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un théâtre de marionnettes s'établit en 1784. Aux comédiens en bois, succédèrent des enfants, comme au théâtre de M. Comte; puis vinrent des comédiens de l'àge et de la taille de tous les autres. L'exploitation de cette entreprise, connue long-temps sous le titre des Petits Comédiens de M. le comte de Beaujolais, ayant passé aux mains de la demoiselle de Montansier, le théâtre, désormais appelé de ce nom, devint populaire. Brunet y commença sa forinne: Damas, mademoiselle Saint-Val, Baptiste cadet, y firent leurs débuts. Depuis l'installation de la troupe de Brunet au boulevart du Panorama, le salle Montansier servit à divers usages, et fut tour à tour club et café. Rendue enfin à sa destination primitive, cette salle a dû subir une reconstruction totale sous les auspices de MM. Dormeuil et Poirson jeune, directeurs du nouveau théâtre, dans lequel le vaudeville, déjà maitre exclusif de trois on quatre scè nes dramatiques à Paris, vint encore élire domicile, et faire acte de propriétaire.

9. Ouverture dn Théatre Molière. Comme le théâtre du Palais-Royal (voy. 4 juin), le Théâtre Molière, situé entre les rues Quincampoix et Saint-Martin, se relevait de ses ruines, mais sous une étoile bien différente: le premier avait jadis prospéré, le second n'avait jamais fait de bonnes affaires. L'ouverture du théâtre. Molière fut pourtant assez brillante, un melodrame, intitulé la Tireuse de Cartes obtint un grand succès: quelques talens, d'un ordre secondaire il est vrai, se faisaient remarquer dans la tronpe, C'était beaucoup, mais ce n'était pas assez encore pour lutter contre la fâcheuse infinence du quartier sur la prospérité et l'existence même du theatre. Sous ce rapport, du moins, le Théâtre du PalaisRoyal était assez bien partagé pour avoir des auditeurs, même avec des pièces médiocres et des acteurs de la même force.

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succès plus franc, plus durable, quoi. que dans le même genre, avec la pe-. tite comédie des Trois Chapeaux.

14. Théatre allemand. Première représentation d'EURIANTE, opéra en trois actes, musique de C. M. Weber. Deux mois auparavant (voy. 6 avril), ce même opéra, traduit en francais, avait été représenté à l'Académie royale de musique. Les artistes allemands, qui, pendant l'absence de la troupe italienne, occupaient la salle Favart, voulurent l'exécuter à leur tour dans sa pureté primitive, c'est-àdire sans appeler au secours de la partition aucun morceau emprunté à des partitions étrangères. Madame Schroeder-Devrient et le ténor Haitzinger remplissaient avec un talent supérieur les deux principaux rôles.

15. Cour d'assises. Affaire des Vendanges de Bourgogne - Accusation de provocation à un attentat contre la vie et ta personne du roi des Français.-Depuis les scandaleux désordres de samedi, des précautions ont été prises contre l'invasion du prétoire par des intrus, Aussi ne voit-on au banc des témoins, et loin des bancs réservés au barrean, qu'un petit nombre de curieux.

L'acte d'accusation renferme les faits suivants :

Le 9 mai dernier, une réunion de 200 personnes s'assembla au restaurant des Vendanges de Bourgogne, faubourg du Temple, pour celebier l'acquittement de MM. Trélat, Cavaignac, etc. Le repas eut lieu dans une salle au rezde-chaussée donnant sur le jardin, Divers toast furents portes, où se trouvaient les opinions les plus hostiles contre le gouvernement actuel.

C'est au milieu de cette réunion qu'Évariste Gallois se leva, et dit à haute voix, de son propre aveu, à LuisPhilippe en tenant un poignard à la main. I répéta deux fois ce cri; plasieurs personnes l'imitèrent en levant le bras, et criant à Louis-Philippe ! Alors des sifflets se firent entendre, soit que les convives voulussent désavouer cet affreux attentat, soit, comme le déclare Gallois, qu'on supposât qu'il portait la santé du roi des Francais. Il est cependant bien établi que plusieurs convives blàmèrent hantement ce qui s'était passé,

Le conteau-poignard avait été commandé par Gallois, le 6 mai, au cou telier Henry; il avait paru très pressé de l'avoir, en alléguant faussement un voyage.

M. Naudin, président, procède à l'interrogatoire de l'accusé, qui déclare avec précision avoir fait partie de la réunion, composée d'environ 200 per

sonnes.

M. Gallois : Voici comment les faits se sont passés : J'avais un couteau qui avait servi à découper pendant le temps du repas. Je levais ce couteau en disant: A Louis-Philippe, s'il trahit! Ces derniers mots n'ont ete entendus que de mes voisins, attendu les sifflets qu'avait excites la premiere partie de la phrase, parce qu'on croyait que je portais la santé de Lonis-Philippe. D. Dans votre opinion, le toast porté à la santé du roi était done proscrit de cette réumion ?-R. Assurément. D. Un toast porté purement et simplement à LonisPhilippe, roi des Francais, eût sans dinte excité l'animadversion de l'assemblée ?R Oui, monsieur. D. Votre intention était donc de désigner Louis-Philippe aux poignards, sealement dans le cas où Louis-Philippe trahirait? - R. Oui, monsienr. — D. Etait-ce de votre part la manifestation d'un sentiment qui vous fùt personnel de présenter le roi des Francais comme digne de recevoir un coup de poiguard, on bien était-il dans votre esprit d'appeler une sorte de provocation à une parerile action? R. Je voulais provoquer à une pareille action dans le cas où Louis-Philippe trahirait, c'est-à-dire dans le cas où il sortirait de la légalité pour resserrer les liens du peuple. D. Comment concevezvous cet abandon de la légalité de la part du roi? R. Tout engage ter nos prévisions jusque-là. — D. Expliqnez votre pensée. R. Je veux dire que la marche du gouvernement peut faire supposer, sans torturer beaucoup le sens, que Louis-Philippe pourra trahir un jour.

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Cet interrogatoire continue ainsi; mais bientôt sur les observations de l'avocat de l'accusé et du ministère public qui demande que les débats ne soient pas placés sur ce terrain-là, M. le président rentre dans les faits de la cause. M. Evariste Gallois a été déclaré non coupable par le jury.

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-17. Toulouse, Suicide extraordinaire d'un prisonnier.-Guillaume Granie, de Gaillac-Touiza, le même qui avait en la férocité d'assassiner sa femme et de lai couper la tête, ajouta un crime de plus à cet horrible attentat. Détenu dans une des salles de la maison d'arrêt de Muret avec deux autres prisonniers, il assassina l'un de ces malhenreux, et lui fracassa le crane avec le couvercle d'un baquet. Ce nouveau crime avait été commis le 12 avril, à quatre heures du matin. Lorsqu'on voulut pénétrer dans la salle où ce monstre était renfermé, on le trouva encore armé du couvercle, et menaçant de tuer le premier qui oserait l'appro cher. Le cadavre de sa victime gisait sur la paille à ses côtés: le troisième prisonnier, que cette scène sanglante avait frappé de stupeur, semblait resigné à subir le même sort. Au premier avis qu'ils ont reçu de cet événement, M. le juge d'instruction et le ministère public se sont transportés à la maison d'arrêt avec deux officiers de santé, pour constater le crime et commencer une nouvelle procédure.

Conduit dans la prison de Toulouse, Granié prit la résolution de se laisser mourir de faim, Il resta ainsi pendant 63 jours sans faire entrer dans son es tomac autre chose qu'un peu d'eau de puits qu'il avait la force de puiser Ini-même. A la fin il était totalement exténué; son corps répandait déjà une odeur infecte.

Il mourut le 17 juin après les plas vives convulsions. Malgré les efforts de l'aumônier des prisons, il avait constamment refusé les secours de la religion.

L'autopsie de Granié, à laquelle on a procede 36 heures après le décès, a trompé, sous beaucoup de rapports, l'attente de la médecine. L'estomac, malgré 63 jours de diète, loin d'ètre rétréci, offrait sa capacité naturelle, de telle sorte que la seule inspection ne pouvait faire attribuer au défaut d'aliments la mort de l'individa. Cet organe contenait un verre d'un liquide verdâtre, présumé suc gastrique. Les intestins ne présentaient rien d'extraordinaire.

Quoique réduits à de simples membranes par l'effet d'un marasme complet, les muscles étaient rouges, et lents fibres résistantes, particularité fort remarquable. Le corps, d'une or

ganisation vigoureuse, et d'une taille de 5 pieds 1 pouce, ne pesait que 52 livres.

Des signes précieux pour le physiologiste, se rattachant au systeme crâniologique, peuvent servir d'appl.cation à la doctrine du docteur Gali, qui nons semble, du reste, bien éloignée de l'infaillibilité.

En examinant attentivement le crâne, on a trouvé une saillie très marquée immédiatement au-dessus et derrière le trou auditif. Gall désigne cette saillie comme le siege de l'instinct carnassier. Sur la partie moyenne et au sommet de la tête, cet auteur indique une proeminence à laquelle il attribue le caractère distinctif de la bonte, de la piéte, de l'amour de Dieu. Chez Granié, dépression prononcée de cette partie du crâne; l'on sait, au surplus, qu'il a constamment dédaigné les secours de la religion, Enfin, en arrière de cette proéminence et sur la même ligne, l'on a découvert deux bosses annoncant la fermeté de caractère et la persévérance.

18. Paris. Suicide. Avant-hier, un garde du bois de Boulogne apereut dans un taillis, au bord de l'avenue d'Armenonville, un jeune homme et une jenne fille couchés et paraissant endormis sons des branchages mis en forme de berceau. Il s'approcha pour les réveiller, mais bientôt la vue de deux pistolets et du sang dont l'herbe était trempée, lui apprit la vérité. Les corps ont été enleves et bientôt reconnus. Ces victimes d'un double suicide étaient un jeune homme de 17 ans et une jeune fille de 14 ans, qu'une passion contrariée avait poussés au désespoir. Divers indices ont fait présumer que cette résolution avait été méditée de concert, et que le jeune homme avait en l'affreux conrage de tuer sa maitresse avant de se frapper Ini-même; celle-ci avait découvert sa poitrine à l'endroit où l'arme fatale avait été posée.

20. Académie royale de Musique. Première representation du PHILTRE, opé ra en deux actes, paroles de M. Scribe, musique de M. Auber. Un poëme spirituel, une partition légère et graciense, accompagnés du luxe des ac. cessoires, qu'on ne trouve que sur une scène richement subventionnée, voilà quels furent les éléments principaux

du succès de cet ouvrage. Le Philtre appartenait, par son genre simple et couique, à cette famille de petits opéras, dont le Devin du Village resta long-temps le modèle, et que, malgré la vogue toute moderne du Rossignol, certains critiques n'admettent pas sur le premier théâtre de l'Europe.

21. Odéon. Première représentation de la MARECHALE D'ANCRE, tragédie en cinq actes et en, prose, par M. Alfred de Vigny. Le premier jour, deux actes de cette pièce seulement purent être représentés : une indisposition de Mile Georges, chargée du principal rôle, l'empêcha d'aller plus loin. Quatre jours après, le 25 juin, la pièce fat reprise, et marcha jusqu'au bout, avec un succès honorable M. Alfred de Vigry, connu par des poésies, et par le beau roman de Cinq-Mars, n'avait encore donné au théâtre que la traduçtion de l'Othello de Shakspeare. Une idée dominait dans la Marechale d' dn cre, et cette idée est l'expiation de la mort de Henri IV. L'anteur supposait que le poignard de Ravaillac avait été poussé par Concini, et Conci,i venait expirer, lai et Borgia, l'amant de sa femme, près de cette même borne de la rue de la Féronnerie, où le grand roi avait recu le coup fatal. La marechale passait par-là, pour se rendre au supplice, et, placée entre les restes d'un époux et d'un amant, elle embrassait son fils et sa fille. Quoiqne cet ouvrage eût de fort belles parties, l'ensemble manquait essentiellement de vigueur dramatique on y sentait la main habituée à écrire des scènes de roman plutôt que des scènes de thea

tre.

21. Cour royale. Procédure sur les causes de la mort du prince de Conde.

Le 16, M. le procureur général a fait aux Chambres des mises en aceas sation et des appels correctionnels, réunies sous la présidence de M. le premier président Séguier, le rapport de cette procédure. La lecture de ee rapport a duré depuis onze heures du matin jusqu'à quatre henres. Après s'ètre livré à un examen approfondi de tous les éléments de cette immense procédure, et avoir soutenu que l'existence du suicide en résultait d'une ma nière incontestable, M. le procureur

général a conclu à ce que la cour dé, clarat qu'il n'y a pas lieu à suivre.

Mais le mandataire du prince de Ròhan ayant présenté requête afin d'obtenir un sursis à statuer pour pouvoir coinmuniquer an mémoire relatif à quelques questions de médecine légale soulevées dans ce procès, la cour a ajourné le délibéré jusqu'au mardı 21 juin.

Les deux Chambres se sont réunies de nouveau aujourd'hui, sous la présidence de M. Ségnier, pour ouvrir la délibération sur l'instruction relative à la mort de M. le duc de Bourbon.

La cour, après deux beures de délibéré, a rendu à huis-clos un arrêt longuement motivé, d'où il résulte que la mort du dernier prince de Condé n'a été le resultat d'aucun aftentat commis par une main étrangère sur sa personne. En conséquence, elle a déclaré qu'il n'y avait pas lien à suivre sur les plaintes tendant à présenter cette mort comme l'effet d'an crime,

Il reste à prononcer an civil sur l'exécution du testament Cette canse est pendante devant la première Chambre du tribunal de première instance.

Il est à remarquer que les mémoires remis aux membres de la cour, au nom des parties civiles, n'ont point été distribués à d'autres personnes. On assure que l'avocat même de Mme de Feuchère n'a pu en obtenir la communication.

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25. Théatre de la Porte-Saint-Martin. - Première représentation de FARRUCH LE MAURE, drame en trois actes et en vers, par M. Escousse. L'auteur n'avait que dix-neuf on vingt ans : sa piece, pleine de sève, d'audace, d'inex. périence, frappée au coin de cette école nouvelle dont le chef, M. Victor Hugo, l'avait même, disait-on, légèrement retouchée, obtint un plein succès. Qui n'eût dit qu'une belle carrière de poëte s'ouvrait pour ce jeune homme, pour cet enfant, qui obtenait, dès les premiers pas, un bonheur que tant d'autes cherchent toute leur vie? qui eù pievu qu'après une seconde épreuve moins heureuse que la première, cet enfant, lassé, rehaté, ne regarderait plus la vie que comme un poids trop lourd, et s'en délivrerait, de concert avec un autre enfant, compagnon de ses travaux, associé à ses fatales pensées ?

27. Séance annuelle de l'Académie des Sciences. Une société nombrense s'est réunie aujourd'hui dans la salle de l'ins titnt pour assister à la distribution solennelle des prix fondés en grande partie par feu M. de Monthyon, dont la générosité a doté avec une égale

munificence les sciences et les arts.

Le président, M. Duméril, a ouvert la séance par la distribution des prix.

M. Martin de Saint-Ange a obtena le grand prix des scier.ces naturelles, dont le sujet était de faire connaitre l'ordre dans lequel s'opère le développement des vaisseaux des animaux vertébrés, avant et apres leur naissance et dans les diverses époques de lear

vie.

L'académie a décerné le prix proposé pour la description des changements qu'éprouvent le squelette et les mascles des grenouilles et des salamandres dans les différentes époques de leur vie, à M. Duguès, professeur à la faculté de médecine de Montpellier.

Une médaille d'or a été décernés aux physiologistes dont les noms suivent, comme témoignage de l'estime qu'inspirent, leurs travaux : 1° à M. Baer, pour son ouvrage sur le développement des animaux, spécialement celui des oiseaux; 2° à M. Burdach, pour son grand travail sur le cerveau, et son travail sur la généra tion; 30 à M. Rathke, pour son onvrage sur le développement de l'écrevisse; 4o à M. Poiseuille, pour la continuation de ses recherches sur le phénomène de la circulation; 5o à M. Panizza, pour ses recherches sur le système veineux et lymphatique des organes de la génération; 6o à M. Rosconi, pour l'enseignement de ses tra

vanx

sur l'organisation des reptiles amphibiens à l'état d'adulte et de tetard; enfin à M. Jacobson, pour la continuation de ses recherches sur le système veineux reinal, et sur les capsules sur-reinales.

Une somme de 1,500 fr, a été accordée à M. Parent Dochâtelet, à titre d'encouragement, pour les nombreux travanx qu'il a publiés dans le but d'améliorer le sort des ouvriers.

L'académie a reçu trente ouvrages imprimés ou manuscrits destinés à concourir au prix fondé en faveur de ceux qui auront perfectionne l'art de gnerir; elle a arrêté, 10 qu'une somme de 6,000 fr. serait accordée à M. Cour

tois, pour la découverte de l'iode; 20 4,000 fr. à M. Coindet, pour avoir appliqué cette substance contre le goitre, et indique l'emploi qu'on pourrait en faire contre les scrofules; 3o6,000 fr. à M. Engol, pour avoir constaté la méthode à suivre pour cet emploi, et en avoir obtenu d'heureux résultats; 4o 2,000 fr. à M. Serturner, pour avoir reconnu la nature alcaline de la norphine, et avoir ainsi ouvert une voie qui a prodnit de grandes découvertes médicales; 5o 6,000 fr. à M. Amussat, pour ses recherches relatives à la torsion des artères, méthode qui promet de grands résultats; 6° 6,000 fr. à M. Leroy, pour l'applica tion qu'il a faite à la lithotritie de la pince à trois branches, instrument tellement essentiel, qu'il a passé dans la plupart des appareils destinés à cette opération; enfin 2,000 fr. à M. Hatin, pour ses instruments propres à faciliter la ligature des polypes des arrière

narines.

Le prix de statistique a été accordé à M. Robiquet aine, ancien ingénieur des ponts-et-chaussées, auteur d'une statistique de la Corse.

M. Arago, secrétaire perpétuel, a la l'éloge historique de Volta, écouté avec un vif intérêt.

M. Cuvier devait prononcer les éloges de MM. Lamark et Vauquelin; mais il s'est borné à présenter le tableau de la vie simple et laborieuse du célè bre chimiste dont les écoles de médecine et de pharmacie déplorent la perte,

JUILLET.

4. Paris. Théatre-Français. Première représentation de LA CRAINTE DE L'OPINION, Comédie en cinq actes et en vers

par M. Barrault. La plus grande originalité de cette pièce était d'avoir pour anteur un jeune homme, exprofesseur du collège de Sorèze, devenu l'un des pères de la doctrine saintsimonienne. La comédie participait beaucoup du sermon : elle ennuyait tout autant et ne persuadait pas davantage: c'était d'ailleurs un des anciens péchés du père, et l'on avait la certitude qu'il n'en commettrait plus dans ce genre.

5. Clermont. Singulière arrestation d'un voleur, Un voleur, dans une

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commune du département.da Puy-de Dôme, avait épié l'absence des maîtres d'une maison de campagne isolée. Il entre, n'y trouve qu'une servante, se fait servir à boire et à manger, et, voulant ensuite voler à son aise et sans témoin, il dit à la servante de se préparer à la mort. Etre étranglée on assassinée à coups de conteau, telle était l'alternative: il voulait lui laisser le choix. La pauvre fille, toute tremblante, refusait cependant de croire que c'était tout de bon qu'on en voulût à sa vie mais le voleur la pressant de choisir, elle se détermina pour pendaison. L'assassin l'attache alors fortement au pied da lit avec une corde, monte ensuite sur une chaise, passe une corde à la poutre et y fait un næend coulant; mais pendant que sa main y est engagée, la chaise se renverse, son poiguet est serré par le noeud coulant, et il reste suspendu. Tous ses efforts pour se dégager sont inutiles; il tâche en vain, à l'aide de l'autre main, de s'accrocher à la poutre; il supplie la servante de tâcher de rompre ses liens; elle n'y peut par venir. Enfin, après trois heures de souffrances, et ayant le bras tout disloqué, il voit arriver quelqu'un qui l'arrache à ce supplice, mais pour le conduire en prison et le remettre à la disposition de M. le procureur du roi.

5. Paris. Vaudeville. LA FAMILLE IMPROVISÉE. Début de H. Monnier. - Cé fut un événement que le début de cet artiste, célèbre par les esquisses de son crayon spirituel et moqueur, peintre satirique de mœurs et de ridicules populaires. Long-temps avant de monter sur le théâtre, Henri Monnier s'était exercé dans un genre qui semble y conduire : il excellait à reproduire dans les salons une foule de personniages qui penplent les mansardes, les boutiques, les échoppes, les voitures ~ publiques, les grandes routes et les cabarets. La caricature de Joseph Prudhomme, professeur d'écriture, élève de Brare et Saint-Omer, expert assermenté près les cours et tribunaux, était connu de tous les amis de Monnier, avant qu'il la produisit publiquement et devant un auditoire qui avait payé sa place. Enfin Monnier voulut se consacrer exclusivement à l'art qui jusqu'alors n'avait été pour lui qu'un plaisir. Des hommes d'esprit

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