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positeur ! C'était le troisième depuis le commencement de l'année sur le même théâtre. Elève de M. Lesueur, lauréat de l'Institut, M. Pàris avait is dans sa partition toute l'habileté que donnent de bonnes études et de bons exemples: on y cherchait vainement quelques-unes de ces inspirations neuves et hardies que le travail ne peut donner.

8. Lille. Destruction de la statue du duç de Berry. On écrit de cette ville: «Hier, vers midi, une nombreuse députation s'est présentée à la mairie pour demander que la statue du duc de Berry, erigee sur la place du Concert, fut transférée dans l'intérieur du Musée. M. le maire a répondu que des ordres avaient été donnés dès le matin pour opérer cette translation. Effectivement, à la même beure, des ouvriers étaient uccupés à élever un échafaudage pour descendre la statue de son piedestal. La foule était grande autour d'eux, et comme les travaux allaient trop lentement à son gré, en un tour de main, une corde fat attachée au corps du prince, et la statue renversée, brisée, foulée aux pieds, mutilée dans toutes ses parties. Il ne reste plus de cet ouvrage du statuaire Bra qu'une masse informe, sans autre valeur que le métal dont il était formé. Dans l'aprèsmidi, on a démonté pièce à pièce, et avec soin, le mausolée du même prince, elevé dans l'église de Saint-Maurice. Un piquet de la garde nationale défendait l'entrée de cet édifice à la foule, et protégeait la démolition de l'obé Jisque.

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C'était là le contre-coup des scènes de Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris. Il devait, comme on vale vuir, se faire ressentir sur plus d'un point de la

France.

20. Perpignan. Pillage du Séminaire.

Ce matin, dit une lettre de cette ville, les journaux nous ont rapporté les événements de Saint-GermainL'Auxerrois, etc. Ce soir, vers les quatre heures, une foule de people s'est portée en masse au séminaire: menbles, portes, croisées, tout a été brise et jeté par les fenêtres dans la vaste, cour de cet établissement, où cet amas de debris a été incendié. Tous les orne

ments d'église, tels que chapes, cha subles, aubes, aoutanes, etc., ont été

portés sur la place de la Loge; tout a été brûlé. A cinq heures et demie, on a battu la générale; la garde nationale et les régiments de la ligne ont pris les armes; toute la ville était en mouvement; les troupes sont arrivées lorsque tout était la proie des flammes. Les attroupements se sont dissipés d'eux-mêmes sans la moindre opposi tion, et à l'heure où j'écris, tout est rentré dans le plus grand calme. De nombreuses patrouilles parcourent la ville dans tous les sens.

22. Nimes. Destruction des bustes de Louis XVIII et de Charles X. — Voici encore des désordres dont les anteurs de l'affaire de Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris peuvent prendre la res ponsabilité : Un rassemblement de cent personnes environ s'est porté hier au Palais de Justice, demandant à grands cris les bustes de Louis XVIII, de Charles X et de quelques autres membres de la famille déchue, relégués an fond d'un grenier. Le procureur da roi ayant cousenti à ce qu'ils leur fussent livrés, ils les brisèrent et en jetèrent les morceaux par les fenêtres. Cet événement, qui n'a eu d'abord rien de tres grave en lui, a été saivi de très grands désordres. On s'est précipité sur le séminaire. Des pierres ont été lancées. Presque toutes les vitres ont été cassées. Des rixes ont eu lien, et plusieurs personnes ont été blessées. Le bruit se répand que des rassemblements vont demander l'enlèvement des croix qui figurent sur plusieurs places publiques. Toutefois les patrouilles de la garde nationale et de la ligne ont dissipé les attroupements; la nuit s'est -bien passée, et la ville est tranquille.

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28. Paris. Vaudeville. Première représentation de MADAME DUBARRY, comédie-vaudeville en trois actes, par M. Ancelot — Les mémoires publiés recemment sous le nom de madame Dubarry avaient rajeuni cette scandaleuse popularité de royale courtisane et l'avaient préparée, comme à souhait, poar une affiche de théâtre. Le Vaudeville, à qui l'exploitation de quelques célébrités d'un genre analogue avait déjà largement profité, s'assura encore la jouissance de celle-ci. Un auteur, un poëte, long-temps voué aux compositions dramatiques du style le plas grave, de l'essor le plus élevé, long

temps candidat de l'académie, à chaque vacance de fauteuil, M. Ancelot, dérogeant tout-à-coup à sa noblesse littéraire du Theatre-Francais pour la littérature commerciale du Vaudeville, se chargea de présenter madame Dubarry au public du dix-neuvième siècle, tache moins facile peut-être que ne l'avait été celle de la présenter à la cour du dix-huitième. M. Ancelot s'aida beaucoup, dans la conception de sa comédie-vaudeville, d'un roman de M. Lamothe-Langon : il adopta le personnage d'une jeune fille jetée par les ennemis de madame Dubarry an travers de sa fortune, conduite au Parc-aux-Certs, qu'elle prend pour la maison de Saint-Cyr, et qui, au dénomuent, se trouve avoir le roi même pour père. A côté de madame Dubarry, figuraient Louis XV, le duc de Richelieu, le chancelier Maupeou, le duc d'Aiguillon, le duc de La Vrillère, et surtout ce fameux comte Jean Dubarry, dont l'auteur avait eu l'art de rendre la profonde immoralité singulièrement originale et piquante. La pièce obtint un grand succés, dû à l'intérêt de quelques situations, et à la spirituelle décence du dialogue. Dès ce moment, M. Ancelot, naturalisé au Veandeville, en devint le fournisseur le plus fécond: c'est dire assez qu'il avait rompn avec le Theatre-Francais et l'Académie.

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MARS.

1er. Paris. Theatre de la Porte-SaintMartin. Première représentation de CLAVIJO, OU BEAUMARCHAIS A MADRID, drame en trois actes, par M. Leon HaLevy, Un épisode des mémoires de Beaumarchais, tiré du récit de son voyage en Espagne, avait fourni à Goethele sujet d'un drame que M. Léon Halevy jugea à propos d'imiter et d'arranger pour notre scène. La grande difficulté, c'était de faire agir et parler un personnage tel que Beaumarchais : on trouva que dans le nouveau drame, l'homme d'esprit s'effacait trop devant Je frère animé du désir de venger sa sœur, et que l'auteur du Barbier de Séville ne conservait pas assez de ses qualités brillantes et caractéristiques.

4. Suicide. Un Anglais de cinquante ans environ, logé avec son gendre à l'hôtel des Ambassadeurs, rue de Richelieu, s'est conpé la gorge, hier,

avec son rasoir. On ignore la cause de ce suicide. Une particularité bien originale a accompagné sa fin tragique. Il avait en soin de prendre un grand vase de porcelaine, qu'il tenait dans ses deux mains au-dessous de la plaie qu'il s'était faite, et il regardait ainsi couler son sang; ce n'est que quand les forces lui ont manqué qu'il a laissé échapper le vase. Le bruit qu'il a fait en se brisant a appelé son gendre qui s'habillait dans la pièce voisine.

5. Institut.-L'Académie des BeauxArts s'est réanie aujourd'hui pour don ner un successeur à M. Lesueur, l'un de ses membres dans la section de sculp

ture.

Aucun des concurrens n'ayant obtenu la majorité des suffrages au premier tour de scrutin, on a procédé à un second tour, dont le résultat a été le même, enfin, an troisième tour, M. Roman a réuni vingt suffrages; M. Petitot, treize; M. Laitié, deux, et M. Raggi, un; en conséquence, M. Roman a été proclamé membre de l'Académie des Beaux-Arts.

7. Opéra-Comique. Première représentation du MORCEAU D'ENSEMBLE, opéra comique en un acte, paroles de MM. Carmouche et de Courcy, musique de M. Adolphe Adam. - Avant de s'essayer dans l'opéra, M. Adolphe Adam avait été la Providence des scènes où l'on chante le vaudeville, Pierre et Catherine, Danilowa, Joséphine, commencèrent sa carrière de compositeur. Le Morceau d'Ensemble vint ensuite et réussit complétement, Le livret ne présentait guère qu'une situation musicale, mais M. Adam en avait bien saisi l'intention bouffonne, et antour de ce morcean capital, sujet ou prétexte de la pièce, il avait groupé des airs légers, spirituels et agréables.

7. Theatre-Italien. Première reprósentation de FAUSTO, opéra semi-seria en trois actes. — C'est une rareté telle qu'un opéra italien composé par une jeune personne française, qu'à part même la question du plus on du moins de mérite, l'ouvrage doit obtenir une mention. On désignait comme auteur de la partition du Fausto la fille de l'un des chefs d'un journal influent, qui déjà s'était annoncée à l'Opéra-Comique par celle du Loup-Garou, compo

sérieuse mutation politique se décidait an Palais-Royal: à M. Laffitte, président des ministres, succédait M. Casinfir Périer.

13. Changement de ministère. Voy. l'Histoire, pag. 156.)

26. Tribunal de Te instance. Question du mariage des prêtres. L'opposition formée par M. Damonteil père au ma riage de son fils engagé dans les ordres ecclésiastiques avait attiré hier un nombreux auditoire à la première chambre du tribunal de première instance, présidée par M. de Belleyme.

M. Mermilliod, avocat de M. Dumonteil fils, a tiré parti de la modification importante faite le 7 août 1830 à la Charte de 1814 qui déclarait le culte catholique religion de l'Etat; il å ajouté ainsi de nouveaux motifs aux arguments qu'il avait fait valoir avec beaucoup de talent dans ce premier procès,

M. Menjot de Daminartin, qui avait rempli dans le procès de 1829 les fonctions de procureur du roi, a soutenu, comme avocat de M. Dumonteil père, la validité de son opposition au mariage.

M. Stourm, avocat du roi, à conclu en faveur de la doctrine du mariage des prêtres.

Le jugement a été rendu aujourd'hui 26 en présence d'une foule considérable d'avocats et de curieux qui envahissaient même le prétoire.

M. de Bellevine, président, a prononce cette décision remarquable, dont voici la substance:

"

Attendu que ni la loi politique ni la loi civile ne consacrent l'empêchement canonique ni l'entrée aux ordres sacrés; que la Charte de 1830 a établi une distinction profonde entre les choses de l'Etat et de l'Eglise, et que le concordat n'a pu rendre les canons obligatoires pour la loi civile; que d'ailleurs ces canons ne peuvent s'appliquer qu'au ministre actif des antels, et que Dumonteil fils a, an contraïre, déclaré renoncer au sacerdoce, et a', en conséquence, été interdit par l'au torité ecclésiastiques

« Le tribunal donne_main-levée de l'opposition formée par Dumonteil père au mariage de son fils, et ordonne qu'il sera passé outre devant le maire du.... arrondissement de Paris, à la célébration dudit mariage.

26. Cour d'Assises. Accusation de complot tendant à changer la forme da gouvernement. La deuxième section

de la cour, présidée par M. LéonceVincens, s'est occnpee aujourd'hui d'une affaire qui a fait beaucoup de brait à cause de la qualité de l'un des deux accusés, auteur d'une lettre assez curieuse dont les fragments ont été Ins à la Chambre des députés par M. Persil, avocat général.

Il résulté de l'accusation que Geslain, d'abord valet de chambre de M. le comte de Mesnard, avait passé au service de madame la duchesse de Berry. Lors du départ des Bourbons, au mois d'août dernier, il suivit jusqu'à Argentan sealeinent la duchesse de Berry qui devait s'embarquer à Cherbourg. Il ne tarda pas à être signalé non seulement comme appelant de tons ses vœux le retour de la famille déchue, mais aussi comme prenant nne part active à des intrigues coupables. Une perquisition ent lieu le 23 décembre dernier dans son domicile; il s'y trouvait alors avec le fils de M. lé comte de Mesnard; ancien officier aux gardes du corps.

Geslain profita du défaut de vigilance du commissaire de police et des agens qui l'accompagnaient, pour s'évader. Il se rendit immédiatement chez Charles Duez, le plus jeune des deux frères de ce nom, exercant la profession d'avocat: il était intimement lié avec lui depuis plusieurs années. Il alla ensuite chercher au asile dans un appartement, rue des Marais du Temple, tenn en commún, suivant l'acte d'accusation, entre une demoiselle Pierrard et M. le baron de Montgenet, ancien directeur du theatre de la Porte-Saint-Martin.

On avait trouvé au domicile de Geslain six rossignols, six petites fimes, une pince en cisean, trois clefs forées, fraichement travaillées en forme de fausses clefs, une livre de pondre, une paire de pistolets chargés, un moule å balles et vingt-sept balles. Au moment où il fut arrêté, en présence de M de Montgenet, on trouva près de la cheminée deux proclamations attribuées à Charles X, une chanson en l'honneur de la duchesse de Berry et de ses enfants. Mais une pièce infiniment plas importante avait été saisie à son domicile, c'est un brouillon de lettre dont on a parlé plus haut, et qui est ainsi

conçu :

• Les occasions de vous écrire, et la certitude de vous faire parvenir mes lettres, sont si rares, que je suis heureux lorsqu'il s'en présente une à saisir.

«M. de Montgenet, dont les opinions me sont connues, vient de m'annoncer qu'il allait à Londres, et que son intention était d'aller à Lulworth; il est, dit-il, très heureux d'avoir occasion de prouver son dévouement à la famille royale.

«Voici le tableau des affaires du jonr: Il nous faut une république pour chasser la famille d'Orléans: n'espérons rien sans elle. C'est pourquoi il faut donc travailler pour la faire naître. Je veux parler de ceux qui sont à Paris. Plusieurs clubs se sont formés, je fais partie de plusieurs à la fois. La société dominante et qui est aussi la plus chaude et la plus nombrense, c'est celle des Amis du Peuple. Nous avons des agens auprès d'elle. Lorsqu'on le vondra bien une lutte sanglante s'engagera avec la garde nationale. La première attaque sera le signal de la guerre civile, mais de cette guerre sanglante qui fait qu'on s'égorge pour un regard de travers. La garde nationale n'est pas capable de nous effrayer. Bravant effrontement tous les dangers, la mort ne pent nous faire reculer; la poudre et les balles nous animent et augmentent notre courage.»

Interrogé sur cette lettre, Geslairí a dit que c'était un simple rêve de son imagination, des idées qu'il jetait sur le papier, mais qu'en realite, il n'avait eu depuis les événements de juillet aucune sorte de correspondance, soit avec la duchesse de Berry, soit avec une personne quelconque en Angle

terre.

D'après les faits qui précèdent, Geslain est seul accusé: 1o D'avoir, dans les derniers mois de 1830, participé sciemment, avec des personnes restées inconnues, à un complot ayant pour bat de changer le gouvernement; 2o d'avoir, dans les derniers mois de 1830, participé sciemment à un complot dont le but était d'exciter la guerre civile en armant les citoyens les ans contre les autres.

Charles - Séraphin Duez est prévenu da simple délit de n'avoir pas révélé, dans les 24 heures, aux officiers de police administrative on judiciaire, le complot dont il avait eu connaissance.

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2. Paris. Institut. Dans sa sence de ce jour, l'académie des Beaux-Arts, de l'Institut royal de France, a nommé M. Achille Leclerc à la place vacante par le décès de M. Molinos.

6. Académie royale de Musique. Première représentation d'EURIANTE, opéra en trois actes, musique de Ch. Maria de Weber; paroles de M. Castil Blaze.

- Fidèle au système de traduction et d'arrangement musical qui lai avait si bien réussi avec Robin des Bois, M. Castil Blaze tradnisit et arrangea un opéra du même compositeur, dont le sujet, tiré du coute francais intitulé Gérand de Nevers, avait été recem ment exploité à l'Opéra-Comique. Euriante ne devait pas obtenir le même succès que Robin des Bois; la partition, quoiqne enrichie de plusieurs fragments d'Oberon, autre ouvrage de Weber, et d'an air de Meyerbeer, offrait une couleur et une facture trop profondément germaniques pour excifer l'enthousiasme d'un auditoire parisien.

9. Odéon. Première représentation de MACHIAVEL, dráme en trois actes en vers, par M. Pélissier. - Machiavel, conspirant contré le dernier des Méditis, son bienfaiteur, son ami, et contrarié dans ses projets par Carlo, son fils, dévoué au maitre de Florence, tel est

le fond de ce drame, qui réussit, mais qui ne devait pas jouir d'une longue existence théâtrale.

15. Cour d'assises. Accusation de complot, contre la sûreté de l'Etat, et de provocations séditieuses.

C'est aujourd'bni seulement, après dix jours de débats, que s'est terminé ce procès où il s'agissait d'un complot tendant à établir la république en France, Les accusés étaient au nombre de dix-huit.

Après avoir rappelé les troubles qui éclatèrent à diverses reprises dans Paris à la fin de l'année dernière, notamment ceux des 19 et 20 octobre, et du mois de décembre pendant le procès des ministres; après avoir montré la part que les sociétés populaires avaient prise à ces troubles et signalé le projet qu'elles avaient forme de s'étendre de plus en plus, d'établir des comités permanents pour suivre les mouvements, les diriger et en profi ster; l'acte d'accusation entre dans l'analyse des charges qui pèsent sur les accusés, et dont il fait résulter la preuve qu'il y a eu un complot pour renverser le gouvernement.

Plusieurs des accusés étaient officiers dans l'artillerie de la garde nationale, et auraient voulu livrer leurs pièces au peuple pendant le procès des ministres de Charles X.

Les audiences depuis le 6 jusqu'au 11 ont été consacrées à l'interrogatoire des accusés, et à l'audition des téinoins. Les accusés ont nié la plupart des faits qui leur étaient imputės, et out repoussé avec plus ou moins de succès les dépositions à charge. Ils ont même quelquefois changé de rôle, et lancé coutre des agents du gouvernement des accusations que l'auditoire accueillait par des marques d'approbation tumultueuses.

Audience du 12. M. Miller, avocat général, prend la parole. Il s'attache à justifier les magistrats chargés d'instraire cette affaire des imputations anxquelles ils ont été en butte, et continue ainsi : « Nous gémissons plus que personne (ici M. l'avocat général se tourne vers les accusés) de voir traduits sur ces bancs des citoyens bonorables, dont la vie privée paraît commander l'estime; des jeunes gens riches de nobles pensées, d'inspira2. tions généreuses. Ce n'est pas nous,

Messieurs, qui chercherons à récuser leurs titres à la considération publique ou à la bienveillance de leurs concitoyens, et les services qu'ils ont pu rendre à la patrie.

Mais les services qu'on a pn rendre à l'Etat donneraient-ils le droit de l'ébranler jusque dans ses fondements, s'il n'est pas administré suivant les doctrines qui conviennent à des imaginations qui peuvent être déréglées ? mais l'ardent de la jeunesse suffiraitelle pour légitimer des essais qui alarmeni tous les bons citoyens et froissent tous les intérêts? Faut-il donc que les hommes paisibles puissent devenir les victimes des manœuvres coppables de ceux qui parleraient de liberté en attaquant celle d'antrui, et qui se vanteraient de travailler au bonheur de la France en brisant avec violence tous les liens sociaux ? »

M. l'avocat général, après avoir établi le fait général d'un complot trame par Sambuc, Andry, Penard, Chaparre et Rouhier, passe à une autre série d'accusés. Il examine s'il résulte des débats qu'un complot s'était formé dans le sein de l'artillerie de la garde nationale,

Quant à MM. Guinard et Cavaignac, il ne lui parait pas que les faits sur lesquels se fondait l'accusation aient été établis par les débats. Non-seulement il abandonne l'accusation de complot, mais encore il ne pense pas qu'on puisse poser à leur égard la question subsidiaire du délit de non révélation.

L'organe du ministère public presente les accusés Danton et Lenoble comme coupables de provocations séditieuses, et conclut en requérant qu'il plaise à la Cour de poser la question subsidiaire du délit de non révé lation à l'égard des accusés autres que MM. Guinard, Cavaignac, Danton, Lenoble, Lebastard et les frères Garnier.

Aussitôt Mes Glandaz, Dupont et Bethmont, se lèvent et combattent ces conclusions subsidiaires.

La Cour se retire dans la chambre du conseil, et après vingt minutes de délibération, rend un arrêt qui ordonne qu'il ne sera rien changé aux questions résultant du résumé de l'acte d'accusation...

Des applaudissements éclatent dans le fond de l'auditoire,

Audience du 13.—Une affluence aussi considérable que le premier jour s'est

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