chargé d'observer les places de Dantzick et de Colberg. Des événements non moins importants se passaient sur le haut Oder. Breslau et Glogau, assiégés par le prince Jérôme, et sous ses ordres par Vandamme, capitulèrent successivement et amenèrent la conquête de la Silésie. Le prince Jérôme en fut nommé gouverneur.

Dans la Pomeranie, le maréchal Mortier fut chargé de surveiller les Suédois et de resserrer et de menacer Stralsund. Après la campagne de Pologne, il fut appelé auprès de l'empereur et remplacé par le maréchal Brune.

Dans la Dalmatie, Marmont s'efforce d'établir la domination française malgré les Russes et les Monténégrins. Aux termes du traité de Presbourg, l'Autriche devait remettre à la France les bouches de Cattaro, occupées alors par les Russes, mais ceux-ci s'y étaient refusés. Deux divisions, celles de Molitor et de Lauriston, avaient été dirigées dans cette contrée sous le commandement de Marmont. En 1806, les Russes qui occupaient les îles Ioniennes avaient entrepris de déboucher sur Raguse. Les Français avaient marché à leur rencontre et les avaient rejetés dans l'enceinte de Castel-Nuovo. En même temps, pour concourir aux efforts que la Turquie faisait contre les Russes, et qui, en se portant sur le Danube, pouvaient former une puissante diversion à ses projets, Napoléon prescrivit à Marmont d'envoyer au sultan des officiers du génie et d'artillerie, et lui laissa entrevoir le projet de se porter lui-même avec 25,000 hommes sur Wildin pour encourager et seconder le grand vizir.

« Dans ce cas, lui écrivait-il, vous entreriez dans le système de la Grande Armée; vous en formeriez l'extrême droite. 25,000 hommes, qui soutiendraient 60,000 Turcs, obligeraient les ennemis, non pas à laisser 30,000 hommes sur le Danube, comme ils l'ont fait, mais à y envoyer encore une armée double,

ce qui ferait une diversion bien favorable à nos opérations; mais tout cela n'est encore qu'hypothétique. »>

Dans le même temps, la fermeté de l'ambassadeur français à Constantinople secondait encore les vastes desseins de l'empereur.

A peine la Turquie eut-elle déclaré la guerre à la Russie, que l'ambassadeur anglais s'embarqua secrètement sur une frégate, coupa les câbles et disparut. A son arrivé à Ténédos, il rencontra l'escadre de l'amiral Duckworth. Bientôt cette escadre parut devant les Dardanelles avec deux vaisseaux à trois ponts, trois vaisseaux de 80 canons, deux de 74 et quelques bombardes. Favorisée par un vent du sud, elle arriva le 19 février devant les batteries des deux premiers châteaux. Le vent poussait, et les batteries du fort étaient mal armées. A la hauteur de Gallipoli, l'escadre anglaise rencontra un vaisseau turc de 74 et cinq frégates; les équipages étaient à la mosquée. Les Anglais les attaquèrent et y mirent le feu; les six bâtiments turcs furent brûlés. Cet incendie fut aperçu de Constantinople. Au lieu d'y porter le découragement, il enflamma tous les esprits. Le 20, à cinq heures du soir, l'escadre anglaise parut devant le sérail. Rien n'était prévu, aucun point n'était en défense, mais on courut aux armes. Le Grand-Seigneur se porta le premier sur les positions reconnues les plus favorables pour établir des batteries. Hommes, femmes, enfants, Turcs, Arméniens, Grecs, ulémas, cheicks, derviches, tout le monde prit la pioche et la bretelle. Dix officiers du génie et de l'artillerie français arrivèrent dans la nuit de la Dalmatie.

En cinq jours, 500 pièces de canon et 100 mortiers furent placés en batterie. L'ambassadeur anglais s'était représenté à Constantinople, et menaçait de bombarder la ville. Voici ses conditions: 1° les châteaux des Dardanelles seront remis au pouvoir des Anglais; 2° quinze vaisseaux de guerre, chargés de munitions navales, qui sont à l'arsenal, seront conduits à Malte; 3° la Porte déclarera la guerre à la France et renverra son ambassadeur; 4° la Moldavie et la Valachie resteront à la Russie. L'escadre anglaise appuyait ces prétentions. Mais le sultan fut inébranlable; il fit répondre qu'il ne traiterait que lorsque les vaisseaux ennemis seraient en deçà des Dardanelles. En même temps, il envoya chercher le général Sébastiani, qui avait organisé la défense des côtes, et lui dit : «Les Anglais veulent que je chasse l'ambassadeur de France, et que je fasse la guerre à mon meilleur ami. Ecris à l'empereur qu'hier encore j'ai reçu une lettre de lui, et que je persévérerai dans mes desseins; qu'il peut compter sur moi comme je compte sur lui. »

Pendant ce temps, les batteries se dressaient à vue d'œil : le sérail, les côtes de l'Europe, en étaient couverts. Les Anglais, surpris de cette énergie inusitée de la part du divan, en regardant autour d'eux les nombreux ouvrages • qui se dressaient de toutes parts, résolurent de lever l'ancre. Ils mirent en effet à la voile le 8 mars; mais cette fois ils furent vigoureusement reçus par les châteaux de l'Europe et par ceux de l'Asie, où le général Sébastiani, pendant les conférences, avait envoyé des hommes et des munitions. Deux cor

vettes anglaises furent coulées bas, et leurs bords furent criblés de boulets. Juste réparation de l'incendie de la flotte turque!

Ainsi, la pensée de Napoléon embrassait à la fois l'Europe et l'Asie. De Varsovie, où il avait établi son quartier général, il dirigeait la marche de toutes. les opérations, s'occupait des détails de l'administration des divers corps. Les hôpitaux, les armements, les vivres, les habillements, tout lui passait sous les yeux.

Après cette rude campagne d'hiver, Napoléon comprit qu'il n'en finirait avec les Russes que lorsqu'il les aurait frappés d'un coup de foudre, comme à Austerlitz. Il disposa ses troupes de manière à y réussir, s'ils osaient encore se présenter. A cet effet, il s'établit entre les divers cours d'eau formés par la Vistule. Le maréchal Lannes fut cantonné entre ce fleuve, la Narew et le Bug; le maréchal Davoust prit position à l'angle décrit par le Bug et la Narew; le maréchal Soult fut établi derrière l'Orezye; le corps d'Augereau fut logé à Plonsk, derrière le maréchal Soult, occupant l'angle ouvert entre la Vistule et l'Ukra; le maréchal Ney fut placé à l'extrême gauche, vers Mlawa, près des lacs, protégeant le flanc des quatre corps d'armée cantonnés près de Varsovie, et se liant avec le maréchal Bernadotte, qui occupait la basse Vistule, en avant de Grandenz et d'Elbing; enfin, le 10° corps d'armée reçut l'ordre d'assiéger la ville de Dantzick.

Les divers corps, ainsi liés entre eux, devaient, à la première apparition de l'ennemi, se concentrer, les quatre premiers pour défendre Varsovie, le cinquième pour lier les quartiers de la Narew à ceux du littoral, [celui de Bernadotte pour protéger la basse Vistule et le siége de Dantzick (1).

(1) Le siége de Dantzick est un des plus importants des guerres de l'empire. Il forme l'épisode de la campagne de Pologne entre Eylau et Friedland.

Dantzick possédait une garnison de 15,000 Prussiens et 6,000 Russes. De tels moyens, accompagnés d'une nombreuse artillerie, de munitions considérables, de magasins immenses, décidèrent une vigoureuse résistance. Les bourgeois de Dantzick ne furent plus les maîtres de se rendre sans coup férir, pour conserver intactes leurs belles propriétés et leurs immenses richesses. Kalkreut commença par inquiéter les Français par des sorties dirigées sur le quartier des Polonais. Le général Dombrowski, fatigué de ces continuelles incursions, marche sur Dichau, attaque les Prussiens le 13 janvier 1807, emporte cette position, enlève 3 canons, tue 200 hommes, fait 600 prisonniers, et oblige ces troupes de rentrer dans les murs de Danizick. Cet avantage est d'autant plus glorieux qu'il est vivement disputé. Dombrowski a deux chevaux tués sous lui, est blessé à la jambe; son fils a le bras fracassé à ses côtés; mais dans le combat il oublie qu'il est père, il ne s'informe de son fils que lorsqu'il a vaincu. Les Prussiens apprennent aussi à craindre les jeunes Polonais, formés à la tactique et à la discipline militaire en six semaines. Ceux-ci luttent déjà, par la célérité de leurs manœuvres, avec les vieilles troupes dont elles se montrent les égales pour la valeur. Bientôt le dixième corps de la Grande Armée se présente devant Dantzick, accompagné de Saxons et de Badois. Le maréchal Lefebvre y commande; sous ses ordres est le général Savary; l'artillerie est dirigée par le général Lariboissière; le général Chasseloup-Laubat y conduit les travaux du génie. L'investissement de la place est complet le 14 mars. On livre plusieurs combats pour forcer la garnison de rentrer dans ses murs. Elle était bloquée; mais, conservant une libre communication avec la mer, on ne pouvait assigner aucun terme à ce siége. Le premier soin du maréchal Lefebvre fut de lui en interdire

Ces dispositions habiles furent suivies de précautions extrêmes pour le bienêtre des troupes; car les cantonnements, au milieu des boues et des forêts de la Pologne pendant la saison d'hiver, étaient pénibles pour les soldats. Napoléon fit l'impossible pour améliorer leur position; il veilla à l'approvisionnement avec un soin infini, fit fournir le prêt exactement, accorda des secours

l'accès. Le général Schramm passe de l'ile de Notgat dans le Frich-Hoff; les Prussiens sont culbutés, abandonnent leur position et 300 prisonniers. Sentant l'importance de ce poste, 3,000 assiégés reviennent dès ce même soir; ils sont repoussés, perdent un canon et de nouveaux prisonniers. Une sortie générale ne leur réussit pas mieux le 24; la garnison est repoussée de toutes parts, perd 2 canons et 400 prisonniers; parmi eux se trouve le colonel Cracan, partisan renommé dans la Prusse. Après avoir fortifié les positions du général Schramm, dans la presqu'île, par des redoutes garnies d'un double rang d'abatis, le maréchal resserra le blocus et fit occuper la tête des villages d'Holzenberg et de Schiditz, en avant des ouvrages de Bischofberg. On ouvrit presqu'en même temps deux tranchées dans les premiers jours d`avril, l'une en avant de Hackelsberg, l'autre vers Bischofberg. Des deux côtés les travaux sont poussés avec activité; des batteries, garnies d'une artillerie formidable, foudroient continuellement les ouvrages et les murs des assiégés, tandis que les bombes et les obus écrasent leurs maisons et incendient tous leurs édifices. Un mois employé à ces travaux ne produit aucun événement remarquable. On se canonnait continuellement; la garnison faisait de petites sorties où elle était repoussée, et mettait dans sa défense toute l'opiniâtreté que l'on peut attendre du courage et du génie. Tous ces efforts pouvaient retarder, mais non empêcher la prise d'une ville exactement cernée, attaquée par des troupes valeureuses, ayant des munitions en abondance, dirigées par les officiers les plus instruits de l'Europe. Le maréchal Lefebvre résolut de s'emparer, dans la nuit du 5 au 6 mai, d'une île située entre la Vistule et le canal, qui gênait la communication entre les troupes placées dans la presqu'ile et le corps d'armée principal. L'adjudant-commandant Aymé est chargé de cette expédition avec 800 hommes tirés des diverses troupes de l'armée assiégeante. Vers les dix heures du soir, on met à l'eau douze barques capables de porter chacune vingt-cinq hommes. On s'avance à la rame; les postes ennemis tirent sur cette faible expédition deux coups de canon à mitraille, la foudroyant par leur mousqueterie. Les pontonniers forcent de rames; le débarquement est effectué en cinq minutes. Le capitaine Avis, aide-de-camp du général Drouet, marche à la première redoute; 50 grenadiers de la garde de Paris l'emportent à la baïonnette sans tirer un coup de fusil. L'adjudant-commandant Aymé s'avance sur la redoute de gauche; le chef de bataillon Armand, sur les retranchements de la pointe de cette île; les Russes, qui défendaient son extrémité, font un feu mal dirigé et se replient; les têtes de colonnes françaises les y poussent à la baïonnette; elles entrent pêle-mêle avec eux dans la plus grande redoute, et répondent à leurs cris par celui de Vive l'empereur ! Le reste des Russes continuait de se retirer le long de leurs retranchements, quand une coloune, commandée par le général Gardanue, leur coupe toute retraite. Tout ce qui échappe est fait prisonnier. Le succès était complet sur la gauche, quand un second débarquement s'effectua. Il était composé de Badois et de la légion du Nord. Ils marchent aussitôt sur leur droite. On emporte des retranchements qui défendaient la redoute de Kalkschauts, tandis que des Saxons en attaquaient la gauche. En un instant on s'en rend maître, toute l'ile est occupée.

Les Russes perdent dans cette journée 200 hommes, 900 prisonniers et 17 canons. Un soldat français renouvelle le beau dévouement de d'Assas. Fortunas, chasseur au 22e régiment d'infanterie légère, était tombé dans les mains d'une colonne de Russes, qui se mit à crier : Ne tirez pas, nous sommes Français. Menacé d'être tué s'il parlait, il s'écrie: Faites feu, mon capitaine, ce sont des Russes! Les alliés sentaient la détresse de Dantzick a siégée depuis deux mois sans être secourue; ils apprécient son importance, et croient devoir ouvrir la campagne, au mois de mai, en lui portant du secours. Alexandre convoque un conseil de guerre, on y délibère sur les moyens de délivrer Dantzick. Une bataille générale peut être livrée à l'armée française, en

extraordinaires aux masses des régiments, etc., etc. Les soldats, de leur côté, s'industrièrent le mieux qu'ils purent. Les corps se logèrent dans les villages abandonnés; les avant-gardes se construisirent des cabanes avec les branches de sapin; les moulins et les fours détruits furent rétablis; on découvrit des silos pleins de grains que les habitants avaient cachés en fuyant. Enfin, grâce à

passant la Passarge et l'obliger à découvrir cette place; mais on s'exposait ainsi à une défaite totale. On se détermina donc à la secourir par mer. Le lieutenant-général Kamenski est débarqué à Pillau, avec deux divisions russes et quelques régiments prussiens. Soixante-six bâtiments de transport conduisent ces troupes à l'embouchure de la Vistule, au port de Dantzick, sous la protection du fort de Weischelmunde. Instruit de ce débarquement, l'empereur Napoléon ordonne au maréchal Launes, commandant le corps de réserve de la Grande-Armée, de se porter, avec le général Oudinot, au secours du maréchal Lefebvre. Il arrive au moment du débarquement de l'ennemi. Les Russes font des préparatifs d'attaque les 13 et 14 mai. Un espace de moins de quatorze lieues les séparait de la ville; il fallait, pour y parvenir, traverser les lignes françaises. Le 15, neuf régiments russes débouchent du fort de Weischelmunde. Le général Schramm était en bataille, couvert par deux redoutes construites vis-à-vis ce fort, les Polonais à sa gauche, les Saxons au centre, le 2o régiment d'infanterie légère et le régiment de Paris à sa droite. On se bat avec acharnement, mais le 2e régiment d'infanterie légère et un bataillon de Saxons envoyés de la rive gauche par le maréchal Lefebvre, prenant l'ennemi en flanc, décident l'affaire. Un seul bataillon de la division du général Oudinot put donner. La perte des Prussiens fut au moins de 2,500 hommes. Pendant cette action la garnison de Dantzick ne fit pas le moindre mouvement. Du haut de ses remparts démolis, de ses bastions délabrés, elle put voir s'évanouir ses espérances. En même temps une division de 5,000 Prussiens et Russes, partie de Koenigsberg, débarqua à Pillan, longeant la langue de terre appelée Neherung, et arriva à Kolberg devant les premières gardes de cavalerie légère françaises, qui se replièrent à leur approche jusqu'à Furstenwerder, mais pour les laisser s'engager. L'ennemi s'avança jusqu'à l'extrémité du Frischall. Il s'attendait à pénétrer par cette route jusqu'à Dantzick, mais un pont jeté sur la Vistule, à Furstenwerder, facilitait le passage de l'infanterie française cantonnée à l'ile de Notgat, pour filer sur les derrières de l'ennemi. Les Prussiens n'osèrent se risquer dans ce défilé. L'empereur donna ordre au général Beaumont, aide-de-camp du grand-duc de Berg, de les y attaquer. Le général de brigade Albert déboucha le 16 mai, au point du jour, avec deux bataillons de grenadiers, deux régiments de chasseurs à cheval et un régiment de dragons. Aussitôt qu'il aperçoit les Prussiens il les attaque, les culbute, les poursuit l'épée dans les reins pendant onze heures, leur enlève quatre pièces de canon. Dantzick est encore privée de tout espoir sur ce point. Cependant les alliés ne se rebutent pas; ne pouvant faire entrer des forces considérables dans cette ville, ils tentent au moins de relever le courage de la garnison, en y introduisant quelques munitions et des vivres. Une belle corvette anglaise de 24 canons se présente à pleines volles dans la Vistule pour entrer à Dantzick; elle avait 120 hommes d'équipage, était chargée de poudre et de boulets. Arrivée à la hauteur des ouvrages des Français, elle est accueillie par une canonnade et une fusillade si terribles, qu'il lui fut impossible de manœuvrer. Les matelots foudroyés amènent leur pavillon; les grenadiers de Paris se jettent dans la Vistule et s'emparent de cette corvette. Le lendemain, une mine fait sauter une plateforme en charpente, de la place d'armes du chemin couvert, sur laquelle les assiégés avaient placé une batterie. Le 19 mai, la descente et le passage du fossé sont opérés à sept heures du soir. On montait à l'assaut, le 21, lorsque le général Kalkreut demanda à capituler aux mêmes conditions qu'il avait autrefois accordées à la garnison de Mayence. On y consentit. Le Hakelsberg pouvait être emporté en entier, mais un large fossé, rempli d'eau courante, présentait assez de difficulté à vaincre pour que les assiégés prolongeassent encore pendant quinze jours leur défense. La garnison obtint de sortir avec les honneurs de la guerre, emmenant deux canons de fer et leurs caissons. Elle contracta l'obligation de ne pas servir pendant une année contre la

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