Voilà ce que l'on dit. Et que dis-je autre chose? QUAND des ennuis vous formant un doriége, En alignant des phrases au cordeau, Et c'est, sans doute, un triomphe assez beau. Vous l'accablez sans égard, sans scrupule," Ah! reprenez votre noble férule! - Mais, croyez-moi, n'employez pas vos veilles Ton front où la pudeur repose, Ton pied mignon et ton teint frais Du jour fait pâlir la clarté : Le plus joli visage est mort: C'est le marbre informe qui dort, DEUX mots forment l'art de charmer, Belle, dit-il, pour enflamer, > L'ame en sait plus que la figure; DEGUERLE. LOGO GRIPHE Facile à deviner. Vous connaissez l'oiseau qu'on nomme pie, J'ai le ton tranchant, gogueward, A certain nom fameux ina colère s'allume, C'est ce qui fait que l'on m'a comparé A l'auteur mort comme à l'auteur vivant, Je suis facile à reconnaitre, Je porte à l'instar de mon maître MAIS SOUS un voile énigmatique, Et je vais me décomposer. ON connaît un métal qui souvent des plus sages Si son éclat n'est point dans mes ouvrages, Vous y trouvez encore un mot qui rime à boire, Fatale à plus d'un feuilleton Echappé de mon écritoire. MAIS en revanche, Dieu merci, Mes huit membres offrent aussi La vertu que j'affecte et dont on n'est point dupe, Ce n'est pas tout, de mon nom immortel Sort le nom d'un oiseau dont l'aile me procure Un instrument par le secours duquel J'ai fait à la raison plus d'une égratignure. MON nom fournit encore un terme de mépris MAIS de ce même nom je tire Et me rend redoutable au timide écrivain, Ne la craignez pas, mes amis Qui secondez mes débats littéraires, SPECTACLES. Théâtre-Français de la République, rue de la Loi. Le Roi et le Laboureur, tragédie en cinq actes. LA bizarrerie du titre avait jeté d'avance quelque défaveur sur cet ouvrage. Les uns s'obstinaient à se rappeler que c'était le titre d'un ancien opéra-comique, les autres n'y voyaient que celui d'un apologue: cependant les hommes éclairés, les vrais littérateurs, tout en blâmant aussi le choix du titre, se disaient que le sujet d'Abdolonyme, celui du Paysan magistrat, de Calderon, avaient pu fournir à l'auteur l'idée assez dramatique de mettre la simplicité des mœurs pures de la chaumière en opposition avec l'éclat du pouvoir et la corruption des trônes, et qu'une fable bien conçue et conduite avec adresse pouvait produire quelqu'effet théâtral. Mais dès le second acte, il est devenu absolument impossible d'entendre et de suivre la marche de l'action. Quelques inconvenances de style, quelques invraisemblances ont ouvert sur le champ carrière aux murmures et aux sifflets, qui sans doute en attendaient l'occasion avec impatience; ils se sont exclusivement emparés de la pièce, et avec une frénésie tellement démesurée, qu'il serait au moins téméraire de juger jusqu'à quel point le sort de la tragédie était juste ou injuste. Il a fallu nous borner à réitérer nos doléances sur l'indécente légèreté des juges actuels qui, une fois dechainés, ne connaissent plus de frein, ne tolèrent plus rien, siffient sans ménagement, et ne permettent pas même le desir d'écouter. On a cru démêler à travers le tumulte quelques situations qui méritaient au moins l'attention; des aperçus de scènes tragiques, des mouvemens d'éloquence qui annonçaient un écrivain exercé. Mais il est aujourd'hui prouvé que les auteurs vivans ne doivent plus espérer d'indulgence, et qu'à cet égard le but de nos détracteurs hebdomadaires est entièrement rempli. A force de répéter au public que nous ne sommes plus en état de faire un ouvrage même supportable, on l'accoutume à ne venir au spectacle qu'avec un préjugé defavo rable; |