« comme une invention humaine pour contenir le
vulgaire dans son devoir, et craignent tout ce
qui pourrait en diminuer le respect dans l'es« à
prit du peuple, c'est-à-dire, selon eux, le désabua ser. Je ne dispute point contre ces politiques ; « il faudrait commencer par les instruire et les « convertir. Mais je crois devoir satisfaire, s'il est
possible, les gens de bien scrupuleux qui, par « un zèle peu éclairé, tombent dans le même in« convénient de trembler lorsqu'il n'y a pas sujet « de craindre. Que craignez-vous ? leur dirai-je, « est-ce de connaître la vérité ? Vous aimez donc « à demeurer dans l'erreur ou du moins dans
l'ignorance ?...
« Peut-on encore, dans la lumière de notre « siècle, soutenir la donation de Constantin et « les décrétales d'Isidore? Et , si ces pièces sont « insoutenables, peut-on en approuver les consé« quences ?
« Reconnaissons donc de bonne foi que Grégoire VII et Innocent III, trompés par ces pièces « et par les mauvais raisonnements des théologiens « de leur temps, ont poussé trop loin leur auto« rité et l'ont rendue odieuse à force de l'étendre. « Et ne prétendons pas soutenir des excès dont « nous voyons les causes et les funestes effets ; car a enfin, quoi qu'on puisse dire, il est évident
que a les premiers siècles nous fournissent un plus « grand nombre de saints Papes que les derniers, « et que les meurs et la discipline de l'Eglise « romaine étaient bien plus pures; or, il n'est pas
croyable que les Papes n'aient commencé à « connaitre leurs droits et à exercer leur puisa sance, dans toute son étendue, que depuis que