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DOCUMENTS POUR UNE BIOGRAPHIE COMPLÈTE

de J.-B. André GODIN (1)

GLORIFICATION DU TRAVAIL. EMANCIPATION
DU TRAVAILLEUR.

V

Encore la position du problème rémunération du travail. Devoir accompli, droit exercé. Exemple pratique d'appréciation de la valeur relative des concours dans certaines opérations industrielles. Urgence de la culture de l'ouvrier.

Que faut-il d'abord entendre par « tout le produit du travail d'un homme » ou par « tous les fruits de plusvalue dus à sa part de travail accompli »?

Une conférence (2) donnée par J. B. A. Godin, au Familistère de Guise, le 7 juillet 1881, va nous aider à saisir divers aspects du problème.

Dans la première partie de cette conférence, l'orateur avait traité de la coopération au Familistère (sujet que nous verrons prochainement); dans la seconde, il aborde le point qui nous occupe en commençant par donner lecture d'une lettre à lui remise par un contremaître d'atelier et dont voici les termes :

<< Monsieur Godin,

Hier, en causant des récompenses que l'Association accorde à ses membres pour les idées utiles, plusieurs parmi nous ont exprimé l'opinion qu'un ouvrier qui

(1) Appendice, p. 60, tome 26e, Le Devoir, janvier 1902.

(2) « Le Devoir », tome 5e (1881), p. 466, 481.

apporte une bonne idée à l'Association devrait avoir tout le bénéfice qu'elle peut faire réaliser et, après discussion, j'ai eu le regret de voir presque tous les auditeurs partager cet avis.

<< Je vous prie, Monsieur l'Administrateur-Gérant, de bien vouloir donner quelques explications sur ce sujet dans l'une de vos prochaines conférences.

<< Veuillez agréer, etc. »

Après cette lecture, l'orateur poursuit :

« L'association, mes amis, consacre le droit de participation des travailleurs aux bénéfices de l'industrie, proportionnellement à l'importance des services rendus par chacun, ces services étant évalués par les salaires ou appointements.

«Elle donne, en outre, 2 0/0 des bénéfices, soit environ 6,000 francs en ce moment, pour récompenser chaque année les services exceptionnels.

« Cette somme, nous ne l'avons point épuisée encore, malgré notre désir d'être large en ces matières.

« A la façon dont la question est posée, on voit que ses auteurs ont perdu de vue les conditions fraternelles de l'association; ils ont oublié que l'association a pour but de faire le bien de tous ses membres, et non de travailler au seul profit de quelques-uns.

Dans l'industrie telle qu'elle s'est pratiquée jusqu'ici, bien peu de patrons se préoccupent de mettre en relief l'intelligence apportée par l'ouvrier dans son travail; bien peu accordent des récompenses aux idées utiles. Notre association, au contraire, va au devant de l'ouvrier; elle signale, elle inscrit et elle récompense tous ceux qui se distinguent par la moindre chose; elle attribue un fonds spécial à ces services exceptionnels.

« La question est donc de savoir dans quelle mesure cette attribution est juste en principe. D'abord, il faut

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