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bonne et due forme, sont convenus de l'article suivant :

ARTICLE.

S. M. Britannique s'engage à fournir un subside de cinq millions de livres sterlings pour le service de l'année qui finira le premier jour d'avril mil huit cent seize, à répartir en parties égales entre les trois puissances, c'està-dire entre S. M. l'empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohème, S. M. l'empereur de toutes les Russies, et S. M. le roi de Prusse. Le subside ci-dessus stipulé de cinq millions de livres sterlings, sera payé à Londres, en termes mensuels et en proportions égales, aux ministres des puissances respectives duement autorisés à le recevoir. Le premier paiement sera censé échu le premier jour de mai de la présente année, et sera effectué au moment de l'échange des ratifications de la présente convention additionnelle. Dans le cas que la paix entre les puissances alliées et la France fût signée avant l'expiration de l'année, le subside calculé sur l'échelle de cinq millions de livres sterlings sera payé jusqu'à la fin du mois dans lequel le traité définitif aura été signé; et S. M. Britannique promet, en outre, de payer à la

Russie quatre mois, et à l'Autriche et à la Prusse deux mois, en sus du subside stipulé, pour couvrir les frais du retour de leurs troupes dans leurs propres frontières.

La présente convention additionnelle aura la même force et valeur que si elle étoit insérée mot à mot au traité du 25 mars.

Elle sera ratifiée, et les ratifications en seront échangées le plutôt que faire se pourra.

En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs l'ont signée, et y ont apposé le cachet de leurs armes.

Fait à Vienne, le trente avril de l'an de grâce mil huit cent quinze.

(L. S.) CLANCARTY.

(L. S.) Le prince DE METTERNICH. (L. S.) Le baron DE WESSENberg. No VIII.

Convention additionnelle, signée à Vienne le 30 avril 1815, entre la Russie et la GrandeBretagne.

ELLE est conforme à la précédente.

No IX.

Convention additionnelle, signée à Vienne, le 30 avril 1815, entre la Prusse et la GrandeBretagne.

ELLE est conforme aux deux précédentes.

MANIFESTE

DU ROI DE PRUSSE,

CONTRE NAPOLÉON BUONAPARTE,

PUBLIÉ LE 9 OCTOBRE 1806 (1).

SA M. le roi de Prusse, en prenant les armes pour la défense de son peuple, croit nécessaire

(1) Ce manifeste est une pièce trop importante pour que Napoléon Buonaparte n'ait employé tous les moyens qui dépendoient de lui afin de la soustraire à la connoissance de son peuple; aussi n'a-t-elle jamais été publiée en françois, quoiqu'on en ait fait imprimer une prétendue réfutation qui porte la date du 15 novembre 1806. C'est à la demande expresse de plusieurs lecteurs de ce recueil que nous l'insérons ici. Ces personnes ont pensé que la connoissance de cette déclaration étant nécessaire à l'historien du dix-neuvième siècle, et à celui de Napoléon en particulier, auquel il dévoilera cette suite d'outrages par laquelle la Prusse fut entraînée dans une guerre qui lui devint si funeste. Ce manifeste est une espèce de précis des crimes politiques de Napoléon, jusqu'à l'époque où sa frénésie lui fit concevoir le projet d'étendre son usurpation au delà des Pyrénées. Le lecteur attentif remarquera dans cette pièce la raison de la haine mortelle que ce chef avoit vouée à Frédéric Guillaume III,

de faire connoître à la nation et à l'Europe les motifs qui lui font regarder la guerre comme un devoir.

La politique françoise a été, depuis quinze ans, le fléau de l'humanité. Que les dominateurs mal affermis qui, depuis 1792, se sont succédés dans le gouvernement de la France, n'aient espéré maintenir leur puissance chancelante qu'en entraînant la nation dans une suite de guerres non-interrompue; qu'ils aient cru garantir leur existence politique en plongeant les autres peuples dans un abîme de malheurs; rien de bien étonnant à cela; mais lorsqu'on vit s'établir dans ce pays un gouvernement plus stable, auquel on ne pouvoit pas supposer le même besoin, les amis de la paix concurent de nouveau des espérances; et certes! Napoléon, revêtu d'un pouvoir absolu, couvert des lauriers de la victoire, entouré d'états foibles et alliés, ou d'adversaires terrassés ou fatigués, étoit appelé à jouer un plus beau rôle. Il ne lui restoit plus rien a faire pour la splendeur de la France; il pouvoit tout pour sa prospérité.

C'est à regret qu'on est obligé de le dire; le gouvernement françois avoit changé, la politique françoise resta la même. Une ambition. insatiable continua à être son caractère prédo

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minant. Pour parvenir à ses fins, elle abusa alternativement de la force des armes, et des stipulations des traités. A peine la paix d'Amiens eut-elle été conclue, que le signal des premières usurpations fut donné. Deux états indépendans, la Hollande et la Suisse furent forcés d'accepter des constitutions qui les métamorphosèrent en provinces françoises. Le renouvellement de la guerre avec l'Angleterre, fut une suite de ces actes arbitraires.

Cependant la paix ne fut pas interrompue sur le continent; l'empire Germanique l'avoit achetée par des sacrifices énormes. Mais ce fut au milieu de cette paix que les troupes françoises envahirent l'électorat d'Hanovre, auquel la guerre entre la France et la Grande-Bretagne devoit être étrangère; ce fut au milieu de cette paix que ces troupes fermèrent au pavillon britannique les portes de l'Allemagne, et que, pour que cela leur fût possible, elles s'emparèrent de Cuxhaven, et occupèrent le territoire d'une ville libre, à laquelle cette guerre étoit plus étrangère encore qu'au pays d'Hanovre même.

Ce fut encore au milieu de cette paix que, peu de mois après, ces mêmes troupes violèrent l'indépendance du territoire allemand d'une manière bien plus outrageante encore

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