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qu'ils entrassent dans l'armée avec le grade de lieutenant. La question du ferrage d'hiver a été discutée en commun avec les officiers de cavalerie.

Les décisions prises sont les suivantes :

a Il faudrait que les matières d'enseignement dans les cours de répétition pour vétérinaires fussent déterminées ;

b) L'objet principal d'enseignement devrait être la direction d'un hôpital pour les chevaux;

c) Il est à désirer que les cours de répétition pour vétérinaires ne soient pas combinés avec des écoles d'officiers, mais plutôt avec des hôpitaux de chevaux.

d] Le Département militaire fédéral sera prié de faire décider que les officiers vétérinaires entreront dans l'armée avec le grade de lieutenant, et auront de l'avancement selon leur mérite.

Selon le préavis du Comité central, l'assemblée décide de transmettre ces propositions au Département militaire fédéral.

VIII. Au nom des officiers présents, lieutenant-colonel Hungerbühler remercie le Comité central pour sa prudente administration. Clôture de l'assemblée générale à 1 1/2 heure.

Pour le Comité central de la Société suisse des officiers :

Le Président,

A. VÖGELI, col.-divisionnaire.

Les Secrétaires,

Le Rapporteur,

U. MEISTER, colonel.

W. JENIKE, capitaine d'état-major général.

HAGGENMACHER, 1er lieutenant, adjudant de régiment.

Expédition française au Tonkin.

La mort du vaillant commandant Rivière vient d'être vengée. Les Français, sous le commandement de l'amiral Courbet, ont enlevé la place forte de Sontay, après deux jours d'attaque, les 16 et 17 décembre.

En attendant les rapports officiels, voici les nouvelles qui sont données par le télégraphe sur ces importants événements:

L'amiral Courbet a adressé au ministre de la marine les dépêches suivantes :

Sontay, 17 décembre.

Sontay est à nous ! L'enceinte extérieure a été prise d'assaut le 16, à six heures du soir. L'attaque a commencé à onze heures du matin; l'assaut a été donné à cinq heures avec une bravoure audessus de tout éloge par la légion étrangère, l'infanterie de marine. et les fusiliers marins.

La flottille a concouru au bombardement de la citadelle, qui a été évacuée pendant la nuit par les défenseurs et occupée le 17, au matin, sans combat. On ignore encore où se sont enfuis les Pavillons-Noirs, les Annamites rebelles et les Chinois. Impossible de connaître leurs pertes. Nous avons environ 15 tués, dont 1 seul officier; 60 blessés, dont 5 officiers.

Hanoï, 20 décembre:

Après la prise de Song-Taï, l'amiral est revenu à Hanoï, où il a pris le service du commissaire général. Les défenseurs de SongTaï se sont enfuis vers Batbac, Davang, Hong-Hoa, Phulam et au delà. La baisse des eaux a empêché l'attaque immédiate de HongHoa. Le colonel Bichot a visité avec une partie du corps expéditionnaire les environs de Song-Tai, entre le Day, le Song-Cau, la rivière Noire et les montagnes. Il est ensuite rentré à Hanoï. SongTai et les fortifications de la rivière sont fortement occupés par nos troupes. Toutes les garnisons vont être momentanément renforcées, afin de purger complètement le Delta des rebelles et des pirates qui le désolent.

Dans une autre dépêche, en date du 22, l'amiral revient sur l'admirable bravoure que les tirailleurs algériens et l'infanterie de marine ont déployée. Il ajoute que les tirailleurs annamites ont également pris une part glorieuse à toutes les affaires. Il se loue en outre des services rendus par les auxiliaires tonkinois.

Les avis de Haï-Phong en date du 26 décembre confirment les détails de la prise de Song-Taï.

Les Pavillons Noirs ont massacré les prisonniers. Le commandant en chef des troupes françaises est résolu de prendre des mesures en conséquence. L'ennemi a 1000 tués et blessés.

Les troupes qui ont pris part à l'affaire de Song-Taï, après avoir laissé dans cette place une partie de leur effectif comme garnison, sont rentrées à Hanoï. L'attaque de Bac-Ninh est ajournée.

M. Tricou est à Hué.

M. Harmand est arrivé à Saïgon. Il partira pour la France par le prochain courrier. Le bruit court que M. Palesme de Champeaux, résident français à Hué, a donné sa démission à la suite de désaccord avec M. Harmand.

Les travaux de démantèlement partiel ou total de plusieurs places du Delta, dont on commentait la nouvelle au Sénat, disent les journaux de Paris du 28 décembre, sont une opération dont il n'y a nullement lieu de s'étonner.

« Car elle est indispensable pour nous permettre d'asseoir solide

ment notre domination au Tonkin et de l'y maintenir avec aussi peu de monde que possible.

» Les points fortifiés par les indigènes sont très nombreux. Quelques-uns seulement doivent être gardés, et dans ceux-là même il conviendra de réduire l'étendue des ouvrages qui, tout en étant de qualité médiocre, exigent pour leur garde un effectif de soldats. exagéré. »

Nous reproduisons sous réserves les dépêches suivantes que publient les journaux anglais et allemands:

Haï-Phong, 26 décembre. D'après une version annamite, la perte totale des Français à l'attaque de Sontay atteindrait presque un millier d'hommes, dont trente-six officiers.

La perte des Pavillons Noirs est évaluée à 1000 hommes. La plupart des Pavillons Noirs se sont retirés à Hong-Hoa.

Le bruit court que les Français ont trouvé à Sontay deux millions de dollars en argent. Sontay a été solidement fortifié avec des canons Krupp.

Londres, 26 décembre, 4 h. 37.

On croit que l'amiral Courbet ne pourra faire quitter Sontay à sa troupe avant une douzaine de jours environ.

Ce délai lui est nécessaire pour laisser reposer ses hommes, reconstituer ses troupes et compléter ses approvisionnements.

On croit ici que la délibération du conseil suprême de l'empire chinois, qui est imminente, n'aboutira pas à une déclaration de guerre, si la France se contente de la prise de Sontay.

Si, au contraire, les troupes françaises s'emparent de Bac-Ninh, la Chine déclarerait la guerre; mais on connait les façons de procéder de la Chine, ses lenteurs calculées, ses atermoiements diplomatiques. Une résolution belliqueuse du conseil suprême chinois ne changerait donc pas beaucoup la situation.

Berlin, 12 janvier.

Suivant le Tageblatt, l'empereur de la Chine aurait émis un décret de mobilisation ainsi conçu :

<< Liu, chef des Pavillons-Noirs, est nommé généralissime chinois. dans le Tonkin.

>> Le gouvernement chinois fournira tout l'argent et tout le matériel de guerre dont on aura besoin.

» Les forces militaires du Yunnan sont soumises au commandement en chef de Thang-Chiang, gouverneur de cette province. Ce dernier est chargé de se joindre aux Pavillons-Noirs pour combattre les Français.

» Dans les autres provinces (Kuang-Toung-Kuang-Si, etc.), on

mettra des troupes sur pied pour protéger la frontière, mais ces troupes n'iront pas plus loin.

>> Le vice-roi des deux Kuangs et de Tchang-Khousing, ainsi que les gouverneurs du Kuang-Si, du Yan-Kuang-Si et du Yunnan prélèveront les contributions de guerre qui seront nécessaires. »

Hong-Kong, 12 janvier. Des transports embarquent à Canton 3,000 hommes de troupes chinoises à destination d'Haï-Nan.

La liste nominative des tués et blessés aux combats de Sontay et d'Haï-Dzuong donne les chiffres suivants :

1° Prise de Sontay. Tués, officiers, 4; soldats et marins français, 28; soldats arabes, 15; tirailleurs annamites, 3; auxiliaires tonkinois, 7. Disparus soldats, 5. Morts des suites de leurs blessures soldats français, 5; soldats arabes, 3. - Total, 81.

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Blessés: Officiers, 11; troupe, 35. Total, 46.

Blessés légèrement: officiers, 11, troupe, 176; auxiliaires tonkinois, 20. Total, 207.

Total pour Sontay, 81 tués et 253 blessés.

2o Combat d'Haï-Dzuong: Blessés: soldats, 11; marins, 7.Total, 18.

D'après des renseignements de l'Armée française, qu'il y a tout lieu de tenir pour certains, les forces actuellement au Tonkin seraient les suivantes :

24 compagnies d'infanterie de marine à 150 hommes, fournies par les 4 régiments de l'arme, groupées en 6 bataillons et contenant un effectif de 3,700 hommes.

1 bataillon de tirailleurs annamites de 1,200 hommes, à 6 compagnies.

Le 1er régiment d'infanterie de marine, fort de 1,860 homines, formé de 2 bataillons de tirailleurs algériens et de 1 bataillon de la légion étrangère.

1 bataillon de fusiliers marins, fort de 600 hommes.

1 bataillon formé par 4 compagnies de débarquement et contenant 500 hommes.

7 batteries de montagne de divers calibres, servies par 850 hom

mes.

Au total, 8,710 hommes.

Il y a, en outre, à Touan-An, avec détachement à Hué :

2 compagnies d'infanterie de marine;

1 compagnie de tirailleurs annamites;

1 1/2 batterie de montagne;

Au total, 720 hommes.

La force du corps expéditionnaire dans son ensemble est donc de 9,430 hommes.

D'après le plan adopté par le gouvernement, la force totale du

corps expéditionnaire serait portée à 16,000 hommes, en raison des dispositions suivantes :

On formerait un 2° régiment de marche de 3,000 hommes, comprenant :

1 bataillon du 3o régiment de tirailleurs algériens.

Le 2o bataillon d'infanterie légère d'Afrique.

1 bataillon de la légion étrangère.

Chacun de ces bataillons partirait avec 1,000 hommes, à raison de 250 hommes par compagnie, mais verserait 200 hommes à chacun des 3 bataillons du 1er régiment de marche et n'en conserverait plus que 800.

Un 30 régiment de marche serait constitué à 3 bataillons de 1,000 hommes, savoir :

1 bataillon (2e) du 23° d'infanterie, à Besançon ;

1 bataillon du 111e d'infanterie, à Antibes;

1 bataillon du 143° d'infanterie, à Albi.

Ces trois bataillons sont des quatrièmes bataillons sans affectation spéciale dans le plan général de mobilisation continentale; on compléterait leurs cadres en officiers et sous-officiers, ainsi que leurs effectifs en soldats par des appels de volontaires dans tous les régiments d'infanterie de ligne.

Le corps expéditionnaire, ainsi réorganisé, est placé sous les ordres de M. le général de division Millot, qui aurait pour aide de camp M. le capitaine Ghins, breveté d'état-major.

L'état-major aurait pour chef M. le lieutenant-colonel Guerrier, major de la place de Paris; pour sous-chef M. le commandant Crétin; pour attachés MM. les capitaines Delacroix et de Vignacourt, ainsi que M. le lieutenant de vaisseau Hautefeuille.

Le corps expéditionnaire comprendrait trois brigades:

1re brigade général de Négrier, 2o et 30 régiments de marche, soit 6 bataillons, 4,800 hommes.

2e brigade général Brière de l'Isle, 1er régiment de marche et 1er régiment de marche d'infanterie de marine, soit 6 bataillons : 4,200 hommes.

3 brigade colonel Bichot, 2e régiment de marche d'infanterie de marine, 1 bataillon de fusiliers marins, 1 bataillon de tirailleurs annamites: 3,600 hommes.

1 détachement de cavalerie à 60 hommes.

2 batteries d'artillerie de montagne de 80mm,

de terre.

1 détachement du train des équipages.

1 détachement du génie.

servies par

l'armée

1 détachement du service des ambulances et des subsistances. 7 batteries d'artillerie de montagne de divers calibres, servies par l'armée de mer.

2 batteries d'artillerie de campagne de 80mm, servies par l'armée

de mer.

1 batterie de canons-revolvers montée sur affûts de campagne, servie par l'armée de mer.

Des pièces de position de 14 centimètres du matériel de la ma

rine.

12 canonnières portant 28 pièces et 550 hommes. Au total: 16,000 hommes et 116 canons.

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