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D'APRÈS LES ARCHIVES DE LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT DU SAINT-SIÈGE
ET D'AUTRES DOCUMENTS INÉDITS

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AIMICILIA)

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Introduction

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T4
Vil

Ce livre a été écrit pendant l'année où la Belgique en fête célébrait, avec la pompe et l'éclat dignes de sa prospérité, le LXXV anniversaire de son indépendance et rappelait ainsi à ses enfants les glorieuses origines de notre nationalité.

Grâce à Dieu, depuis quelques années, un réveil de l'esprit patriotique, chaleureusement encouragé par les pouvoirs publics, a remis en honneur le souvenir de ces traditions. Mais si les faits d'armes de nos volontaires, les assises augustes de notre Congrès national et l'heureux avènement de notre dynastie ont été sauvés de l'oubli, les événements de la période antérieure à 1830 restent peu connus de la plupart de nos contemporains..

Les causes profondes de notre révolution, ces causes fatales, qui, dès les premiers jours, rendirent inéluctable la dissolution tragique de ce beau royaume des Pays-Bas qui, à première vue, semblait doté de tout ce qui fait la grandeur et la prospérité des peuples, restent inétudiées. Et cependant ces causes politiques,

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ethniques, économiques et religieuses du réveil de notre nationalité appellent d'autant plus l'attention qu'en elles résident l'explication du succès durable des mouvements patriotiques d'août et de septembre 1830 et la raison même de la stabilité de l'œuvre de nos constituants.

Le temps n'est plus où, pour l'étude de cette période, l'on pouvait se contenter de l'Histoire des Pays-Bas de M. de Gerlache. Cet ouvrage a vieilli et le rôle joué par son auteur dans les événements qu'il raconte fait de ce livre une source historique de haute valeur, plutôt qu'une histoire proprement dite.

On ne peut se contenter davantage des introductions plus ou moins développées placées par les historiens de notre révolution, tels que Juste, de Bavay, Nothomb, en tête de leurs ouvrages, ni des travaux généraux de Balau, Nuyens, de Bosch-Kemper, quel que soit, du reste, leur mérite.

L'histoire du royaume des Pays-Bas demande å être approfondie, à être étudiée d'après les sources. Le moment de procéder à ce travail semble arrivé: le recul voulu pour porter sur les événements un jugement sain, complet et exempt de passion paraît atteint; les haines politiques et nationales se sont calmées. Déjà plusieurs gouvernements ont ouvert le dépôt précieux de leurs archives, où dormaient, depuis deux générations, les secrets jalousement gardés des chancelleries.

Certains coins du voile sont soulevés. Les savantes recherches de M. Poullet au Quai d'Orsay et à la Hofburg ont jeté un jour nouveau sur divers

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épisodes du règne de Guillaume Ier (1). Tout récemment encore, dans son livre sur la révolution belge, M. Colenbrander signalait l'importance des correspondances et des rapports des diplomates accrédités par les puissances près la cour des Pays-Bas (2).

L'acquisition par le gouvernement hollandais de la partie la plus importante des papiers du ministre Van Maanen a ouvert aux travailleurs une mine nouvelle et un arrêté royal, tout récent, a ordonné la concentration aux archives générales du royaume, à La Haye, de tous les documents conservés dans les différents départements ministériels pour la période de 1814 à 1830 (3).

L'heure d'écrire une histoire du royaume des PaysBas complète, raisonnée et conforme aux règles de la méthode semblerait donc avoir sonné.

Mais, dans l'état actuel de la question, ce travail ne pourra pas être l'œuvre d'un seul. L'étude approfondie de l'histoire contemporaine nécessite l'examen de questions si nombreuses et si complexes, l'étude et la critique de sources si abondantes et si diverses, que

(1 Les premières années du royaume des Pays-Bas (1815-1818); La Sainte Alliance et le royaume des Pays-Bas; Relations inédites sur les débuts de la Révolution belge de 1830.

(2) De belgische ontwenteling; La Haye, 1905.

(3) Le classement n'est pas encore entièrement terminé, mais déjà une règle a été établie pour la consultation de ces documents : les archives de chacune des branches du Gouvernement ne peuvent être consultées que sur le vu d'une autorisation spéciale du chef de cette branche; toutefois les fonds pour lesquels une autorisation aura été accordée à un intéressé deviennent accessibles par le fait même, et sans nouvelle autorisation, à tous les autres intéressés. (Renseignement très obligeamment communiqué par M. Joseph Melot, secrétaire de la Légation de S. M. le Roi des Belges à La Haye.)

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