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SERMENT DE FIDÉLITÉ AUX EMPEREURS.

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⚫ nianam, orbemque universum, et det ei osculum et dimittat eum.» (Codex Vatic., 4917, Sac. XI.) Enfin Otton III rétablit un patrice à Rome; il y nomma aussi un préfet. On avait déjà vu un préfet impérial à Rome sous Otton Ier, en 955 et 965. On en trouve un à Rome en 1003.- Reg. Farf. 649 :

— «Jo

hannes Domini gratia Romanorum patricius, et Cres«< centius Domini gratia urbis præfectus.

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XI

Textes établissant que le Pape et le peuple romain prêtaient serment de fidélité aux Empereurs francs et allemands.

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Caroli Magni epist. ad Leonem III (Alcuini epist. 84; Mansi XIII, 980) :

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Perlectis Excellentiæ Vestræ litteris et audita decretali chartula, valde, ut fateor, gavisi sumus, seu in « electionis unanimitate, seu in humilitatis vestræ obe«dientia et in promissionis ad nos fidelitate. »

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Sous Louis le Débonnaire, Étienne IV fait prêter aux Romains serment de fidélité à l'Empereur. - Theganus De gestis Ludovici Pii, Pertz. II, 594 : Stepha« nus IV statim postquam pontificatum suscepit, jussit << omnem populum romanum fidelitatem cum juramento promittere Ludovico.

Sous Lothaire (824), Paul. diac. continuator supplem. Longobard.; dom Bouquet, tome VI, p. 173; Serment du peuple, du clergé de Rome et d'Eugène II à l'Empereur Louis le Débonnaire et à son fils Lothaire :

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« Promitto ego ille per Deum omnipotentem, et per ista « sacra quarta Evangelia, et per hanc crucem D. N. J. C., « et per corpus beatissimi Petri principis apostolorum, quod ab hac die in futurum fidelis ero dominis nostris Imperatoribus Ludovico et Lothario, diebus vitæ meæ, juxta vires et intellectum meum, sine fraude atque malo ingenio, salva fide quam repromisi domino Apos«tolico: et quod non consentiam, ut aliter ac in hac << Sede romana fiat electio Pontificis nisi canonice et juste secundum vires et intellectum meum : et ille qui elec« tus fuerit, me consentiente, consecratus pontifex non fiat, priusquam tale sacramentum faciat in præsentia « missi domini Imperatoris et populi cum juramento quale dominus Eugenius Papa sponte pro conserva<< tione omnium factum habet perscriptum1.

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Voyez les textes déjà cités, au § 3 de l'appendice X, et dont plusieurs mentionnent le serment, en même temps qu'ils reconnaissent la souveraineté des Empereurs.

XII

Textes établissant l'action des Missi dominici

à Rome et dans l'Italie.

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Sous Charlemagne le fait résulte de plusieurs des textes déjà cités dans le n° XII, et de la lettre suivante

1. Ainsi double serment, l'un à l'Empereur comme souverain, l'autre au Pape, comme seigneur local.

2. Ainsi le Pape ne peut être consacré avant d'avoir prété sarment de fidélité en présence du missus de l'Empereur et du peuple.

écrite par Léon III à Charlemagne; Gratiani Decretum, pars II, caus. 2, quæstio 7, cap. XLI : —

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Nos si in

« competenter aliquid egimus, et in subditis justæ legis tramitem non conservavimus, vestro ac missorum ves« trorum cuncta volumus emendare judicio.

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Et ce Missus impérial avait un palais à Rome :
Libellus de imperatoria potestate.

-- «

quippe missus, in palatio Sancti Petri. »

Morabatur

Ibid. « Inventum est ut omnes majores Romæ essent imperiales homines, et ut suus missus omni tempore « moraretur Romæ. »

L'évêque Joseph et le comte Leo, deux missi dominici de Louis le Débonnaire, sous Grégoire IV, rendent un jugement dans une affaire d'église. Le jugement commence ainsi :

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Vatican. Regist. Farf. no 285. « Missi ipsius Augusti singulorum hominum causas audiendas et deliberandas, et conjunxissemus Romæ, residentibus nobis ibidem in judicio, in palatio Lateranensi, in præsentia domni Gregorii papæ. »

En 824, l'Empereur Lothaire donne une constitution à Rome; elle est rapporté tout entière dans les Monumenta germanica de Pertz. J'en choisis quelques passages:

«

Pertz Monumenta germanica, III, p. 249. « Volumus « ut missi constituantur a domno Apostolico et a nobis, qui annuatim nobis renunciant, etc.... Volumus etiam << et numerum et nomina scire, et singulis de ministerio « sibi credito admonitionem facere.... Volumus etiam, << ut omnis senatus et populus romanus interrogetur, quali vult lege vivere ut sub ea vivat. »

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Voilà qui est assurément fort libéral : c'était, du reste, l'esprit du temps que chacun vécût sous la loi de la nation à laquelle il appartenait.

Le Pape Benoît III (855), sous Louis II, est encore ordonné en présence des missi.

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Anast., anno 855. « Imperatoris Missis cernentibus, (Benedictus) in Apostolica Sede, ut mos est et antiqua * traditio dictat, consecratus ordinatusque est Pontifex.» Sous Lothaire, des faits analogues sont attestés par Astronomus, cap. xxxvIII, anno 824 : Statutum « etiam juxta antiquum morem, ut ex latere Impera<< toris mitterentur, qui judiciariam exercentes potesta<«< tem, justitiam omni populo, tempore quo visum foret Imperatori, æqua lance penderent. >>

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Sous Othon I, dans la constitution De regalibus B. Petro concessis, S 12: « Ut missi domini Apostolici, seu nostri semper sint constituti, qui annuatim nobis vel filio nostro renunciare valeant, qualiter singuli duces ac judices populo justitiam faciant.

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Sous les Empereurs allemands, les missi prirent souvent le nom de legati, ainsi qu'on le peut voir dans les textes, relatifs à l'élection des Papes, cités dans le n° XI.

Au surplus, sur le rôle des missi dominici à Rome et en Italie, voir pour de plus amples détails: Muratori, Antiquitates Italiæ medii ævi, dissertatio IX, tom. I, p. 55 et suiv. Ch. G. Walch Dissert. hist., de missis dominicis Pontificis romani judicibus. lena, 1749.

XIII

Textes établissant que l'élection des Papes devait être approuvée par l'Empereur, et que souvent même les Empereurs déposèrent et nommèrent directement les Papes. Constitution de Nicolas II.

Pour les temps des Empereurs romains et grecs, l'intervention des Empereurs dans la nomination des Papes n'est contestée par personne. Il en est autrement pour

l'époque des Empereurs francs et allemands; il convient donc de mettre le fait hors de discussion.

Voir d'abord ci-dessus, no XI, la formule de serment du peuple romain, dans lequel se trouve la clause de ne point procéder à la consécration du Pape élu, avant la confirmation par l'Empereur (dom Bouquet, tome VI, p. 173).

Einhardi annales, anno 827: « Gregorius (IV) « electus sed non prius ordinatus est, quam legatus Imperatoris Romam venit, et electionem populi, qualis « esset examinavit. »

Sergius II, s'étant fait consacrer sans attendre l'approbation de l'Empereur, Lothaire envoie à Rome son fils Louis pour rappeler les Romains à leur devoir.

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Annales Bertiniani, anno 844. « Quo Sergio in Sede Apostolica ordinato, Lotharius filium suum Ludo« vicum Romam dirigit acturum ne deinceps, decedente Apostolico, quisquam illic, præter sui jussionem, missorumque suorum præsentiam, ordinetur antistes. »

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Nicolas Ier (858) est consacré en présence de l'Empepereur Louis II.

Anast. Vita Nicol. -« Præsente Cæsare consecratus « est. » — Annal. Bertin : - « Præsentia magis ac fa« vore Ludovici Regis et procerum ejus quam cleri, « electione Nicolaus substituitur. » Ep. 34 Adriani, Labbe VII « fitemur, numquam suscipiemus alium in regnum et « imperium romanum nisi te ipsum.

443. P.

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En 885, l'élection d'Étienne V est examinée et coufirmée par Charles le Gros.

Toutefois, pendant que les derniers Carlovingiens se disputent la couronne impériale, naturellement l'élection pontificale échappe à leur attention; mais, dès que la puissance impériale arrive dans les mains des premiers Empereurs allemands, l'antique règle est remise en vigueur.

D'ailleurs les troubles et les factions, qui accompagnaient trop souvent l'élection des Papes, faisaient sentir aux Romains eux-mêmes la nécessité de placer cette

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