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de l'analyse, et commence par tracer des histoires simples qui prouvent l'indépendance de ces affections que l'on n'a confondues qu'en s'éloignant de cette marche invariable qui ne trompe jamais. Les histoires sont bien choisies, écrites avec autant de goût que d'élégance. Cette section se trouve ensuite divisée en deux chapitres, dont le premier offre le tableau comparatif de l'hystérie et de l'hypocondrie. Le rapprochement de ces deux maladies a conduit à ces résultats: 1o Quant aux causes : les prédispositions sont en général les mêmes. Une sensibilité vive au physique et au moral; cependant l'époque de la puberté, l'abstinence des plaisirs de l'amour disposent exclusivement à l'hystérie: les causes déterminantes diffèrent essentiellement, en ce que l'hypocondrie succède presque toujours à une vie sédentaire et aux travaux forcés de cabinet; tandis que l'hystérie tient le plus souvent aux dérangemens des fonctions exclusives au sexe, ou au trouble des lois de la réproduction. 2°. Quant à l'âge : L'hypocondrie attaque particulièrement l'âge adulte, au lieu que Thystérie affecte spécialement deux époques éloignées, le moment de la puberté et l'époque critique. 3°. Quant au sexe: Les femmes sont moins exposées à l'hypocondrie que les hommes, parce que les causes de cette affection chez ces dernières, déterminent souvent l'hystérie qui est exclusive à la femme; une autre raison se trouve dans les fonctions que la nature lui a réservées. En effet la femme peu propre par son organisation aux mé. ditations et aux sciences abstraites, est appelée à remplir dans la société des devoirs plus doux.

Ces maladies offrent encore beaucoup de traits de dissemblance dans leurs phénomènes, leur durée, leur terminaison et leur traitement. Toutes ces considérations qui sont parfaitement traitées dans cet ouvrage, ne peuvent être embrassées par une simple analyse.

Le deuxième chapitre est consacré à la distinction de Thypocondrie et de la mélancolie. Ici encore l'auteur fidèle au plan qu'il a adopté, remontant du simple au composé,

a eu l'attention de présenter des histoires de mélancolies dégagées de toute affection hypocondriaque; et comparant ensuite les phénomènes de ces deux maladies, il parvient à en tracer les différences que l'esprit le moins observateur ne peut manquer de reconnaître.

On aime à retrouver dans ce chapitre l'histoire des hommes célèbres qui ont honoré leurs pays et illustré leur siècle, et qui, soumis aux mêmes influences, ont éprouvés les mêmes effets, c'est-à dire, la mélancolie, à laquelle Bellerophon, Socrate, Platon, Diogène, Héraclite, Timon, Pascal, Le Tasse et J. J. Rousseau, etc., ont dû le bouleversement de leur imagination. A côté de ces derniers, la même maladie place d'autres hommes qui ne se sont distingués que par leurs cruautés et le despotisme le plus farouche: Xg. Denis de Syracuse, Tibère, Néron, Louis XI, etc., etc., tous exemples fameux de mélancoliques munis d'un pouvoir absolu.

La troisième section renferme l'histoire générale de T'hypocondrie. Il s'est d'abord livré à des réflexions géné rales, et a développé les idées qu'il n'avait fait qu'émettre dans la première section; puis il est entré dans les détails des causes prédisposantes; viennent ensuite la marche de la maladie considérée dans ses différens degrés, ses compli cations et terminaisons; enfin cette section est terminée par le résultat des ouvertures cadavériques qui ne fournissent aucune induction positive relativement à l'hypocondrie, mais jettent un grand jour sur l'histoire de ses terminaisons ou complications.

La quatrième section est toute accordée au traitement de l'hypocondrie. Après avoir jeté un coup-d'oeil rapide sur la méthode curative qu'employaient les anciens dans cette maladie, l'auteur apprécie le degré de confiance que mérite la médecine de ces tems reculés; puis abordant le traitement qu'il propose, il reconnaît deux indications générales la première consiste à calmer les paroxysmes ou à remédier aux accidens. On y parvient, en remontant à la cause, en variant au besoin le traitement, suivant la

nature et les dangers des accidens, sans oublier que cette cure n'est que palliative. La deuxième a pour but la cure radicale par le traitement général de la maladie.

Les principes du traitement sont fondés sur la connaissance de la cause de la maladie, sur la variation que doivent éprouver les moyens d'après un grand nombre de considérations relatives à l'individu. Il donne pour première base dà traitement général, la nécessité d'un bon régime physique, et offre à l'appui les heureux effets obtenus par cette méthode; pour deuxième base, la nécessité du régime moral, fondée sur les résultats les plus satisfaisans. Un examen sommaire de l'influence des passions, rend raison de l'utilité de ce régime.

L'emploi des médicamens constitue la troisième base du traitement; leur emploi doit toujours être subordonné à la cause de la maladie, et ils ne doivent être considérés en général, que comme partie accessoire du régime physique et moral sur lequel il est important d'insister.

Cette analyse suffit pour prouver que cet ouvrage mérite d'être compté au nombre de ceux qui offrent les caractères d'une utilité presque générale.

S.

ÉCONOMIE PUBLIQUE.

INSTRUCTION sur l'amélioration des chevaux en France, présentée par le Conseil-général d'agriculture, arts et commerce du ministère de l'intérieur, rédigée par J. B. HUZARD, imprimée par ordre du ministre de l intérieur. A Paris, chez madame Huzard, rue de l'Eperon, no 21. Il n'est personue qui, au seul titre de cet ouvrage, ne sente quelle est l'importance du but que l'auteur s'y propose. Il n'est point de lecteurs qui après l'avoir parcouru, n'ajoute qu'il est impossible de rencontrer un ouvrage qui réponde mieux à son titre. Il est du petit nombre de ceux qui offrent un ensemble complet, et éclairent telle

ment toutes les parties d'un sujet, qu'ils n'y laissent rien à desirer.

Si les malheurs que nous venons d'éprouver, appellent tous les genres d'améliorations, la situation présente nous permet de les espérer, et c'est déjà une grande espérance que la publication d'un écrit si utile, qui annonce de la part du gouvernement les idées les plus justes sur nos besoins, et l'intention de les satisfaire, qui produira par la seule lecture, une partie des heureux effets qu'il indique. Le perfectionnement de nos races de chevaux est un intérêt du premier ordre pour notre agriculture, un intérêt essentiel pour nos armées, un intérêt indirect pour tous nos genres d'industrie. Le ministre de l'intérieur ne pouvait faire choix, pour en indiquer les moyens, d'un citoyen plus propre à seconder ses vues, que de l'élève le plus distingué de Bourgelat, et du savant qu'un suffrage unanime a depuis long-tems reconnu comme le plus versé que nous possédions dans cette branche importante de l'histoire naturelle. Le C. Huzard ne pouvait de son côté, mieux répondre à son attente. Nous devons à son zèle l'ouvrage le plus parfait que nous possédions encore en ce genre ; un ouvrage que tous les amis du bien public doivent méditer, qui doit devenir le manuel du cultivateur, et qui, dans sa simplicité, est tellement riche de faits précieux, qu'il est presque impossible de l'extraire.

Cet ouvrage constate deux grandes vérités, dont l'une sert de consolation à l'autre, mais dont la première est malheureusement trop connue, et la seconde trop ignorée; savoir: que nous sommes en ce moment, relativement à nos races de chevaux, dans la situation la plus déplorable, mais que nons possédons cependant les ressources les plus brillantes, et que, sous ce rapport même, nous sommes destinés à être une des nations les plus favorisées de la nature.

En exposant nos maux'actuels, l'Instruction rédigée par le C. Huzard, en explique les causes; en indiquant nos

ressources,

ressources, elle développe les moyens de les mettre en

œuvre.

Les causes qui ont amené le dépérissement de nos races de chevaux remontent bien avant la révolution. Elles consistaient dans le défaut d'encouragemens pour les propriétaires, ou plutôt même dans les obstacles qu'une police mai entendue semblait avoir élevés pour les décourager; elles consistaient dans l'ignorance des propriétaires, les croi semens mal entendus, les vicieux appareillemens, et le défaut de soins de tout genre; dans le préjugé funeste des consommateurs aveuglément prévenus en faveur des chevaux étrangers, et inhabiles à apprécier les nôtres ; dans les vices même de cette administration des haras, si ruineuse pour le trésor public, si peu féconde en produits, et dont tant de gens n'invoquent aujourd'hui le retour, que dans l'espoir d'y obtenir des places en récompense de leurs volumineux mémoires. La guerre et la révolution ont fait naître ensuite de nouvelles causes non moins funestes de destruction qui ont achevé de ruiner parmi nous cette précieuse source de richesses.

Mais il faut se håter de le répéter, cette source peut être facilement revivifiée. Nous avons tous les moyens de réparer nos malheurs ou nos fautes; de riches pâturages des races précieuses. Il n'est question que d'éclairer nos cultivateurs, de les encourager, de leur montrer ce qu'ils peuvent faire, ce qu'ils ont à faire, et de détruire ces préjugés funestes qui nous font attacher tant de prix aux productions étrangères, et si peu d'orgueil aux nôtres.

Ce sera un grand sujet d'étonnement pour nos petitsmaitres, qui faisaient venir à si grands frais des chevaux anglais, qui ont déploré comme une mesure désastreuse l'arrêté qui interdisait leur importation, qui cherchent à emprunter tout aux Anglais, hors leur fierté nationale leur amour pour les mœurs et les productions de leur pays, ce sera un grand sujet d'étonnement pour eux d'entendre dire au C. Huzard, que les belles races françaises sont à tous An X. 3me, Trimestre.

C c

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