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l'ordre de construire un pont sur la Reuss près du bac de Perlen. Ce pont devait faciliter une retraite possible: il était long de 65 m. et avait été jeté en 50 minutes. Il reposait sur un chevalet et 9 pontons. (A suivre.)

NOUVELLES ET CHRONIQUE

Le Département militaire suisse adresse aux cantons les deux circulaires ci-après :

30 juin. Afin de faire droit aux demandes qui nous sont adressées par un grand nombre d'officiers de corps de troupes non montées, de pouvoir échanger leur revolver de 10,4mm contre celui au calibre de 7,5mm, et afin d'introduire peu à peu un revolver de calibre uniforme dans les corps de troupes non montées, nous avons modifié comme suit notre décision du 11 août 1883.

a) Les officiers des corps de troupes non montées sont autorisées à échanger leur revolver de 10,4mm contre celui de 7,5mm, s'ils se chargent de tous les frais de remise à neuf de l'ancien revolver.

Dans ce cas, ces officiers doivent envoyer leur revolver, franco, à la fabrique d'armes fédérale à Berne qui, après avoir examiné l'arme, leur indiquera les frais qu'ils auront à payer. Après cette communication, les officiers resteront libres d'échanger leur revolver ou d'y

renoncer.

b) Le revolver de 10,4mm ne pourra être remis, au prix de revient, qu'aux officiers des corps de troupes montées.

1er juillet. Les autorités militaires de quelques cantons se plaignent de ce que quelques commandants d'arrondissement accordent des congés pour se rendre à l'étranger, aussi bien à des militaires qu'à des hommes soumis au paiement de la taxe, sans en prévenir le commandant d'arrondissement du lieu d'origine.

Or, dès que ces hommes restent plus d'une année à l'étranger, ils doivent être biffés des contrôles matricules de leur dernier domicile, conformément au § 9, chiffre 2, 3o alinéa de l'ordonnance du 23 mai 1879, sur la tenue des contrôles militaires, et, comme cette ordonnance le prescrit d'ailleurs, ils doivent nécessairement être inscrits à nouveau dans le contrôle matricule de leur lieu d'origine. L'omission de ces communications entre les commandants d'arrondissement, expose les militaires à être punis injustement, signalés par la police, etc., tandis que les hommes astreints au paiement de la taxe, ne sont pas taxés pendant leur absence.

Pour faire cesser cet inconvénient, nous vous prions d'inviter vos commandants d'arrondissement à communiquer immédiatement les congés qu'ils accordent pour l'étranger, au commandant d'arrondissement du lieu d'origine de l'homme qui se rend en congé; s'il s'agit de militaires incorporés ailleurs, ils en informeront aussi le commandant d'arrondissement du lieu où l'homme est incorporé. Ils pourront se servir à cet effet, soit du formulaire V ou de tout autre moyen de communication.

XXIX Année.

N° 8.

15 Août 1884

Organisation du train dans l'armée suisse'.

Une armée ne se compose pas seulement d'hommes armés; il lui faut des chevaux pour sa cavalerie et en outre encore des chevaux pour atteler toutes les nombreuses voitures nécessaires au transport de ses munitions, de ses canons, de ses outils et engins, de ses subsistances, de ses malades et blessés, etc.

C'est cet ensemble considérable de véhicules, de chevaux pour les traîner et de soldats pour les conduire, qui se nomme le train et qui correspond assez bien à ce que les Romains appelaient impedimenta.

De ces voitures attelées, les unes font partie intégrante de l'arme combattante. Ce sont pour l'artillerie, ses canons, ses caissons, affûts, forges, chariots, fourgons; pour le parc, les caissons de munitions, les pièces de rechange, les outils de pionniers,

etc.

D'autres servent au transport du matériel nécessaire à certains corps, le génie, l'administration, le service sanitaire.

D'autres enfin contiennent le matériel accessoire des corps, fourgons des états-majors de l'infanterie et de la cavalerie, ainsi que le premier échelon des munitions des troupes à pied.

De là différentes subdivisions et dénominations du train.

Avant l'organisation militaire actuelle, on distinguait pour l'élite :

1o Le train d'artillerie.

2o Les 14 compagnies de train de parc (parc de division, de pontons, de réserve).

3o Le train de parc de ligne (ambulances, caissons de bataillons, de carabiniers, du génie).

On voit qu'en particulier, il n'était rien prévu pour le transport du matériel des troupes d'administration, lesquelles an surplus n'existaient pas. Les corps transportaient leurs vivres et

Conférence faite à la section de Chaux-de-Fonds par M. le colonelbrigadier Perrochet.

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fourrages au moyen de chars de réquisition ou ils allaient les toucher dans les magasins du commissariat.

La loi militaire actuelle a singulièrement modifié cet état de choses et a eu pour but d'outiller notre petite armée sur le pied de celles des pays voisins, de manière à en former un tout se suffisant autant que possible à lui-même et plus indépendant qu'autrefois de l'élément non militaire.

Quant aux trains, elle prescrit les divisions suivantes :

1o Le train d'artillerie, qui attèle les voitures des batteries. 2o Le train des parcs de division, qui conduit les voitures à munitions de l'infanterie, des carabiniers, de la cavalerie, des pionniers, les munitions de réserve de l'artillerie, les canons et autres voitures de rechange, des chars à approvisionnements, etc. 3o Le train d'armée, qui se subdivise en deux groupes :

a) les bataillons du train, affectés aux voitures du génie, aux subsistances, au service sanitaire.

b) Le train de ligne, pour la conduite des voitures attachées aux états-majors, aux bataillons d'infanterie et aux escadrons de cavalerie et qui accompagne ces corps (munitions, fourgons, bagages, subsistances).

Remarquons que la landwehr n'a pas de train organisé; une partie de la cavalerie de landwehr n'ayant pas de chevaux, son personnel pourra être utilisé pour le service des voitures de cette fraction de l'armée.

De même, le train d'armée (bataillons du train) de l'élite, ne suffisant pas pour atteler les voitures des lazarets, il faudra y suppléer par les hommes du train de landwehr ou par des réquisitions en hommes et en chevaux.

Signalons brièvement les différences d'uniformes qui existent entre les soldats du train attachés aux corps ci-dessus.

1. Le train d'artillerie, soit les soldats du train des batteries porte l'uniforme de l'arme, le pompon et les numéros écarlates, les pattes d'épaules noires, bleues-claires et jaunes, comme les canonniers, deux canons en sautoir et la cocarde cantonale au képi.

2. Les soldats du train des parcs de division, ont le méme uniforme que ci-dessus, avec cette seule différence que les pattes d'épaules sont noires pour la colonne A, et bleues-claires pour la colonne B, avec chiffres arabes et liserés jaunes.

3. Dans le bataillon du train, l'uniforme est aussi le même, les

pattes d'épaules bleues-claires avec chiffres romains et liserés noirs. Toutefois, le képi porte la cocarde fédérale non surmontée de canons en sautoir.

4. Le train de ligne se distingue par les points suivants: sur le képi se trouve le numéro du corps auquel l'homme est attaché, ou le numéro de la division pour le train des états-majors; il n'y a pas de canons en sautoir, le pompon est blanc, la cocarde cantonale pour le train réparti aux unités de troupes cantonales et la cocarde fédérale pour le train réparti aux étatsmajors des corps de troupes combinés et des unités de troupes de la Confédération, les pattes d'épaules bleues-claires avec numéros en chiffres romains noirs.

Remarquons que le règlement d'habillement qui supprime les canons au képi du train d'armée, prescrit cependant les boutons d'uniforme chargés des deux canons surmontés d'une grenade. Il nous paraît qu'il y a dans ce fait une anomalie.

De même le parc de division porte la cocarde cantonale, bien que d'après l'article 28 de l'organisation militaire, on pût croire que cette troupe, étant fournie par la Confédération, devrait porter la cocarde fédérale, de même que les bataillons du train qui sont spécifiés au même article.

Composition des différents trains.

Le train d'artillerie.

Il attèle et conduit les canons, caissons, affûts de rechange, forges de campagne, chariots de batterie, fourgons et chars d'approvisionnement; soit par batterie 18 voitures, 100 chevaux de trait (20 de selle), 160 hommes dont 55 soldats du train.

Dans les batteries de montagne, toute la troupe fait simultanément le service de canonnier et du train. Elles se composent de 6 pièces, 2 affûts de rechange, 60 caisses à munitions, 8 caisses d'outils et de pièces de rechange, 2 caisses de médecin, 2 de vétérinaire, 470 hommes, 12 chevaux, 71 bêtes de somme.

Les compagnies de position n'ont ni chevaux, ni train.
La landwehr a huit batteries attelées.

Le train du parc de division.

Il a à sa tête un état-major composé d'un major-commandant, d'un adjudant et d'un quartier-maître (4 chevaux).

Le parc se subdivise en deux colonnes, chacune de 160 hommes dont 67 soldats du train, 21 chevaux de selle; la colonne A a 122 chevaux de trait, la colonne B 116.

Colonne A. Voitures et chevaux.

Section I.

13 demi-caissons infanterie,
12 char à approvisionnements,
14 voitures, 28 chevaux.

Section II.

124 caissons d'artillerie,

3" pièces de canon de remplac',

1" forge de campagne du parc, 14 chariot de parc,

1" fourgon de parc,

12 char à approvisionnements, 1" chariot à outils de pionniers,

1" chariot d'artificiers,

2 chariots de pionniers,

23 voitures, 90 chevaux,

soit au total: 37 voitures, 148 chevaux de trait, plus 4 dits de réserve et 21 chevaux de selle.

Colonne B. Voitures et chevaux.

Section I.

Section II.

132 demi-caissons d'infanterie, 12" caissons d'artillerie,

12 char à approvisionnements,

14 voitures, 28 chevaux.

3 pièces de remplacement,

1" forge de campagne du parc, 1" chariot de parc,

1' fourgon de parc,

12 char à approvisionnements,

12 demi-caisson de cavalerie.

2 chariots de pionniers,

22 voitures, 84 chevaux,

soit au total: 36 voitures, 112 chevaux de trait, plus 4 de réserve

et 24 chevaux de selle.

Quant à la landwehr, elle a 8 colonnes de parc nos 1 à 8.

Le train d'armée.

1. Le Bataillon du train.

Chaque division d'armée a un bataillon du train, qui se parlage en deux divisions et ayant à sa tête un major et 2 officiers avec 4 chevaux.

La première division nommée aussi train du génie a 91 hommes, dont 60 soldats du train, 12 chevaux de selle, 114 de trait.

La seconde division ou le train d'administration compte 120 hommes dont 76 soldats du train, 18 chevaux de selle, 150 de trait.

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