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aillears. Je suis allé aux sources de la Sumnah, et près de celles du Gange. De là je suis revenu dans l'Orient à Zeinlab, station d'été près du Sutledje; remontant les bords du Sutledje, j'ai passé au nord de l'Hymalaya dans le pays de Kanoor, dont le Rajah est tributaire des Anglais; c'est le commencement du Thibet pour le climat, les productions et la religion des habitants. Mes recherches m'ont entraîné deux fois de Kanoor dans les possessions chinoises, et dans la première de ces expéditions j'ai eu à passer quatre fois des cols élevés de cinq mille cinq cents et à camper à cinq mille mètres. Je reviens maintenant vers Ladac, sans avoir vu le commencement de l'abaissement des montagnes. Le village d'où je vous écris, situé sur le bord d'un affluent très considérable du Sutledje, le Spiti, est élevé d'environ 3700 mètres. Il y a trois jours, j'étais campé près du village de Ladac, appelé Ghijournueul, élevé de 5000 mètres sur le versant indien; je n'en ai pas vu andessus de 2700. Les cultures s'arrêtent également sur le versant méridional à 200 mètres plus bas que sur les pentes thibétaines. La température n'est pas dans le climat la circonstance qui détermine ces différences, c'est surtout l'etat du ciel qui les produit: couvert de nuages, et chargé de pluie du côté de l'Inde, pur et dépourvu de toute humidité quand on a franchi la cime de l'Hymalaya. Ayant passé de ce côté par l'échancrure naturelle du Sutledje, je retournerai dans l'Inde par l'un des cols de la chaine méridionale ou indienne.

<< De même que vous avez trouvé que toutes les Alpes sont loin d'être contemporaines, il me paraît aussi douteux que les chaînes thibétaines de l'Hymalaya soient de la même époque (de soulèvement) que la chaîne méridionale.

".... Je m'estimerais heureux de rappo orter quelques preuves de la jusLesse de vos vues, et malgré les éléphants sauvages, les tigres et qui pis est les fièvres pernicieuses don les fo. rèis qui couvrent le pied de l'Hyma laya sont le séjour habituel, je vais les y aller recueillir. Quaut aux bêtes, quoiqu'il y eût excès de scepticisme à ne pas y croire, je m'en inquiète fort Peat-être ai-je perdu bien des fettres de mes amis; c'est le diable

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12. Théatre-Français. Première représentation de NAISSANCE, MÉRITE ET FORTUNE, Comédie en trois actes et en prose par M. Casimir Bonjour. — Entre cette comédie et le parterre, comme le dit fort bien un critique, il n'y avait ni plus, ni moins, qu'une révolution. Composée avant le mois de juillet 1830, la pièce de M. Casimir Bonjour avait pour objet de retracer les intrigues électorales de la restauration; mème en se reportant à l'époque choisie par l'auteur, on pourrait trouver que son tableau manquait d'intérêt et de vérité.

13. Cour d'assises. Affaire du National. Dans son numéro du 14 mars, au moment de la formation du ministère actuel, le National publia un article, où l'on remarquait les passages suivants :

« Il y a sept mois à peine que nous avons fondé la royauté de juillet, et elle a déjà usé trois générations administratives; elle en est à son 8 aont. Des choix qu'elle va faire dépendre son avenir. Il n'est pas étonnant qu'on hésite au moment de prendre une resolution si terrible. En est-ce fait? estce sans retour? la fascination est-elle sans remède? Le Moniteur de demain nous l'apprendra.

« P. S. Nous n'attendrons pas à demain; une seconde édition du Moniteur paraît ce soir, à neuf heures, et donne le ministère de réaction dans sa composition irrévocable. La royauté de juillet a atteint son 8 août. Elle engage un combat désespéré contre le principe en vertu duquel elle existe.... La guerre viendra, et si, pour être en état de résister à l'Europe, la France est obligée de commencer par vaincre son gouvernement, on we sait plus qu'attendre, on n'ose interroger sur ce qu'il faut prévoir. »

M. Patarrieu-Lafosse, substitut da procureur général, développe la pré

vention. Il montre que le but de l'article incriminé n'est pas seulement d'établir une comparaison, mais même une assimilation entre l'ancien gou vernement et la royauté de juillet, et il en conclut qu'on a voulu exciter contre elle à la haine et au mépris en l'assimilant à un gouvernement qui a si justement encouru la haine et le mepris de la France.

M Mauguin prend la parole, et dans une habile plaidoirie qu'on prendrait pour un discours de l'honorable membie à la Chambre, il défend le journal en accusant la marche du gou

verne uent.

Énsnite M. Paulin, gérant du National, présente avec étendue des explications qui paraissent produire sur le jury l'impression la plus favorable. Il soutient la légalité du jugement qu'il a exprimé sur la combinaison ministérielle du 13 mars, et declare qu'il n'y a point en de sa part excitation à la haine et au mépris du gouvernement du roi, mais avis de bon citoyen, cri d'alarme d'un Français profondement effrayé des dangers de son pays.

« Messieurs, dit M. Paulin en terminant, l'intrigue enfin est désormais maitresse du poste; elle s'applique à rendre insupportables à la royauté les conditions auxquelles elle fut relevée en juillet; notre dernier espoir, après ce que nous avons fait pour combattre l'intrigue, c'est qu'on ne nous mettra pas dans la nécessité d'opter un jour entre deux intérêts, dont une administration vraiment patriote eut opéré lentement la conciliation d'une mamière durable. »

Après les répliques du ministère public et de Me Mauguin et une demiheure de délibération, le jury ayant répoudu negativement, M. Paulin a été acquitté. Il est aussitôt entouré d'une foule de citoyens et reçoit les plas vifs témoignages d'intérêt et de satisfaction.

14. Cour royale. Question du mariage des prètres. Affaire de M. Dumonteil.

Cette cause si importante et dejà jugée en première instance a été plaidée de nouveau devant la première Chambre de la Cour royale dans les audiences du 30 avril et du 7 mai. Aujourd'hui M. le procurent gé. néral Persil a donné des conclusions tendant à la confirmation du jugement

attaqué. La Conr, après une heure et demie de délibération, est rentrée en séance, et a déclaré, par l'organe de M. Lepoithevin, son président, qu'il y avait partage. Le mode de vider ce partage de voix est réglé par un sénatusconsulte de l'an X, relatif à l'organisation judiciaire. Les trois chambres civiles seront convoquées, et l'affaire plaidée de nouveau.

15. Londres. Cour du banc du roi. Il s'est présenté dernièrement devant cette cour, un procès des plus singuliers. Un homme marié s'accusait luimême d'un double adultère, afin de pouvoir obtenir, aptès l'avoir déshonorée, la femme qu'il aime. Voici les principaux détails de ce procès:

M. Robinson, homme d'affaires à Londres, eut des relations avec M. Lindseer, graveur. Il s'introduisit dans la famille de ce dernier; le graveur avait une femme jeune et julie, avec qui il était nouvellement uni; mais il concevait d'autant moins de defiance, que M. Robinson était marié lui-même et père de deux enfants.

Cependant M. Robinson avait dressé son plan de séduction, et il n'échoua que par la vertu de mistriss Lindseer.

Le dépit de M. Robinson fut à son comble lorsqu'il apprit que mistriss Lindseer était sur le point de donner à son mari un gage de leur tendresse mutuelle. Cet événement, qui aurait dù le faire renoncer à ses projets, lui suggéra, au contraire, une idée infernale pour arriver enfin an but où il aspirait. Dès ce moment, ses visites auprès de mistriss Lindseer furent plus assidues que jamais; il continua de lui parler d'amour, sans se rebuter par la menace qu'on lui faisait de le démasquer. Il fit plus, il se vauta auprès de diverses personnes, du prétendu saccès de ses efforts, déclara qu'il était le père de l'enfant qui allait venir au monde, et que cette circonstance seule ayant fait naître quelques scrupules dans l'esprit de la jeune femme,l'empêchait d'être le parrain.

A la naissance de l'enfant, M. Robinson affecta une grande joie, et tint une conduite qui commença enfin à inspirer des soupçons au pauvre Lindseer. Il en résulta quelque brouille dans le ménage; c'était là précisément ce que désirait l'adroit sédacteur; il espérait

Ann. hist. pour 1831. Appendice.

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que, poussé à bout, le graveur répadierait sa femme, et que celle-ci cesserait enfin de résister aux efforts d'un homme de son mérite, Quelques commencements d'explications survenues dans le ménage semblaient déjà justifier la hardiesse de ce plan, lorsque M. Robinson tenta un coup encore plus audacieux.

Les lois anglaises, comme on le sait, ne punissent l'adultère que par des dommages et intérêts prononcés contre le complice. M. Robinson eut l'affreux courage de s'exposer à un procès de cette nature, en formant contre le malhenreux Lindseer une action en revendication de l'enfant nouveau-né, qu'il supposait être le fruit de son commerce criminel avec mistriss Lindseer. Il ne doutait pas que Lindseer, prenant cette fable pour une vérité, n'abandonnât aussitôt l'enfant, et que la possession de cette innocente créature ne lui assurât la possession de la mère.

Il n'en fut pas ainsi : mistriss Lindseer dévoila anx yeux de son mari la turpitude de l'accusateur; elle avait conservé quelques lettres dont les expressions non equivoques renverserent tout l'échafaudage de cette noire imposture. Ces preuves, non-seulement convainquirent Lindseer, mais elles empêcherent M. Robinson de persister dans l'action qu'il avait intentée. Traduit devant la Cour du banc du roi, pour diffamation, par un mari trop heureux de n'avoir eu à supporter que ce genre d'outrage, M. Robinson n'a pu que balbutier de faibles excuses; il a allegué la passion qui le dominait, et qu'il aurait voulu, pour tout an monde, faire partager la personne qu'il aimait si èperdument. Le jury a rendu son verdict en faveur du mari, à qui il a été accordé 300 livres sterling (7,500 fr.), de dommages-intérêts.

18. Paris. Theatre Francais. Première représentation de CAMILLE DESMOULINS, drame en cinq actes et en prose, par MM. Blanchard et Maillan.

C'était la seconde évocation des scènes révolutionnaires sur le TheatreFrancais (v. 23 avril ) : Camille Desmoulas y paraissait escorté de Robespierre, de Danton, de Fouquier Thinville. Une séance du tribunal auquel présidait cet homme de sanglante mémoire y remplissait un acte entier,

Cet acte était d'abord le second : dans l'intervalle d'une représentation à une autre, il devint le quatrième : la piece subit un remaniement général. Par ce seul fait, on peut juger du système de composition dans lequel les au teurs l'avaient faite. Camille DesmouIns se sontint quelque temps au theatre, sans exercer toutefois aucune heureuse influence sur sa situation.

25. Cour d'assises. Désarmement da poste de la garde nationale, rue du Cimetière-Saint-Andre-des-Arcs, et attaque du poste du Petit-Pont, occupé par troupe de ligne, le 15 fevrier.

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Les accusés, dont plusieurs portent le ruban de la décoration de juillet, ont ainsi déclaré leurs noms, àge et profession; 1o Victor Sciard, åge de 34jans, avocat à Soissons, ancien wembre du jury des récompenses natio nales; 2° Emile Broissin, age de 30 ans, sous-lieutenant en non activite; 3° Chinouffre, âgé de 30 ans, menuisier, ex-artilieur de la garde nationale de Paris; 4° Lepage, âge de 24 ans, ouvrier sur les ports; 5o Durand, áge de 24 ans, corroyear; 6o Lelievre, age de 46 ans, coiffeur; 7° Dumas, coudocteur de travaux; 8° Mailla, âgé de 28 ans, contre-maitre chapelier, exartilleur de la garde nationale; 9o Charny, âgé de 24 ans, commissionnaire; 10° Delachambre, âgé de 40 ans, ser

rutier.

L'acte d'accusation commence par retracer succinctement les événements qui ont suivi le service funebre celebie le lundi 14 février, dans l'eglise de Saint-t.ermain-l'Auxerrois, avee ane solennité affectee. L'exposition, au milieu de cette pompe, d'une image qui semblait un appel fait à un parti ennemi du gouvernement, avait singulièrement irrité les esprits de jennes gens pleins de sentiments genereux, mais dont la tête était exaltee par des idees républicaines, et qui avaient manifeste qu'ils ne trouvaient pas dans les actes du gouvernement, et surtout dans la Chambre des députes, tout ce que leur imagination leur presentait comme nécessaire.

Le lendemain, 15 février, apres une Mentative infructueuse pour entrainer les eleves de Prcole polytechnique, une foule de jeunes gens descendit de la montagne Sainte-Geneviève avec un drapean tricolore, pris à la porte

de la maison d'un commissaire de po lice. Ils se dirigèrent en criant vive la liberté! à bas les baionnettes! vers le pont de l'Archevêché. Une lutte viofente s'établit entre eux et les gardes nationaux injuriés et maltraités, mais qui parvinrent à les repousser. L'attroupement se porta ensuite vers la Chambre des députés ; il parait que le but de ce mouvement était d'entraîner les hommes qui achevaient de démolir T'archevêché. Vers une heure après midi, on vit arriver sur le quai des Grands-Augustins deux cents jeunes gens qui se recrutèrent en route; à leur tête était un drapeau tricolore sarmonté d'un bonnet rouge. Ils eriaient vive la liberté à bas la Chambre des députés! et quelquefois vive la république !

Auprès de la rue du Bac, M. Leniercier, colonel de la roe légion, vint à cheval au-devant de l'attronpement. On se précipita sur lui; on s'empara de son épée, dont la pointe fut dirigée sur lui, mais bientôt elle lui fut rendue. La bonne contenance de la garde nationale fit refluer dans la rue de Bac l'attroupement, qui eriait : Enfonçons les grenadiers!

Vers trois heures et demie, deux cents jeunes gens porteurs d'un drapean tricolore, criant: A bas la Chambre des députés et vive la liberté! forcèrent le poste de la Légion-d'Honneur, qui, peu nombreux, ne put s'op poser à leur passage; mais l'aspect d'un › bataillon venant du pont Louis XVI, les détermina entrer dans la rue de Bellechasse; ceux qui faisaient partie de l'attroupement s'écrièrent: «< Gredins! nous reviendrons ce soir; nous aurons des armes, nous vous tirerons 'des coups de fusil.

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Le même jour, à cinq heures et demie, cent cinquante jeunes gens, venant du côté de l'Odéon, traversèrent la place de l'Ecole de Médecine, et descendirent la rue Hautefeuille, ayant à leur tête deux individus en uniforme d'artilleur. Le poste de la garde nationale, rue du Cimetière-SaintAndré-des-Arcs aurait dû être composé de dix hommes: six étaient absents. En passant devant le poste, ils crièrent: Vive la liberté ! il faut nous remettre vos fusils. Ils s'emparèrent, avec violence et menacés de mort, des ⚫ fusils dont étaient porteurs les gardes nationaux et de ceux qui se trouvaient

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dans l'intérieur du corps-de-garde. Un seul homme du poste, M. Legrand, conserva son arme, en feignant de vouloir se joindre à l'attroupement; mais à peine sorti du corps-de-garde, il s'échappa et entra dans une maison voisine. L'attroupement emporta le drapeau du corps de garde et neuf fusils. Parmi ceux qui faisaient partie de l'attrcupement, il se trouvait déjà des hommes porteurs d'une carabine, de pistolets, de sabres et d'autres armes; ils chargèrent une partie des fusils, et attaquèrent le poste du PetitPont, occupé par huit grenadiers de la ligne. Le factionnaire Lescot fut seul désarmé. La garde nationale vint au secours du poste, et le dégagea au moment où les séditieux étaient sur le point d'en enfoncer les portes à coups de crosse de fusil et avec le bâton d'un drapeau tricolore.

Au moment où l'attroupement était dissipé par des gardes nationaux, ceux qui le composaient tirerent trois coups de fusil et deux coups de pistolet, qui heureusement n'atteignirent personne. L'accusé Delachambre est désigné comme ayant tiré sur M. Biffi, garde national, un coup de fusil qui manqua pareillement son effet. M. Eitfi poursuivit et frappa d'un coup de sabre sur les reins le meurtrier, qui, en fuyant, avait jeté son fusil à terte.

On voit sur le bureau des pièces de conviction, huit des fusils enlevés au poste de la rue du Cimetière-SaintAndré-des-Ares, et le fusil du grenadier Lescot. Plusieurs de ces armes ont été trouvées chargées entre les mains ou au domicile des accusés.

Les témoins assignés tant à charge qu'à décharge sont au nombre de près de quatre-vingts.

Les débats out rempli les séances du 26 et du 27.

M. Léonce Vincens, président de la Cour, a fait le résumé des débats; MM. les jurés sont entrés ensuite en délibération à neuf heures du soir, sur les questions posées au nombre de 47, et divisées en trois séries.

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A dix heures et demie, les jurés sont rentrés en séance. Ils ont déclaré tous les faits constants, wais prononcé qu'aucun des accusés n'était coupable. En conséquence, les dix accusés ont été acquittés. De bruyants applaudissements ont accueilli ce résultat,

28. Odéon. Première représentation DU MOINE, drame en cinq actes et en prose, par M. Fontan. · Autant le roman de Lewis, d'où procède ce drame, abonde en intérêt, en passion, et surtout en terrear, autant le drame est froid, languissant, ennuyeux. L'intervention du diable n'y produit nulle-. ment l'effet qu'on pouvait en attendre. Le moine Ambrosio, qui lui vend son âine pour du plaisir, est trompé, nonseulement sur la durée, mais encore sur la nature du marché. Au lien de dix années que le moine a stipules, le diable écrit dix jours; qu'importe? Ambrosio est si malheureux, si triste, qu'on est tenté de le féliciter plutôt que de le plaindre, lorsqu'on voit le diable anticiper le terme de sa vie et de ses maux.

30. Cour d'assises. Affaire du Journal de Paris. M. Léon Pillet, gérant da Nouveau Jourual de Paris, a eté cité devant la 2o section de la Cour d'assises, pour avoir iuséré, le 10 avril dernier, un article dans lequel sont incriminées les intentions du ministère public, à l'occasion de l'accusation portée contre MM. Sambuc, Cavaiguac, Trélat et consorts,

M. Persil, procureur général, qui s'était constitue partie civile, ne s'est point présenté à l'audience.

Une partie de l'article inculpé est ainsi conçue : « Qui pourra nons taxer -d'injustice envers M. Persil, si nous nous en prenons à lui de l'odieux et du ridicule qui resteront de ce procès ? Nous ne voulons pas faire un reproche à son caractère et à ses intentions; M. Bellard aussi avait de la bonne foi et du zele; comment a-t-il servi la cause pour laquelle il s'est sacrifié ? »

Le jury, après une courte délibération, a répondu sur la question posée, que M. Pillet n'était pas coupable.

M. le président, après avoir prononcé l'acquittement, et ordonné la restitution du numéro saisi, et avoir consulté ses collègues, a prononcé l'arret suivant: «La Cour, va l'ordonnance d'acquitten:ent, condamne M. Persil, partie civile, aux frais du procès.

Id. Tribunal de commerce. Billets de la Banque. Beaucoup de personnes ont l'habitude, lorsqu'elles veulent faire parvenir des billets de la Banque de France d'un lien dans un autre, de les couper a, deux, et d'envoyer chaque

moitié anx destinataires dars deux lettres distinctes. On croit prendre parlà une précaution infaillible contre les infidélités ou la négligence des employés de la poste; mais cette mesure est plus dangereuse qu'utile, car il suffit qu'une des moities vienne à s'égarer, pour qu'on soit absolument sans recours contre la Banque, qui ne peut être tenne de payer que sur la presentation du titre integral, et non pas sur une fraction de titre. C'est ce que le tribunal de commerce a décidé aujour d'hui, sar la plaidoirie de Me Henri Nouguier, contre Me Vatel. Il s'agis sait, dans l'espèce, de la moitié de gauche, ou atienante à la souche, ce qui offrait un moyen facile de vérifier à quelle série appartenait le billet mutilé. Mais le principe n'en a pas moins été proclamé d'une manière generale et formelle.

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31. Theatre-Français. Première représentation de L'AMITIÉ DES FEMMES, comédie en un acte et en vers, par M. Lafitte. Notre époque n'a pas de Molière, mais elle compte au moins un bon nombre d'acteurs-auteurs, par mi lesquels se distingue M. Lafitte. La question de savoir si les femmes peuvent s'aimer entre elles lai fournit l'idée principale de la petite pièce, dont on vient de lire le titre, et dans la quelle, à défaut d'intrigue bien piqnan te et bien neuve, de caractères bien vrais, se trouvaient quelques scènes agreables et plusieurs vers heureux

JUIN.

1er. Paris. Réouverture de l'Académie royale de Musique. Un nouveau directeur avait été donné à l'Opéra : la conséquence de ce changement de per sonnes devait être une restauration complète de la salle. Cette restanration eut lieu, et au bout d'une clôture de quelques semaines, le successeur de M. Lubbert, M. Véron, rouvrit au pu blic une salle rajeunie, rafraichie, inondée de torrents de lumières. L'opéra de Guillaume Tell, réduit en trois actes, et le ballet de la Somnambule, composaient le spectacle destiné à solenniser la séance de réouverture.

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