Au point de vue de la précision, les expériences ont donné les

L'impossibilité constatée plus haut d'améliorer sensiblement les conditions balistiques de notre arme de 10,4 mm., sans influer sur sa précision, conduisit M. le major Rubin, directeur du laboratoire fédéral, à l'idée de faire des essais avec des calibres plus petits (9, 8 1⁄2 et 8 millimètres).

Les expériences ont été commencées par M. Rubin, en son particulier, pendant l'année 1879, et eurent pour premier résultat la création d'un fusil de 9 mm.

Cette arme a comme particularités: 1° Inclinaison très forte des rayures; 2o projectile avec manteau de cuivre (se prête très bien à une grande vitesse de rotation et se laisse guider facilement dans les rayures); 3° charge de poudre comprimée en une seule masse (permet d'avoir avec une charge considérable une cartouche relativement courte).

Après qu'on eut trouvé le quotient de chargement voulu, l'inclinaison convenable pour les rayures et la forme la plus favorable pour le projectile, on détermina les conditions balistiques de l'arme et sa précision aux distances de 300, 600, 900, 1200, 1600 et 2000 mètres, et on put les présenter en janvier 1881 au Département militaire fédéral.

Pour cette première série d'expériences, la cartouche avait une douille à percussion centrale et une charge de 4,7 gr. poudre no 3 à grains ronds.

La balle pesait 20 grammes; longueur 3 1⁄2 calibres et 0,3 gr. par millimètre carré de section.

Les résultats furent les suivants :

Si l'on compare ces résultats avec ceux que donnent les armes d'ordonnance, on voit qu'ils sont partout meilleurs, surtout aux grandes distances.

En continuant les essais, on put se convaincre que ces résultats ne tenaient point, comme on aurait pu peut-être le supposer, à un travail plus soigné de l'arme ou de la cartouche, mais au système lui-même. La munition était du reste obtenue par les procédés de la fabrication en grand des cartouches d'ordon

nance.

Comme il était à prévoir que les résultats deviendraient encore meilleurs avec des calibres plus petits, on étendit l'expérience à des armes de 8 1/2 et de 8 mm.

On le fit d'autant plus volontiers que le fusil de 9 mm. donnait déjà un recul sensible et qu'on n'aurait pu augmenter la tension de sa trajectoire sans accroître encore ce défaut.

Les projectiles du 8 1⁄2 et du 8 mm. étaient symétriquement semblables à celui du 9.

Pour ces expériences, entreprises officiellement par les auto

rités militaires en 1882, on employa pour chacun des calibres de 9, 8 et 8 mm. quatre fusils. Les tirs furent exécutés aux distances de 300, 600, 900, 1200, 1600 et 2000 m., dans le but d'obtenir tous les éléments balistiques des armes (calcul de la trajectoire, vitesse initiale, angle de dépression du tir, force de pénétration de la balle, etc.). Ces expériences revêtirent un caractère officiel et furent dirigées, comme celles de 1883, par M. le colonel Feiss, chef de l'infanterie, qui émettait des programmes d'expérience.

Les armes étaient munies de la fermeture Vetterli. Pour chaque calibre l'inclinaison des rayures était la même, mais le nombre des rayures différait, afin de pouvoir constater si cela avait quelque influence.

Des quatre fusils de chaque calibre, deux possédaient 5 rayures, un en avait 4 et un 3. Les rayures et les champs étaient d'égale largeur.

Les dimensions et les poids des armes et des cartouches sont indiqués dans le tableau que voici :

Vitesse in. de la balle à 25 m. de la bouche. m. 505,2 | 464,7 458,2

Pour mesurer le recul, chaque fusil était suspendu dans un parallelogramme et tiré de cette position. Le poids de l'arme multiplié par son relèvement donnait le recul en kilogramè

tres.

L'espace dangereux maximum pour un but de 1,80 m. avec

0,9 m. comme hauteur du point visé est le suivant :

Il est à remarquer, à propos de ces précisions, que par suite d'une température presque toujours défavorable à l'époque des essais, un assez grand nombre de tirs n'ont pas pu être exécutés par un temps calme. De plus, aux distances de 1600 et 2000 m., on n'a tiré qu'avec un seul des fusils de chaque système.

Le relevé des cibles montre que le nombre des rayures n'a pas d'influence sur la précision du tir. Certaines armes munies de

trois rayures ont donné de meilleurs résultats que d'autres qui en avaient quatre ou cinq, et inversément.

La force de percussion a été expérimentée sur des parois en sapin de 3 cm. d'épaisseur, 1,8 m. de hauteur et de largeur, placées à 9 cm. de distance les unes derrière les autres :

I 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

910

Ont traversé: 11 11 11 11 11 11 11 10 10

8

1

1

1

1 2

1

23

1

26

1 coup à travers une branche.