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Art. Ier. En exécution de l'art. 87 de la constitution, concernant les récompenses militaires, et pour récompenser aussi les services et les vertus civiles, il sera formé une légion d'honneur.

II. Cette légion sera composée d'un grand conseil d'administration et de quinze cohortes dont chacune aura son chef-lieu particulier.

III. Il sera affecté à chaque cohorte des biens nationaux portant 200,000 fr. de rente.

IV. Le grand conseil d'administration sera composé de sept grands officiers, savoir: des trois consuls et de quatre autres membres, dont un sera nommé entre les sénateurs par le sénat; un entre les membres du corps législatif par le corps législatif; un autre entre les membres du tribunat; et un enfin, entre les conseillersd'état par le conseil-d'état.

Les membres du grand conseil d'administration conserveront pendant leur vie le titre de grands officiers, lors même qu'ils seraient remplacés par l'effet de nouvelles élections.

V. Le premier consul est de droit chef de la légion, et président du grand conseil d'administration.

VI. Chaque cohorte sera composée de sept grands officiers, de vingt commandans, de trente officiers et de 350 légionnaires. Les membres de la légion sont à vie.

VII. Il sera affecté à chaque grand officier 5000 fr.; à chaque commandant 2000 fr.; à chaque officier 1000 fr. ; et à chaque légionnaire 250 fr.

Ces traitemens sont pris sur les biens affectés à chaque cohorte. VIII. Chaque individu admis dans la légion, jurera sur son honneur de se dévouer au service de la République, à la conservation de son territoire dans son intégrité, à la défense de son gouvernement, de ses lois et des propriétés qu'elles ont consacrées ; de combattre par tous les moyens que la justice, la raison et les lois autorisent, toute entreprise tendant à rétablir le régime féodal, à reproduire les titres et qualités qui en étaient l'attribut; enfin, de concourir de tout son pouvoir au maintien de la liberté et de l'égalité. IX. Il sera établi dans chaque chef-lieu de cohorte, un hospice et des logemens pour recueillir, soit les membres de la légion que leus vieillesse, leurs infirmités ou leurs blessures auraient mis dans

l'impossibilité de servir l'état, soit les militaires qui, après avoir été blessés dans la guerre de la liberté, se trouveraient dans le besoin. TITRE II.- Composition.

Art. Ier. Sont membres de la légion tous les militaires qui ont reçu des armes d'honneur.

Pourront y être nommés les militaires qui ont rendu des services majeurs à l'état, dans la guerre de la liberté; les citoyens qui, par leur savoir, leurs talens, leurs vertus, ont contribué à établir, ou à défendre les principes de la République, et fait aimer et respecter la justice et l'administration publique.

:. II. Le grand conseil d'administration nommera les membres de la légion.

III. Durant les dix années de paix qui pourront suivre la première formation, les places qui viendront à vaquer, demeureront vacantes jusqu'à concurrence du premier de la légion, et par la suite, jusqu'à concurrence du cinquième ces places ne seront remplies qu'à la fin de la première campagne.

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IV. En tems de guerre il ne sera nommé aux places vacantes qu'à la fin de chaque campagne,

V. En tems de guerre, les actions d'éclat seront titres pour tous les grades.

VI. En tems de paix il faudra avoir vingt-cinq années de service militaire pour pouvoir être nommé membre de la légion: les années de service, en tems de guerre, compteront double, et chaque campagne de la guerre dernière, comptera pour quatre années.

VII. Les grands services rendus à l'état dans les fonctions législatives, la diplomatie, l'administration, la justice ou les sciences, seront aussi des titres d'admission, pourvu que la personne qui les aura rendus ait fait partie de la garde nationale de son domicile.

VIII. La première organisation faite, nul ne sera admis dans la Jégion, qu'il n'ait exercé pendant vingt-cinq ans ces fonctions avec la distinction requise.

IX. La première organisation faite, nul ne pourra parvenir à un grade supérieur, qu'après avoir passé par le plus simple grade.

X. Les détails de l'organisation seront déterminés par des réglemen's d'administration publique ; elle devra être faite au jer vendémiaire an 12, et passé ce tems, il ne pourra y être rien changé que par des lois.

De l'Imprimerie de la Vo PANCKOUCKE, rue de Grenelle, N° 321, F. G.

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AN X de la République Française. -3me TRIMESTRE. 20 prairial.

A VIS.

L'AUGMENTATION considérable survenue successivement et surtout depuis dix-huit mois, dans le prix de la main-d'œuvre et du papier, oblige les Rédacteurs-Propriétaires de la Décade philosophique, d'élever un peu le prix de l'abonnement à leur Journal. Mais ils se proposent de rétablir les anciens prix aussitôt que les circonstances le leur permettront.

A dater du trimestre prochain, le prix de l'abonnement sera payé ainsi qu'il suit :

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ON recevra les mandats sur Paris, pour les abonnemens faits directement au bureau de la Décade philosophique.

PHYSIOLOGI E.

HISTOIRE DU GALVANISME, et analyse des différens ouvrages publiés sur cette découverte, depuis son origine jusqu'à ce jour; par P. SUE, ainé, professeur et bibliothécaire de l'Ecole de médecine de Paris, etc. Deux vol. in-8°. A Paris, chez Bernard, libraire, quai des Augustins, no 31. Prix, 8 fr.

DEPUIS l'époque où Galvani reconnut la puissance dont jouissent les métaux, de déterminer dans certaines cirAn X. 3me, Trimestre.

Ff

constancès, les contractions musculaires, jusqu'à celle cù Volta a constaté l'identité parfaite des phénomènes galvaniques avec ceux de l'électricité, plusieurs travaux ont été entrepris et publiés sur cette matière importante. Un ouvrage dans lequel toutes les recherches qui s'y rapportent fussent consignées, et qui contînt l'histoire exacte de tous les faits observés jusqu'à ce jour, devenait indispensable. Les savans possédaient en effet le bel Eloge historique de Galvani, par le C. Alibert, Eloge dans lequel ce médecin a tracé, avec le talent qu'on lui connaît, l'origine et les progrès de cette découverte; mais on doit convenir avec le C. Sue, que la nature de l'Eloge excluait cette foule de détails utiles, et que les derniers travaux de Volta ont tellement agrandi un champ déjà si vaste que le C. Alibert ne put en parcourir toute l'étendue. Voyons comment le C. Sue a rempli cette tâche laborieuse et difficile; indiquons le plan et l'esprit de son ouvrage, trop riche de faits recueillis avec un choix judicieux, trop substantiel pour se prêter à une analyse exacte et sévère.

Dans la première partie, l'auteur parle de l'origine du galvanisme, trace l'histoire de son auteur, et prouve en critique éclairé que les expériences rapportées par Sulher dans la Théorie générale du plaisir, imprimée depuis quarante ans, n'ont avec celle de Galvani, qu'une analogie très-éloignée, de manière que certains journaux ont eu tort d'annoncer avec emphase que la découverte du galvanisme se trouve dans un ouvrage qui a paru à Bouillon en 1769, intitulé: Le Temple du bonheur, ce qui est une double erreur bibliographique et physiologique. Après l'histoire de la vie et des travaux de Galvani, dans laquelle le C. Sue a fréquemment occasion de citer d'une manière honorable l'Eloge qu'en a fait le C. Alibert, vient l'exposé des travaux de Volta qui soutint le premier, que les phénomènes galvaniques ne supposaient point une électricité appropriée aux corps des animaux et différente de l'électricité ordinaire, opinion long-tems combattue par le plus grand nombre des physiciens, infirmée par le témoignage

des compagnies savantes, et qui, comme on sait, a triomphé si victorieusement de toutes ces contradictions. Les expériences de Valli, Desgenettes, Vassali, BerlinGhieri, Fowler, Creve, Fabroni, Nicholson, Carlisle, Cruiskank, Davy, etc., viennent à la suite, et complettent la première partie de l'ouvrage.

La seconde partie commence par le détail des expériences faites à l'Ecole de médecine de Paris, elle contient l'extrait du rapport fait à l'Institut national par le C. Hallé, celui de l'ouvrage de Humboldt et des .expériences de MM. Van-Mous-Ritter et Pfaff.

Un chapitre séparé renferme les expériences des CC. Dumas, Richerand et autres physiologistes; un autre présente la description des nouveaux appareils de Volta, et des procédés à l'aide desquels ce savant physicien a prouvé la vérité de sa doctrine aujourd'hui presque universellement adoptée.

L'ouvrage est terminé par l'histoire des applications du galvanisme au traitement des maladies. Dans cette partie intéressante, viennent se ranger les essais tentés par Humboldt, Hallé, Richerand, Pfaff, Grapingiesser et autres expériences, desquelles il conste que le galvanisme vaut mieux que l'électricité ordinaire, dans les paralysies du sentiment et du mouvement, et qu'il est en général un sentiment plus énergique de la fibre animale.

Une planche très-bien gravée, extraite du journal de la société philomatique, représente les appareils les plus généralement employés pour la production des phénomè-. nes galvano-électriques; enfin, une table alphabétique des auteurs cités et des matières traitées, termine l'ouvrage. Le zèle des physiciens ne se ralentissant point sur la matière qui en est l'objet, les travaux et les expériences se multipliant et se succédant dans toutes les contrées de l'Europe, bientôt le sujet sera assez riche pour fournir un troisième volume que le C. Sue se propose de publier dès que les matériaux seront suffisans.

Personne n'est plus que lui capable d'achever ce qu'il

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