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beaucoup de talents militaires, passer caporaux, tandis que d'autres, porteurs d'excellents livrets de service et qui ont bien répondu à la théorie, restent soldats quoiqu'ils se soient également bien conduits.

Il y a là à mon avis une lacune à combler; une plus grande surveillance devrait être exercée sur les soldats qui sont aptes à l'avancement. Pourquoi, lorsqu'il y a dans une section cinq ou six soldats capables de devenir caporaux, ne leur ferait-on pas passer un petit examen qui résumerait tout ce qui s'est fait durant l'école ?

De cette façon on obtiendrait de meilleurs résultats et nous n'aurions pas des caporaux qui portent des galons sans en être capables et des soldats qui devraient être à leur place et qui n'y sont pas.

Il va de soi que tous les bons soldats ne peuvent devenir sousofficiers; eh bien! à ceux qui restent ce qu'ils sont, pourquoi ne donnerait-on pas une mention honorable pour les récompenser ? Ce serait à mon avis un précieux encouragement; il maintiendrait en eux le goût militaire qui est si nécessaire, et ce serait pour eux une preuve qu'il sont de bons soldats dans cette infanterie qu'on dit si arriérée.

Voilà, monsieur le rédacteur, sur quoi je désire appeler votre attention. Pour tout le reste de l'article on ne peut qu'adresser des remerciements et des félicitations à son auteur.

Par là on peut voir que nous avons de bons officiers qui travaillent véritablement à l'avancement de notre armée, dont je suis fier de faire partie, et pour qui j'aurai toujours le plus complet dévoue

ment.

Un soldat d'infanterie de la Ire division.

BIBLIOGRAPHIE

La télégraphie optique par M. Rodolphe van Wetter, sous-lieutenant de l'armée belge (avec planche), Anvers 1883.

Cet ouvrage, le premier en son genre, traite en parfaite connaissance de cause une question qui mérite certainement toute l'attention des officiers s'occupant activement des progrès de l'art militaire. Il démontre chez son auteur une étude approfondie du sujet qui en fait l'objet. M. van Wetter déclare dans son avant-propos que son but sera atteint s'il parvient à vulgariser l'emploi de la télégraphie optique et à démontrer la nécessité de son usage sur une plus grande échelle que jusqu'à ce jour.

M. van Wetter établit d'abord un rapprochement des avantages et des inconvénients de la télégraphie optique et de la télégraphie électrique. Il donne ensuite d'intéressantes notions sur l'emploi de la lumière électrique et sur les différents systèmes de moteurs, piles, machines et lampes, avec indication des frais d'installation et des prix de

revient. Après un bref exposé historique, l'auteur étudie successivement les systèmes optiques, la source lumineuse, puis les divers appareils connus, divisés en deux catégories, dont chacun d'eux fait l'objet de descriptions détaillées et très explicites, complétées par des renseignements sur les modes d'emploi et sur les résultats des expériences faites. Enfin la dernière partie de l'ouvrage est consacrée à l'étude de l'organisation des stations optiques dans les marches, les cantonnements, les combats et les sièges, de l'emploi de la télégraphie optique dans les differentes guerres, des signaleurs anglais et autrichiens et de la télégraphie optique en France. L'auteur termine en démontrant la nécessité d'un corps de signaleurs pris parmi les corps de troupe.

Nous ne pouvons que recommander à MM. les officiers la lecture de l'intéressant ouvrage de M. van Wetter. Il est en vente, au prix de 2 fr. 50, à la librairie Dalp, à Berne.

NOUVELLES ET CHRONIQUE

En date du 6 février, le Département militaire suisse a procédé à des promotions et transferts de commandements parmi lesquels nous remarquons :

Sont nommés :

Au grade de major d'artillerie, les capitaines Frêne, Adolphe, à Berne; de Charrière, Ferd., à Lausanne; Goy, William, au Brassus; Guiguer de Prangins, Charles, à Lausanne; Steger, Otto, à Zurich; Winkler, Rodolphe, à Rämismuhle; Heitz, Philippe, à Munchweilen.

Au grade de lieutenant dans le secrétariat d'état-major, les adjudants ci-après :

Cramer, Aug., à Genève; Berner, Gustave, à Hirslanden; Meng, Théophile, à Bâle; Crinsoz de Cottens, Edg., à Lausanne; Favre, Louis, à Lausanne; Schmid, Emile, à Zurich; Moser, Jean, à Oerlingen; Schaffer, Fréd., à Berne.

Reçoivent les commandements ci-après :

Majors de Charrière, Ferd., à Lausanne, le régiment 3/1; Goy, Will., au Brassus, le parc de la Ire division (en remplacement de M. le capitaine de Cérenville, Henri, à Lausanne, nommé le 8 janvier dernier au grade de major et appelé aux fonctions de commandant du parc de la Ire division, qui a refusé sa nomination et conserve son grade de capitaine de la batterie no 3); Puenzieux, Ad., à Clarens, passe du régiment 3/1 au régiment 1/II; lieut.-colonel Socin, Ch., à Bâle, quitte le régiment 2/III et devient chef d'état-major de la III brigade; major Frêne, Ad., à Berne, reçoit le régiment 2/III; major Vogt, Ed., à Rapperswyl, passe du parc de la VIe division au régiment 3/VI; major Winkler, R., à Rämismuhle, reçoit le parc de la VIe division; lieut.-colonel Reinhardt, P., à Winterthour, quitte le régiment 1/VII et devient chef d'état-major de la VII brigade; majors Pestalozzi, Hans, à Zurich, passe au régiment 1/VII; Heitz,

P., à Munchweilen, au régiment 2/VII; Steger, O., à Zurich, au parc de la VII division; Guiguer de Prangins, C., à Lausanne, est à disposition.

Dans la cavalerie, les lieut.-colonels Davall, Emile, à Sully, actuellement à disposition, reçoit le régiment de dragons 1 L.; Leumann, G., à Burglen, passe du régiment de dragons 6 au 6e L.; Kuhne, Rodolphe, à Benken, de disposition au 7e L.; Blumer, Othm., à Rorbas, du régiment de dragons 5 au 6o; major Lack, J., à Soleure, de disposition au 5o régiment.

Vaud. L'assemblée annuelle des délégués de la Société vaudoise des officiers s'est réunie le 22 février, à Lausanne, au cercle de Beau-Séjour.

Elle a ratifié la gestion et les comptes du comité pour l'année 1883, puis procédant au renouvellement de son comité, elle l'a composé comme suit:

M. le major Colomb est élu président, en remplacement de M. le major Secretan. MM. les capitaines H. de Cérenville, G. Rochat et Ch. Vuagniaux sont réélus, et M. le lieutenant-colonel Favey entre dans le comité comme nouveau membre.

L'assemblée générale de la société se réunira cette année à SainteCroix; cette réunion coïncidera avec une reconnaissance militaire dans le Jura, à laquelle seront conviés les officiers de la II division. Genève. L'inauguration du monument équestre du général Dufour aura lieu, assure-t-on, le lundi 2 juin prochain.

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Le comité d'initiative, présidé par M. le colonel fédéral Aubert, ancien divisionnaire, avait adressé dernièrement à l'administration du Paris-Lyon-Méditerranée une demande tendant à faire accorder par la Compagnie le transport gratuit de la statue du général Dufour qui doit être érigée prochainement sur la place Neuve. Cette demande vient d'être gracieusement accordée par la Compagnie, heureuse, a-t-elle dit, de témoigner ainsi sa sympathie et son respect pour la mémoire de l'homme éminent qui a été un des fondateurs et un des premiers administrateurs de la ligne de Lyon à Genève. La Compagnie a de plus accordé l'autorisation nécessaire pour que la statue puisse rester en gare dans son wagon, pendant les quelques jours qui pourront s'écouler entre son arrivée à Genève et son transport sur l'emplacementdéfinitif.

La statue, œuvre de M. Lanz, pèse 4000 kilos; la dernière pièce, le corps du cheval (2000 kilos), a été fondue avec le même succès que le reste, le 17 décembre 1883, en présence de notre ministre à Paris, M. Lardy. Le travail de montage et de ciselage marche rapidement, et le sculpteur, M. Lanz, pourra livrer son œuvre dans les premiers jours de mars. Malheureusement, dit le Journal de Genève, l'exécution du piédestal est fort en retard et l'on sera peut-être obligé d'avoir recours à un arrangement provisoire.

Quant au programme même de la fête, il a pris des proportions très vastes. Un cortège officiel, composé des milices et des sociétés de Genève se formerait vers une heure à Plainpalais et aux Bastions, viendrait prendre à l'Hôtel-de-Ville les autorités fédérales, cantonales et municipales et parcourrait une partie de nos rues, pour venir se grouper autour de la statue qui serait dévoilée à 4 heures. On parle aussi de banquets de quartiers qui aurait lieu à 11 heures, d'un

diner offert le soir par la Ville à deux cents invités, au foyer du Théâtre; puis d'illumination et de feux d'artifice.

France. Les puissances changent le moins possible leurs ministres de la guerre et ont compris depuis longtemps qu'il n'y avait pas de progrès militaire possible avec des changements répétés. C'est ainsi que la Prusse a conservé pendant près de seize ans M. de Roon comme ministre de la guerre.

En France, sous Louis XIV, Letellier restait ministre de la guerre pendant 18 ans et 10 mois; le marquis de Louvois était aussi ministre de la guerre pendant 29 ans, et la France était victorieuse ! C'était la grande époque des Turenne, des Luxembourg, des Villars, des Catinat et des Vauban.

A partir de 1789, l'instabilité apparait dans tout son éclat.

La Tour du Pin-Gouvernet reste ministre 1 an et 5 mois; du Portal 1 an et 1 jour; de Narbonne 3 mois; de Grave 2 mois; Servan 5 mois et 3 jours; Dumouriez 4 jours; Lafard 1 mois et 7 jours; d'Abancourt 19 jours; Servan 1 mois et 27 jours; Pache 3 mois et 17 jours; Beurnonville 2 mois; Bouchotte 1 an; Pille 2 ans et 6 mois; Dubayet 3 mois; Petiet 1 an et 4 mois; Scherer 1 an et 6 mois; Milet de Mureau 4 mois et 9 jours; Bernadotte 2 mois et 10 jours; Dubois-Crancé 1 mois et 16 jours; Berthier 4 mois et 22 jours; Carnot 4 mois et 11 jours. Vingt et un ministres en quinze ans !

Sous l'empire, les choses changent. Berthier reste ministre 6 ans ; Clarke 6 ans. Sous la Restauration et le gouvernement de Juillet, les ministres de la guerre changent peu.

Sous la deuxième République de 1848, l'instabilité recommence. Subervic reste ministre de la guerre 2 mois et 4 jours; Cavaignac, 1 mois et 10 jours; de Lamoricière, 5 mois et 28 jours; Rulhière, 3 mois et 10 jours; Regnault de Saint-Jean d'Angély, 13 jours; Randon, 9 mois.

Sous le second Empire, le maréchal Vaillant reste ministre 5 ans ; le maréchal Randon 6 ans ; le maréchal Niel 2 ans.

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A partir du 4 septembre 1870, ont passé au ministère de la guerre: Le Flô 9 mois ; de Cissey 2 ans moins 22 jours; du Barail 1 an; de Cissey, pour la seconde fois, 2 ans et 3 mois; Berthaut 1 an et 2 mois; de Rochebouët 20 jours; Borel 1 an et 1 mois; Gresley quelques mois; Farre 1 an et 9 mois; Campenon 2 mois; Billot 1 an; Thibaudin 8 mois et 5 jours, ce qui fait treize ministres en treize

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« La création d'un immense arsenal à Maubeuge est aujourd'hui officiellement décidée. Les travaux, se montant à plusieurs millions, vont commencer au printemps prochain. Cet important établissement militaire s'élèvera sur huit à dix hectares de terrains compris entre la redoute de Falise, le terrain de manoeuvres, la route de Ferrière-la-Grande et le chemin de fer du Nord. Cette décision, depuis longtemps adoptée, mais aujourd'hui officielle, a pour Maubeuge des conséquences inappréciables au point de vue de son extension future. La protection nécessaire de cet immense dépôt de

matériel et de munitions de guerre qui ne peut être exposé à une surprise de l'ennemi entraine la création forcée d'une seconde enceinte fortifiée et l'annexion à la ville de tous les terrains jusqu'alors frappés de servitudes militaires. C'est une mise en valeur considérable de tous ces terrains et une extension qui va classer Maubeuge au rang des principales villes du Nord. »

- Un projet de loi sur l'organisation des troupes spéciales d'Afrique a été déposé le 28 décembre à la Chambre par le ministre de la guerre. En voici les principales dispositions :

La composition des troupes comprend :

Infanterie. 4 bataillons de chasseurs à pied à 4 compagnies, plus une de dépôt; 4 régiments de zouaves à 6 bataillons de 4 compagnies, plus 2 compagnies de dépôt; 4 régiments de tirailleurs indigènes à 4 bataillons de 4 compagnies, plus 1 de dépôt; 4 bataillons d'infanterie légère d'Afrique à 4 compagnies, plus 1 de dépôt; 2 régiments de légion étrangère à 4 bataillons de 4 compagnies, plus 1 de dépôt; 5 compagnies de discipline, dont 1 de pionniers et 4 de fusiliers.

Cavalerie. 4 régiments de chasseurs à 8 escadrons; 4 régiments de spahis à 6 escadrons; 3 compagnies de cavaliers de remonte.

Artillerie. 4 bataillons comprenant chacun 1 batterie à pied et 3 de montagne et un détachement de pontonniers, un d'ouvriers d'artillerie, un d'artificiers.

Génie. conducteurs.

4 compagnies du génie, un détachement de sapeurs

Train des équipages. 4 escadrons à 4 compagnies.

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Enfin une section de secrétaires d'état-major, 4 sections d'ouvriers d'administration et 4 d'infirmiers militaires, 1 légion de gendarmerie à 5 compagnies.

Le nombre des bataillons et compagnies des régiments étrangers et indigènes pourra être augmenté ou diminué par décret; le ministre pourra organiser une compagnie de chaque régiment de zouaves, tirailleurs indigènes et de légion étrangère en compagnie montée. 8 bataillons de zouaves et 2 batteries d'artillerie désignés par le ministre auront un recrutement spécial et constitueront un corps de réserve expéditionnaire. Les autres troupes d'Afrique se recruteront comme par le passé et encadreront le contingent algérien.

Le recrutement spécial des unités du corps de réserve aura lieu par voie d'engagements volontaires et rengagements contractés dans des conditions diverses, et, à défaut, par voie d'appel direct, en prenant les plus bas numéros après ceux affectés à l'armée de mer.

Les corps de nouvelle création seraient formés par décret, au fur et à mesure que les ressources du recrutement le permettraient. Les compagnies mixtes de Tunisie seraient dissoutes, au fur et à mesure de la formation des nouveaux corps.

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Allemagne. Le gouvernement prussien a ordonné la démolition des travaux de défense de Düppel, où les vaillants Danois firent une si honorable résistance en 1864 contre les troupes réunies de l'Autriche et de la Prusse.

Cette démolition n'est d'ailleurs qu'une des mesures d'exécution du nouveau système de fortifications adopté par l'Allemagne et dicté

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