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Tribu

XXIX Année.

N° 2.

15 Février 1884

Le nouveau fusil.

Dans notre numéro de novembre dernier, nous avons publié quelques renseignements sur le nouveau fusil, système Rubin, expérimenté à l'école de tir de Wallenstadt n° VI.

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Aujourd'hui l'on a par le Zeitschrift f. Artillerie u. Genie quelques données de plus que nous sommes charmés de soumettre à nos lecteurs. On peut déjà comparer avec profit les résultats obtenus avec plusieurs modèles du nouveau fusil, en regard de ceux d'ordonnance actuelle. Quatre modèles Rubin, entre autres, ont été employés à divers essais, tous de calibres réduits, mais divers, c'est-à-dire des calibres de 9, de 8 1/2, de 8 et de 7 mm. Jusqu'à présent it en résulterait que le système Rubin a des avantages réels. Les trois facteurs qui constituent la qualité principale de toute arme de jet moderne sont possédés par lui, les uns au moins sur pied d'égalité avec les ordonnances en vigueur, les autres à un degré très supérieur, ce qui réalise un progrès marquant dans le tir.

Ces trois facteurs sont, on le sait, la vitesse des feux, la tension de la trajectoire et la justesse du tir.

La justesse du tir permet seule de former des tireurs, d'atteindre sûrement des buts restreints ou isolés et surtout de donner au fantassin cette confiance dans son arme qui lui est si nécessaire.

Avec une trajectoire très tendue, les fautes qui proviennent d'une appréciation inexacte de la distance ou d'un feu mal ajusté, sont neutralisés en une large mesure. Jn but tant soit peu profond peut être atteint, même dans des circonstances très défavorables. De plus, la tension de la trajectoire rend le tir aux grandes distances beaucoup plus efficace.

Il résulte de ceci que toutes les nations ont cherché et cherchent encore à améliorer leurs armes au point de vue d'un accroissement de portée et d'une plus grande tension de la trajectoire.

Le principal moyen à employer pour atteindre ce résultat, étant donné le calibre de 10 à 11 millimètres, est d'augmenter la

vitesse initiale et la force vive du projectile. De plus, on cherche à diminuer la déperdition de force produite par la résistance de l'air en employant une balle à surface bien unie, à pointe convenable, avec une position juste du centre de gravité et un bon système de direction dans les rayures de l'arme.

En augmentant la charge de poudre et en employant des pou. dres brisantes, on accroît les vitesses initiales. Avec des projectiles plus lourds on obtient une augmentation de la force vive et des vitesses finales.

Ces modifications conduisent malheureusement à des cartouches pesantes et à un recul violent, recul ayant sur la justesse du tir une influence très fâcheuse. Elles ne peuvent donc être poussées que jusqu'à une certaine limite.

A cause du recul, qui a non seulement l'inconvénient de diminuer la justesse du tir, mais qui rend encore la formation de bons tireurs extrêmement difficile, on ne peut pas donner à la balle d'un fusil de 10 à 11 mm. un poids par unité de section. suffisant pour obtenir une trajectoire très tendue. Les résultats balistiques obtenus jusqu'à présent avec ces armes ne peuvent pas être pratiquement augmentés.

En 1854 déjà, la Suisse a adopté ce qu'on appelait alors le petit calibre, soit 10,4 millimètres. Les autres Etats européens l'ont imitée peu après, mais ils ont cherché à combiner le nouveau calibre, moins avec une augmentation de la justesse du tir qu'avec un accroissement de la portée et avec la tension de la trajectoire. Si leurs armes sont un peu supérieures à la nôtre sous ces derniers rapports, le Vetterli tient en revanche le tout premier rang quant à la précision, ainsi qu'on peut le voir de la comparaison suivante. entre le fusil Mauser et notre arme d'ordonnance modèle de 1869/71.

Les chiffres contenus dans les tableaux ont été extraits: Pour le fusil allemand de l'Instruction sur le tir pour l'infanterie allemande (Berlin 1877), pages 62-67.

Pour le fusil suisse: Des expériences exécutées à Thoune en automne 1879 avec le fusil à répétition modèle 1869/71 et avec la nouvelle cartouche d'ordonnance (enveloppe de papier), d'après les calculs de M. l'ingénieur Haller.

La tension des trajectoires du fusil allemand et du fusil suisse peut être appréciée comparativement par les chiffres ci-après des angles d'élévation en oo aux distances de 400 à 1600 mètres :

A 100 m., fus. all. 2,84, fus. s. 3,28; à 200 m., fus. all. 6,33; fus. s. 7,12; à 300 m., fus. all. 10,48, fus. s. 11,52; à 400 m., fus. all. 15,29, fus. s. 16,48; à 500 m., fus. all. 20,75, fus. s. 22,00; à 600 m., fus. all. 26,87, fus. s. 28,8; à 700 m., fus. all. 33,64, fus. s. 34,72; à 800 m., fus. all. 41,07, fus. s. 41,92; à 900 m., fus. all. 49,15, fus. s. 49,68; à 1000 m., fus. all. 57,89, fus. s. 58,00; à 1100 m., fus. all. 67,28, fus. s. 66,88; à 1200 m., fus. all. 77,34, fus. s. 76,32; à 1300 m., fus. all. 88,04, fus. s. 86,32; à 1400 m., fus. all. 99,40, fus. s. 96,88; à 1500 m., fus. all. 111,42, fus. s. 108,00; à 1600 m., fus. all. 124,09, fus. s. 119,68.

Espace dangereux du projectile tirant sur une cible de 1,8 m. de hauteur:

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L'espace dangereux maximum en tirant à une hauteur de 0,9 m. au-dessus du sol, sur une cible de 1,8 m. de hauteur, est de :

fusil suisse : 346 m.

fusil allemand: 354 m.

Les essais de tir faits à Thoune en automne 1876 avec deux fusils allemands ont donné les résultats suivants, accusant un maximum d'espace dangereux de 351 m. :

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