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<< 1° Que toutes les municipalités, s'inspirant des exemples donnés par celles de nombreuses villes et notamment de Lyon, Nimes, Montbéliard, Arles, etc., usent des pouvoirs que leur confère la législation et notamment l'article 9 de la loi du 17 juillet 1890, pour la règlementation des cabarets, leur limitation, la taxation des licences et l'établissement des zones réservées, et favorisent les mesures locales destinées à lutter contre l'alcoolisme;

« 2o Que les préfets usent plus fréquemment du droit que leur confère la loi du 5 avril 1884, pour organiser dans leur département un minimum de règlementation des cabarets. >>

Entre temps, le Congrès a discuté ensuite les déclarations de M. Duclaux, relatives à l'alcool aliment.

M. Barbey, secrétaire général de l'Union antialcoolique, avait déposé un vou dans lequel « considérant que dans ses déclarations mêmes, M. Duclaux reconnaît que l'alcool reste un des plus grands dangers » qui menacent la santé de la race et la sécurité du pays, le Congrès déplorait les conséquences de la publicité qu'ont faite de ces déclarations, en les dénaturant, des industriels sans scrupules. »

On discuta longtemps; puis l'assemblée restant divisée, on retira le vou et on chargea une commission de rédiger un autre texte qui fut présenté au commencement de la séance suivante.

Il n'est plus question dans ce voeu, qui a été adopté sans discussion, de la personnalité de M. Duclaux.

Le Congrès, envisageant l'alcool, non pas au point de vue chimique, mais au point de vue social, affirme ses dangers que révèle l'observation courante et dont l'enquête préalable poursuivie méthodiquement sur tous les points du territoire pour éclairer les travaux du Congrès a précisé l'effroyable gravité;

Envoie ses respectueuses félicitations à l'Académie de médecine qui, dans sa mémorable séance du 10 mars 1903, a déclaré à l'unanimité et avec l'autorité qui lui

appartient en ces matières, que « toutes les essences naturelles ou artificielles sans exception, ainsi que les substances extraites incorporées à l'alcool ou au vin constituent des boissons dangereuses ou nuisibles; a signalé en particulier « le danger des apéritifs, c'est-àdire des boissons à essence et alcool prises à jeun, et a émis le vœu qu'il soit pris des mesures efficaces pour diminuer le nombre des débits de boissons ».

Une discussion sur le rôle du médecin a abouti à l'adoption du vœu suivant:

<< Le Congrès fait appel aux médecins comme à l'une des principales forces dans la lutte contre l'alcoolisme et émet le vœu que le corps médical constitue des sociétés. de médecins et d'étudiants pour l'étude des effets physiologiques de l'alcool et la prophylaxie de l'alcoolisme».

Le rôle de la femme a été étudié par Mmes Kuntzel, Marie Duclos, et par Mme Avril de Sainte-Croix, secrétaire général du conseil national des femmes françaises.

Après audition de leurs rapports, les congressistes. ont émis des voeux pour que « la femme prenne une part prépondérante à la croisade contre l'alcool qui ruine la santé des enfants, les condamne à la dégénérescence fatale et menace la famille dans les profondeurs de sa constitution matérielle et morale », et pour que l'on organise dans tout le pays l'instruction des femmes pour la bonne tenue du ménage, l'assainissement et le charme du logement qui disputeront alors victorieusement le père au cabaret et tariront ainsi les deux principales sources de la tuberculose ».

Après avoir entendu le rapide exposé de M. Roux, sur l'alcoolisme et l'enfant, et le rapport de M. Langlois sur la Lutte contre l'alcool par l'école, le Congrès a émis le vœu suivant :

« Le Congrès, considérant le rôle particulièrement important de l'école dans la lutte contre l'alcoolisme les difficultés de cette campagne pour l'instituteur et l'institutrice, émet le vœu que les membres de

l'enseignement primaire, soutenus par leurs chefs hiérarchiques se groupent en sociétés antialcooliques puissamment organisées et fédérées entre elles.

Le Congrès recommande de réunir, aussi bien dans la sphère de l'enseignement secondaire que de l'enseignement primaire, les enfants et les adultes en ligues cadettes et enfantines, en oeuvres scolaires et post-scolaires tant à cause des effets immédiats de ces groupements sur l'enfant que de leurs effets indirects. »

Conformément aux conclusions du rapport de M. Jean Hébrard sur le rôle de la mutualité, un vœu est adopté qui associe la mutualité à la lutte contre l'alcoolisme parce que celui-ci « est gravement préjudiciable aux sociétés de secours mutuels en tarissant les ressources qui devaient les alimenter, en ruinant la santé de leurs membres et en détournant leur clientèle légitime. »

Un veu analogue est émis sur le rôle des caisses d'épargne dont l'intervention « est tout ensemble légitime et utile pour seconder les pouvoirs publics dans la lutte contre l'alcoolisme ».

Le rôle de l'industrie, le rôle de l'agriculture, sont examinés dans divers rapports et font l'objet d'autres

vœux.

Il convient de retenir le vœu suivant, proposé par M. Delaître, ingénieur en chef honoraire de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest sur le rôle des Compagnies de chemins de fer dans la lutte antialcoolique :

Le Congrès,

Considérant que la sécurité de l'exploitation dans les Compagnies de chemin de fer repose sur la sobriété des agents;

» 10 Félicite les administrations des Compagnies de chemin de fer des mesures qu'elles prennent pour lut ter contre l'alcoolisme; il exprime le vœu qu'elles encouragent les Sociétés antialcooliques formées entre les agents de chemins de fer et les Sociétés coopéra

tives de consommation qui inscrivent dans leurs statuts des garanties contre l'alcoolisme;

» 20 Invite les clients des chemins de fer à s'abstenir de la funeste pratique qui consiste à offrir des consommations alcooliques aux agents chargés de la réception ou de l'expédition des marchandises;

» 3° Exprime le veu que les Compagnies suppriment les bars à l'expiration des contrats, tiennent la main à l'interdiction de la vente des spiritueux aux agents des chemins de fer, et qu'au renouvellement des traités avec les concessionnaires de buffets et de wagonsrestaurants elles s'efforcent d'y introduire des restrictions à la consommation des spiritueux ;

» 4° Demande que les Compagnies donnent des ordres formels pour que l'accès des quais et des wagons soit interdit aux personnes en état manifeste d'ivresse.»

A la suite de communications de MM. Jean Hébrard, Charles Guieysse et de Mme Legrain, un vœu recommande l'établissement de restaurants, cafés et roulottes de tempérance ». Un autre : « le développement des Sociétés d'habitation à bon marché et l'assainissement des logements existants », le taudis étant le pourvoyeur du cabaret.

A signaler encore une communication très intéressante du capitaine Tinan, du 7e dragons, sur les mesures à prendre pour combattre l'alcoolisme dans l'armée, et une communication de M. le docteur Landouzy sur la nécessité d'établir des relations très étroites entre les oeuvres antituberculeuses et les oeuvres antialcooliques. Un vou dans ce sens a été émis.

Enfin, le Congrès a consacré sa dernière séance à l'examen des mesures les plus propres à réaliser l'organisation méthodique des forces antialcooliques françaises.

M. Riemain, secrétaire général du Congrès, qui a fait un exposé de la question, juge d'abord essentielle la constitution d'une fédération jouissant de la déclaration d'utilité publique capable, par conséquent, de recevoir dons et legs.

Chacune des associations ayant déclaré par l'organe de son président adhérer à cette idée de fédération le vœu suivant a été adopté à l'unanimité :

» Le Congrès, considérant les inconvénients de l'isolement actuel des œuvres antialcooliques et le surcroît d'efficacité que le groupement imprimerait à leur action, considérant l'évolution générale qui se produit en ce sens dans les diverses manifestations de l'hygiène sociale,

» Emet le vœu que les Sociétés antialcooliques se groupent pour la défense de leurs intérêts communs et l'orientation générale de leur action autour de leur doyenne, la Société française de tempérance, plus connue depuis quelques années sous le nom de Ligue nationale contre l'alcoolisme, qui a été fondée en 1872 et reconnue d'utilité publique en 1880 ».

Le vote de cette résolution a clôturé les travaux du Congrès.

L'assurance contre le chômage.

Le Conseil supérieur du travail, dans sa dernière session, a examiné la question des caisses de chômage.

Après avoir exprimé l'avis que la création et le développement d'institutions de secours contre le chômage sont désirables à tous égards et doivent être facilités, le Conseil supérieur, en ce qui concerne les ressources des caisses de chômage a émis les vœux suivants:

Que les caisses locales de secours contre le chômage soient subventionnées par les municipalités, à condition:

Que les subventions accordées soient réparties entre toutes les caisses de chômage existant dans la localité et satisfaisant à certaines conditions générales;

Que pour chacune de ces caisses, la part de subvention normale annuelle soit inférieure aux cotisations des membres participants.

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