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contre les troupes impériales, comme une déclaration positive de guerre, quels que soient les prétextes sous lesquels le cabinet de Naples présente ces faits.

Le soussigné a, en conséquence, l'ordre de rappeler sur-le-champ de Naples la mission impériale, en même temps qu'il doit mettre les passe-ports ci-joints à la disposition de la mission de Naples à Vienne.

Signé, METTERnich.

ANNEXE 4.

Déclaration de guerre de l'Autriche contre le roi de Naples, du 12 avril 1815.

Voyez cette déclaration vol. V, pag. 78. Nous observons seulement qu'elle y porte faussement la date du 16 avril.

No XVIII.

Extrait d'une lettre du comte de Blacas à lord vicomte Castlereagh, en date de Paris le 4 mars 1815.

Vous trouverez ci-jointes, Mylord, les copies des lettres dont vous avez vu les originaux en

tre mes mains. J'ai retrouvé encore depuis, dans une autre liasse, trois minutes de lettres écrites par Napoléon, dont une n'a point de date. J'ai l'honneur de vous en adresser pareillement des copies, et ce ne sont pas les moins intéressantes des pièces qui ont été découvertes dans l'immense quantité de papiers où il a fallu faire des recherches.

Signé BLACAS D'Aulps.

ANNEXE I.

Lettre d'Elisa Bacciochi, soeur de Buonaparte, à Napoléon Buonaparte, en date de Lucques le 14 février 1814 (1).

SIRE,

J'ai eu l'honneur de rendre compte à V. M., par mes rapports des 5 et 8 de ce mois, du mouvement de concentration que le prince de Lucques a opéré sur Pise, par suite des circons

(1) Nous avons déjà donné cette lettre, vol. v, p. 122; mais comme il se trouve quelques différences entre la copie dont nous nous étions servi, et celle qui a été mise sous les yeux du parlement, nous donnons encore

cette dernière.

tances qui m'ont engagée à quitter Florence, à faire évacuer cette ville, et à réunir toutes les troupes de la division sur un point plus sûr. Le Prince s'est maintenu à Pise jusqu'à présent; mais d'après les avis que j'ai reçus d'une expédition angloise, dont tous les renseignemens recueillis portent la force au moins à 6,000 hommes, et qui paroît avec certitude dirigée de la Sicile contre Livourne, la Spezia ou Gênes, je me suis décidée à ordonner au Prince de continuer son mouvement sur Gênes, pour éviter que la retraite ne lui soit fermée par la seule route qui jusqu'à présent est restée libre. J'ai été confirmée dans cette disposition par l'assurance que je viens d'acquérir que des troupes napolitaines, en nombre supérieur, sont déjà arrivées à Pistoye, et ont forcé nos avant-postes à abandonner le passage de Serravalle.

est de

Je sais également que l'intention de l'ennemi couper nos communications, en s'emparant de la route qui de Pontremoli conduit à la Spezia et à la rivière de Gênes.

Il m'a paru convenable de le prévenir, pour conserver des troupes sur lesquelles le ViceRoi à dû compter, et qui ne peuvent rendre ailleurs de services décisifs.

Le projet des Anglois et des Autrichiens levant toutes les incertitudes que pouvoit laisser la conduite personnelle du roi de Naples, je ne dois pas taire à V. M. que j'ai reçu de lui plusieurs lettres bien en opposition avec les opérations de ses troupes.

Le Roi est dans une grande agitation d'esprit: il s'étonne de ce que le Vice-Roi s'est retiré à l'Adige, et que j'ai quitté la Toscane avec la pensée qu'il puisse être l'ennemi de V. M. et de la France. Il exprime hautement son dévouement et sa reconnoissance pour votre per

et a même dit aux députés toscans, qu'il préféreroit être frappé le premier, que de tirer l'épée contre un François.

Je ne sais comment concilier ces discours, dont la sincérité ne m'est point suspecte, avec toutes les mesures arbitraires qui ont compromis mon autorité, et celles qui, aujourd'hui même, me forcent de songer à la sûreté des troupes françoises réunies à Pise. V. M. appréciera ces contradictions, qui me paroissent provenir d'une résolution que le Roi a cru dans ses intérêts, mais dans laquelle il a été entraîné contre le vœu de ses propres affections. On m'assure que les discours et la conduite du Roi sont les mêmes dans ses rapports avec le Vice-Roi,

Il n'en est pas moins certain qu'une proclamation du général Bellegarde, qui rappelle les peuples d'Italie à leur ancien état, a été réimprimée à Bologne sous les yeux du Roi.

Cette proclamation, faite avec art, a produit le plus grand effet dans la Toscane, où elle est très-répandue.

Je suis avec un profond respect,

Sire,

De Votre Majesté impériale et royale, la plus dévouée et soumise sœur et sujette,

Signé ELISA.

Pour copie conforme :

Signé BLACAS D'AULPS.

ANNEXE 2.

Lettre de Napoléon Buonaparte à la reine de Naples, datée de Nangis, le 17 février 1814.

VOTRE mari est un fort brave homme sur le champ de bataille; mais il est plus lâche qu'une femme ou qu'un moine quand il ne voit pas l'ennemi. Il n'a aucun courage moral. On lui a peur, et il n'a pas risqué de perdre pour un moment ce qu'il ne peut avoir que par moi

fait

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