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» tirai de mon second gousset de montre, et étalant bien > les quatre pièces jaunes sur les cinq doigts de ma main gauche, j'adressai la parole au bon curé de SaintMerry, en lui montrant avec l'index de ma main droite, » la vieille mère, ou tante ou gouvernante de mon aimable inconnue. M. le curé, lui dis-je, etc. » Après un long préambule, sur la faiblesse de la chair, et les biens de fa charité, il décide le pasteur à remettre à cette vieille femme l'or qu'il lui a confié, pour qu'elle le distribue aux pauvres de la paroisse. Pendant qu'elle est occupée avec monsieur le curé qui l'a conduite dans la sacristie, M. Hubert Pascal aborde l'inconnue restée seule, et lui fait l'aveu de ses sentimens. Il est obligé de se séparer d'elle sans avoir appris autre chose, sinon qu'elle s'appelle Bénédicte. Il n'est plus alors question de cette héroïne dans tout le premier volume; mais pendant ce tems le héros se grise avec quelques mauvais sujets, est mis en prison, etc. Rendu à la liberté, il cherche et découvre sa maîtresse. Mlle. Bénédicte avait été séduite par un jeune homme qui portait le nom d'Hubert, et dont elle ignorait le destin. Elle a pour frère un officier de marine, qui prenant notre héros pour le séducteur, le force d'épouser Bénédicte. Il l'épouse.... Mais en entrant au lit nuptial, il ne trouve qu'une femme sans vie. . . . La défunte a laissé un billet qui apprend à M. Pascal la cause de son action désespérée. Il sait alors, pour la première fois, qu'il avait un frère, fruit des premières amours de son père; il le trouve, et retourne en Champagne.

Ainsi finit la Premiere Nuit de mes noces, ouvrage critique, moral et philosophique de l'auteur de Brick-Bolding. - Et voilà comme sont faits la plupart des romans qu'on imprime aujourd'hui! Ce sont des copies de copies. Leurs auteurs visent à l'originalité, et ne peuvent pas même atteindre le bizarre!.....

POÉSIE.

L'ABEILLE ET LA MOUCHE.

L'ABEILLE, par un beau matin,

Picorant sur sa route et la rose et le thin,
S'en alla visiter sa parente la Mouche;
Celle-ci relevait de couche,

Et seule dans son coin avait le cœur chagrin,
N'ayant causé depuis la veille;

Mais elle se remit, voyant venir l'Abeille.
Pattes dessus, pattes dessous,

Elle lui fait mille caresses.

Hé bonjour, cousine, est-ce vous ?

Quel bon vent, dites - moi, vous amène chez nous ?
La faiseuse de miel lui rend ses politesses,

Caresse pour caresse, et caquet pour caquet,
Ainsi qu'il se pratique entre bonnes amies.
Ayant m
mis fin à leurs cérémonies,
L'Abeille lui parla d'un miel qu'elle avait fait;
C'était un miel exquis, parfait,

A son gré préférable à celui de l'hymète;

Il faut, dit-elle, il faut que je vous en remette,
Pour vos maux de poitrine il sera souverain:

Et d'abord apprenez comment je le compose:

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De serpolet, de romarin

Je mêlange un extrait avec du suc de rose

Ensuite j'y joins une dose....
La Mouche l'interrompt enfin.
Cousine, parlons d'autre chose;
Croit-on que l'été sera chaud?
Ah, reprit l'Abeille aussitôt,

On craint bien que le miel ne manque cette année,
Heureusement j'en suis approvisionnée,

Et pour passer l'hiver j'aurai ce qu'il m'en faut,
Pour peu qu'à travailler mon essaim s'évertue.
Je n'y tiens plus ; 'l'ennui me tue,

Reprit l'autre; sortons, je reprends mes vapeurs.
Des vapeurs! ah ma chère, y seriez-vous sujette?
J'ai pour ce mal une recette

Excellente

Excellente et qu'en vain vous chercheriez ailleurs,
Et je vais d'abord vous la dire:

D'un extrait de mon miel avec un peu de cire....
Eh! de grace, à la fin, laissez-là votre miel,
Reprit la Mouche impatiente;

Je ne crois pas que sous le ciel
Jamais bavarde impertinente

Ait tenu de propos d'un ennui plus mortel:
Adieu, partez: de votre vie

Ne remettez les pieds chez moi.

Il faut en toute compagnie

Le moins qu'on peut parler de soi.

J. L. GRENUS.

VARIÉTÉ S.

L'INSTITUT national a tenu le 15 de ce mois sa séance publique. Le bureau de la classe de littérature et beaux-arts présidait. Le C. Sicard, secrétaire, a fait l'annonce des prix décernés, remis et proposés par l'Institut, dans ses trois classes.

Celle des sciences morales et politiques, a accordé deux prix d'égale valeur à deux mémoires sur cette question: Quels sont les moyens de perfectionner en France l'institution du jury? Les deux auteurs sont les CC. BOURGUIGNON, juge au tribunal criminel de la Seine, et CANARD, ancien professeur de mathématiques à l'école centrale de Moulins.

La même classe a retiré deux questions qu'elle avait proposées. 1°. Quel est le véritable caractère de la bonté dans l'homme public? 20. Quelles doivent être dans une République bien constituée l'étendue et les limites du pouvoir du père de famille? Mais elle a distingué parmi les mémoires envoyés sur la première, le n° 11, portant pour épigraphe: La Justice; et le n° 7, avec cette épigrephe : Qui n'est que juste est dur. Voltaire. E: sur la seconde, le N° 1, avec une épigraphe traduite des lois de Platon, liv. XI; le N° 3, écrit en latin et ayant pour devise : Felix qui potuit rerum cognoscere causas; et le N° 2, Patria potestas, in pietate debet, non in atrocitate consistere.

cette

Cette même classe propose pour sujet du prix qui doit être décerné dans la séance publique du 15 messidor an 11, question: Quelle a été l'influence de la réformation de Luther sur, An X. 3me Trimestre.

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la situation politique des différens Etats de l'Europe, et sur le progrès des lumières? Le prix est une médaille d'or du poids de cinq hectogrammes. Les ouvrages ne seront reçus que jusqu'au 15 germinal an 11; terme de rigueur.

La classe de littérature et beaux-arts propose pour prix de peinture, la question suivante : Quelle est l'influence de la pein ture sur les arts d'industrie commerciale? Faire connaître les avantages que l'Etat retire de cette influence, et ceux qu'il peut encore s'en promettre; et pour prix des langues anciennes : L'examen critique des auteurs grecs et latins qui ont écrit sur l'Egypte, depuis les premiers tems jusqu'aux croisades. Ces deux prix, de la même valeur que le précédent, seront décernés dans la séance publique du 15 nivose an 12. Le terme de rigueur pour la réception des mémoires, est le 15 vendémiaire, même année.

Enfin la classe des sciences mathématiques et physiques, propose pour sujet de prix de chimie à décerner dans la séance publique du 15 germinal an 12, cette question: Quelles sont les caractères qui distinguent, dans les matières végétales et animales, celles qui servent de ferment de celles auxquelles elles font subir la fermentation? Le prix est une médaille d'or de la valeur d'un kilogramme le terme de rigueur pour la réception des mémoires, est le 1er nivose an 12.

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Après ces différentes annonces, le C. LALANDE a lu un mémoire sur la découverte d'une neuvième planète.

Le C. DELAMBRE a donné lecture d'un mémoire du C. TouLONGEON sur l'établissement et la fondation de colonies nouvelles. Le C. CHAMPAGNE a lu une notice sur la vie et les Ouvrages du C. Creuzé-Latouche.

Le C. MONGEZ un mémoire sur les instrumens d'agriculture des anciens, et spécialement sur la charrue.

Le C. CUVIER, une notice sur la vie et les ouvrages du C. Darcet.

La séance a été terminée par une pièce de vers du C. COLLIND'HARLEVILLE, intitulee: Une Journée de Paris.

A VIS.

LE C. Palisot - Beauvais, de l'Institut, a rapporté de ses voyages en Afrique, une riche et précieuse collection d'histoi naturelle, contenant plus de 7000 objets tant mammifères. qu'oiseaux, reptiles, poissons, insectes, coquilles, minéraux bois, outils et instrumens d'Indiens. La collection d'insecte surtout est très-belle; elle contient un grand nombre d'objet uniques et qui n'ont été décrits par aucun auteur.

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Cette collection, faite et soignée par lui, peut se complett aisément dans les mains d'un connaisseur riche, en y ajoutan les productions de l'Europe et même celles de la France. Oue les objets nouveaux, elle renferme encore d'autres objets rare qui ne se trouvent pas dans la riche collection du Museum d'his toire naturelle de Paris.

. Les oiseaux et les insectes sont renfermés dans des boëtes et cadres vitrés.

Le C. Palisot-Beauvais se propose de se défaire de cette collection, et l'offre aux amateurs qui pourraient s'en accommoder. Au moyen de ce qu'elle ne contient presque que des objets étrangers, et qu'elle peut par conséquent se completter aisément, elle convient à toute personne riche, ou pour former un établissement public propre à l'instruction.

Les personnes qui desireront en faire l'acquisition, peuvent s'adresser chez lui, à Paris, rue Saint - Claude, au marais, no 357, pour la voir et pour traiter du prix.

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Recherches chimiques et microscopiques sur les conferves, les bisses, les tremelles, ou les Plantes-Polypiers, in-4°, avec trente-six planches enluminées; par Girod-Chantrans, membre de plusieurs sociétés savantes. A Paris, chez Bernard, libraire pour les mathématiques, sciences et arts, quai des Augustins, no 31. Prix, 15 fr. et 18 fr. franc de port. Les exemplaires des figures enluminées sur du papier d'Hollande, 25 fr. pour Paris.

L'Etat militaire de la République vient d'être présenté au premier consul; il est divisé en deux parties, et contient tout ce qui est relatif à l'armée, et est d'autant plus intéressant que la nomenclature de tous les corps formés depuis 1791, y est insérée avec soin, ce qui le rend intéressant à tous les fonctionnaires civils, et met tous ceux qui ont eu des pareus au service, à même de connaitre dans quels corps actuellement existans ils ont été incorporés, la garnison qu'ils occupent, et peuvent par ce moyen se procurer des conseils d'administration les renseignemens dont ils ont besoin.

Cet ouvrage, soigné et bien traité, est fait par l'adjudant commandant Champeaux, employé à l'état-major-général de la 1ere division militaire. Il contient 816 pages d'impression. Prix, broché, 4 fr. et 5 fr., relié; 5 fr. 75 c. broché, et 6 fr. 75 c. relié, franc de port. A Paris, chez l'Auteur, rue Honoré, no 174; et au dépôt qu'il a établi rue Saint-Honoré, no 125, près celle de l'Echelle.

La Petite Maison rustique, ou Cours théorique et pratique d'agricul ture, d'économie rurale et domestique; ouvrage utile aux propriétaires

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